Appétence

Appétence

La société de consommation n’est pas morte.

Voilà qui ferait un très bon titre d’article. Façon l’Obs, le monde ou titre de remake d’un mauvais James Bond.
Vous voyez le genre ? Le truc qui parlerait de virus, d’enfermement, de menace de variant delta qui planerait sur la tête d’hommes masqués, de course au vaccin et une fin qui nous promettrait le monde de demain. Un bon scenar pour un mauvais nanar, un navet auquel personne n’accrocherait … enfin en tout cas sur le long terme parce que le monde de demain … franchement est-ce qu’on en a vraiment besoin ?

Je dis ça je dis rien mais apparemment non.

Vous ne nierez pas que ce post-confinement a des allures de gueule de bois. Durant des mois on a fait notre propre pain, manger sain, fait du tri, enchainer les burpees (je mytho je connaissais pas ce mot il y a encore 3 jours) et tenu des discours à base de « Qu’on se le dise … ! » Des promesses faites en l’air comme celle que l’on fait un lendemain de soirée  » Je ne boirai plus jamais !  » . Mouai.

« Mouai » parce que ce que je vois depuis la réouverture s’analyse plus en étalage de confiture qu’en nouvelle ère dans la mesure : On enchaine, on accumule… on consomme. Comme après un régime Weight Watchers, on cesse de compter les points et on y va bon train.

« Bah ouai mais j’ai faim » … !!!

Bref c’est ambiance d’appétit débordant ! Et vous l’aurez compris, ma métaphore filée autour de la nourriture s’applique en réalité à tout sujet : à la mode, aux activités – Nous avons tellement envie de tout faire que nous ressemblons à des chiens enragés qui ne s’arrêtent jamais de bouger – et aux relations …

Bref, on consomme et on (se) consume. On croque la vie à pleines dents, on la brûle par les deux bouts, on oublie les petites doses … une vie en overdose.

Il faut dire aussi que l’on dit : « Il n’y a pas de bons vivants sans bon appétit« 

Petit Larousse :
– « Appétit : nom masculin (tiens tiens) : Besoin de manger. »
Ok. On est donc sur un truc primaire.
Primitif ?! …

Je préfère dire que j’ai de l’appétence plutôt que de dire que j’ai de l’appétit parce que c’est se régaler qui compte dans la vie.

Marie

En voilà, enfin une phrase qui me nourrit vraiment ! 
intellectuellement, j’entends.

« Appétence : nom féminin (tiens tiens) : désir instinctif qui porte vers tout objet propre à satisfaire un penchant naturel ; désir, envie, penchant qui pousse à satisfaire ses désirs ».
Ok. Donc avec l’appétence, on est sur l’instinct assouvi, sur l’envie qui s’accomplit… on passe alors du cerveau reptilien au cortex et au limbique, on cesse de répondre de façon systématique à ses besoins et on se concentre sur ses instincts.

Voilà qui est malin !

Ecouter son instinct plutôt que ses besoins puisque quelque part … les besoins « on » nous les crée. La faute à la publicité, aux réseaux sociaux, à la radio … au marketing (ce salaud).

Alors que l’instinct lui ne se trompe jamais ! JA-MAIS !
Puisqu’il vient de nous, du fin fond de nos tripes, faisons-lui confiance après tout.

Pour la petite histoire (à ressortir lors du prochain déjeuner en famille avec l’Oncle Henri-Bernard), il faut savoir que (oui commencez la phrase par « il faut savoir que » ça vous donnera un air insupportablement suffisant) le Marketing a été pensé, à l’origine, en utilisant les thèses freudiennes (pour les puristes, oui je sais que depuis Jung entre autres Allport et McGuire ont apporté leur pierre à l’édifice mais le but n’est pas de passer le déjeuner à philosopher, ça retarderait l’heure de la pétanque digestive et on ne joue pas avec les boules de l’oncle Henry-Bernard. Pardon pour cette vanne. Définitivement pas ma meilleure idée).

Donc Freud :

Freud soutient que la personnalité d’un individu résulte de l’interaction de 3 forces : le ça, le moi et le sur-moi. Le ça est enfoui dans l’inconscient et comprend les instincts ; le surmoi correspond à l’acceptation de valeurs et des normes régissant la société et le Moi agit comme un intermédiaire (genre agent immobilier) entre les demandes du ça et les contraintes du sur-moi. Il établit des priorités et les stratégies pour satisfaire les instincts. Le surmoi et le moi étant conscients et inconscients en même temps (trop forts).

Ce que l’on retient aujourd’hui de cette théorie ?
Grosso modo que c’est la sexualité qui domine l’ensemble de la personnalité et que c’est la peur de la mort (au sens large du terme) qui guide nos actions : en résumé on ferait tout pour assouvir nos besoins et pour réduire notre anxiété ; on chercherait à éviter la solitude, le silence ; on rechercherait la sécurité afin de ressentir une forme de contrôle sur les choses et le temps qui passe… Le marketing a bien compris tout ça et bref … voilà on accumule : les paires de bottes, les maisons, les potes et les relations.

« Je consomme donc je suis »

Une façon de ne mourir jamais : Faisons simple et résumons tout ça à ce fameux « Je laisserai ça derrière moi en partant » et l’importance que l’on accorde aux héritages laissés à sa lignée et aux testaments.
Il est né le métier de notaire, chantons tous son avènement !

Mais finalement, à la fin qu’est ce qui nous définit vraiment ?

Nos choix ?

Nos passions ?

Nos actions ?

Tout ça à la fois ?

 

Il y a de ça, non ?! 

C’est un peu tout ça qui fait notre différence.

Et voilà comment j’en reviens à la nuance entre l’Appétit et l’Appétence.

Elle est dans le choix, dans la sélection … dans la PASSION.

Voilà pourquoi, aujourd’hui, je voulais vous souhaiter de l’appétence en tout, pour tout (et pour tous) … ce que vous voulez vraiment !

Voilà pourquoi je voulais vous dire de faire la liste de vos envies et vous souhaiter d’avoir suffisamment d’énergie pour les réaliser, pour essayer en tout cas, sans (trop) vous tracasser sur le marchera / marchera pas.
Voilà pourquoi aujourd’hui je voulais vous dire que trop est toujours pire que trop peu et qu’il ne faut jamais accumuler sous le prétexte fallacieux de faute de mieux.
Voilà pourquoi je vous souhaite des relations non formelles et belles faites plus de « Parce que c’est Toi » que de ‘Parce que c’est le moment » ou pire « parce que tu plairas à Maman« .

Voilà pourquoi je voulais vous souhaiter d’avoir des amis comme les miens qui conjuguent le mot appétence au quotidien et qui me disent l’air de rien : 

« J’adore le mot appétence parce qu’il inclue tout ce que l’on aime chez quelqu’un : la curiosité, la conscience, des choses, des autres, des gens, la bienveillance, l’énergie, l’audace, le panache … et l’humour aussi parce que c’est un drôle de mot » Marco.

Et d’ailleurs, cet article s’arrêtera là : je n’ai qu’une envie là de suite maintenant, après avoir écrit tout ça : les retrouver à l’Artnoa. En plus c’est l’anniversaire d’Antoine : « Bel anniversaire l’Ami » . 

Je ne vous laisse toutefois pas en plan mais sur une citation de Boris Vian comme un dernier souhait :

© Source photos: 

Mel Lenormand

– Instagram.

Faites-lui sa fête !

Faites-lui sa fête !

Faites-lui sa fête !

Je parle de votre mère, votre mammas, mamà, mamma, walidati, oumma, mamoushka, mummy chérie.

Oui parce qu’aujourd’hui c’est sa fête : La fête des mères.

« C’est tous les jours sa fête » me direz-vous et vous auriez raison sans croire si bien dire.

Être mère c’est bosser à temps plein.
C’est dormir un œil ouvert, c’est être de garde comme un chien.
De permanence en toutes circonstances.
Paraît qu’elles ont un 6ème sens (Je n’’y croyais pas jusqu’à ce que ma mère m’appelle tout pile au bon moment la dernière fois).
Être mère c’est être ponctuelle. C’est tomber à pic (je n’ai pas dit harpic alors tu me feras le plaisir de ranger ta chambre. merci) et c’est avoir un pic à glace entre les dents pour protéger sa marmaille des chamailles.

Être mère c’est faire des petites nuits, c’est courir au moindre bruit, toute sa vie. C’est crever de fatigue. Aussi.

Être mère c’est souvent s’oublier, sacrifier sa jeunesse, sa beauté (enfin c’est ce qu’elles croient). C’est manquer de temps pour tout faire alors même que ça fait ce ça peut, une mère, et que ça fait de son mieux.

En faisant tout à la fois.

En tout cas, la mienne est comme ça.

Elle, elle vous dira qu’elle n’a pas tout réussi, que le résultat n’est pas parfait, qu’elle s’est parfois trompée, qu’elle ne m’a pas donné assez d’assurance et de confiance mais j’ai vieilli et je sais aujourd’hui que seule dans son lit, autrefois, à la tombée de la nuit elle faisait des choix et des to do (tout doux) list ; qu’elle tranchait, bataillait, arbitrait. Ses enfants, sa bataille.

Ma mère est un parfait mélange de force et de douceur, d’authenticité et de générosité, de peurs et d’audace. Je l’ai vue toute ma vie réparer ce qui devait l’être à la maison à coup de marteau tout en ayant une manucure impeccable. Ma mère fabriquait des objets en bois à la scie sauteuse sur lesquels elle écrivait des pensées positives et délicates.
Elle dit que c’est pour que les gens se sentent bien accueillis. Ma mère a toujours laissé la porte ouverte, son cœur aussi. Elle a le sens du don et de la dévotion. Elle se sert de sa tête mais fait tous avec les tripes. Ça lui a valu pas mal d’emmerdes… sûrement pour ça que dans la transmission elle a pris bien garde à me rappeler que le plus dur dans la vie ce n’est pas de donner … mais de ne pas tout donner.

Et pourtant elle m’a tout donné, tout transmis. La vie d’abord, tout le reste après : 
La liberté en ADN, l’indépendance en fer de lance, l’optimisme et le positivisme en guise d’énergisant.
Elle m’a appris à courber l’échine tout en gardant le dos droit, à serrer la mâchoire en tendant la main, à pleurer en souriant et à aller de l’avant, à être fière sans avoir d’ego et que si un air hautain ne sert à rien, prendre de la hauteur est souvent la clef du bonheur.
Elle m’a aussi appris qu’on n’avait jamais assez d’abdos, qu’il faut être gainée pour encaisser et que savoir se serrer la ceinture est la clef du succès ; elle m’a expliqué qu’on peut être culottée et effrontée sans enlever sa culotte et que mon intégrité n’avait pas de prix. Aucun. Jamais. Elle m’a appris à me méfier mais à faire confiance à la vie.
Elle m’a appris que ma chance c’était ma naissance. Que rien ne serait jamais facile mais qu’il y aurait des moments jolis et que chaque victoire ne serait que la mienne et que moi seule ne devait en connaître le prix. 
Elle m’a mis un frère dans les pattes aussi. Un pilier un allier, un mur porteur qu’on a envie de dégommer parfois pour aérer la pièce mais qui rassure lors des coups durs. Une fondation de plus. Elle m’a donné de l’amour sans trop m’expliquer ce que c’était, faut dire qu’elle a tout appris seule à ce sujet ma madré.

Et elle continue de m’apprendre. Elle me dit qu’il faut que je sois douce et qu’être indépendante ne veut pas dire être sauvage. Elle est encore présente et patiente peu importe mon âge.

D’ailleurs, elle vient de se réveiller. Je l’entends demander au soleil s’il va faire la gueule longtemps. Je vais aller lui faire un café.

Maman,
Tu es ma reine de cœur, de pique, de carreau et mon trèfle à 4 feuilles. Arrête de t’auto-flageller, de te faire des reproches, de te dire que tu ne m’as pas assez dit que tu me trouvais jolie et trop dit qu’il fallait remplacer les « pas de chance » par l’intelligence. Maman, tu avais raison. Je n’ai pas encore tout compris de tout ce que tu m’as dit mais chaque jour, les leçons, les clefs, les pièces du puzzle s’assemblent et sache que je suis fière quand les gens disent qu’on se ressemble.

Maman,
Merci de m’avoir fait jouer avec les mots depuis petite et de m’avoir autoriser à plus écrire que parler … c’est tellement plus simple pour moi de coucher les sentiments plutôt que de les exprimer.

Je t’aime tu sais.

PS: J’avais commencé à te faire un collier de pâtes mais faudrait voir à pas me prendre pour une nouille : tu les as tous jetés, au moins cet article, il va rester. 

PS 2 : Bonne fête à toutes les mamans. 

L’art de recevoir

L’art de recevoir

Et c’est reparti pour la bamboche.

C’est reparti pour les cinoches.

C’est reparti pour la culture, le théâtre et les musées ; les réceptions, les expositions et les invitations !

Les rideaux sont levés, les portes sont ouvertes, c’est la fête ! Présentement, je suis assise en terrasse, j’ai commandé un cappuccino au Café du commerce et on me l’a servi dans une tasse. C’te classe.

J’ai fait ma photo d’instagrammeuse un brin pétasse comme diraient les rageux (quoi on dit des haters ?) La vérité : je suis à deux doigts de pleurer. Mais non ! Non, je ne vais pas pleurer parce que tout autour, partout, je ne vois que des sourires et des gens heureux ! La vie est belle. Elle reprend son cours … l’Art de vivre à la française reprend ses droits … Ici et là, je croise mes restaurateurs préférés : de l’Artnoa à la Chistera, du « Rendez-vous des halles » au « Bar du marché », au « Classique », à « Chéri Bibi », à « Etxola », ou à « Olatua » la rengaine est la même :

« Nous sommes ravis de vous retrouver, vous nous avez manqué ».

Tout un art de recevoir !

J’ouvre le journal

Café-terrasse-journal-ticket-à-gratter :
mon classico retrouvé

Gros titre : 

 

Crise migratoire à la Ceuta !

Tout un art de recevoir…

Sarcastique vous dites ? !
Nope, je ne fume pas de clope donc être cynique n’aurait aucune allure et je pourrai pas me voir en peinture. En revanche, lorsqu’on jette en pâture 8 000 êtres humains dont environ 2 700 mineurs, j’ai tendance à avoir des hauts le cœur et à m’interroger.

Si vous vous dites que cet article est en train de partir en banane alors que vous pensiez que je vous parlerai chocolatine et crab-roll, rappelez-vous – petit 1 – que ma tête est un vrai panier de crabes et puis – petit 2 – soyez heureux, je vous sers sur un plateau un bon sujet à aborder pour terrasser vos partenaires de soirée sans parler du COVID (pas de négociation Michel, le sujet est chiant et dépassé désormais et on ne peut pas parler de cul tout le temps ! )

Donc … reprenons. L’art de recevoir. Donc.

Ce savoir-faire. Ce truc bien acquis ; très français. Dont on se gausse avec raison et fierté.
Mais ne serait-ce pas aussi un savoir-être qui se voudrait un peu universel mais qu’on aurait laissé à quai ? (vous l’avez ?)

Un concept qu’on nous aurait mal expliqué ?

L’art de recevoir mais l’art de recevoir quoi ? Qui ? Elle parle de quoi cette expression finalement bon-sang-de-bonsoir ?

L’art de recevoir :
– Les gens,
– L’amitié,
– L’amour,
– Les claques (ça va ensemble non ?),
– Les compliments,
– Les migrants …

J’ai été élevée selon la politique de la porte ouverte : chez moi on fait dans la générosité, la bonté vivante, bien pensante. On part du principe que quand il y en pour un, il y en a pour deux pour peu qu’on fasse de la place. Un peu. Je vous reparlerai de ma mère, ce sera sa fête bientôt. Mais du coup, la (bonne) éducation que j’ai reçue c’est que recevoir est un Art … qui s’apprend, s’entretient, s’apprécie …

Bon que ce soit clair je préfère recevoir les gens et l’amitié que des claques dans la face (même si je sais encaisser).  Les compliments c’est encore un peu compliqué : c’est comme les fleurs, on adore en recevoir mais on n’a jamais le bon vase pour les mettre. L’amour je ne suis pas sûre de toujours m’en apercevoir à temps (et souvent ça marche de pair avec une paire de claques dans la face donc bon pas chaude-chaude-le chat échaudée qui craint l’eau froide). Et les migrants … que ce soit clair, c’est ma colère.

Si parler des migrants c’est être chiant, je plaide coupable au nom d’un engagement qu’on ne m’enlèvera jamais parce que c’est ça l’humanité même si ça ne fait pas l’unanimité. Au Maroc, la pauvreté a flambé 7 fois il parait alors voir Luna qui embrasse et enlace un exilé parvenu à atteindre l’autre côté m’a bouleversée parce que, oui, avec empathie, je me mets à sa place et je me dis que nous sommes tous des exilé-es qui allons chercher un petit (ou grand) quelque chose qui manque et qui avons besoin parfois d’un câlin, de tendresse pour être rassuré-e après une traversée.

Si écrire tout ça c’est être bobo, gaucho, sentimentale, banale c’est faire dans le réducteur du débat parce que c’est plus compliqué que ça, j’assume faire en ce vendredi dans le texte vomi qui sort du cœur.

Souvent, on oppose donner et recevoir. Comme s’il s’agissait de gestes antinomiques. Contradictoires. Comme s’il y avait toujours deux camps : ceux qui offrent et ceux qui prennent …

Pourtant, quand je vois le sourire des restaurateurs et serveurs, j’ai l’impression qu’il y a dans « le joie-de-recevoir » un truc qui tient plus du plaisir d’offrir avec le sourire que de l’opposition de deux camps. Alors quoi ? Finalement ?

L’art de recevoir ce serait la capacité de donner mais aussi de dire OUI et d’accepter une main tendue ou perdue, un compliment ou un reproche ; que quelqu’un s’approche, s’accroche ? Ce serait savoir dresser une table et se mettre à table ? Ce serait avoir le cœur ouvert dans le même temps que les bras et les yeux ?

Moi si tu me poses la question je te réponds que c’est dire « Faites comme chez vous mais n’oubliez pas que vous êtes chez moi malgré tout « .

Cela fonctionne pour tout : Il faut savoir poser ses limites mais en principe elles n’ont pas besoin d’être écrites, dites, elles sont implicites, tiennent du respect du tout à chacun. Encore une fois question d’éducation.

Le problème avec la politique de la porte ouverte c’est que tu peux laisser à penser / croire que c’est un saloon où tout cowboy peut venir décrasser ses santiags sur ton tapis et vider ses cartouches chez toi. Alors politique de la porte ouverte, on dit oui mais au juste milieu : ni trop carpette ni trop farouche. 

T’as compris l’idée ? 

L'Amie

Merci l’Amie. Décidément, je l’aime ce café.

Je suppose que vous avez également compris l’idée Ami-es lectrices et lecteurs ? 

Pour boucler cet article convenablement, il me vient une phrase d’un artisan rencontré à Marrakech il y a deux ans. Je me baladais dans les Souks de la Médina les babouches assorties à djellaba en quête d’un miroir et je suis tombée sur Mahjoub qui pleurait. Il venait d’apprendre la perte d’un ami. Allez savoir pourquoi, je me suis assise avec lui. Nous avons pris le thé, papoté de la vie, de la mort, du temps qui passe et Mahjoub m’a dit une phrase lorsque je suis partie :

« Tu sais Mélanie, il faut donner pour recevoir dans la vie. »

Je vous laisse réfléchir la dessus, on vient de m’apporter ma tartine : Beurre demi-sel sans confiture.

© Source photos: 

Mel Lenormand

Tetsuya Akama sur @MINT_Magazine

sur @RealismMagazine : Photos de Eliza Etaporodina ; George Tyebcho ; Prince Jyesi ; Sebastian Magnani ; 

 

Détendons-nous le Freud

Détendons-nous le Freud

On est d’accord, il est des discussions pénibles.
Celles sur le covid, le masque et les vaccins. Celles sur la météo et celles sur les comportements humains.
Non celles-là en vrai je les adore. C’est mon métier et ma passion, ma bataille … pour pas qu’elle s’en aille (je parle de ta femme. LOL).

Mais alors, ce que cela peut m’agacer d’entendre à tout va de la psychologie de comptoir qui tend à tourner les comportements et attitudes d’abruti/es en maladies chroniques.

Alors, ok. Je veux bien qu’on ne puisse plus entrer dans une librairie sans se prendre un livre de Bourbeau en proue de rayon ni même prendre un thé sans avaler un mantra tibétain de bon ton ; je veux bien aussi qu’on soit tous devenus un peu psy (chologue ou chopathe c’est selon) depuis un an mais allons allons faudrait voir à ne pas confondre connerie et pathologie ou astrologie.

Toutes les femmes ne sont pas hystériques et tous les hommes ne sont pas pervers narcissiques (en revanche ils semblent avoir tous un problème de bipolarité naissante – ça vaaaa je déconne !). Et ce n’est pas parce qu’il ou elle est lion, balance ou gémeau que c’est NORMAL qu’il ou elle confonde séduction avec collection !

Si je suis une vraie romantique, je suis aussi – toujours d’après Lise Bourbeau – une rigide (j’ai pas dit frigide ! C’est pas DU TOUT le même concept) c’est à dire une blessée de l’injustice qui ne supporte pas de laisser des conneries dites sans y mettre un peu de vérité scientifique (cf. p. 167 à 197 de Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même. Lise Bourbeau aux éditions Pocket).

Donc, l’intello reprend le fil du récit avec quelques définitions ici, histoire de remettre l’église au milieu du village des bavardages :

– Pervers/e narcissique : On en parle de plus en plus et c’est tant mieux. Pourtant on a souvent tendance à qualifier de pervers narcissique le patron envahissant, l’ami un peu tyran, la mère autoritaire. Alors à toute fin utile on va dresser le portrait d’un vrai manipulateur / une vraie manipulatrice histoire de savoir les repérer. Si ça vous parle, un seul conseil : FUYEZ !
Le/la pervers/e narcissique est un séducteur, une séductrice hors-pair : Il/elle sait vous séduire, vous dire ce qui vous plaît et ce que vous voulez entendre. Dans une relation amoureuse, il est l’homme idéal, le prince charmant attentionné et vous comble… (ou la femme idéale – vous aurez compris que je ne fais pas de discrimination genrée : oui les femmes aussi peuvent être perverses) jusqu’à ce que le masque tombe. Pour faire simple c’est Vincent Cassel dans mon Roi. Il a un double visage, il vous séduit et il vous rend la vie infernale au point où vous en venez même à vous demander si vous n’êtes pas fou/folle, dépressif/ve ou paranoïaque. 

Evidemment, le pervers narcissique est violent, intimidant, humiliant. Un chic type en somme qui n’aura de cesse de vous rabaisser souvent avec finesse, de vous isoler aussi histoire de s’assurer que vous aurez continuellement besoin de lui ou d’elle. Le ou la pervers/e ment tout le temps, pour se faire valoir, être flatté/e, admiré/e, aimé/e car c’est cela qu’ils/elles cherchent avant tout. Ils/Elles s’attribuent parfois même les qualités et succès de leur « cible » tant la soif de reconnaissance est grande. En fait, le ou la pervers/e n’a pas d’empathie, il n’aime que lui, elle n’aime qu’elle. Il/elle ne ressent ni chaud ni froid en voyant sa victime souffrir et se détruire. Au contraire, il ou elle pourrait même en venir à ressentir une certaine jouissance à la voir dans la détresse car cela lui permet de se positionner aux yeux de tous comme le sauveur. Bref d’alimenter son égo, son autosatisfaction. En parlant de satisfaction, parlons des déviances sexuelles du pervers : le ou la perverse aime le sexe, souvent il est doué, à l’aise, sait s’y prendre, y met de l’entrain, de la vigueur mais parfois ce qu’il appelle « mettre du piment » correspond à une déviance, une forme de violence. 
D’ailleurs la violence est omniprésente dans son comportement. Sous forme active ou passive. Dans sa tendance à vouloir tout contrôler, tout posséder (le pervers/e est un maniaque de l’argent), dans sa paranoïa, son obsession à être aimé, sa façon de dire pardon (Non, il ne demande pas réellement pardon. C’est encore un outil de manipulation), sa façon de vous empêcher de le quitter… C’est une pathologie. Une maladie. Face à cela vous n’avez qu’une option : PARTIR.
Et là, trêve de vanne et de blague : je ne plaisante pas. C’est grave et ça fait souffrir. Si un jour vous y êtes confrontés parlez, faites-vous aider, accompagner. Appelez-moi, je suis là pour ça.

– Hystérie : Le voilà le bon vieux Freud. Celui-là même qui a établi l’origine sexuelle des conflits et les rôles de la résolution défectueuse du complexe d’Œdipe dans nos relations. Un truc bien perché, souvent dépassé, mais encore bien présent dans la psychiatrie française classique qui revient à dire que tout est de la faute de vos parents (ça va les freudiens j’écrème le sujet ici). Donc, l’hystérie. L’hystérie est une névrose très fréquente aussi bien chez l’homme que chez la femme (et oui !), caractérisée par une demande affective très importante, une vie imaginaire riche, des sentiments exprimés de manière exagérée, et des signes somatiques fréquents comme des attaques de panique ou des troubles obsessionnels compulsifs (autrement dit les TOC). L’hystérie est une maladie à manifestations variées. Les conflits psychiques inconscients s’expriment symboliquement en des symptômes corporels et/ou psychiques, paroxystiques ou durables. Dans la névrose hystérique, l’angoisse refusée est détournée, à l’insu du sujet, sur la voie somatique. Elle se matérialise, s’exprime dans des troubles fonctionnels qui peuvent à la longue devenir organiques. Attention, l’hystérie n’est pas de la simulation. Le simulateur veut tromper alors que l’hystérique se trompe lui-même en même temps qu’il trompe l’entourage. L’hystérique est une victime et fait des dégâts autour mais avant tout il ou elle est malade. Et NON, une bonne fois pour toute, si ta femme a jeté ton portable par la fenêtre ce n’est pas parce qu’elle est hystérique, c’est parce qu’elle a grillé que t’avais actualisé ton profil sur Tinder ! Gros malin. 

– Bipolaire : Il y a ceux qui changent d’avis comme de chemise, les balances, les gémeaux, les indécis, celles et ceux qui par leur inconstance jouent de votre patience. Et puis, il y a les bipolaires. Ils sont entre 1 et 2,5% de la population, femmes et hommes à part égale, soit entre 650 000 et 1 650 000 personnes en France (source : Fondation Fondamentale dédiée aux maladies mentales). Vous me direz que ça fait beaucoup et qu’il est fort possible que vous en croisiez au cours d’une vie. Vrai. Mais là encore, ici, il s’agit d’une maladie et pas juste l’expression d’une posture de mec torturé qui ne sait pas vraiment où il veut aller. Le trouble bipolaire est une maladie psychique chronique responsable de dérèglements de l’humeur. C’est une maladie au long cours qui peut prendre diverses formes. Dans la plus typique, elle alterne des périodes d’exaltation de l’humeur (épisode maniaque) et de fléchissement de l’humeur (épisode dépressif). Ils apparaissent majoritairement entre 15 et 25 ans et persistent toute la vie. La bonne nouvelle est que ça se soigne … pour autant qu’on l’accepte.

Je pourrais continuer avec la définition de la schizophrénie, de la paranoïa toussa toussa mais … point trop n’en faut et puis … TOUT ça pour dire que …

SIMPLICITÉ BIEN ORDONNÉE COMMENCE PAR SOI MÊME.

Tout n’est pas toujours obligé d’être compliqué et il n’est pas nécessaire de toujours tout analyser (à toi l’Ami qui te dit que j’ai belle gueule à écrire ceci, sache que je ne me suis jamais considérée comme un exemple. CHUT.)

Parfois les choses sont ce qu’elles semblent être. Exemple : Il ou elle se comporte « comme si » il ou elle s’en foutait : il ou elle s’en fout. Cassez-vous. Vous méritez de l’attention et de la considération. Vous ne méritez pas d’être le ou la numéro 2 ou d’être gardé/e sous le coude. Ne perdez pas votre temps à vous obstiner à trouver une explication ou alors choisissez le chemin de la communication, prenez votre courage à deux mains et poser la question. Directement. FAITES SIMPLE, vous gagnerez du temps et accessoirement des neurones.

Je suis un peu directive là, non ? Ca n’est pas dans nos habitudes chez Forme Libre … Du coup ça mérite une explication : 

Le cerveau est ainsi fait qu’il ne supporte pas le vide, il a besoin de comprendre. Alors il va tourner en boucle jusqu’à être éclairé, jusqu’à trouver la justification… mais souvent il s’agit de celle qui lui sied lorsqu’il papote avec lui-même. Un truc d’égo. Une histoire de projection et de papier calque : on ne peut analyser que sur base de ce que l’on connait. Et … l’Autre n’est pas un autre soi. Mais bien un autre, une autre machinerie de psychologie, de comportements et de postures qui réclame une autre lecture que la vôtre. Et ici je ne parle pas de celle de vos ami/es mais de la sienne, à l’Autre (vous suivez ?). Même si ça fait mal à la fierté que de devoir parler, vider son sac pour avancer. A deux (sans la popote des potes qui papotent. Souvent trop.)

« Les conseilleurs ne sont pas les payeurs »

Vérité populaire.

A ce sujet, si ça peut vous aider, je me dis toujours que dans la vie on a toujours un peu de ventre et d’égo à perdre. Du coup, perso, je fais des abdos (LOL. CHUT l’Ami on a dit.)

Les choses qui valent le coup prennent du temps, des histoires, des chapitres, des livres. Elles demandent de l’engagement.

Alors, Détendons-nous le Freud et optons pour la simplicité : Il vaut toujours mieux communiquer plutôt que d’analyser.

Tomber amoureux c’est tomber. C’est se casser la gueule, prendre les pieds dans le tapis, glisser, être envoyer dans les cordes, rougir, trembler, frémir, vaciller, c’est sortir du bois, de ses gonds parfois, c’est être hors de soi, du temps, de tout, des gens et n’écouter que cette petite voix en nous qui nous dit d’essayer.

Entre faire simple et faire compliqué, il n’y a alors qu’un pas. Un petit pas. Lorsque l’on est face à une montagne, on peut décider de l’observer, grande, majestueuse, flippante, impressionnante, impossible à escalader ou bien on peut décider de faire un pas vers elle, puis un autre et encore un, petit à petit. Au loin la montagne à l’air d’une montagne. Au fil du voyage, elle ne cesse de changer d’aspect. On ne la reconnait plus, c’est tout une fantasmagorie qui la remplace. Elle se dessine. Apparait. Les choses se précisent. A la fin du voyage c’est toujours la montagne mais rien à voir avec ce que l’on s’était imaginé au début.

 J’aimerais vous dire qu’une histoire d’amour commence toujours par deux regards qui se croisent, un coucher de soleil, des choses simples et naturelles, des balades en scooter et des cœurs qui font bloom. J’aimerais. Vraiment. Mais ce que j’observe c’est qu’il n’y a pas de règle, qu’une histoire ne fait pas l’autre : que certaines partent comme en 40, d’autres comme des diesels ou nécessitent quelques réglages en phase d’amorçage. De ce que j’entends dans mon métier, une histoire ça s’encanaille, ça se travaille à coup de chamaille et ça se construit petit à petit au fil de la vie. Chaque jour je rencontre des gens qui, pour continuer à s’aimer, décident de se réinventer et, je n’aurais jamais pensé écrire sérieusement ça mais pour vous en décrire la matière, je n’ai pas mieux qu’un texte de Jenifer qui me vient en air « Donne-moi le temps ». Soundtrack : « Tant de gens se cherchent, se désirent, se suivent et se perdent, donnons-nous la peine de se découvrir, se connaître… » Sinon j’en ai une de Sagan aussi, mais c’était plus pompeux et moins marrant.

Oui, parce que, pour le coup, les relations c’est mon métier et les histoires ma passion. J’aime ça. Autant que la mer et comme le disait Marguerite (Duras) S’il n’y avait ni la mer, ni l’amour, personne n’écrirait des livres.

Du coup, j’ai décidé de lier les deux en écrivant une chronique que je ne promets pas d’être toujours intelligente ou très chic… une expression libre sur les relations… des billets échangés sur la vie l’amour la famille et l’amitié que m’inspire mon métier. Je les relaierai ici, sur forme libre mais aussi et surtout sur le compte de l’Agence (Agence Echanges) parce que faudrait voir à pas tout mélanger … Quoi que … la forme est libre après tout. Et le trouple est à la mode. Il parait.

Mes ami/es m’appellent Carrie (pour Bradshaw) Pour le coup je suis pas toujours à l’aise avec la ref mais… ils m’ont lancé le challenge de cette chronique. Sûrement parce qu’ils en ont marre de m’entendre et qu’ils préfèrent avoir le choix de me lire. Ou pas. Show must go on du coup. On va essayer de détricoter les relations ; un peu. Histoire de se marrer ; beaucoup. Histoire d’en parler sans (trop) analyser.

Autrement dit & pour conclure cet article : Faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais !

Vous l’aurez compris, c’était la première chronique 😉

Authentique is the new chic

Authentique is the new chic

 » It is strange how people can feel like home. « 

Mel

5 mois.
5 mois que l’Ossau Iraty constitue la base de mon alimentation.
5 mois que le soleil et la marée rythment mes journées.
5 mois que je vis en jean-vans-t-shirt blanc – En prévoyant toujours un pull et un coupe vent. Technique de l’oignon. TMTC.
5 mois que j’ai quitté Paris, ma butte et mes amis. Non, pas mes amis, vous je ne vous quitterai jamais. Promis.

C’est comme si j’avais pris la mer, j’ai sortiiii la grand voile et j’ai glissé sous le veeeeeeent… ok, j’arrête la chanson. Pardon.


Et je ne rentrerai pas.

Je sais, c’est violent de l’annoncer comme ça. Mais y-a-t-il une bonne façon de se dire qu’on se quitte ?
Un « Faut qu’on parle  » c’est chiant. Notez-le. Définitivement. Et un sms c’est vexant. Alors faisons simple :  je vous le dis, tout simplement, je ne rentrerai pas.

Pourquoi ?
Parce que Paris me fait l’effet d’un ex relou et que Biarritz c’est la passion, l’amour fou.

Pourquoi ?
Parce qu’il y a ici ce petit je ne sais quoi qui touche en plein cœur, une énergie qui nous fait repenser nos choix de vie et qui nous pousse à rester, à choisir l’Authenticité. 

Authentic is the new chic !

Si Bienveillance était le mot de l’année 2020 ( si vous avez pensé que c’était covid, alors vous faites partie de la catégorie de ceux qui envoient des Faut qu’on parle. Chiant. Définitivement. ) ; AUTHENTIQUE est le mot de l’année 2021. Et ça me va bien, avec Liberté ce sont les mots que je préfère du dictionnaire.

« Authenticité  » : nf. nom féminin. Tiens tiens, comme par hasard. « Caractère de ce qui est authentique, vrai « 

Mais pourquoi ce besoin soudain d’authenticité, de vérité, en tout, en tous, en nous, partout ?

Et bien ma bonne dame, peut-être parce que ça fait des années qu’on nous inonde et nous noie de fausses promesses, de maquillage et aussi un peu parce qu’à cause du contexte, on manque de partage. Le vrai, le sincère, le déridé, le sans filtre, sans masque, sans gel hydroalcoolique… On manque de voyages aussi. Vous savez ceux-là même dans lesquels on allait chercher l’authenticité. CQFD. La boucle est bouclée.

Allez. Je suis sûre qu’on vous en a dit aussi à vous de belles histoires… qu’on vous a dit que si vous étiez engagé, impliqué, sérieux et déterminé, vous auriez une rolex et une belle BMW, on vous a dit que vous auriez une promotion, que vous vous marierez avec un prince charmant ou une princesse aimante pleine de dévotion. On vous a promis que vous pourriez faire le tour du monde. 12 fois. Grâce à vos miles & more. Qu’en mettant de la somatoline cosmétique vous n’auriez plus de cellulite, on vous a fait des promesses et plus encore … Et vous êtes partis à la chasse au trésors. Au toujours plus, jamais assez. L’ascension du Mont qui n’en finit plus et puis … vous avez réalisé que c’était des conneries.

Le python de la FOUTAISE !

Et là commence la vie. La vraie. L’authentique.

Je pourrais écrire un livre sur cette vie. Il s’appellerait « Bien dans ses basques » .

Il serait un témoignage vrai de cette vie simple que l’on mène lorsque l’intérêt laisse place à la sincérité des sentiments, lorsque les pauses dej se font dans les lacets face à l’océan et plus devant un écran à la défense. Et que les défenses tombent justement. Que l’instinct prend sa place et que l’on prend conscience de ses raisons, celles que la raison ignore. Qu’on fait le choix de les vivre. Eperdument. De les ressentir. Passionnément. De les dire. Généreusement. Tout simplement. Librement.

Il parlerait de Sophie, Marie, Laure, Margaux, Loriane, Faustine, Jenny, Fifi, Paul, Lilian, Lolo, Romain, Antoine, Thomas, Clovis, Marc, Thibaud, Leslie, Suliane, Julien, Nico, Campi & tous les autres … ces gens qui font mon quotidien, ces brutes de décoffrage adeptes du partage, honnêtes, humains, des gens bons extraordinairement biens, qui mettent du miel à la vie.

Le sel de mon beurre doux.

Ils m’inspirent. Me poussent à écrire (Du coup pour toute réclamation, vous pouvez vous adresser à eux, ils se donnent Rdv aux Halles de Biarritz tous les matins pour le café. Moi une balance ? Jamais ! ).

Avec eux, en terre basque la vie est une fête. Chaque jour. Ils transforment ma ride du lion en une ride d’expression qui raconte nos fous rires et nos délires. Parfois je me dis que cela ne peut être la vraie vie et puis Docteur Bonheur Lilian me rappelle que si. Que j’ai fait ce choix-là et que je suis juste bien là. A ma place. Qu’entre les montagnes basques, les randos, le surf et l’Océan et l’apéro entre bons gens, j’ai trouvé le juste milieu.
Trouver sa place avant d’atteindre l’Age du Christ ne rapporte pas un clou (vous l’avez?) et c’est peut-être un détail pour vous mais en fait ça veut dire beaucoup. Ca veut dire qu’on est en vie, qu’on essaie d’être heureux et que ça change tout !

Lorsque je faisais encore du droit, avant de tout faire de travers, on disait qu’un acte authentique scellait la confiance. Je n’avais pas compris à l’époque que c’était une leçon de vie, plus qu’une notion de droit contractuel. J’ai vieilli. Moins conne. Moins belle aussi (la somatoline m’a menti à moi aussi).

Toujours est-il que c’est de la constance que nait la confiance. C’est lorsqu’on a le sentiment de savoir sur quel pied danser que nous nous sentons prêts à nous dévoiler, nous découvrir, nous confier, nous épanouir. Que nous ouvrons la porte à la relation. Celle avec le monde, les autres et nous-même aussi. C’est en confiance que l’on cesse de s’interroger et se questionner pour communiquer et dialoguer… Et c’est ainsi que les choses prennent, que la réserve laisse place à l’échange, que l’on cesse d’interpréter, de calculer, de définir des stratégies, de prendre la vie comme une partie d’échec et que l’on peut croquer la à pleines dents avec l’appétit qui fait aller de l’avant.

Je dis souvent que les relations sont comme des blancs en neige : Lorsqu’on les bat à même constance et température, ils montent et forment une mousse que l’on peut incorporer à n’importe quelle recette, à sa guise et selon ses goûts. En revanche, lorsque nous les battons chaud/froid et à un rythme différent : ça finit en flan !

Mais comment être constant si initialement on n’est pas franc ? Du collier, entier, ouvert ; si on n’est pas au Max, Si on n’a pas le chic d’être authentique et sincère lorsque l’on rencontre Michel, Peio, son boulanger ou son fromager ?

Vous allez me dire qu’avec ce texte je dis que l’eau ça mouille, que je n’invente rien, que c’est ordinaire et n’apporte rien de solution extraordinaire à une question existentielle.

Vrai.

Véridique mais en fait … un peu comme on dit que l’énergie appelle l’énergie, un peu comme on raconte l’histoire de l’œuf et de la poule, trouver l’authentique passe peut-être par accepter d’être soi même ordinaire, le cœur et les bras ouverts.

 » Ceux qui sont contents de n’être rien de particulier sont des gens nobles.
Ne luttez pas, soyez ordinaires. « 

Proverbe Berbère

Et si vous avez le sentiment parfois que ce n’est pas assez, que vous n’êtes jamais assez, que c’est trop peu … que cet ordinaire n’a rien de particulier, alors dites-vous ceci (oui c’est un ordre) :

Votre petit quelque chose est dans ce petit je ne sais quoi de bienveillance, d’écoute, de façon de voir les choses, les gens, la vie, elle est dans votre capacité à vous relever, à avancer, à tenir debout. Votre particularité c’est votre ordinaire originalité, votre grain de folie, votre positivité, votre joie de vivre, votre caractère. Vos maladresses aussi, vos valeurs et votre grand cœur. Elle est dans votre ambition, vos passions dans tout ce qui vous définit et fait votre authenticité. Elle est dans votre sourire. A vous.

Cette expression libre, plus authentique et personnelle qu’à l’ordinaire, est une déclaration d’amour. Au Pays Basque, à mes poulettes basquaises et mes poulets basques. A tous les gens vrais, entiers. A ceux qui m’ont adoptée. A mon boulanger, mon fromager, mon épicier. A mon caviste. A ceux qui rient fort, sourient de TOUTES leurs dents. A ceux qui ne mesurent pas leur enthousiasme. A ceux qui resteront sur le chemin, même si cela doit être de plus loin.

A ceux qui font que j’aime les gens.

Mel.

© Source photos: 

Mel Lenormand

– Instagram : @destinationpaysbasque

Le colocataire. par Lucie Chevalier

Le colocataire. par Lucie Chevalier

Compte tenu des années et de la simplicité avec laquelle j’aime évoquer aujourd’hui, l’existence de mon colocataire, il peut paraître difficile de croire que je n’ai pas toujours bien apprécié notre … « partenariat ».

Mais on a un pacte lui et moi : « je ne me préoccupe pas de toi et toi, tu me laisses tranquille ». Pour l’instant, les deux parties respectent le deal.

Quand ce skouatteur s’est imposé et que j’ai eu connaissance de sa présence, mon monde s’est écroulé. Ma vie a basculé dans un immense trou noir. Et j’étais rendue contrainte de le surveiller, lui rendre visite, l’étudier, l’amadouer même. Tous les mois. Puis tous les trois mois. 6 mois. 1 an. Aujourd’hui on se Check tous les 3 ans. Oui parce que depuis, je me suis faite une raison, lui aussi. Il est là c’est comme ça et il est bien décidé à rester. A ne pas bouger on l’espère mais à rester.

Tantôt mon « petit plus », tantôt « mon caillou ». Mon épée de Damoclès. Mon méningiome …

Ah quel horreur ce nom !!!

Il a gâché ma vie. M’a anéantie. A creusé ma tombe. M’a fait vivre des épreuves que je ne souhaite à personne. Un drame familial quand j’avais 22 ans. Et puis, l’ascenseur émotionnel car il faudra composer. Je me suis entendu dire « c’est grave mais vous êtes un cas a part » (oui ba ça je le savais déjà hihi). Mon neuro chirurgien aime souvent me dire que je suis sa plus jeune patiente avec une tumeur des méninges aussi énorme. Hummmm quelle chance !!!

Mon caillou et moi on a appris à vivre ensemble et ce qu’il m’a finalement apporté : force, courage, détermination et ambition, rattrape tout le mal qu’il a pu me faire. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Il faut alors se méfier des apparences, car derrière chacun et chacune d’entre nous, se cache peut être un(e) guerrier(e) aux pouvoirs incroyables.

Lucie Chevalier

Le bailleur

Illustration : Les empreintes de pieds de Gaspard au jus de Betterave, le 2ème miracle de ma vie mais version « bio ». Lucie.