I have a dream

I have a dream

J’ai fait un rĂŞve, dans ce rĂŞve il y avait des gens assis et debout ici et lĂ , dans le canapĂ©, accoudĂ©-es Ă  un comptoir qui se racontaient des histoires, la leur, les leurs. Dans mon rĂŞve ça sentait le cafĂ© et la fleur d’oranger sur fond de musc ambrĂ©.
Evidemment il y avait plein de couleurs, celles du SĂ©nĂ©gal, du Maroc … il y avait du soleil aussi. Partout. Par la fenĂŞtre, sur les coussins, dans les cĹ“urs; le jaune c’est la couleur du bonheur !
Il y avait du vert aussi parce que le vert zellige, parce que le vert espoir, parce que le vert bouteille et que la bouteille c’est l’expĂ©rience et que l’espoir c’est le futur.
J’ai fait un rĂŞve dans lequel les gens prĂ©sents se sentaient bien, avaient le sentiment d’ĂŞtre lĂ  comme Ă  la maison et de pouvoir venir comme ils sont.
Dans mon rĂŞve j’Ă©crivais et vous lisiez.
Les gens heureux lisent et boivent des cafés.

J’ai fait un rĂŞve et je l’ai rĂ©alisĂ©.

Je vous mentirais si je vous disais que ça a Ă©tĂ© facile. Mais je ne connais pas un entrepreneur qui vous dirait « franchement easy tout doux bijou d’ĂŞtre free » … Non, ĂŞtre libre demande des efforts, du courage, de l’audace, une sacrĂ© rĂ©silience et d’apprendre la patience. Cela rĂ©clame de serrer les dents, de comprendre le juste milieu entre tenir bon et lâcher prise, d’accepter d’avoir peur et faire quand mĂŞme, de se dĂ©passer, se surpasser, aller au-delĂ  du confort, de ses limites avec cette confiance au cĹ“ur de la promesse d’un grand ciel bleu droit devant, toujours tout droit … avec quelques virages et quelques mirages aussi.

Non, ça n’a pas Ă©tĂ© simple mais si ça l’avait Ă©tĂ© je n’aurais rien Ă  raconter. Ça ne serait pas drĂ´le et puis j’aurais moins de plaisir Ă  ĂŞtre assise lĂ  Ă  Ă©crire sur la table de mon cafĂ© littĂ©raire en regardant les gens passer en divaguant et en me refaisant le film de ce dĂ©but d’annĂ©e. Bordel, tout s’est enchainĂ© … j’en chialerais presque … de joie, de fatigue aussi, de nerfs … de bonheur, surtout ! Jamais je ne me suis sentie aussi vivante, aussi Ă©panouie, aussi Ă  ma place que prĂ©sentement, lĂ , ici.

 

Muxu – BisousDu coup, je ne reviendrai pas sur toutes les insomnies Ă  l’origine de mes cernes aujourd’hui, sur les Ĺ“dèmes et les problèmes ; tout cela fait partie du chemin ! Et puis, pour ĂŞtre tout Ă  fait honnĂŞte mĂŞme quand c’Ă©tait chaud les marrons, j’ai toujours vu la vie en rose grâce Ă  ma bande de joyeux lurons. Hier, une jeune femme m’a demandĂ© quel conseil je donnerais Ă  quelqu’un qui veut se lancer, j’ai rĂ©pondu « Aimer et apprĂ©cier les choses simples, voir le bonheur dans le sourire d’un inconnu, le câlin d’un copain, une rencontre inattendue, un apĂ©ro au RDV des halles, un sunset des familles, un running au lever du soleil ou un coaching avec Jerem, un diner de fou rire au JTC ou au cafĂ© du commerce avec une bande d’idiots qui voient tout en beau … et accessoirement avoir une bonne copine qui vous donne le bon conseil et la bonne crème hydratante histoire de garder forme humaine ! En bref, garder Ă  l’esprit que l’extraordinaire nous attire un instant mais la simplicitĂ© nous retient plus longtemps car c’est en elle qui rĂ©side l’essentiel. Oublier le tout c’qui brille et y prĂ©fĂ©rer l’authentique qui a l’Ă©lĂ©gance du cĹ“ur et c’est ça le vrai chic ! »

J’ai ouvert mon petit cafĂ© boutique littĂ©raire et il ressemble en tout point Ă  ce que j’avais imaginĂ©. Les gens viennent, passent une tĂŞte, posent une fesse dans le canapĂ© et papotent de leurs projets, de leur vie ; ils parlent de leurs enfants, d’amour et parfois de leurs problèmes aussi. Moi, je suis Ă  la rĂ©ception, le percolateur Ă  la main, la main sur le cĹ“ur, la porte et les bras ouverts toujours prĂŞts Ă  faire un câlin.

Qui l’eut cru que ce serait ça mon destin ?

Y’a pas un pey qui aurait pariĂ© la dessus je crois, mais comme dirait Lolo, le voisin chameau « Bordel c’qu’on est bien »

Je retourne Ă  l’Ă©criture du roman filaire… mine de rien Forme Libre, le papier sort dans un mois, heureusement, j’ai du cafĂ© !

Muxu – Bisous Mel.

Je sors cet article aujourd’hui en pensant très fort Ă  l’autre Mel, la meilleure des amie, qui fait le choix de suivre ses rĂŞves aujourd’hui.
C’est un grand jour pour toi … Dire au revoir revient souvent Ă  dire Bonjour au premier jour du reste de ta vie. Bon voyage ma chĂ©rie.  

© Crédit Photo : Melanie LENORMAND

MERCI

MERCI

merci

« Ce matin je me rĂ©veille avec un Ă©cusson Ulule au cĹ“ur. Le projet est financĂ© Ă  100% , j’ai vĂ©rifiĂ© 12 fois. Ce matin je regarde dans le rĂ©troviseur et je me dis que depuis le 9 dĂ©cembre et le lancement de l’Aventure Ă  l’Artnoa, il s’en est passĂ© des choses … et pourtant c’Ă©tait il y a 3 mois. Seulement 3 mois. 90 jours … 90 jours de grand 8, looping, Roller-Coster, de haut et de bas le cĹ“ur.« 

J’ai Ă©crit ces lignes samedi matin et depuis une semaine, il est vrai que j’ai le cĹ“ur plein : Le magazine Forme Libre va naitre. C’est dingue, fou, un rĂŞve qui se rĂ©alise… Comme quoi. Quand on y croit…

Je dis « on » parce qu’on ne va pas se mentir, vous y avez cru plus que moi. Depuis le dĂ©but. Du coup, depuis une semaine, je me demande comment vous dire MERCI correctement, suffisament, de façon appropriĂ©e, juste et Ă  la mesure de toutes ces choses que vous me dites, m’apportez, m’Ă©crivez en direct ou en privĂ©.

Evidemment ma spontanĂ©itĂ© première me poussait Ă  vous dire que vous ĂŞtes gĂ©niaux, supers, incroyables et formidables. Et vous l’ĂŞtes.
Ensuite, il y a la pudeur. Exprimer ses Ă©motions et ses sentiments, cela intĂ©resse qui finalement ? Hormis passer pour une hystĂ©rique et quelqu’un qui en fait des caisses … vas courir, ça devrait calmer tes ardeurs d’ouverture de cĹ“ur.
Puis, il y a l’humilitĂ©. Ton magazine ne sauvera pas la planète ma p’tite, je sais pas si tu vois c’qui se passe dans le monde mais … y’a quand mĂŞme plus important.

Mais vous dire MERCI compte. Ce n’est pas que de la politesse, du respect quant au 70 prĂ©commandes et 5026 euros collectĂ©s (cinq mille vingt six …. !!!! ) c’est une reconnaissance de votre confiance, de la gratitude pour votre soutien mais aussi une manière de vous dire cette affection que j’ai pour vous qui me lisez.

On Ă©crit toujours pour quelqu’un.

On répond à une commande, ou à une demande, ou à une attente, parfois informulée … parfois pour soi. Simplement pour soi. Seule. Parfois pour délivrer un message, dire quelque chose sans parler…
Pour qui Ă©cris-je ? A qui est adressĂ©e ma reconversion ? Est-ce ma vocation ? Un terme en l’occurrence grevĂ© d’emphase et, aux vues de mon parcours, marquĂ© de diffĂ©rentes phases qui m’ont fait faire des tours, des dĂ©tours et des demi-tours pour en arriver lĂ  et rĂ©pondre « J’Ă©cris » Ă  la question « Tu fais quoi dans la vie ».
Mais pourquoi ? Pour plaire à qui ? Pour servir à qui, à quoi ? Satisfaire quel idéal ? Réparer quel échec ? Contenter quelle aspiration mystérieusement voilée ?

J’ai cherchĂ© Ă  comprendre l’inspiration, la motivation de mes modèles. Je suis allĂ©e chercher dans leurs tĂ©moignages une raison, une justification Ă  cet Ă©lan d’Ă©criture, un sens Ă  cette Aventure. De Duras Ă  Sagan, de d’Ormesson Ă  Gary en passant par Colette, Coelho, Woolf ou Pasolini, j’ai cherchĂ© et, après m’ĂŞtre faite une petite angoisse liĂ©e au syndrĂ´me de l’imposteur, j’ai tirĂ© ma conclusion:
On Ă©crit toujours pour quelqu’un.

En l’occurrence. J’Ă©cris pour vous.

Certains psychologues de gare qui, après avoir lu 4 bouquins de dĂ©veloppement personnel, vont se dire ici « T’Ă©cris surtout pour guĂ©rir tes nĂ©vroses oui » … et ils n’auraient pas tort. Sauf que l’on est tous nĂ©vrosĂ©s, la seule diffĂ©rence entre eux et moi c’est que je l’admets* et que je dĂ©cide de le partager.

Partager.
LĂ  est la clef.

Partager.

Ici, lĂ  oĂą je vis, c’est un leitmotiv. Tout partager : les sourires, les joies, les peines, les doutes, les colères, les bouteilles, les planches mixtes, les plaquettes de lexomil et les txulettes.
Sans faux-semblants. Avec sincérité et authenticité.
Avec amour et amitié pour ce que nous sommes de défauts et de qualités.
Vivantes, Vivants & Humains.
Je sais cette chance que j’ai. J’essaie de le(ur) dire, de l’exprimer, de le(ur) montrer, d’en ĂŞtre digne et fière.

Et j’essaie de redonner.

En partageant ici avec vous, mes Ă©lucubrations, mes dĂ©lires, mes envolĂ©es lyriques et mes vannes pas toujours de bon ton j’essaie de vous dire simplement que vous n’ĂŞtes pas seul-es. Pas tout-es seul-es Ă  galĂ©rer, ramer au milieu de la route, Ă  boire pour oublier, Ă  vous marrer pour des conneries, Ă  avoir plus envie de faire l’amour que la guerre et Ă  en avoir plein le cul de la manie des masques et du « paraitre » !

J’essaie aussi de vous faire marrer. Non pas que je sois particulièrement drĂ´le mais parce qu’une journĂ©e sans rire est une journĂ©e de perdue et que la vie est trop courte et trop cool pour se prendre (trop) la tĂŞte.

Alors c’est clair que Forme Libre ne nous ramènera pas Dalida, ne sauvera pas l’Ukraine et ne règlera pas la faim dans le monde mais si, au quotidien, il vous permet de passer un bon moment ce magazine, si il vous donne envie de vous exprimer et de prendre la plume, si il vous fait dĂ©couvrir des bons gens et leurs actions et rĂ©alisations, leurs engagements … au quotidien, pour Demain ; alors j’aurais rĂ©ussi mon pari : celui de vous montrer que la vie est magique et jolie. Chaque seconde.

C’est pour ça ;

Pour vous que j’Ă©cris.

MERCI.

Vide Fertile

Vide Fertile

Je doute le jour.
Je doute la nuit.
Je doute de l’efficacitĂ© de la mĂ©latonine.
Je doute de ma capacité à sortir un magazine.
Je doute de la météo.
Je doute des infos.
Je doute de ce que l’on me sert.
Je doute de l’intĂ©rĂŞt de cette guerre.
Je doute d’y arriver, d’ĂŞtre utile
Je doute de ma féminité et de mon sex appeal.
Je doute d’ĂŞtre suffisante et assez prĂ©sente.
Je doute de ce que je porte sur les épaules et apporte aux autres, au monde, à mes potes. Je doute de mon rôle.
Je doute d’ĂŞtre quelqu’un de bien pour mon prochain, un bon ĂŞtre humain.
Je doute de tout, de moi, de lui, de nous.
Je doute de ma place
Je doute à rebours, au présent, je doute même en avant.

Alors je m’accroche, j’me fais des nĹ“uds Ă  l’estomac et des poches sous les yeux.
Je compte et recompte ; maitrise, anticipe, sécurise, culpabilise, panique, tiens bon, sers les dents. Je ne lâche pas … les doigts bien dans la prise.

Et je m’Ă©puise.

Je fais des plans sur la comète, je me prends la tĂŞte, je rĂ©flĂ©chis trop, je m’emballe et pĂ©dale …

 » Tu descends du vĂ©lo !  » (l’Amie en or qui parle en mĂ©taphore)
 » Respire  » (le prof de yoga et de boxe. Non ce n’est pas un paradoxe)
 » Vas courir  » (ma mère. Marathonienne de la vie)
 » Arrête de penser, tu penses trop, pète un coup  » … (mon frère. Diplomate russe)

 

« Le doute est constitutionnel, il est Ă  l’origine de tout et de chaque chose qui se crĂ©e et qui existe »
(cf. Nils Tavernier – portrait japonais d’un portraitiste sur Forme Libre)

Il coule dans mes veines. Depuis gamine.
J’en ai fait un atout : ne pas avoir de certitudes, ĂŞtre plus Socrate que Descartes ( Comprendre : « Tout ce que je sais c’est que je ne sais rien » plus que  » Je pense donc je suis  » ) a fait de moi une mĂ©diatrice neutre, sans jugement, sans a-priori, quelqu’un de tolĂ©rant.

 Le problème c’est que dĂ©sormais j’entreprends.

« Quand tu entreprends tu n’as ni le temps ni la place pour le doute. Si tu doutes, tu te plantes. Regarde tout ce que tu fais au quotidien : tu fais des choix, des arbitrages et tu prends des dĂ©cisions, des directions, le taureau par les cornes ! Ne doute pas. Jamais. Surtout pas de toi. Tu ne peux pas. Si tu doutes, les autres douteront. Faut que tu sois solide comme un roc« 
Christophe Blanchet (un député pas tout à fait comme les autres)

FĂ©vrier m’a roulĂ© dessus. LittĂ©ralement. J’ai tremblĂ©, j’ai eu peur, mal, j’ai vascillĂ©, j’ai failli faire demi tour, reculer, parce que trop c’est trop, j’en avais plein le …. Dos. Je n’arrivais plus Ă  rien, je n’avais plus d’entrain, d’envie, tout Ă©tait gris.
C’pas faute d’ĂŞtre bien entourĂ©e mais … quand on est sincère et entière, un seul ĂŞtre vous manque et tout est dĂ©peuplĂ© … je ne me conçois qu’en Ă©tat de passion. C’est souvent de bon ton et ce qui me donne l’Ă©nergie d’avancer mais lĂ  ça m’a sclĂ©rosĂ©e, clouĂ©e sur place et j’ai sorti le martinet : pas assez, nulle, pas Ă  la hauteur, incapable, responsable …

STOP. Débrancher tout. Arrêt sur image. Partir faire un tour et retour … aux racines : la Normandie, la famille, ma mère, mon frère, les vieux copains et copines.

J’ai dĂ©couvert cette semaine que ne rien faire Ă©tait parfois nĂ©cessaire, que la distance pouvait en rĂ©alitĂ© rapprocher et que le silence parlait. Qu’il n’est pas nĂ©cessaire toujours de courir partout, de s’activer dans tous les sens, que parfois ne pas bouger est le meilleur moyen d’avancer. Qu’y croire est la clef.
Que la confiance est Ă  l’essence. De tout. J’ai ENFIN compris ce qu’il me disait…

Parfois le vide est fertile. Faire un tour en son dedans permet de dĂ©fricher, dĂ©broussailler les mauvaises herbes et pensĂ©es pour arracher les peurs, ouvrir la voix du cĹ“ur pour qu’y poussent des fleurs.

Lorsque l’on doute, on laisse nos peurs parler : Parce qu’on est bousculĂ©e on fait tout pour ne pas tomber mais se faisant c’est le toboggan assurĂ©e : Ventre glisse tout shuss … C’est lĂ  que nous faisons les mauvais choix : nous rĂ©agissons au lieu d’agir, nous Ă©vitons le pire au lieu de rechercher le meilleur. En rĂ©alitĂ©, nous faisons des non-choix : on prend ce qu’on nous offre, ce qu’on nous sert parce que c’est plus facile – du moins ça en a l’air – que de se rĂ©aliser, choisir pour s’Ă©panouir. Etre soi.

Et aujourd’hui ?

Y’a plus de vĂ©lo.

 

Je suis dans l’avion. Je plane pour rentrer. Il y a de l’Ă -propos dans cette situation.
Je m’apprĂŞte Ă  concrĂ©tiser le projet d’une vie. Je vais signer, m’engager, rester lĂ  oĂą je suis. Solide sur les appuis.
Je vais aussi assumer mes conneries, les conséquences de mes peurs, de mes erreurs …
Je me suis fait la promesse de ne jamais plu oublier de remplacer l’eau des fleurs et de ne plus nĂ©gliger mes besoins de solitudes en m’accordant des interludes.
Je vais ouvrir les vannes, le cœur, les bras et vous acceuillir dans un endroit où on papotera de tout ça.

 

J’ai confiance.

J’ai confiance et je fais.
J’ai confiance et je dors.
J’ai confiance en l’utilitĂ© de mes projets, dans ce que ça va apporter, je le ferais avec le cĹ“ur et, dès lors, je n’aurais pas de regrets.
J’ai confiance en moi, en mes capacitĂ©s, mon endurance, mon Ă©nergie.
J’ai confiance en lui mais je n’en parlerai pas ici.
J’ai confiance en nous, en vous, en toi et en toi aussi qui que tu sois.

En fait ĂŞtre chef d’entreprise c’est lâcher-prise pour Ă©viter la crise.
Et nous avons tous une entreprise à mener … puisque nous sommes nés.

Churchill disait qu’il Ă©tait optimiste parce qu’il n’y avait rien d’autre et d’intelligent Ă  faire. Le gars a gagnĂ© une guerre. Je pose ça lĂ . Comme ça.

Réalisez-vous, Soyez-vous, Soyez-vivant ! Oui VIVEZ bordel !
Et si vous doutez, frappez vous.
(Ceci est un conseil de merde, parce qu’en vrai, je n’ai aucun conseil, ordre ou leçon Ă  donner).

 

Bisous.

 

© Source photos: 

Mel Lenormand

– Instagram.

Politique de la porte ouverte

Politique de la porte ouverte

Ce matin je discutais avec un ami que j’aime beaucoup, souvent je dis qu’il est mon ange gardien. Il est de ceux qui font du bien, qui ont le mot juste et le cĹ“ur sur la main.
Il me parlait de la vie, de son quotidien et puis … une phrase a claqué « Tu vois toi & moi nous sommes trop gentils »
Pour la première fois de notre amitiĂ©, je l’ai contredit.

Souvent, je dis que nous sommes des portiers sur le seuil de notre maison. Nous accueillons. En fonction de la relation, du sens que nous voulons y donner, de la place que nous lui souhaitons dans notre vie, nous invitons cette personne Ă  entrer dans le salon, la cuisine, la salle-Ă -manger … la chambre … Parfois nous la laissons mĂŞme laisser une brosse Ă  dents dans la salle de bain, une paire de chaussettes… Qu’importe la pièce ou la place, nous sommes les hĂ´tes de cette dĂ©cision dans notre maison.

Parfois, les gens restent. Parfois, ils partent. Souvent, ils finissent par partir.

Dans ce cas, il ne faut pas les retenir ou courir après. Il faut accepter et rester là, soi, sur le pas de la porte … et la laisser ouverte.
Se mettre carpette, se compromettre n’empĂŞchera pas celle ou celui qui l’a dĂ©cidĂ© de poursuivre son chemin, de vous lâcher la main.
Passer la balayette sous le paillasson pour effacer les souvenirs, intĂ©rioriser les Ă©motions ne vous empĂŞchera pas de souffrir du manque de ce quelqu’un.
Quant à la réaction première de vouloir fermer la porte, toutes les portes … elle est … humaine mais idiote. Nous ne sommes pas fait pour vivre seul-es dans nos maisonnées.

 » Lorsque les gens partent tu ne les retiens pas, tu ne fermes pas la porte. Lorsqu’ils reviennent tu accueilles, encore une fois, et tu dĂ©cides Ă  nouveau de les inviter dans la pièce de ton choix. Cette pièce peut ĂŞtre la mĂŞme que prĂ©cĂ©demment ou l’invitation peut ĂŞtre diffĂ©rente. Rien n’est jamais acquis et personne ne peut se prĂ©valoir d’un acquet, d’une place attribuĂ©e, sur ton canapĂ©. C’est Ă  toi de dĂ©cider. A chaque fois. Sans oublier que ne pas fermer la porte ne signifie pas autoriser quelqu’un Ă  entrer quand on ne le souhaite pas, ou plus. Le paillasson est une pièce de la maison. C’est Ă  toi de choisir qui est autorisĂ© Ă  s’y essuyer les pieds. Ta maison n’est pas un saloon ou un cirque du soleil ouvert Ă  n’importe quel-le clown. Tu as le droit, en tant que portier d’ĂŞtre souriant toujours dans l’accueil mais de laisser la personne Ă  l’extĂ©rieur. « 

Je sais que pour beaucoup les au-revoir sonnent comme des sĂ©parations, ils arrachent le cĹ“ur comme autant de souvenirs d’abandon qui brulent de l’intĂ©rieur. Ces blessures laissent des fĂŞlures et poussent Ă  ĂŞtre radical, Ă  claquer les portes, fermer les fenĂŞtres mais … ne sont-ce pas lĂ  seulement nos peurs qui parlent ?
Celles de l’abandon, du rejet, de la trahison ?

Si je vous partage cette mĂ©taphore ce matin c’est parce qu’elle a changĂ© ma vie. D’abord elle m’a appris Ă  ĂŞtre dans l’accueil et non dans la dĂ©pendance. J’ai appris Ă  ĂŞtre libre tout en Ă©tant membre d’un groupe, d’une Ă©quipe, d’un couple … Ensuite, en devenant portière j’ai appris Ă  ne plus ĂŞtre dans le rejet mais Ă  dire OUI sans peur de me blesser.

Oui parce qu’il ne faut pas oublier que si nous sommes hĂ´tes en et chez nous, nous sommes aussi des invitĂ©s … chez les autres. Dire oui c’est alors ne pas claquer la porte au nez de quelqu’un, ne pas le rejeter, par peur de se faire recaler.

L’art de recevoir et de donner est une question de rĂ©ciprocitĂ©.

Je reconnais que je suis de celle qui prĂ©fère ĂŞtre hĂ´te, mais rĂ©cemment quelqu’un m’a appris qu’il Ă©tait agrĂ©able de se laisser inviter : d’abord au restaurant puis Ă  laisser une brosse Ă  dents… La vie Ă  deux ou Ă  plusieurs c’est la vie en mieux, c’est le bonheur !
Il faut savoir en profiter, le savourer, vivre ses moments. Au présent sans penser ni à hier qui est déjà trop tard ; ni à demain qui est illusoire.
Il faut se dire que les nouveaux participants Ă  la fĂŞte ne sont pas les mĂŞmes tĂŞtes que dans le passĂ© et ils et elles n’ont pas Ă  payer les pots cassĂ©s.
Il faut se rĂ©pĂ©ter qu’on ne sait pas de quoi demain sera fait et qu’on ne peut pas l’anticiper, se dire que chercher Ă  se protĂ©ger c’est finalement encourager le passĂ© Ă  se reproduire et s’isoler.

Je crois que prendre conscience que nous sommes les hĂ´tes de nos chez soi c’est aussi gagner en confiance et devenir un bon invitĂ©. C’est ĂŞtre libre en soi et respecter la libertĂ© des autres. C’est choisir ce qui est bon pour nous et ne pas dĂ©cider Ă  la place de quelqu’un de ce qui est bon ou bien pour lui. C’est ĂŞtre lĂ  et laisser les autres faire le choix d’y ĂŞtre … ou pas.

Etre un bon invitĂ© c’est Ă©galement rĂ©aliser que nous sommes responsables de la place que nous avons chez les autres. Celle que l’on a prise et que l’on nous a donnĂ©. Il faut savoir en ĂŞtre digne et assumer. Bien sĂ»r nous conservons la libertĂ© de partir ou de rester mais soigner sa sortie c’est respecter l’invitation qui nous a Ă©tĂ© initialement donnĂ©e. Autrement dit, on ne laisse pas une chaussette trainer dans l’escalier, on prend le soin de la ramasser pour ne pas prendre le risque que l’autre ne glisse dessus, se ramasse et ne les dĂ©vale ; les escaliers …

Je l’ai souvent dit ici mais « The way you make people feel about themselves tells a lot about you » (traduction: La façon dont vous faites se sentir les gens Ă  leur propre sujet en dit long sur vous) Sans oublier que souvent nous sommes l’Ă©nergie que nous souhaitons attirer. Sans parler du Karma qui risque de se charger de vous.

 » – Ok Mel mais si l’autre dit non alors qu’elle a fait en sorte que je dise oui. Il n’y a plus d’effet miroir et moi, j’ai l’air d’un con face Ă  ma glace après avoir pris une porte dans la face

– I feel you frère ! Je sais comme ça fait mal … Comme ça butte … Mais cela revient Ă  ce que je dis : Si quelqu’un dit non alors qu’il ou elle a demandĂ© de dire oui, alors c’est un mauvais videur de boite de nuit. Et je dis bien de nuit : c’est que cette personne a dĂ©cidĂ© de choisir l’ombre plutĂ´t que le soleil, le rejet plutĂ´t que l’accueil. L’isolement est une forme de fuite mais beaucoup ne savent pas faire autrement. La solitude est une habitude quand tu n’as pas Ă©tĂ© habituĂ© aux sentiments ; Tu n’y es pour rien, tu ne peux rien faire, il ne te reste qu’Ă  partir …
– MĂŞme si ça veut dire souffrir ? MĂŞme si ça veut dire abandonner ? Quitter la partie ? Ne pas se battre pour ce qui compte, ce qui fait battre le cĹ“ur ? T’as pas l’impression de renoncer quand tu fais ça ?
– Partir fait du mal aux sentiments mais ça peut quand mĂŞme faire un beau geste … pour l’autre, c’est lui laisser de l’espace, du temps …
– … Sauf si l’autre ment Mel !
– Tu peux te battre pour quelqu’un, avec quelqu’un mais tu ne peux pas te battre contre quelqu’un … Si l’autre ment alors il / elle te trahit mais surtout il / elle SE trahit …
– Alors je fais quoi ?
– N’abandonne rien n’y personne, surtout pas toi, ni qui tu es mais lâche prise. Tu n’es plus invitĂ©, redeviens hĂ´te : Tu te remets sur le pas de ta porte, solide sur les appuis, tu ne fermes pas la porte, si l’autre veut revenir elle reviendra et t’expliquera. A ce moment lĂ , tu feras ton choix : comprendre, pardonner, acceuillir, accepter ; ou pas … et en attendant, tu seras toujours bienvenu chez moi pour partager la tristesse, l’ivresse, les doutes, les peines et les joies.
– T’es trop gentille !
– Tu commences Ă  me faire chier ! ON N’EST JAMAIS TROP !!!! OK ??? « 

Message personnel :
Je remercie tous ceux qui m’ont trahie, abandonnĂ©e, rejetĂ©e … vous m’avez rendu fière & libre. En ça, Freud remercierait mon père (et tous ceux qui lui ont ressemblĂ© dans ma vie). Mais je remercie surtout tous ceux qui sont restĂ©s, vous m’avez appris l’amour et l’amitiĂ©, la joie et la gĂ©nĂ©rositĂ©. En ça, Freud remercierait ma mère. La pro de la politique de la porte ouverte !

PARFAITEMENT

PARFAITEMENT

« Tiens toi droit »
« Ne parle pas trop fort »
« Fais du sport »
« Ne mange pas trop de pain et calme toi sur le chocolat, mangez ses Ă©motions c’est un manque de conscience de soi … »
« Sois fort, ne pleure pas, souris« 

Ouai bah tu sais quoi ?

Ferme ta Bouche, t’auras chaud aux dents !

 

Est-ce qu’on pourrait clairement nous fouttre la paix avec les diktats, les conventions, les règles, les principes et les bonnes pratiques pour nous laisser vivre un peu ?
Et surtout est-ce qu’on ne se fouttrait pas une putain de paix Ă  nous mĂŞme en arrĂŞtant de nous auto-torturer pour simplement s’accepter, assumer et s’affirmer … ĂŞtre soi, mĂŞme Ă  l’imparfait.

Dire OUI Ă  soi et Ă  la vie parce qu’autant ĂŞtre honnĂŞtes une bonne fois pour toute : s’il y avait des Ă©quations absolues dans la vie Ă  base de telle action entraine telle consĂ©quence, cela se saurait et, la vĂ©ritĂ©, on se ferait chier ! La vie est pleine de ressources, de surprises et d’imperfections … comme nous finalement.

Et c’est tant mieux !

La perfection est ennuyeuse parce qu’elle est douteuse, lisse, plate, sans relief ! Si on aime l’ocĂ©an c’est pour ses vagues justement, qui a envie de se mettre une vue lac ad vitam aeternam, c’est chiant (ça va la suisse ?)
Je vous prĂ©viens … j’aime les fĂŞlĂ©s, les imparfaits, les nĂ©vrosĂ©s, les honnĂŞtes, les entiers en fait … parce que j’aime le naturel, l’authentique, le vrai.
Je hais les faux semblants, les faux jetons, les faux cul, les faux en fait, les fake news aussi, les façades, le paraitre, les masques parce que ça me gave, parce que les mensonges me soulent d’autant que la vĂ©ritĂ© finit toujours par se savoir, et que si vous pensez qu’on ne voit pas clair au travers votre maquillage, vous nous prenez pour des jambons alors qu’on est des gens-bons-pas-si-cons.

Je dis vous et je fais dans la caricature alors que je pourrais dire nous sans fioritures parce qu’Ă©videmment que nous sommes tous un peu pareils et que l’on veut tous se montrer sous notre meilleur jour. Y’a qu’Ă  voir nos comptes instagram … si en story je poste de jolies photos de cafĂ©s et des citations de Jacques Brel, je ne vous raconte pas que je mange les kiwis avec la peau et que je suis une brĂŞle … en cuisine (entre autres choses mais on va s’arrĂŞter lĂ  sur les dossiers … quoi que ce serait un super jeu que de vous lancer le dĂ©fi de mettre en commentaire votre petit secret honteux ! Genre : je fais des bracelets brĂ©siliens … Allez Challenge ! )

Nous / Vous avez surement vos raisons de vouloir ĂŞtre parfaits … de vouloir paraitre parfaits … de toujours montrer le meilleur de vous, que vous faites ce qu’il faut, ce qu’il se doit … mais j’ai une question : vous voulez quoi ? Qu’est ce qui vous fait plaisir ? Vous anime ? Vous fait vibrer ?

VOUS et pas ce que la sociĂ©tĂ©, vos parents, Ă©coles vous a formatĂ© d’envies : exemple : la berline familiale, le diamant, les 2 enfants, la rolex Ă  trente ans (coup dans la carotide direct !)

Allez je vais donner le LA et rĂ©pondre Ă  la question pour moi : lĂ  maintenant je veux de la glace Ă  la menthe partagĂ©e et mangĂ©e directement dans le bac (je sais ça ne se fait pas c’est dĂ©gueulasse) en matant Coup de Foudre Ă  Notting Hill pour la 100ème fois, c’est con je sais parce que je procrastine ma liste de documentaires sur la surproduction industrielle dans le monde mais je veux entendre Hugh Grant dire Ă  Juju Roberts « Ce qu’il y a c’est que avec toi, je suis vraiment en danger. A priori mon bonheur avec toi devrait ĂŞtre total – exception faite de ton fichu caractère – mais mon cĹ“ur inexpĂ©rimentĂ© risquerait fort de ne pas se remettre si une nouvelle fois j’Ă©tais jetĂ© comme je suis certain de l’ĂŞtre. Un jour tu partiras et tu me fouttras en l’air » et Juju de lui rĂ©pondre « I am also just a girl standing in front of a boy, asking him to love her » je vous laisse faire la traduction, pour le frisson !!! J’adore … et je veux aussi Ă©couter la bande son « when you say nothing at all » … CHUI FAN. Le pote Ă  cotĂ© de moi me dit « Tu ferais mieux de mater 20 ans d’Ă©cart« , je veux lui en coller une … je peux ? MĂŞme si tu ne tueras point est un commandement ?!

Je veux Ă©crire, des trucs sĂ©rieux et des conneries aussi. En faisant attention Ă  la syntaxe et la grammaire souvent et m’en-balec-parfois-sa-mère parfois juste parce que ça me fera marrer d’avoir la brigade de l’AcadĂ©mie Française au cul ! Je suis pas Jean d’Ormesson ou Sagan et je ne prĂ©tends pas l’ĂŞtre, si dĂ©jĂ  je vous fait passer un bon moment, je suis refaite !

Je veux rire parce que la vie c’est pas sĂ©rieux sauf parfois mais qu’on peut rire de tout … juste pas avec n’importe qui. Je veux faire l’amour et la guerre parce qu’il n’y a pas de meilleure baise/sauterie/coucherie que celle après une engueulade, vous ne direz pas le contraire ? Comment ça je suis choquante ! Ça va si on peut plus parler de cul maintenant ! D’ailleurs on le tranche ce dĂ©bat : coucher ou pas coucher le premier soir ?

Je veux des gens bons plutĂ´t que des gens beaux (Salut les mochesssss !)

Je veux que quelqu’un que j’aime beaucoup aille bien, se rende compte de sa force, de ses ressources, je veux qu’il arrĂŞte de jouer au con parce que mĂŞme quand il est con je l’adore. C’est comme ça, mĂŞme si je ne devrais pas parce que « y’a des choses qui se font et qui ne se font pas ! Tout de mĂŞme« 

OH CA VA HEIN !

Personne n’est parfait !

 

Tout le monde a droit Ă  un pas de cĂ´tĂ©, l’ouverture d’esprit n’est pas une fracture du crâne et la tolĂ©rance c’est justement de tolĂ©rer mĂŞme quand ça vient taper dans les règles, mĂŞme quand ça nous dĂ©range, nous bouge, nous change un peu, beaucoup, nous sort de notre zone de confort … parce que c’est comme ça qu’on grandit et qu’on avance et qu’on devient un ĂŞtre humain plus complet qui a appris Ă  se gĂ©rer (comprendre Ă  gĂ©rer ses peurs, ses angoisses, ses a-prioris) pour mieux vivre avec ses congĂ©nères (qui ne sont pas tout Ă  fait comme lui) mĂŞme quand ça dĂ©gĂ©nère, surtout quand ça dĂ©gĂ©nère parce que la vie n’est pas faite que de bons moments et que parfois faut savoir encaisser les pots cassĂ©s et serrer les dents. Quand c’est ce qu’on veut vraiment.

Chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il a 

« Parfaitement » me dit l’ami Ă  cotĂ©. Il est au max de ses vannes today ! Surement l’effet de la soirĂ©e d’hier … Oui hier c’Ă©tait jeudi et quoi ? Qui a dit qu’il ne fallait pas sortir le jeudi ?

 

En fait c’est ça, j’aimerai bien savoir qui est la personne qui a dĂ©cidĂ© « c’est comme ci et comme ça » ? Qui a Ă©tĂ© le scribe graveur de marbre , le distilleur de formol qui a cherchĂ© Ă  nous faire aller Ă  l’unisson comme des moutons de panurge ?

Perso, j’ai pris une murge hier, j’ai plus de cernes que de seins aujourd’hui Ă  tenter de rĂ©aliser tous mes projets en mĂŞme temps et je reconnais que si j’essaie au maximum d’appliquer les 4 accords toltèque, de mĂ©diter en pleine conscience et de rester dans la constance et la cohĂ©rence, il m’arrive d’avoir des coups de sang, de mou, des hauts le cĹ“ur, des Ă©motions et des sentiments, de pĂ©ter les plombs avant de retrouver mon calme. Wouwwww dingue !!!! En fait je suis juste un ĂŞtre humain.
Pas parfaite et je ne serai jamais comme tel car je ne fais rien comme on m’a dit et pourtant ma vie est jolie. SĂ»rement pas assez pour beaucoup et trop pour d’autres mais je m’en fous, parce que si je n’ai pas encore rĂ©ussi grand-chose, il y a un truc sur lequel je ne me suis pas plantĂ©e : c’est de savoir bien m’entourer.

Enfin « bien » qu’on s’entende hein : on est sur une bonne bande d’allumĂ©s, de tarĂ©s, de nĂ©vrosĂ©s, de fĂŞlĂ©s … mais je les aime tellement eux et leurs dĂ©fauts parce qu’ils sont sans filtre, nature peinture, simplement eux et heureux d’ĂŞtre lĂ  et de faire de leur mieux !

Alors voila ce soir, sur un coup de tĂŞte et Ă  une heure indue, Sort un texte pour vous souhaiter une vie face Ă  l’ocĂ©an, des selfies sans filtre « natural beauty », des dents jaunies par les cafĂ©s clopes partagĂ©s, des rides d’expression, des bourrelets mignons Ă  force d’enchainer les tablĂ©s d’amitiĂ©, des fins de mois difficiles parce que vous faites un mĂ©tier de passion et pas alimentaire (la vĂ©ritĂ© frère ca finira par marcher si tu fais avec les tripes), des taches de vin sur vos tapis blancs, des draps froissĂ©s après câlins. Je vous souhaite d’avoir de la suite dans les idĂ©es pour vous et pas pour ce que l’on attend de vous. (Relisez avant que le cafĂ© ne refroidisse au besoin)
Je vous souhaite qu’on vous aime pour ce que vous ĂŞtes vraiment : totalement, complètement parce que si c’est votre force qu’on adore, ce sont vos fragilitĂ©s que l’on aime.

Soyez vous et ne tolĂ©rez pas qu’on vous demande d’ĂŞtre quelqu’un d’autre parce que c’est ça votre petit quelque chose et vivez en suivant vos Ă©motions … en ayant confiance … en vous, en la vie et, si vous avez la chance de la partager en Ă©quipe, en elle ou lui. A deux la fĂŞte est plus folle et on est plus forts.

TRAVAUX PRATIQUES

Prenez une tasse en céramique dans votre main droite et une en laque dans la gauche.
La tasse en céramique semble parfaite, solide, blanche, sans tache, sans marque, parfaite.
La tasse en laque est faite d’argile, poreuse, elle n’est pas lisse et prĂ©sente des dĂ©fauts, a du relief.
Lâcher les deux sur le sol et voyez ce qui se passe ?
La tasse en porcelaine explose en 1000 morceaux.
La tasse en laque rebondit … simplement avec un nouvel impact.

Leçon

Ce sont nos dĂ©fauts et nos fragilitĂ©s qui nous consolident … font notre force, l’inner force comme on dit !

CQFD

La faiblesse a toujours vécu d’imagination. La force n’a jamais rien inventé, parce qu’elle croit se suffire. C’est toujours la faiblesse qui a du génie.

Romain Gary.

Notre putain d’affaire Ă  tou-tes-s !

Notre putain d’affaire Ă  tou-tes-s !

Elle est plutôt jolie. Elle a les cheveux mi-longs, bouclés, blonds coupés à la lionne, elle porte des lunettes et a un sacré port de tête.

Qui est-ce ?

Elle s’appelle Nathalie.

On dit d’elle qu’elle est gentille, gĂ©nĂ©reuse, toujours prĂŞte Ă  aider la communautĂ©, maline. Faut dire qu’elle travaille au service social de la ville, Ă  celui de la culture aussi.

Elle a bien réussi.

D’ailleurs, elle sourit, elle rit des blagues de son mari. Ensemble, ils ont deux enfants qui se marrent tout le temps, ils partent au ski l’hiver et l’Ă©tĂ© … bah ils habitent dĂ©jĂ  près de la mer. Ils sont tous blonds. La photo est parfaite.

Parfaite.

Bon, le mari en question fait quand mĂŞme des blagues un peu limites parfois, il est colĂ©rique et s’emporte facilement, sur un terrain il peut ĂŞtre facilement violent mais il est tellement sympa ! Et puis Nathalie est lĂ  pour le calmer. Elle y arrive Ă  chaque fois.

Il est dur avec son ainĂ©e quand mĂŞme. C’est pas donnĂ© Ă  tout le monde d’ĂŞtre pĂ©dagogue, vous me direz. C’est bien pour ça qu’il y a des profs, des entraineurs et des formateurs. Et puis il a douillĂ© dans son enfance, c’est un Ă©corchĂ©, du coup il fait ce qu’il peut. C’est sa manière Ă  lui de s’en occuper.

C’est pas rare qu’il gueule le soir quand mĂŞme mais bon ils sont bons copains avec les voisins.

Mais tout de même Nathalie change régulièrement de lunettes. La coquette.
…
Elle chute souvent dans l’escalier, se brule, se cogne. La maladroite.
Elle est quand mĂŞme sacrĂ©ment embĂŞtĂ©e par sa vue mais c’est depuis gamine qu’elle est myope et astigmate …

J’avais 6 ans.

J’avais 6 ans et j’entendais que mon père Ă©tait peu patient mais douĂ© de ses mains, bon bricoleur et bon farceur ; pas commode mais brut de dĂ©coffrage et qu’il fallait juste que je sois sage. J’Ă©tais pas chiante, je me contentais de faire ce qu’il voulait : courir au stade en tenant les temps imposĂ©s, apprendre Ă  skier en 1h et demi et quand je n’y arrivais pas … maman me rassurait. Maman Nath.

Enfin Nath fallait pas trop la chauffer quand mĂŞme. Au premier plantĂ© de bâton, j’ai fini Ă  l’Ă©cole de ski et … au premier lancĂ© de nain (je parle de mon frère), elle s’est barrĂ©e.

Nathalie elle pouvait encaisser, serrer les dents et sourire, scotcher ses lunettes et la communauté à ne rien dire mais fallait pas toucher à sa couvée. Coupe à la lionne et mental de louve.

Nathalie est partie. Enfin non, elle a foutu dehors son connard de mari.

Quand mĂŞme, elle ne lui a donnĂ© aucune 2ème chance, elle est dure ! Elle a surement rencontrĂ© quelqu’un ! La garce ! On l’a croisĂ© en plus , Il a l’air si triste ! Puis il parait que les gamins ne veulent plus le voir. Le pauvre.

Le pauvre !

Pauvre boxeur privé de punching ball. Pauvre petit dictateur privé de souffre douleurs.
Pauvre mari et père pervers qui n’a plus rien Ă  traumatiser, humilier, terroriser.

Mais quand mĂŞme, franchement, vous y croyez vous qu’il la battait ? En mĂŞme temps, si elle a Ă©tĂ© assez conne pour accepter la première gifle, faut pas s’Ă©tonner qu’il recommence.

La conne.

Souvenirs d’enfance. Nous sommes 26 ans plus tard et si le cauchemar de ma mère appartient au passĂ© parce qu’elle a eu le courage de s’en aller, en ce samedi 15 janvier, sept femmes sont dĂ©jĂ  dĂ©cĂ©dĂ©es sous les coups de leur mari parce que NOUS n’avons pas sur les protĂ©ger.

Ce n’est pas notre affaire, vous me direz ?

Ouai les voisins de ma mère disaient ça aussi, tout comme la tenancière du cafĂ© du village (elle se tapait mon père en mĂŞme temps, alors elle, elle savait qu’il Ă©tait doux, le volage), les collègues, les amis … toutes celles et ceux qui ne prennent pas parti et qui prĂ©fĂ©raient dĂ©tourner le regard plutĂ´t que de voir la vĂ©ritĂ© en face : ce n’est pas une expression d’amour passionnel d’avoir un cocard sur la face !

Non, C’est notre putain d’affaire Ă  tou-te-s !

« La lutte contre les violences faites aux femmes (et aux enfants) ne se limite pas au bureau moche du flic qui prend la plainte (si tant est qu’il la prenne), c’est un chantier dont nous sommes tous les petites mains. » a Ă©crit Laura (A lire : « la conne » sur MAAG). Et c’est ça : C’est souvent sur la place publique que tout se joue, au sein de la communautĂ© qu’une personne victime de violence va se sentir Ă  l’aise ou non de parler. C’est Ă  nous d’Ă©couter.
Parce que La clef est là : être à l’écoute même quand la personne se tait.
Et la croire.
MĂŞme quand c’est surprenant, choquant, bouleversant, impensable, incroyable… Incroyable justement. Parce que de toute façon, rationnellement, raisonnablement c’est impensable, incroyable et tout ce qu’on veut de frapper sa femme et de la couvrir de bleus ! Et que si un jour vous vous ĂŞtes dit « oh finalement ça ne m’Ă©tonne pas tant que ça qu’il uppercute sa femme lui » c’est dĂ©jĂ  que vous ĂŞtes dans la catĂ©gorie des faux aveugles, des sourds occasionnels, des immobiles. De ceux qui savent mais qui se taisent.

Nous, ici, on a décidé de faire du bruit.
Nous, ici, on te croit.

On s’appelle Nathalie, MĂ©lanie, Laura et aujourd’hui nous voulions toutes les trois (te) rappeler ça : Tu n’es pas conne. Pas faible, pas idiote, pas condamnĂ©e. Pas seule. Non, tu n’es pas seule.

Forme Libre est, depuis dĂ©cembre, une association engagĂ©e, une zone franche d’expressions libres. Tu peux tout nous dire, tout nous confier, parler et, c’est promis, on va t’aider. Que tu sois ici ou lĂ  …

Tu n’es pas seule.

Il y a aussi Mel, Marie, Charlotte, Ondine, toutes ces formes libres qui seront prĂŞtes Ă  t’Ă©couter, Ă  te croire, Ă  t’accompagner.

Ici on ne ferme pas les yeux, on s’organise, on fait ce qu’on peut parce que trop c’est trop et qu’il est grand temps que ça bouge.

Et on va bouger.

Ma mère n’Ă©tait pas conne.
Ma mère était fière. Pas le genre à se plaindre sur la place publique.
Chez nous on est pudiques.
Et pourtant ce matin quand, indignĂ©e, j’ai partagĂ© la publication de « Noustoutes » elle a rĂ©pondu :

« Je n’aime pas ressasser le passĂ©, je ne suis pas un exemple, je pars du principe qu’on peut s’engager sans expliquer pourquoi on le fait mais quand le passĂ© devient le prĂ©sent, quand finalement, des annĂ©es après je vois que rien n’a changĂ©, Ă©voluĂ©, je bous de l’intĂ©rieur en tant que femme et en tant que maman j’ai mal au cĹ“ur. Ma puce, je sais que ça te dĂ©mange depuis un moment, vas-y Ă©cris, fais du bruit, raconte, dis Ă  ces femmes qu’on est lĂ , qu’on va bien, qu’il y a une vie après, que tout peut aller bien. Si elles partent. Parce que si elles restent, alors ça n’ira pas. Ca finira mal. Dis leur ».

Nathalie

Maman je suis fière de toi.
Merci d’avoir sauvĂ© ta vie parce que depuis bordel ce que la vie est belle !

EN CAS D’URGENCE

Appelez la police au 17
Si vous ne pouvez pas parler, envoyez un SMS au 114
Vous pouvez discuter avec la police de manière anonyme, 24h sur 24h sur https://www.service-public.fr/cmi

Il existe deux numéros dédiés pour les femmes victimes :

Le 3919, du lundi au dimanche, 9h-19h
Viols Femmes Informations 0 800 05 95 95, du lundi au vendredi, 10h-19h
Allez suivre noustoutes.org

Taboues, plus rares, les violences conjugales subies par les hommes existent aussi. Et sa proportion, bien que très inférieure à celle des violences faites aux femmes, est loin d’être dérisoire. Soyons aussi vigilants pour eux.