S’il y a un prix pour manque de discernement, je crois que j’ai le ticket gagnant ! Médaille d’or aux championnats de la boulette.
Note à moi même : Demander à l’Académie Française de ré-orthographier maladresse en meladresse. Ce serait approprié.

S’il y a un trou dans la chaussée c’est pour ma pomme (et mon menton), une marche mal scellée, boum le rez-de-chaussée sans passer par le premier, 6 pieds sous terre … Ah ça non jamais ! Je tombe souvent, mais je ne (me) ramasse jamàs.
Je finis toujours par recommencer à trottiner … deux, trois entorses et bleus ici ou là mais jamais rien de casser.
(Re)Lève toi et marche qu’il a dit … et pour le reste je peux compter sur l’osthéomagicien Phiphi.
Alors pourquoi j’avance ? Et bien parce que j’ai confiance !

En la vie.

Du coup je reste solide sur les appuis.
Le mollet bien galbé … ou inflammé. Le jarret densifié qu’on dit dans le métier.

Parfois cette raideur peut scléroser. Mais ce maux là n’est que l’expression d’une peur : celle du changement, de l’incertitude de ce qu’il y a devant. Cela peut-être aussi la difficulté à changer d’opinion, de position. Dans le mal-a-dit, le genou est la porte de l’acceptation, la cheville celle de la décision. Ce qui se passe entre les deux ressort du passage de l’idée au concret. Le fameux passage à l’acte, la clé dans le contact

La symbolique de la douleur au mollet ne colle pas trop avec toi je trouve, me dit l’Ami…

T’es pas du genre à avoir du mal à changer d’opinion ou de position sur un point de vue habituel de ta relation au monde…« 

Ne pas avoir d’opinion actée, ferme, définitive, jamais, garder la tolérance en ADN parce que l’ouverture d’esprit n’est pas une fracture du crâne. Cela me fait penser à une récente discussion avec un Homme d’exception :

« Je me garde bien d’avoir un avis parce que dans 45 jours je vais apprendre quelque chose qui me fera évoluer »

… bientôt vous lirez son portrait.

Mais précisément, n’est-ce pas cette remise en question permanente qui fait parfois vaciller ?

N’est-ce pas ce doute qui sclérose, ne dit-on pas que l’imbécile est heureux ? Sans névrose.

Pour continuer à vous énumérer la liste de mes blessures de guerre, j’ai une aponévrose plantaire. Voyons voir … que dit le bazar : 

« Il s’agit de notre point d’appui sur le sol, la partie sur laquelle tout notre corps repose et se repose pour les déplacements, les mouvements. C’est lui qui nous permet de « pousser » vers l’avant, et par conséquent d’avancer, mais aussi de bloquer nos appuis et par conséquent de camper sur nos positions. Le pied représente donc le monde des positions, l’extrémité manifestée de notre relation au monde extérieur. C’est le symbole de nos attitudes, nos positions affirmées et reconnues, le rôle officiel que nous jouons. Ce dernier représente nos critères de vie, voire nos idéaux. C’est la clef symbolique de nos appuis « relationnels ». C’est enfin un symbole de liberté, car il permet le mouvement. Une douleur de pied exprime les tensions que nous ressentons par rapport à nos positions face au monde. Il signifie que nos attitudes habituelles, que les positions que nous prenons ou que nous avons manquent de fiabilité, de stabilité ou de sécurité. Ne dit-on pas d’ailleurs de quelqu’un qui n’est pas tranquille, qui a peur ou qui n’ose pas affirmer ses opinions ou ses positions, qu’il « est dans ses petits souliers »? Ne dit-on pas de quelqu’un qui ne sait pas quelle attitude prendre par rapport à une situation (relationnelle), qu’il ne sait sur quel pied danser?« 

En effet … C’est assez magique d’observer la linguistique. Celle des maux et des mots. Il y a toujours de l’à-propos.

S’il est vrai que je suis plutôt flex et que je n’éprouve aucune difficulté à m’adapter, j’ai parfois plus de mal à être bien dans mes basques. Plus caméléone que lionne. On ne se refait pas, la confiance en soi est un sacré débat.

Et pourtant j’avance. Parce que la confiance c’est plus que ça. C’est aussi savoir cultiver ses chances. En prendre conscience.

Et pour le coup à défaut d’être bien dans mes basques, je suis bien avec mes basques. Solide sur les appuis : elles, eux, ce qui rend la vie plus jolie. 

Partout nous lisons que la confiance est un truc à chercher en soi, qu’il faut s’affirmer, trouver la force, la foi en nous, envers et contre tout/tous. Ne compter que sur soi. Etre solide, bien construit, câblé, aligné, ancré. Je dois dire que je ne comprends pas bien tout ça ; cette tendance à autocentrer les gens. Ne chercherait-on pas à justifier le confinement ? (Ceci est une vanne, l’ami complotiste détends-toi immédiatement) ! Blague à part, s’il est certain que nous devons chercher en nous les clés pour connaitre nos goûts et savoir qui l’on est, ne serait-ce pas un chouya naïf et un brin égoïste de penser que nous sommes seul-es et que nous pourrions sereinement vivre tranquilles sans être percuté-es ici et là par notre environnement ? En d’autres termes, être solides sur ses appuis, sans appuis ?

Loin de moi l’idée de vous dire ce que vous devez en penser mais pour moi, à moins que tu ne sois berger dans l’Himalaya, ça me semble compliqué à réaliser. En plus y’a réchauffement climatique, crise écologique donc de toute façon même dans l’Himalaya t’es impacté, l’humanité ne te lâche pas. Voila. CQFD. Et puis depuis que tu es petit ou petite, pour avancer tu as toujours pris appui à coté : sur quelqu’un, en tenant la main pour apprendre à marcher, sur les choses, comme les petites roulettes de ta bicyclette …

Il y a quelque chose de racinaire dans la confiance en soi. Pour moi, il s’agit d’un truc d’origine ou un truc qui se jardine. Et là, c’est un peu chacun son terrain, au gré du terreau, dépendant de ce et ceux à quoi on a été arrosé. Pour certain c’est pas de pot !

Je lisais récemment une étude sur la confiance. Rapport à mon taff, à un coaching en cours et aussi à une question que l’on me pose souvent : La confiance ça marche comment ?

La confiance en soi est quelque chose de compliqué, de ce que j’observe autour de moi il est peu de gens qui en sont dotés. Dur ! Alors vous dire qu’il n’y a rien à faire, je ne crois pas… peut-être que ce que nous pouvons travailler c’est la conscience de soi. Comment ? En se considérant. En ouvrant grand les portes de sa maison pour entrer en soi et trouver les racines, les fondations, cet ensemble de petites choses qui font ce que nous sommes ; s’estimer dans ce que nous avons de valeurs au cœur, de parties sombres mais aussi de lumières, et accepter. Cela revient à s’ancrer, à devenir notre propre rocher. Je crois qu’une fois que l’on pose tout ça là, on est solide sur les appuis et que le vent pourra souffler. Fort parfois. On vacillera mais on ne bougera pas. C’est d’ailleurs tout ce que je vous souhaite :
Personne ne veut d’une bande son de vie en électrocardio plat, on veut que ça swingue que ça vibre mais si on connaît sa fréquence d’équilibre le jazz ne devient jamais un blues déprimant et on ne laisse personne nous envoyer valser dans les cordes. On rebondit façon entrechat sur le thème des aristochats :

Tout le monde veut devenir un cat parce qu’un cat quand il est cat retombe sur ses pattes.
A faire du jazz on finit par être un acrobate car tout le monde veut devenir un cat. oh oui kitty kitty kitty.

 » – T’es bien mignonne avec ta méditation ma Mel mais quand l’autre flamby ne répond pas à mes messages, c’est panique à bord et le roseau se tord !
– C’est là que la confiance est comme la vie : une petite pute faite d’autrui …
– Ok mais t’as une solution ?
– Il était une fois la vie ! 3 2 1 Maestro l’intello c’est parti :

Selon les psychologues, l’être humain est un animal social et à ce titre il recherche chez les autres la satisfaction des besoins de valeur et d’approbation. Il semble que tout a commencé lorsque nous vivions en chassant en tribus. Puisqu’il était impossible de vivre seul, être expulsé d’une tribu signifiait être condamné à mort. Sympa l’ambiance. Pour cette raison, notre cerveau a développé une sorte de signal d’alarme qui peut nous avertir lorsque nous sommes sur le point d’être «expulsés» par la tribu à laquelle nous appartenons. Pour faire bref et simple, nous perdons pied à l’idée d’être rejeté et/ou abandonné. Que ce soit un grand refus ou un léger refus, une chose est sûre, ça fait mal et parfois plus que ce à quoi nous nous attendions.
Mais Pourquoi ? (mes amis ont 6 ans parfois, et pourquoi si ; et pourquoi ça !)
– Notre cerveau est structuré pour répondre de cette façon. C’est de la neurocognition. Lorsque nous sommes rejetés, abandonnés ou subissons une perte, les mêmes zones du cerveau impliquées dans la douleur physique sont activées, à savoir l’insula antérieure et le cortex cingulaire antérieur. Une étude de neuroimagerie a révélé que ces régions étaient actives lorsque les gens se sentaient rejetés par leurs pairs. Le cerveau enregistre alors l’expérience, l’inscrit dans la mémoire et par la suite à chaque fois qu’il reconnaitra ce sentiment bizarre, il fera tout ce qu’il peut pour chercher à l’éviter et trouver une sécurité. C’est là précisément que commence la valse des émotions, des angoisses et des névroses là que l’on s’agite, panique, tourne en rond et c’est là aussi que la douleur que nous ressentons peut être paralysante. La fameuse sclérose. La névrose qui empêche d’avancer. »

Avouez que vous rêvez de prendre un café avec moi après ça … hahaha ; en vrai placer le mot neurocognition dans une discussion passe toujours crème et votre beau-père ne vous regardera plus jamais pareil ! Véridique.

La confiance n’est donc pas un truc si indépendant que ça et libre de tout endroit.

La confiance c’est une nébuleuse entre la confiance en soi, la confiance dans les autres, la confiance en l’Autre (on peut être doué en amitié et pas en amour, ok ?! C’est pas pareil, un jour je vous en reparlerai) et la confiance en la vie. Elle prend racine dans notre expérience, dans notre enfance aussi … ensuite nous nous démenons tous comme nous pouvons avec ce que nous avons et avec ceux que nous avons.

Il y a dans cette affirmation deux choses. Il y a la confiance que l’on se donne et celle que l’on donne. Et les deux sont corrélées, reliées.
Qu’est ce que je cherche à dire ici ?
Et bien qu’il faut faire attention aux conneries que l’on fait et à celles que l’on dit !

Pourquoi ? parce que vous avez un impact sur les gens, que vous le vouliez ou non. Vous pouvez être responsables de leur chute ou de leurs tremblements. En d’autres termes vous pouvez donner confiance ou faire perdre confiance.

Un mensonge, une promesse non tenue, une réflexion, un tir, une blague pas drôle … et ce peut-être la glissade, la dégringolade, le toboggan… tout ça joue et faudrait voir à ne pas toujours jouer avec ses congénères et les prendre pour des jambons. Les gens bons ne sont pas aussi cons qu’ils en ont l’air.

Le corolaire de tout ça est bien évidemment la confiance en soi. J’ai envie de vous dire que face aux mensonges, aux manipulations, aux foutages de gueule et aux contradictions vous n’avez qu’à passer votre chemin en vous concentrant sur vous car c’est l’essentiel après tout. Mais je sais bien que ça ne marche pas comme ça. Mollets a l’appui: Je me suis faite avoir moi aussi.
Ne dit-on pas que ce sont les cordonniers les plus mal chaussés ? Multiple Médaillée d’or de la Rate cup (celle là fera rire le frérot Arnaud), j’ai tendance à m’autoalimenter au courbouillon : jamais assez, ou peut-être parfois trop … je me pose trop de questions. Parce qu’on m’a menti, je doute encore, parfois, souvent. Et souvent, je ne dis rien, j’observe, je note. Résultat même si j’ai l’air naïf, je garde l’esprit vif, je passe en mode pilote automatique et revêt le masque du fuyant. Classique. L’effet boomerang du rejet. Sauf que ce boomerang là ne revient pas. Tant va la cruche à l’eau qu’un jour elle se casse. La cruche. C’est mécanique. (cf. la neurocognition pour les nuls. Non je déconne)

Mais alors … justement … Rien n’est immuable et le passé n’est pas obligé de se reproduire. Une relation ne fait pas l’autre, tout est toujours à réécrire entre les lignes, à reconstruire à 4 mains, deux têtes, deux cœurs, entre les cuisses. Pardon. (ça vaaaaa si on peut pas parler de cul parfois !) Bref, vous pouvez éteindre le pilote automatique et décider de conduire. En manuel. Faire des choix et des arbitrages. Rester plutôt que partir. Ou l’inverse. 

Solide sur les appuis sans oublier l’appel à un ami.

Au milieu de l’océan, s’il est important d’être ancré, de se donner le temps de la navigation pour comprendre sa/ses cartes, il est aussi important de ne pas se saborder avec un entourage qui n’a rien d’un équipage car quand les moteurs sont coupés, il y en a toujours peu pour ramer à vos cotés. Et je ne parle même pas de ceux qui accepteraient d’être une bouée en cas de plonger. Si rares mais si importants comme denrées. Parce que c’est humain parfois de se noyer et d’avoir besoin qu’on nous tende la main.

Et puis, on l’a dit, la confiance est une mixologie, un truc de vases communicants ; c’est là que les amis ont souvent du talent.

La clef ce serait donc de sélectionner ses boussoles – Histoire de ne pas finir comme Jack Sparrow déboussolé à la moindre occasion – De bien choisir ses relations. Celles qui vous élèvent ou qui – a minima – vous maintiennent à la surface, qui ne vous font pas plonger, ne vous mettent pas le nez dedans, ne vous laissent pas sombrer.

Bref, entourez vous de soleils, de personnes qui ont une lumière intérieure, comme le frigo, cela vous nourrira !

J’ai longtemps pensé n’avoir aucune importance dans la vie des autres, j’ai longtemps voulu ça aussi : ne pas avoir d’impact, cela me rassurait, cela me permettait de m’échapper. Et puis j’ai compris.
J’ai compris parce que j’ai aujourd’hui des gens autour de moi qui me donne l’impression d’être autre chose que rien, de passage, ils soignent mon syndrome de Mary Poppins bien que ça ne soit pas toujours simple à accepter, je n’ai pas toujours le bon vase pour leurs fleurs mais j’ai chaud au cœur.
Ils ont réussi à me donner la confiance de traiter de salopards tout ceux qui sont en retard aux rendez-vous de leurs promesses, d’arrêter de leur trouver des excuses et de souquer les artibuses (j’espère que vous avez la ref, sinon ça fera plouf. Ha ha ha). 

Du coup, si je suis plus roche percée que boucalot au milieu de la marée, je ne bouge pas, je ne vacille pas et je reste concentrée à la réalisation de mes projets. Solide sur les appuis. Je sais désormais qui je suis, avec mes défauts et mes qualités et je sais aussi où je vais. A ce sujet, je reste là. Je regarde vers l’horizon avec la certitude au cœur de la promesse d’un grand ciel bleu. Face à tout, je choisis toujours le soleil. Parfois ça demande d’accélérer, parfois ça demande de ralentir, parfois ça demande de lâcher et parfois de tenir. Le tout constitue ce que l’on appelle le déséquilibre contrôlé. Et c’est dans cette expression là que j’ai trouvé la clé :

Cet article peut sembler perché mais s’il peut être une perche, un point d’appui à une impulsion à l’une ou l’un d’entre vous alors je serai ravie.

J’ai mis du temps à comprendre tout cela, à être solide sur mes appuis alors j’ai eu besoin de le coucher là. Je crois qu’avancer revient à vider un peu de ses bagages. Sans que l’étalage ne soit nécessaire mais j’aime bien partager, et puis écrire c’est se montrer, se dévoiler. Raconter des histoires passe parfois par raconter un peu de la sienne je crois, … non ?! 
Et pour le coup j’ai décidé que les projets à venir seraient faits de partages et de sourires échangés. D’authentique. De sincérité et d’humanité. Il est temps pour moi de hisser la grande voile. D’oser.

Merci de votre confiance. Elle est ma chance. C’est grâce à elle que j’avance. Vous êtes chouettes à m’encourager et vos commentaires sont autant de coups de vent et de coups de pieds au cul qui désenflent mes mollets et me font voler !

En surf le tout n’est pas de rester assis sur sa planche à regarder les vagues passer, le tout ce n’est pas non plus de rester allonger et de piquer, le kiff, le vrai c’est de se lever et de glisser, solide sur les appuis, avec la confiance au cœur que le meilleur est à venir.

© Thomas Lodin