Ondine ou La-free-que

Ondine ou La-free-que

Ondine Saglio ne se contente pas d’être une femme de cœur – ce qui aurait déjà été pas mal – elle est aussi une femme de faire. Etre au four et au moulin est son quotidien mais les moulins de son cœur ont des raisons que la raison ne peut ignorer.
Avec de l’énergie, de la volonté à la limite de l’acharnement, une détermination sans faille et un cœur gros comme ça, elle nous montre la voie et nous rappelle qu’à cœur vaillant rien d’impossible, qu’on peut faire des miracles avec la foi, tant qu’on y croit…
Parler de CSAO est exactement TOUT-CE-POUR-QUOI j’ai eu envie de lancer un média.
C’est donc avec beaucoup d’émotion que je vous invite à aller lire le portrait de sa marraine Ondine.
Celle qui porte si bien son nom tant ses actions incarnent l’effet papillon.
Il s’appelle Ondine ou la-Free-Que. La liberté en Formation : ACTION !

Forme Libre

Ondine ou la-Free-que.

« Si tu étais un pays…Tu serais…

Sans aucune hésitation: Je serais le Sénégal ! Pour les couleurs, l’élégance du pays. Pour la joie, Pour la fierté des gens malgré la pauvreté et les difficultés. Pour l’élégance des femmes aussi, pour la beauté des enfants et des femmes encore. Pour la beauté du pays en lui-même. Pour la lumière… Pour la culture… Pour la richesse et la beauté de l’artisanat. Pour tout ce qui existe et brille là-bas en fait.

« Si tu étais un Mot…Tu serais…

L-I-B-E-R-T-E, là encore sans aucune hésitation, Liberté à tout point de vue.

J’ai besoin de liberté de façon folle, je déteste me sentir enchaînée et cela dans tous les aspects de la vie: en couple, dans le travail… J’ai une peur viscérale d’être enfermée et ne supporte pas me sentir bloquée.
Il n’y a rien de plus important pour moi, et je crois que c’est quelque chose d’essentiel pour toutes les femmes d’ailleurs, que d’être indépendante. Dans la liberté, j’inclus cette notion d’indépendance.
On devrait d’ailleurs le répéter à toutes les petites filles, et tous les petits garçons aussi à l’école: ‘Soyez Libres et indépendants/es.’

La liberté est également le droit à la solitude, C’est avoir le droit d’être seule parfois ou souvent, dès lors qu’on en éprouve le besoin finalement.
Par exemple, être en couple c’est être à deux mais c’est aussi avoir le droit d’être soi et d’être seule parfois. Il est primordial de respecter sa liberté et celle de l’autre.
Sincèrement c’est vital pour moi, même dans ma vie de maman. J’aime mes enfants profondément et sincèrement mais j’ai besoin de souffler parfois. Je ne peux pas être à la fois maman, épouse, co-gérante de CSAO en même temps 7/7 et 24h/24h. J’ai besoin, parfois, de n’être que moi avec moi-même pour me recharger.
Je ne sais pas si tu crois à l’astrologie mais je suis verseau et il semble que ce soit très caractéristique des verseaux d’avoir besoin de moment dans leur bulle.

En fait, je refuse de me sentir obligée: j’aime faire les choses en pleine liberté de conscience, d’envie. Dans la liberté j’inclus tout cela. C’est très lié à l’amour en fait je crois. D’ailleurs Amour est aussi un mot que je pourrais être. Liberté et Amour: l’essentiel de la vie. Si plus de personnes s’incarnait dans l’amour, il y aurait plus de paix. L’amour regroupe tout à la fois: la tolérance, la générosité… Je crois que si j’aime à ce point cette notion d’amour c’est que j’ai du quelque peu en manquer à certains moments de ma vie alors que c’est essentiel dans la construction, le développement et la réalisation de soi. La vie est dure … il faut le dire … elle est parfois cruelle … avec l’amour tout devient plus doux, plus supportable, surmontable en tout cas.

Liberté, Amour et Bonheur… j’ajoute bonheur parce que le bonheur n’est pas quelque chose de simple. Toutefois, il est une politesse que l’on doit aux gens…
Souvent on me dit que j’ai une propension au bonheur car j’ai une capacité de résilience assez forte mais ce n’est pas de la résilience; c’est de l’optimisme. Je ne crois pas que le bonheur soit quelque chose d’inné. Nous avons tous des traumatismes, nos blessures, nous nous trimballons avec comme nous le pouvons en faisant en sorte qu’ils ne pèsent pas trop lourd et ne prennent pas trop de place. J’ai pris ma part aussi (…)
Je suis très anxieuse, extrêmement sensible. Du coup, je prends les choses très à cœur… parfois je me fais un sang d’encre… et cela ne me fait pas du bien. Et ne résout rien. Alors, j’essaie (et le mot essayer est très important) de prendre les choses moins à cœur, de relativiser. Lorsque quelque chose de pourri arrive, je le mets de côté; même si cela est très difficile … j’essaie au mieux … avec la sensibilité qui est la mienne, de prendre du recul et de ne pas me laisser « envahir ». Pour cela je me tourne vers la beauté du monde et les petits bonheurs du quotidien: je me ballade en ouvrant grand les yeux, en observant le sourire d’un enfant, en m’émerveillant de la lumière d’un coucher de soleil sur l’ile de Gorée ou à Trouville-sur-mer, je mets les pieds dans l’eau, je regarde des enfants danser et voilà la vie reprend dans ce qu’elle a de plus joli à donner.

Je crois que le bonheur demande un effort de concentration constant, qu’il faut user et abuser de la répétition de ce qui est plaisir, joie et fait du bien.
Mais je sais aussi que le bonheur est une lutte, que c’est parfois difficile d’y accéder. C’est pour cette raison que je comprends tellement – mais tellement ! – les personnes qui n’y parviennent pas. La dépression n’est pas la maladie des faibles pour moi, elle est celle des hyper-sensibles, des conscients, de ceux qui luttent pour panser leurs plaies, pour se réconcilier avec leur passé. Chacun fait comme il peut avec ce qu’il est.

Je me rends compte que j’ai affirmé que le bonheur est une politesse que l’on doit aux autres … mais c’est aussi une délicatesse que l’on doit d’accorder avec toute la bienveillance et la tolérance que l’on se doit.

Je suis désolée, j’ai répondu trois mots au lieu de un mais ce sont des mots importants pour moi. Les mots brodés sur les coussins ne sont pas un hasard… Ce sont des mots forts, très forts, pour les brodeuses. Il y a une réelle histoire derrière le choix des mots brodés. Tu sais la broderie est très proche de la méditation. C’est pour cette raison que la maison rose avait mis en place cet atelier. Dans cette maison tu rencontres des femmes qui ont des histoires dures, difficiles, violentes. Certaines de ces filles (ndrl les brodeuses) arrivaient enceintes après avoir été violées. Au Sénégal, l’avortement est un réel sujet… On parle donc de traumatismes lourds… qu’il faut réparer parce qu’il n’y a pas de fatalité. Broder chaque jour des pensées positives et des mots doux comme AMOUR, BONHEUR ou LIBERTE leur permet de se concentrer sur autre chose que la souffrance, de voir petit à petit la vie autrement, de se reconstruire et de la gagner cette liberté. C’est thérapeutique. Pour chacune de ces femmes, chacun de ces mots a un écho particulier. C’est une vrai reconstruction pour elle. J’ai crée les ateliers CSAO pour les aider à être heureuses et indépendantes. Et moi avec.
Je pense que pour moi également, broder l’amour tous les jours, scander le mot liberté et se répéter tout le temps le mot bonheur est un travail réparateur. Réparer et aider me permet de me réparer.

Souvent on comble nos failles, plus ou moins, avec les plaisirs simples, les petits bonheurs quotidiens, on les transforme en nerfs qui donnent l’énergie et la force de se battre encore plus fort. Parce que finalement la vie est belle et que les petits bonheurs additionnés font le Bonheur avec un grand B. Mais cela demande beaucoup d’amour et cela ne peut être atteint sans liberté.

J’accorde beaucoup d’importance aux mots, il y a donc une forte symbolique dans ces mots là. Un écho.

« Si tu étais une Couleur…Tu serais…

Le Vert.
Pour son lien indéniable avec la nature, pour ces différentes teintes aussi. Il n’y a pas qu’une seule nuance de vert et je crois que nous sommes tous nuancés. Et puis je trouve que le vert est incroyablement chic. En plus le vert m’évoque la liberté, je ne sais pas pourquoi mais le vert est la couleur de la liberté.

Il parait que c’est aussi la couleur de l’espoir. Cela me ramène à ce que je disais sur le bonheur. Etre heureux c’est surement garder l’espoir en soi d’un peu de vert dans le désert; c’est faire confiance à la nature et à la vie pour rebondir.

Tu vois spontanément j’allais te dire « et le rouge aussi » … Mes deux couleurs préférées sont le vert et le rouge et je réalise que ce sont les couleurs du drapeau du Sénégal. Comme quoi tout me ramène là: au Sénégal et à la liberté. A l’amour aussi parce que le rouge est souvent associé à l’amour mais étonnement il m’évoque plus la puissance et la force, la volonté et la détermination. C’est une couleur d’énergie je trouve.

Ce n’est pas étonnant que ce soit les couleurs du drapeau du Sénégal….

« Si tu étais un Aliment…Tu serais…

Une fraise des bois.
D’une part c’est délicieux mais en plus je trouve que c’est très délicat. C’est difficile à trouver, il faut marcher, aller dans les bois, chercher dans les fougères et les fourrés (pour le détail: elle imite le geste d’écarter les feuilles en même temps avec les bras). Une fraise des bois est solitaire, elle se cache. C’est l’aliment que tu cherches, une gourmandise qu’il faut presque apprivoiser pour la mériter.

« Si tu étais un objet… Tu serais…

Un livre.
La lecture est une véritable passion. J’ai étudié les lettres modernes à la Sorbonne.
Lire est mon échappatoire, mon évasion, c’est ce qui m’apaise le plus. Plus que le sport, le yoga, la marche, lire est une forme de méditation. Je voyage, je m’évade dans la lecture. Il y a quelque chose de merveilleux dans le fait de se plonger dans une histoire comme une parenthèse dans la course quotidienne, dans ton histoire à toi.

« Si tu étais une piece de la maison… Tu serais…

Hmmm c’est moins évident … j’hésite entre le salon et la chambre. Je vais dire le salon quand même car le salon est à la fois la pièce où tu peux te poser, pour lire justement, mais aussi recevoir des amis, partager des moments en famille, jouer avec les enfants. C’est la pièce de réalisation des activités sympas qui font du bien.

« Si tu étais une personnalité, un artiste… Tu serais…

Un écrivain, c’est certain. Lequel? C’est très dur d’en choisir un.
Stendhal…Proust… je les aime tous.
Mais si je reste dans l’esprit du portrait japonais, ta question étant « si j’étais » … je dirai Victor Hugo parce qu’en plus de jouer merveilleusement avec les mots, il était engagé. Notamment auprès des paysans pour que les choses bougent. Les misérables dressent une magnifique peinture des gens dans la pauvreté dans tout ce qu’ils ont d’humanité. Ce livre peint, montre, démontre.
J’ai besoin d’engagement. D’ailleurs, je n’admire que les gens engagés. Les personnes qui mettent de l’énergie dans les choses, qui défendent des causes. Je reconnais que ce que je vais dire est dur mais je ne sais jamais vraiment quoi dire aux personnes qui n’ont pas d’engagement. Cela m’ennuie. Je vais bien-sûr être polie et m’intéresser à leur vie mais la discussion tourne rapidement court. A quoi bon être là si ce n’est pas pour être un peu utile? Il y a tellement à faire! Quand tu regardes le monde dans lequel on vit, il y a 10,000 raisons d’être engagé, c’est sans fin… du coup ceux qui ferment les yeux ou passent à côté m’intéressent peu. Ma chance est d’être entourée de gens engagés, c’est passionnant et ça donne de l’énergie aussi.

Pour clôturer ce portrait

Forme Libre prend la liberté de s’interroger…

Si Ondine était un animal, elle serait…

Une lionne, sans nul doute et équivoque.

La lionne est à la fois mère, cheffe de meute, prédatrice et protectrice. Elle nourrit, éduque, élève les bébés lionceaux pour leur permettre de survivre dans la Savane… mariant la sensibilité et la douceur avec la force et la fierté sans jamais se décourager, ou alors un tout petit peu… juste le temps de se reposer, se ressourcer, sous le soleil & la lumière de l’Afrique avant de repartir et (re)bondir.
Pour que le soleil se lève, il faut bien qu’il se couche …

Si Ondine était unE CITATION, elle serait…

  « Le bonheur est une politesse
que l’on doit aux autres »

Elle est d’elle mais tellement belle qu’elle mérite sa place au panthéon des citations.
Toutefois, et pour lui faire plaisir, on ne peut ne pas penser, lorsque l’on rencontre Ondine, à cette fameuse allocution de Victor Hugo :

 

« La volonté trouve, la liberté choisit. Trouver et choisir, c’est penser. »