Nils Tavernier ou le portraitiste

Nils Tavernier ou le portraitiste

Nils Tavernier est un conteur d’histoires … Il raconte les gens, le monde. Ceux qui sont, ceux qui le font. Il donne la parole et de l’existence à tous ceux qui ici où là, par là-bas œuvrent chaque jour avec force, conviction et humanité à faire de cette planète un endroit où il fait mieux être. 

Nils dit « se mettre au service de » … au service d’eux, de l’image et du partage.

Ces histoires qu’il raconte au travers de ces films sont autant de moments suspendus, d’évasion et d’émotions … de fenêtres ouvertes sur le monde. 

Un monde qui ose, qui bouge, qui s’émerveille encore, loin des diktats et des aprioris, de ce que la vie et les gens ont de plus joli. 

Nils préfère parler des autres que de lui, parler avec les autres aussi.

Nous, on aime bavarder avec lui parce que ça donne du sens à l’existence. 

Nils c’est 30 ans de portrait. Montrer pour faire exister. Merci Nils, t’es nécessaire à l’humanité.

Forme Libre

Nils Tavernier ou le portraitiste.

« Si tu étais un Mot…Tu serais…

Doute

Parce qu’il est constitutionnel et à l’origine de tout et de chaque chose qui se crée et qui existe.
Et puis j’ai passé trop de temps à chercher à dézinguer mes certitudes dans la vie pour te répondre autre chose.

 

« Si tu étais un pays…Tu serais…

Ta mère !

La mère patrie !!! Je plaisante …

Non, Je serais le vent. 

« Si tu étais une Couleur…Tu serais…

Par instinct, je dirai le bleu, parce que j’aime la mer mais en fait je n’en sais rien, je n’en ai aucune idée.

« Si tu étais un Animal…Tu serais…

Un drôle … D’animal. 

« Si tu étais unE personnalité, un artiste… Tu serais…

Je serais un peu de toutes les personnes que j’ai croisées dans la vie et que j’ai aimées. Les gens me nourrissent dans ce qu’ils ont, sont d’humanité.

Mais en fait nous sommes tous ainsi. Nous ne nous développons pas avec le lait maternel (ou le lait tout court) mais avec l’échange et l’interaction sociale.

Il existe d’ailleurs des thèses sur cette question. Elles démontrent que les enfants se développent dès lors qu’ils entrent en interaction sociale. Des recherches ont été faites dans des orphelinats sur ce sujet en particulier notamment par Spitz. C’est vraiment intéressant d’observer que ces mômes, qui étaient pourtant nourris ne se sont pas développés normalement en raison du manque de contacts et d’affection … (cf. Expression libre : De la tendresse bordel).

Cela me fait tristement penser à ceux que l’on appelle les « Enfants de  Ceausescu » … 

Aparté en image … grâce au travail de Jean-Louis Courtinat, 

C’est l’histoire du petit Victor, « L’enfant sauvage » de François Truffaut, qui a été retrouvé dans une forêt, seul, abandonné dans la nature. S’il avait développé des capacités et des habiletés incroyables et était apte à la survie, il était muet et totalement carencé socialement.

Nous nous nourrissons des gens qui font écho en nous. Il y a toujours une forme d’identification de nous en l’autre. C’est ce qui nous motive à entrer en interaction avec quelqu’un d’ailleurs. Nous nourrir et évoluer. C’est dans la nature humaine que de vouloir évoluer. Si quelqu’un me plait c’est parce que j’identifie chez lui quelque chose qui fait écho en moi, quelque chose qui me parle, me touche, suscite une émotion chez moi.

Alors certains te diront que c’est très égocentrique, qu’ils ne sont pas comme ça, mais beaucoup plus altruistes… Bla Bla Bla ! Il s’agit là soit d’un déni, un refus de s’avouer les choses ; soit d’un un manque de conscience de soi et des autres et de l’impact que ces autres ont sur soi. Tu me suis ?

En revanche, il y a des gens que je ne veux surtout pas être … par exemple ceux qui remuent la merde pour combler la leur. Alors ceux-là, tu me fais la promesse de ne pas leur accorder ne serait-ce qu’une minute de ton temps ! Enfin ce n’est pas tant que je les déteste, parce que je les comprends, je n’ai pas de haine contre ces gens parce qu’au fond … Les gens qui cherchent la merde tentent souvent, en réalité, de combler leur vide, leur peur d’êtres et leur complexe de supériorité ou d’infériorité, qui sont deux mouvements souvent très proches.

Et puis … il y a ceux que l’on ne peut pas comprendre, ceux « c-e-u-x » et ce « c-e » … autrement dit, la non identification qui renvoie chez moi à la question de la deshumanisation. Une question troublante parce qu’elle met en avant nos limites.

Les gens me nourrissent dans ce qu’ils ont d’humanité mais … s’ils n’en ont pas … alors c’est le vide, le néant, l’absence d’écho, le silence.
Je ne pensais pas que cela pouvait exister.

Le socialo bobo humaniste en moi, bien pensant au demeurant, t’aurait dit « mais attends il y a de l’humanité en tout à chacun, c’est juste qu’elle est caché sous une armure de protection, faut creuser… » Tu vois le discours … 

Et pourtant … j’ai eu l’occasion d’en croiser.

Des tueurs à gage, par exemple, en Tchétchénie qui tuent sans que cela ne leur génère la moindre émotion. Rien. Pas une once d’émotion. 
J’ai creusé hein … mais rien. Ca c’est très délicat à comprendre pour moi.

Après… est-ce qu’ils sont vraiment déshumanisés… c’est un débat… mais je le crois. C’est la conclusion à laquelle je suis arrivée. 

Attention cela reste extrêmement rare. Il ne faut pas extrapoler. Surtout pas à la question des enfants soldats chez qui on a désactivé le programme « émotions » à coup de traumatismes violents. Ici, il s’agit d’une réaction du cerveau qui, en refoulant, génère une forme de protection à la sur-souffrance. C’est de la survie ici. Là il y a de l’humanité. Enormément. Ca n’est que ça d’ailleurs. 

Au cours de ma carrière j’ai rencontré des gens … beaucoup … la plupart m’ont nourri mais il y en a que je n’ai pas compris. Ils ne sont pas en majorité, mais assez pour m’avoir marqué, parce qu’interrogé.

Ils sont ceux que je range dans la case « non identification absolue », ceux avec lesquels je ne peux pas entrer en interaction. Enfin, bien sûr, je peux communiquer, je peux parler mais on ne peut parler d’échanges au sens de la création d’une intimité au sein d’une bulle de discussion. Ils sont ceux qui font preuve de méchanceté absolue, ou plutôt de non empathie absolue.

Ce qui revient à la déshumanisation qui est une forme d’absence totale d’émotion pour autrui. Comme ces types qui regardent de leurs tours d’ivoire boursières les gens crever en bas qui licencient à tour de bras parce que leur entreprise a fait 4 points de moins … C’est délirant ! Ce type de personnage ça ne devrait même pas exister, pour le moment nous sommes gentils, on joue le jeu mais … jusque quand cette acceptation d’un truc aussi délirant que ça perdurera je ne sais pas. 

Et puis … il y a ce sujet compliqué … la pédophilie. J’ai beau essayé c’est impossible pour moi de conceptualiser ça. Je peux comprendre les addictions, les troubles comportementaux, les fantasmagories, les compensations et décompensations mais ça … vraiment je ne peux pas. C’est trop loin de moi. Une incompréhension constitutionnelle. Au même titre que mon incompréhension pour la non empathie humaine ou la méchanceté gratuite. Vraiment, je ne peux pas comprendre.  

Voilà, j’observe et je me nourris de chacune des personnes que je croise.
Ils nourrissent mon travail, ce que je fais, donc, mais aussi qui je suis.
C’est pour cette raison que je fais des portraits depuis 30 ans. J’ai une fascination pour les gens dans ce qu’ils offrent en étant souvent inconscients de cela et, à la fin, je suis seulement le résultat de ces tout un chacun.

1+1+1+…

Et parce que finalement échanger avec Nils c’est partir en tergiversation sur tous les sujets, c’est refaire le monde après l’avoir observé et parlé des gens surtout.
Parce que c’est ça le sujet important

Forme Libre a pris la liberté, pour clôturer ce portrait, de s’interroger…

Si NILS était un aliment, il serait…

Un sushi, sa fille adore ça et pour le coup ça lui va bien au papa !

C’est cru.
C’est frais.
C’est taillé dans le vif … et c’est là, précisément là, dans ce geste, que toutes les techniques de chef apparaissent.

Parce que n’est pas (maître) sushi qui veut … sous une apparente simplicité se cache un art ancestral, une tradition, une maîtrise, une technicité, une cérémonie … Il y a de l’humilité dans cette préparation, du travail surtout mais de l’exigence aussi.

Pas merlan frit pour deux sous, le t(h)on cru garde l’œil vif. Pour le consommer il faut savoir s’arrêter, le consommer frais, là maintenant, au présent et en toute conscience.

Le sushis est peut-être tendance mais il semble s’en moquer et revendiquer qu’il n’est pas du palais et du goût de tous même s’il se consomme partout : des grandes tablées étoilées, au tapis roulant sous cloches des restos branchouilles ; traditionnel au petit déjeuner ou en snack dans un avion. Il est pratique et commode comme un caméléon. A prendre avec des baguettes mais en toute simplicité et sans paillette !

Et puis, il n’y a pas à dire, il n’y a rien de mieux que de papoter entre amis au cours d’une soirée sushis.

Si Nils était un objet, il serait…

Une caméra.

Parce que

« Je me mets au service de ceux dont je veux raconter l’histoire , je laisse les images tournées et enregistrées, tout se fait tout seul, les géniaux ce sont eux, je ne suis que l’instrument révélateur « .

Si Nils était une pièce de la maison, il serait…

Le bureau … sauf que le sien de bureau ne se situe pas dans la maison mais à l’extérieur. Parce que le monde est son centre d’observation. Parce qu’avant de plonger dans les livres et les études, il faut savoir être contemplatif, attentif, réceptif… et bavard afin de rencontrer les gens sincèrement et de découvrir leurs histoires …

Parce que les gens ont tous une histoire …

Si Nils était unE CITATION, il serait…

  « Je doute de ce que je sais, je me doute du reste.« 

Ylipe

 http://www.nilstavernier.com/

Instagram : @nilstavernier

Crédits photo dans l’ordre : 

Suliane ou l’Anticonformiste

Suliane ou l’Anticonformiste

Suliane Valadié ne peut se résumer. Si elle était un mot ce serait indicible. Ça l’embête parce qu’elle ne le trouve pas beau ce mot. Et pourtant Suliane a ce petit je-ne-sais-quoi qui ne se décrit pas. 

Hôte de Etxe Goria, Maison de charme située dans le centre de Biarritz, elle est aussi l’artiste qui se cache derrière SVEG, des céramiques qui attirent l’œil. Le 3ème pour être précise. 

Mais puisqu’avant de s’introduire au delà du patio pour entrer dans cette maison passion, il nous faut faire les présentation en introduction, nous dirons juste que Suliane porte un oeil taquin, coquin, malin sur les choses, les gens et la vie mais surtout qu’elle saupoudre celle-ci d’humanité, de finesse et de poésie. 

Suliane est à la fois à l’accumulation et à la mesure de toute chose donnant à sa maison une osmose qui donne envie de se peloter à la basque blotti sous la varangue en parlant d’amour, de pastèque, de Niki de Saint Phalle et du douanier Rousseau avec celle qui, si elle devait être une citation serait « Une femme libre est tout le contraire d’une femme légère ». 

Rencontre.

Forme Libre

Suliane ou l’anticonformiste

« Si tu étais une Couleur…Tu serais…

Un rose beige, un rose subtil, délicat … un beige roseté avec une teinte de jaune.

Mais je dois dire que le Vert me nourrit. Attention pas n’importe quel vert, j’ai une aversion pour le vert anis ! En revanche, j’ai un côté herbivore, le vert herbe est puissant pour moi. C’est une couleur forte en énergie, je me recharge avec le vert herbe.

« Si tu étais un pays …Tu serais…

La France ; du Nord au Sud ; de la Bretagne en passant par la Corse ; des Causses au Pays Basque en faisant un pont vers Avignon et en buvant un pot en Bourgogne ou à Bordeaux. Tout est beau … j’ai l’œil qui se perd totalement rien qu’en visualisant la France tellement c’est riche, tellement c’est puissant cette diversité de nature aussi bien travaillée et construite que sauvage ou en friche.

« Si tu étais un Mot…Tu serais…

Indicible.

C’est un jeu de mot par rapport à ce que tu me dis et me demandes. Un clin d’œil en réponse à ta question. Mais ce n’est pas un joli mot, ça m’embête. Tant pis c’est peu esthétique mais ça a le mérite d’être humoristique ! C’est déjà ça si ce doit être moi.

« Si tu étais un Aliment…Tu serais…

La Langoustine ! C’est très simple car ça se suffit à soi-même. Ca ne réclame rien d’autre, c’est d’ailleurs brut et nature que ça révèle le mieux ses saveurs… Mais… le paradoxe là-dedans c’est que ça coûte une blinde !

« Si tu étais un objet… Tu serais..

Un casse-noisette.

Le mien, celui qui est dans le salon dans le panier à noix. Cet objet en laiton ; si chic et décalé ! Je l’adore !

Et … force est de reconnaître que je suis sacrément « casse-c… noisettes » !

Blague à part, je me retrouve également beaucoup dans la symbolique de la théière ; sauf que, si j’aime ce que représente ce moment de pause au cours duquel on ose arrêter le temps pour papoter ou prendre l’air, je n’aime pas le thé !

… Ah mais ! Je sais ! C’est évident !

Je serais une Porsche 911 mais pas n’importe laquelle … La Type G 1974.

D’une couleur bien spécifique: ni kaki, ni marron, ni jaune.

J’aurais adoré être pilote automobile, j’aime la vitesse, la sensation de liberté que tu éprouves en accélérant, l’adrénaline engendrée. Ce truc excitant de voir l’aiguille monter sur le cadran …

J’aurais adoré pouvoir vivre ça plus régulièrement , mais comme nous sommes limités à 130 max j’ai une vieille caisse qui me mène d’un point A à un point B et je m’éclate en scooter et en moto … en attachant bien mon casque !

« Si tu étais une piece de la maison… Tu serais…

La chambre. J’aime être au lit. En bonne compagnie. Avec un livre ou un bon petit déjeuner. C’est le cocon… Oui ; je suis très lit !

« Si tu étais une personnalité, un artiste … Tu serais …

C’est TRES réducteur ton truc !

Spontanément j’ai Niki de Saint Phalle qui me vient à l’esprit. Je n’aime pas son art mais j’en admire la puissance et par ricochet admire la femme forte qu’elle était. Pour tout te dire, je l’ai redécouverte au Guggenheim à Bilbao où j’étais allée à reculons … mais … Quelle intelligence … Quel parcours :
Elle est une femme dont on a beaucoup dit qu’elle avait toujours su jouer de sa beauté pour attirer l’attention des médias sur elle. Elle avait été mannequin à New-York, le raccourci était simple. Et puis à plus de 70 ans elle a publié un livre, révélant qu’elle avait été violée enfant par son père, qu’à 22 ans elle a été soignée en hôpital psychiatrique suite à une grave dépression nerveuse et que les électrochocs qu’elle y a reçu ont sévèrement altéré sa mémoire.

« J’ai commencé à peindre chez les fous… J’y ai découvert l’univers sombre de la folie et sa guérison, j’y ai appris à traduire en peinture mes sentiments, les peurs, la violence, l’espoir et la joie. » 
Niki de Saint Phalle

Le truc qui calme de suite les médias et les critiques systématiques… Mais bon, si les médias se sont fait avoir par son apparente désinvolture et légèreté en la considérant à tort comme un buffet, son travail a très vite été reconnu par ses contemporains et notamment Jean Dubuffet justement ! Elle n’a suivi aucun enseignement artistique académique, mais s’est nourrie d’abondants échanges avec ses aînés. Elle a fait de l’art brut et de l’art outsider, comme quoi il n’y a pas de hasard ! Elle est une des rares femmes à être pleinement intégrée aux  » Nouveaux réalistes  » avec Christo, César, Memmo et Yves Klein. Sa rencontre avec son mari Jean Tinguely a libéré son art, elle s’est émancipée à ses côtés. Pour moi, elle incarne une forme de libération par l’expression artistique et le couple qu’elle forme avec Tinguely est une référence. Même si je n’aime pas l’Œuvre qu’ils laissent.

En revanche, je suis fascinée par le travail sur la lumière de James Turrell. Avec lui, tu as cette sensation physique hallucinante d’entrer dans la couleur. C’est absolument fascinant !

Pour la couleur je pourrais te dire Calder, Gauguin, le Douanier Rousseau …  et si tu pouvais ajouter Hockney Goya et Schiele … et puis Ahhhh les dessins d’Ellworth Kelly ! 

Tu sais quoi tu n’as qu’à écrire  » etcetera etcetera etcetera  » parce que là je ne parle que des artistes peintres, sculpteurs … je n’ai pas encore parlé musique … et ça pourrait prendre des heures !

C’est assez perturbant ton exercice parce que je crois que nous sommes tous fait de multiplicités, que nous sommes un peu la somme de tout ce qu’on a ramassé sur le chemin de rencontres, d’inspiration… donc nous sommes tous un peu de quelqu’un qu’on a creusé un temps soit peu. Je dis peut-être que nous sommes tous comme ça pour me rassurer … parce que … clairement on est 600 dans ma tête … et que, parfois, je trouve que ça fait beaucoup … on peut avoir l’impression de se perdre au milieu de toutes ces facettes accumulées. Ce n’est pas toujours simple d’être à la baguette et de faire en sorte que toutes ces voix s’harmonisent pour faire une symphonie et pas une cacophonie.

Mais même multifacette, je dois dire que je suis très défensive dès lors qu’il s’agit de défendre mon identité parce que je crois qu’elle est assez unique quand même. Je crois que c’est lié à mon prénom: Suliane qui est un prénom assez rare. C’est une anecdote rigolote mais tu vois, je n’avais jamais entendu mon prénom jusqu’à ce que je découvre en 2009 qu’une certaine Suliane Brahim a intégré la Comédie Française, je l’ai rencontrée un jour et bien j’ai eu un sentiment tout à fait désagréable d’usurpation d’identité !

Et si tu devais passer 24h avec quelqu’un ?

 

Vigo Mortensen ! Il est complet … il est artiste, poète … il a une puissance absolument fantastique !
Il incarne l’ultra virilité, il est fauve, animal et en même temps il a un truc dans le regard … une tendresse, un petit truc en plus qui suscite l’intérêt. Clairement, il m’intéresse et m’intrigue mais la vérité est que je n’aurais rien à lui dire.

En fait, je ne vais pas répondre à ta question en te disant quelqu’un qui n’est pas public – ça n’aurait pas de sens et ferait très discours de Vanessa Paradis aux Oscars qui remercie ses parents, le truc bateau – mais la vérité c’est que les coulisses ne m’intéressent pas. Je n’ai pas forcément envie de rencontrer toutes les personnes que j’admire. Ce qu’ils me donnent me suffit. La part de mystère est là justement. C’est ce qui aiguise l’intérêt, la curiosité, le fantasme. Si tu les rencontres et les connait alors tu ne laisses plus place ni à la surprise ni à l’émerveillement. Vigo je préfère qu’il continue à faire partie de la fantasmagorie, de ce monde intouchable.

Du coup, je choisirai peut-être Léonard de Vinci pour passer 24 heures, histoire d’être sûre de revenir plus instruite !

« Si tu étais un animal … Tu serais…

Vigo Mortensen ! Je t’ai dit , il est félin !

Pour clôturer ce portrait

Forme Libre prend la liberté de s’interroger…

Si Suliane était unE CITATION, elle serait…

   » Une femme libre est tout le contraire d’une femme légère « 

Simone de Beauvoir 

Raphaële, Pas fâchée avec le pâté

Raphaële, Pas fâchée avec le pâté

Si Forme Libre devait avoir un parrain, ce serait Raphaële Marchal. Non pas parce que son prénom est mixte (avec un seul L, un E trémas , 4 consonnes et 4 voyelles ) mais parce que c’est une nana qui a une sacrée paire… …De bottes (Si vous pensiez qu’on allait faire dans le rognon c’est aller un peu vite dans le déroulé du menu )
Non !
Ce qui est impressionnant chez Raphaële, alias En rang d’oignons, c’est le chemin déjà parcouru ; à tout juste 30 ans (à peine bus).
A croire que ce petit chat beauté passionné de randonnées a fauché les bottes de 7 lieues lorsqu’elle est née.
Sept comme le nombre de péchés capitaux. Et si celle que l’on surnomme Raph devait en être un … elle serait la gourmandise. (La goulaf ! )
Parce qu’elle croque la vie à pleines dents, parce qu’elle veut tout faire et maintenant.

Un feu sacré l’anime ; une passion qui la dévore et qu’elle dévore.

Sa passion : les gens.
Son crédo : les mettre en avant, nous donner la clef des champs et tout tout tout nous dire sur le poulet et sur comment garder (et choisir) la pêche et la banane !

Elle est mon Amie, j’en suis fière.

Elle a pour habitude de parler des autres avec foi et conviction. Cette fois, c’est elle qui passe au bouillon.

Forme Libre

Raphaële ou la formule complète expresse

« Si tu étais un ANIMAL…Tu serais…

Une mouche !
Pour pouvoir écouter en deux secondes à l’autre bout de la pièce tout ce qui se dit, observer tout ce qui se passe, passer d’un endroit à un autre très vite pour ne rien perdre des activités du lieu. Etre partout à la fois pour ne rien manquer des informations tout en étant invisible et transparente, en ne gênant rien n’y personne ; sans être intrusive. Ce serait trop bien en vrai !

Mais si je suis tout à fait honnête j’aimerais me réincarner dans une poule ! J’adore cet animal, elles m’éclatent ! Du premier jour de leur vie jusqu’à après leur mort, elles sont généreuses et donnent du bonheur ! Et puis une vie de poule c’est le pied : tu ponds tes œufs tranquille le matin et toute la journée tu te balades à la campagne, tu vas taper deux trois check aux animaux de la ferme ! Tranquille quoi ! Enfin, je parle des poules élevées en plein air hein, comme chez les Godart … dans le respect de l’animal … pas des poules de production à la mode industrielle ! ça on déteste !

« Si tu étais une Couleur…Tu serais…

Le Jaune, c’est ma couleur préférée. Ça me met en joie. C’est le soleil, les tournesols, le beurre … J’adore !
C’est une couleur d’énergie.

« Si tu étais un pays…Tu serais…

L’Ecosse ! J’aurais pu te dire la France, parce que je l’aime ma France mais j’ai un vrai truc avec l’Ecosse. Déjà j’aime les écossaises, surtout Kirst & Rach, les écossais aussi hein mais surtout, surtout, c’est si beau !

Tu vois, si j’adore la France c’est parce qu’il y en a 1000: Aucune région ne ressemble à une autre mais chacune à son charme, son terroir, son  » ptit truc à elle « . Tu retrouves ça en Ecosse. Je ne pensais pas parce qu’on a tous une image de l’Ecosse un peu campagne brumeuse parsemée de lacs. Et puis, j’ai eu l’occasion de découvrir ce pays et … la grosse claque : Campagne brumeuse oui mais pas que : mer, littoral, falaises à flan de plages de galets : un Régal ! J’ai une passion pour les randonnées et là-bas c’est un plaisir indescriptible : tu prends ton sac à dos et ton pique-nique et c’est TIPAR !

L’Ecosse représente tout ce que j’aime dans la vie : La bouffe y est brute, généreuse, réconfortante; les gens y sont authentiques, vrais, gentils !

Vraiment j’aime tout de brut de ce pays, je m’y sens bien comme si c’était chez moi !

« Si tu étais un Mot…Tu serais…

Fidèle parce que la fidélité est la qualité que je préfère chez les gens. En amitié, en amour, dans le boulot… Pas forcément pour son sens premier mais pour tout ce qui en découle :
Pour moi être fidèle c’est aussi être fidèle vis-à-vis de soi, ne jamais se perdre, rester soi même.

C’est aussi être fidèle à ce qu’on dit.
Tu sais à quel point je suis mal quand je suis en retard pour rendre un papier ? Ca me rend malade ! Ne pas tenir un engagement est quelque chose que je ne supporte pas. Je n’aime pas mettre des plans : je dis ce que je fais et je fais ce que je dis. C’est super important pour moi.

Donc oui, fidélité dans tout ce que ça comprend d’engagement vis-à-vis de soi et des autres. Ca demande des efforts et génère une discipline de vie. Enfin, je trouve. Et je m’y tiens comme à un fil conducteur, une ligne directrice.

« Si tu étais un Aliment…Tu serais…

Du bleu, Haha je passe d’une couleur à l’autre, je sais, sauf que celle-là se mange! Ma passion !

Non mais vraiment j’ai mis longtemps à savoir quel était mon produit préféré mais définitivement c’est le fromage à la cuillère … … Le seul truc que je peux manger quand je n’ai plus faim !!! Et plus exactement: Le bleu de Termignon !

C’est sucré, fort, crémeux, doux, c’est tout ce que je kiffe ! C’est plein de paradoxes de goûts en bouche, Ca ne s’explique pas en fait. J’adore cette expérience là.
C’est UMAMI* quoi !

 (ndrl: Pour ceux qui confondent le gruyère et l’emmental – pas de jugement –  l’umami est une des cinq saveurs de base avec le sucré, l’acide, l’amer et le salé et se traduit traditionnellement par ‘savoureux’ – challenge: le caler lors de votre prochain diner … de 19h)

« Si tu étais un objet… Tu serais…

C’est dingue mais le premier truc qui me vient là c’est un peignoir ! Je n’en avais jamais eu mais j’en ai 4 maintenant…

Avant, je n’avais pas d’avis sur cet objet… d’ailleurs, avant, j’avais du mal à avoir un avis, une opinion tranchée sur quelque chose … ça a bien changé depuis haha!
Enfin … ce n’est pas tant que je n’avais pas d’avis, plutôt que j’avais du mal à les assumer et les affirmer … par peur de générer un conflit, un débat houleux, un rejet. « Il faut éviter les sujets qui fâchent » tu vois. Aujourd’hui j’ai compris que je pouvais être et rester une personne inclusive tout en disant ce que je pense.

Je crois que le peignoir incarne cette évolution là de moi: On est loin de la tenue glamour et sexy mais j’adore en porter et j’assume ! C’est très récent d’assumer pour moi.
Et bah là voilà je le dis : J’AIME LES PEIGNOIRS !!! J’adore cette sensation de me lover dans une grosse couverture. C’est comme un gros câlin.
Il faut dire que j’ai de grosses journées … Du coup, après une semaine bien chargée et rythmée, à courir partout, à prendre le train pour tourner, à être en plateau et au resto, ne rien foutre en peignoir c’est déjà beaucoup et vraiment pas mal ! Et voilà elle se justifie … incorrigible ! Non, voilà j’aime les peignoirs et point. Autre question tiens !

« Si tu étais une piece de la maison… Tu serais…

La salle de bain mais uniquement s’il y a une baignoire ! (ça rime avec peignoir en plus – haha)

Et sinon ma chambre … Je fais TOUT de mon lit : j’écris, je travaille mes sujets, je lis, je regarde des séries, des films, j’envoie des messages, … TOUT je te dis. Pourtant j’ai un bureau chez moi … mais il n’a jamais vu mon cul !

« Si tu étais une pLante … Tu serais …

Sans surprise, une plante aromatique: Un truc qui assaisonne, qui vient relever et mettre en valeur.
Mais pas n’importe laquelle : La livèche.
Parce qu’elle ne rentre dans aucune catégorie, elle est tout à la fois, elle ne se décrit pas mais se goûte ! Enfin ça a un goût entre le céleri, le persil, le fenouil et surtout tout est bon dans la livèche : De la racine à la feuille et tu peux en mettre dans absolument tout ! Bien sûr elles est une épice classique pour les soupes mais elle peut aussi aromatiser les pots au feu, accompagner les légumes, les viandes braisées, le mouton, la volaille ou réveiller une sauce. Rien que de te dire le mot Livèche j’en ai dans la bouche là.

(NDRL : On dit ça on dit rien mais on a lu qu’une tisane à partir de la racine de livèche séchée renforce les cœurs faibles et nerveux & autrefois avoir de la livèche sur soi était supposé apporter franc succès auprès du sexe désiré : vous nous en mettrez donc 4 kilos; merci bien)

« Si tu étais un FILM … Tu serais …

Se souvenir des belles Choses

Je crois que c’est le premier film de Zabou Breitman que j’adore. Je ne suis pas certaine que ce soit le tout premier mais en tout cas, celui-ci, m’a totalement bouleversée et me bouleverse encore. Il met en scène Isabelle Carré, Bernard Campan, Zabou … des acteurs qui jouent les émotions comme personne !

C’est le film qui me touche le plus, la plus belle des histoires d’amour ! Tout dans ce film me remue, me parle: les images, les acteurs, les dialogues… C’est si beau ! Vraiment ! Regarde le si tu ne l’as pas vu c’est un vrai moment de bonheur et de douceur.
Et mange du bleu en même temps, pour la douceur encore !

.

« Si tu étais une personnalité, un artiste … Tu serais …

Lenny Kravitz.
Non mais soyons sérieux deux minutes : Existe-t-il plus charismatique que lui ?
J’adore ce qu’il dégage … ce calme, ce chic, cette aisance partout et en toute circonstance, le mec n’est jamais à côté de la plaque (et puis tu as vu ses tablettes de chocolat ? )
Bref, j’adorerai avoir cet aura ! 

Et si tu devais passer 24h avec quelqu’un ?

 

J’aurais envie de te dire plein de gens … Comme François-Régis Gaudry parce que j’adore sa manière de travailler et de mettre en valeur le monde de la cuisine. Il y a tellement de personnes que j’admire et avec qui j’aimerais passer du temps. J’ai la chance, avec mon métier, de rencontrer des gens géniaux et d’avoir l’opportunité de passer un petit temps avec eux, c’est ce qui me plait le plus dans ce que je fais. Ces rencontres de gens extra qui, dans leur coin, ici ou là, font leur part, c’est ce qui m’anime!

Mais si je suis honnête à 200% en répondant à ta question, je te dis : mon mec. Nous vivons une relation à distance … donc parfois et, particulièrement en ce moment, nous pouvons rester longtemps sans nous voir. La situation sanitaire actuelle nous place encore plus dans l’incertitude. Ca me fout la boule au ventre et me couperait presque l’appétit.
Donc clairement si là maintenant t’as le pouvoir de me donner 24 heures avec quelqu’un, c’est avec lui que je veux les passer.
Et là c’est le moment où il apparait normalement !

Pour clôturer ce portrait

Forme Libre prend la liberté de s’interroger…

Si Raphaële était unE CITATION, elle serait…

   » D’où je tiens mon énergie ? EDF : Envie, Désir, Force« 

Karl Lagerfeld

Parce qu’avoir une amie comme Raphaële c’est comme avoir une petite robe noire Chanel : T’es sapée comme jamais à vie !

Non allez on arrête de plaisanter, si elle était une citation,
elle serait :

Jean-Louis Lascoux ou le (ré)formateur

Jean-Louis Lascoux ou le (ré)formateur

Jean-Louis Lascoux est de ceux qui impliquent, engagent, s’engagent aussi… de ceux qui commentent, réfléchissent, pensent … en théorie et en pratique … à l’actualité, à la société et au temps présent. A comment contribuer et surtout comment continuer à faire progresser l’Humanité. Il est de ceux qui refusent les cages, qui bougent les codes, détricotent les adages et tentent de recréer du lien entre les antipodes.

Il a crée la profession de Médiateur Professionnel et il veut organiser un banquet avec Socrate, Platon, Descartes, Montaigne et Jacquard. Pas con pour le coup l’idée du diner… On s’abstiendra juste d’abuser du pinard histoire de garder les idées claires et de prendre des notes… à coup de crayon avec une gomme dessus parce que le Professeur-fan-de-Jacques-le-Fataliste a dit:

« Il faut corriger. Il ne faut jamais écrire sans corriger »

Corriger, encore et toujours. Progresser … parce qu’il en va de la survie de l’Humanité.

Contribuer, apporter quelque chose sans jamais se contenter de saupoudrer. Apporter un vrai truc en plus. Etre utile à un tout plus grand que soi, plus grand que tout, laisser sa patte, sa touche, sa contribution à l’Histoire comme les grands noms du Panthéon. Bref faire sa part.

Forme Libre

Jean-Louis Lascoux,

Le professeur flingueur.

« Si tu étais un Mot…Tu serais…

Il n’y a aucun doute là-dessus, c’est une évidence…
C’est un mot entier, clair sans ambiguïté. Il ne se demande pas, il se prend. Le demander serait absurde d’ailleurs. Un véritable contre-sens. C’est un mot aérien, sans racine, ce n’est pas un mot qui s’accroche, c’est un mot qui se respire.

Ce mot c’est le mot Liberté.
Ce mot inconditionnel, entier… qui n’a pas de condition, pas de limite, pas d’attache, pas de cadre, qui n’est qu’un état de fait, naturel, universel.

Je crois que si j’étais né dans un pays de merde, et par pays de merde, j’entends un pays de dictature, j’aurais été là où j’aurais pu être libre.
On ne choisit pas de vivre, alors vivons libres.
Cela fait écho à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen « Tous les Hommes naissent libres et égaux… » C’est bien gentil de l’écrire et de le dire mais … est-ce que les gens savent être libres ? La liberté est quelque chose qui se prend mais encore faut-il savoir le faire ! La liberté est quelque chose qui s’apprend, mais qui ne qu’impose pas. Elle s’acquiert.

La liberté c’est savoir décider.
Souvent j’entends que c’est pouvoir décider mais non, c’est savoir décider. La notion de possibilité renvoie à la question de l’autorisation. Or on ne demande pas la Liberté. Dès lors qu’on la demande, on n’est plus libre. Si je ne sais pas décider, alors je ne suis pas libre. Evidemment dans les pays de merde dont je parlais, on se garde bien d’apprendre la Liberté, cela passe par un contrôle absolu de l’instruction et de l’éducation, car si je réfléchis, je me libère et je trouve mes propres motivations, je fais mes propres choix : partir, rester, obéir ou me révolter…

Bakounine a beaucoup réfléchi au concept de Liberté et au sens de l’interdit.
Il disait « La liberté des autres étend la mienne à l’infini » ; en disant cela il contredit purement et simplement l’adage qui veut que ma Liberté s’arrête là où commence celle des autres.
En réalité tel n’est pas le cas, elle ne s’arrête pas à celle d’autrui, elle s’étend au travers de celle d’autrui car si l’autre n’est pas libre, alors il m’impose ses limitations, ses barreaux. Personne n’est légitime à me dire comment je dois vivre…

Je suis très sensible à cela, ça a participé à me construire et à construire également mes travaux et mes recherches notamment quant à la motivation, la relation aux autres, à la conflictualité autant qu’à la qualité relationnelle. Je n’ai jamais nié mon appétit de Liberté… C’est fondateur de la pensée et de l’action ; c’est une priorité dans une Société. La Liberté en Société doit être promue, enseignée. Nous progressons, malgré des conservatismes, nous progressons vers cet enseignement.

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« Si tu étais une PLANTE…Tu serais…

Une plante ?! Mais jamais ! JA-MAIS : une plante ça veut dire des racines, des accroches, ça s’arrose.
Je ne serais pas une plante.
Quoi que … … j’aime bien les plantes aromatiques, mais ne compte pas sur moi pour en choisir une ! J’aime bien l’idée de la plante aromatique, parce qu’elle apporte quelque chose, elle ajoute ce petit-truc-en-plus qui se déguste, ce on-ne-sait-quoi qui se partage au cours du repas, qui se commente et alimente à la fois les convives et la discussion.
Ca pimente, assaisonne, donne du relief et du ton.

« Si tu étais un PAYS…Tu serais…

Sans frontière.
C’est une thématique à laquelle j’ai beaucoup trop réfléchi pour te donner un nom. Parce que c’est de ça dont il s’agit : le nom d’un pays ! Les pays sont des inventions de scélérats sur le droit d’aller et venir sur la planète. Lorsque l’on regarde l’Histoire, il y a une appropriation de la terre. Cette idée d’appropriation m’est insupportable. C’est une mafia, dans le sens d’une organisation de femmes et d’hommes – souvent des hommes d’ailleurs – qui ont décidé qu’un morceau de terre faisait un chez soi, enfin surtout un chez eux. Ensuite, ils ont construit des routes, parce que soi-disant c’était pratique pour tout le monde… mais en réalité, c’était surtout pratique pour eux : pour favoriser l’enrichissement de ceux qui s’imposaient. Cela dit, ça peut en effet être pratique pour tout le monde. Puis ils ont fait de gros bâtiments, des constructions, bien grosses, bien assises sur leurs fondations histoire que l’on reconnaisse leur puissance ici et là et puis surtout, surtout, ils ont découpé des cartes, tracé des lignes… qui sont devenues autant de murs entre les personnes.

Ces murs ont ainsi défini cette notion absolument délirante du « eux » et du « nous » comme si « nous » était différent, « nous » c’est pas pareil que « eux » …

Cela me fait penser à une anecdote… J’étais en Côte d’Ivoire pour présenter le métier de médiateur. Avant mon intervention, le conférencier dit devant une Assemblée réunie pour parler résolution de conflits et entente sociale  « Quand je pense que c’est un blanc qui va nous donner les clefs pour nous entendre…. Moi qui pensais que, nous, les Africains (nous les africains tu vois l’accentuation et la revendication?) avions une culture, une nature, une plus grande propension au vivre ensemble que les occidentaux …  » Lorsque la parole m’a finalement été donnée, j’ai dit  « J’avais oublié que j’étais blanc, je vous remercie de me l’avoir rappelé, mais d’ailleurs je vais le réoublier de suite » et c’était vrai.
Je n’ai jamais compris qu’on puisse tenir des propos sur la couleur, sur le sexe, sur les goûts… Et lorsque je dis « jamais », cela remonte à loin. Déjà gamin je ne supportais pas les Western : les Indiens étaient toujours les méchants, je ne pouvais pas voir en peinture ou, en l’occurrence, en film, les cow-boy. Ces espèces de brutes épaisses qui avaient la prétention de dominer …
« J’oublie » que je suis blanc, d’ailleurs peut-être que je suis jaune, je n’ai absolument aucune représentation de quelque chose d’enfermant. J’ai du mal à adhérer avec les postures de domination. Quelles qu’elles soient d’ailleurs.

Je me vis comme terrien, plus que je ne me vis et ne me définis comme « Français » ou « Européen » ou « Occidental », je suis un terrien. Un Terrien libre et libéré.

Tu vois, c’est dans le même ordre d’idées que je ne suis pas convaincu par le modèle capitaliste, mais je suis ravi que nous ayons fait tomber les frontières en Europe. Rien que d’évoquer ce fait d’Histoire, je me souviens du sentiment éprouvé… qu’est ce que j’étais content lorsque l’on a arrêté d’être systématiquement confrontés aux douanes … parce que tu vois j’ai connu les embouteillages et les postes contrôles aux frontières… ce truc absurde de marquage de territoire. Je me souviens de ce sentiment de joie en moi ! Qu’est-ce que j’étais content !.

« Si tu étais un ANIMAL… Tu serais…

Quelle drôle d’idée !!! Et bien écoute je serais sûrement un drôle d’animal. Une espèce de truc paradoxal et dual entre l’ours et l’aigle. Les deux sont solitaires, sauvages mais l’un est aérien lorsque l’autre est un terrien.

L’aigle pour l’aérien, parce qu’il plane… pas pour le côté rapace à l’affut mais pour l’aisance.
L’ours pour sa démarche de ballade, j’aime comme l’ours se dandine lourdement ! Et j’aime bien avoir un repaire.

Il y a de la puissance chez ces deux animaux, cela me va bien comme image : j’aime la puissance aérienne de la production de notre cerveau, ce que nous appelons l’esprit, au sens de la conscience, de l’usage de la raison.
Quand on y réfléchit, il y a une puissance, une véritable intensité à s’approprier une pensée pour se la rendre légère, réfléchir, anticiper. C’est ce que m’inspire cet animal totem étrange que nous venons de créer ensemble : l’ours s’approprie les choses avec vigueur et l’aigle apporte de la volatilité à cette lourdeur, de la légèreté.

Je suis très attaché à la légèreté, j’aime rendre légères les choses graves. Je crois que c’est essentiel. L’ours est lourd, grave et je peux être lourd mais je sais aussi être léger. Lorsque je dis que je peux être lourd ce n’est pas au sens de la capacité, c’est une tendance, une inclinaison… je crois qu’il y a de la lourdeur en moi et j’aimerai être naturellement plus léger parfois… mais la légèreté est comme la Liberté : ça s’apprend !

Voilà j’aimerai être au fur et à mesure moins ours lourd et plus aigle aérien et aisé, l’ours qui se dandine !.

« Si tu étais un OBJET… Tu serais…

Un crayon avec une gomme dessus pour pouvoir effacer.

Il faut corriger. Il ne faut jamais écrire sans corriger.

« Si tu étais un ALIMENT… Tu serais…

Du chocolat ! Ah mais non attends… Tu ne me demandes pas ce que j’aime mais ce que je serais…

Du coup, j’hésite entre le plat cuisiné et le plat brut, pas cuisiné… Mais je crois que je serais un plat avec du piment ! Un plat relevé… comme un plat chinois, comme ton portrait !

« Si tu étais une PIECE DE LA MAISON… Tu serais…

Je me suis fait construire un bureau de jardin. C’est un petit chalet pour pouvoir être seul et travailler. C’est un lieu où je suis bien, où je me sens bien. Je l’ai fait installer en véritable studio de tournage pour répondre à l’époque et aux circonstances. Mon fils m’y a aidé et je suis paré pour toute visioconférence ! C’est un bureau à ma manière de voir les choses. Il est très dégagé … je veux dire que j’y ai peu d’objets. Il y a peu de livres … un peu quand même … notamment les miens histoire de faire de la pub ! Mais j’ai donné mes livres.

Ca a été un déchirement. Il fallait que je me sépare de ces lectures, que je m’en émancipe pour pouvoir travailler à ma manière, élaborer mon propre modèle de penser hors de ces références. J’ai constaté à un moment que je passais beaucoup de temps à retourner dans mes livres, les rouvrir, à replonger dans les mots et les pensées des auteurs pour pouvoir ressortir une citation, une réflexion de façon précise… mais ce n’est pas cela bien travailler ! J’ai pris la décision d’arrêter de puiser dans les livres, je reconstruis. D’une part cela travaille la mémoire et en plus cela permet d’être plus dans l’appropriation pour une meilleure restitution actualisée. J’œuvre à ma contribution sociétale. Cela donne du sens à ma vie. J’aime jouer de la rationalité dans ce que je fais.

Parfois je revois certains de mes livres, souvent même, car je les ai donnés à un restaurateur qui voulait des livres pour la décoration de son restaurant. Il les a posés là, à disposition des gens. J’aime bien cette idée de disponibilité.

De mon côté, je dois vraiment être vigilant parce que je constate que ma bibliothèque a une fâcheuse tendance à se reconstruire. Mais je fais attention à ne pas me laisser envahir. Un livre est fait pour être lu et être transmis.

Je serais donc mon bureau en ce sens de lieu de création et d’invention de l’esprit.

« Si tu étais un Pêché Capital… Tu serais…

Il faudrait déjà que je sache ce que c’est ! Allez si tu me demandes de répondre instinctivement et par réflexe …

La gourmandise !

La gourmandise sous tous ses aspects … Tu m’as compris ? La vie est une gourmandise qui ne représente pas ses heures.

« Si tu étais une personnalité, un artiste… Tu serais…

Tu veux dire si j’étais quelqu’un d’autre que moi ?

Je n’aspire pas à être quelqu’un d’autre que moi. C’est déjà suffisamment difficile. Je n’ai aucune nostalgie du temps pour pouvoir, vouloir être quelqu’un d’autre. J’ai aimé Socrate, Louise Labé, Pythagore, La Boétie, Montaigne… Il y a des mecs qui ont sacrément bien pensé … vachement bien même … ce qui est sûr c’est que je serai un penseur de l’Histoire dans l’Histoire; quelqu’un qui …

Tiens DIDEROT !

Ca ne manque ni de toupet ni de prétention, mais puisque rien ne m’en empêche dans l’exercice, j’adopte Denis Diderot. Lorsque j’ai écrit le « Dictionnaire Encyclopédique de la Médiation » j’ai fortement pensé à Diderot tant pour le titre qui fait bien-sûr écho à son Encyclopédie que concernant la méthode empirique à laquelle j’ai été attaché toute ma vie au cours de mes travaux de recherche.

Récemment, je me faisais d’ailleurs la remarque que j’ai écrit le « Dictionnaire encyclopédique de la médiation » en pensant à l’œuvre de Diderot, « Et tu deviendras médiateur… et peut-être philosophe » en pensant aussi à « Jacques Le Fataliste ». Ce que j’écris ne me vaut pas d’inquiétude, juste des jalousies sur le terrain de la médiation. Rien d’intéressant. Diderot, ça lui a valu la prison ! L’Encyclopédie a été détruite par l’Eglise !!!

Donc quand on y regarde de plus près, ou plutôt lorsque nous prenons la peine de prendre un peu de recul justement, nous pouvons nous réjouir de notre temps : « Ca va bien quand même ! » Nous vivons une époque troublée et troublante mais dans une situation et une condition qui nous permet non seulement de penser, mais aussi d’écrire et de publier les fruits de cette pensée. C’est la gouvernance qui a du mal à évoluer. Leur formation est dépassée…

C’est ça le truc avec la liberté vois-tu, c’est pour ça que les penseurs sont aussi importants. Rien n’est jamais acquis, tout peut se renverser en un instant. L’idée m’est insupportable de pouvoir me retrouver dans la même condition que Diderot à cause d’un salaud. Je partage tellement sa pensée sur la liberté et sur l’instruction…Il s’est battu pour défendre ses idées et je crois que j’ai ça en commun aussi avec lui.

Quand tu lis Jacques le Fataliste c’est quand même extraordinaire ! C’est encore si moderne ! Son discours, sa pensée font encore écho à l’époque, il n’y a rien de désuet dans ce qu’il dénonçait déjà … c’est fou de se le dire … comme quoi ! On avance mais on progresse lentement. Les progrès technologiques sont là, mais l’intelligence peine à suivre parce que la gouvernance est conservatrice, sclérosée, bridée.

L’appétit du pouvoir est rassasié avec des formations obsolètes … ça ne peut donc que tanguer.

Pour clôturer ce portrait

Forme Libre a demandé à Jean-Louis

avec qui il passerait 24h

si le champ des possibles lui était ouvert

24 heures avec… ALBERT JACQUARd

Cet Homme était très puissant intellectuellement. Tourné vers l’idée de faire progresser la société, il a énormément écrit, commenté, réfléchi… Une grande puissance intellectuelle avec laquelle j’aurais bien aimé échanger sur tous les sujets autour d’une bonne tablée. Mais à cette table hors du temps, j’apprécierai aussi qu’il y ait Vauban – un personnage troublant – Pythagore, Platon et son allégorie de la caverne et bien-sûr Diderot et son personnage de Jacques le Fataliste. Descartes aussi, avec son amour inaccessible. En fait, j’aimerais un banquet avec tous ces cerveaux-là, ces magiciens de l’esprit et je leur demanderais

« Raconte-moi un truc ; Fais-moi Rêver, Décolle-moi les neurones ! »

Tu sais je passe du temps avec eux. J’ai lu Descartes à haute voix. J’ai papoté avec eux dans mon bureau en leur disant « et toi mon vieux t’en penses quoi de ça » … et on échange …

S’agissant d’autres, j’ai plutôt tendance à mettre leurs livres dans les wc ! Ca m’aide … mais je ne te dirais pas lesquels … par peur que tu prennes des notes et que ça donne l’idée à certains de les lire ! Il ne manquerait plus que ça !…

Pour clôturer ce portrait

Forme Libre prend la liberté de s’interroger…

Si jean-LOUIS était unE CITATION, IL serait…

« La Liberté s’étend au travers de celle des autres. »

Mikhaïl Bakounine.

Ondine ou La-free-que

Ondine ou La-free-que

Ondine Saglio ne se contente pas d’être une femme de cœur – ce qui aurait déjà été pas mal – elle est aussi une femme de faire. Etre au four et au moulin est son quotidien mais les moulins de son cœur ont des raisons que la raison ne peut ignorer.
Avec de l’énergie, de la volonté à la limite de l’acharnement, une détermination sans faille et un cœur gros comme ça, elle nous montre la voie et nous rappelle qu’à cœur vaillant rien d’impossible, qu’on peut faire des miracles avec la foi, tant qu’on y croit…
Parler de CSAO est exactement TOUT-CE-POUR-QUOI j’ai eu envie de lancer un média.
C’est donc avec beaucoup d’émotion que je vous invite à aller lire le portrait de sa marraine Ondine.
Celle qui porte si bien son nom tant ses actions incarnent l’effet papillon.
Il s’appelle Ondine ou la-Free-Que. La liberté en Formation : ACTION !

Forme Libre

Ondine ou la-Free-que.

« Si tu étais un pays…Tu serais…

Sans aucune hésitation: Je serais le Sénégal ! Pour les couleurs, l’élégance du pays. Pour la joie, Pour la fierté des gens malgré la pauvreté et les difficultés. Pour l’élégance des femmes aussi, pour la beauté des enfants et des femmes encore. Pour la beauté du pays en lui-même. Pour la lumière… Pour la culture… Pour la richesse et la beauté de l’artisanat. Pour tout ce qui existe et brille là-bas en fait.

« Si tu étais un Mot…Tu serais…

L-I-B-E-R-T-E, là encore sans aucune hésitation, Liberté à tout point de vue.

J’ai besoin de liberté de façon folle, je déteste me sentir enchaînée et cela dans tous les aspects de la vie: en couple, dans le travail… J’ai une peur viscérale d’être enfermée et ne supporte pas me sentir bloquée.
Il n’y a rien de plus important pour moi, et je crois que c’est quelque chose d’essentiel pour toutes les femmes d’ailleurs, que d’être indépendante. Dans la liberté, j’inclus cette notion d’indépendance.
On devrait d’ailleurs le répéter à toutes les petites filles, et tous les petits garçons aussi à l’école: ‘Soyez Libres et indépendants/es.’

La liberté est également le droit à la solitude, C’est avoir le droit d’être seule parfois ou souvent, dès lors qu’on en éprouve le besoin finalement.
Par exemple, être en couple c’est être à deux mais c’est aussi avoir le droit d’être soi et d’être seule parfois. Il est primordial de respecter sa liberté et celle de l’autre.
Sincèrement c’est vital pour moi, même dans ma vie de maman. J’aime mes enfants profondément et sincèrement mais j’ai besoin de souffler parfois. Je ne peux pas être à la fois maman, épouse, co-gérante de CSAO en même temps 7/7 et 24h/24h. J’ai besoin, parfois, de n’être que moi avec moi-même pour me recharger.
Je ne sais pas si tu crois à l’astrologie mais je suis verseau et il semble que ce soit très caractéristique des verseaux d’avoir besoin de moment dans leur bulle.

En fait, je refuse de me sentir obligée: j’aime faire les choses en pleine liberté de conscience, d’envie. Dans la liberté j’inclus tout cela. C’est très lié à l’amour en fait je crois. D’ailleurs Amour est aussi un mot que je pourrais être. Liberté et Amour: l’essentiel de la vie. Si plus de personnes s’incarnait dans l’amour, il y aurait plus de paix. L’amour regroupe tout à la fois: la tolérance, la générosité… Je crois que si j’aime à ce point cette notion d’amour c’est que j’ai du quelque peu en manquer à certains moments de ma vie alors que c’est essentiel dans la construction, le développement et la réalisation de soi. La vie est dure … il faut le dire … elle est parfois cruelle … avec l’amour tout devient plus doux, plus supportable, surmontable en tout cas.

Liberté, Amour et Bonheur… j’ajoute bonheur parce que le bonheur n’est pas quelque chose de simple. Toutefois, il est une politesse que l’on doit aux gens…
Souvent on me dit que j’ai une propension au bonheur car j’ai une capacité de résilience assez forte mais ce n’est pas de la résilience; c’est de l’optimisme. Je ne crois pas que le bonheur soit quelque chose d’inné. Nous avons tous des traumatismes, nos blessures, nous nous trimballons avec comme nous le pouvons en faisant en sorte qu’ils ne pèsent pas trop lourd et ne prennent pas trop de place. J’ai pris ma part aussi (…)
Je suis très anxieuse, extrêmement sensible. Du coup, je prends les choses très à cœur… parfois je me fais un sang d’encre… et cela ne me fait pas du bien. Et ne résout rien. Alors, j’essaie (et le mot essayer est très important) de prendre les choses moins à cœur, de relativiser. Lorsque quelque chose de pourri arrive, je le mets de côté; même si cela est très difficile … j’essaie au mieux … avec la sensibilité qui est la mienne, de prendre du recul et de ne pas me laisser « envahir ». Pour cela je me tourne vers la beauté du monde et les petits bonheurs du quotidien: je me ballade en ouvrant grand les yeux, en observant le sourire d’un enfant, en m’émerveillant de la lumière d’un coucher de soleil sur l’ile de Gorée ou à Trouville-sur-mer, je mets les pieds dans l’eau, je regarde des enfants danser et voilà la vie reprend dans ce qu’elle a de plus joli à donner.

Je crois que le bonheur demande un effort de concentration constant, qu’il faut user et abuser de la répétition de ce qui est plaisir, joie et fait du bien.
Mais je sais aussi que le bonheur est une lutte, que c’est parfois difficile d’y accéder. C’est pour cette raison que je comprends tellement – mais tellement ! – les personnes qui n’y parviennent pas. La dépression n’est pas la maladie des faibles pour moi, elle est celle des hyper-sensibles, des conscients, de ceux qui luttent pour panser leurs plaies, pour se réconcilier avec leur passé. Chacun fait comme il peut avec ce qu’il est.

Je me rends compte que j’ai affirmé que le bonheur est une politesse que l’on doit aux autres … mais c’est aussi une délicatesse que l’on doit d’accorder avec toute la bienveillance et la tolérance que l’on se doit.

Je suis désolée, j’ai répondu trois mots au lieu de un mais ce sont des mots importants pour moi. Les mots brodés sur les coussins ne sont pas un hasard… Ce sont des mots forts, très forts, pour les brodeuses. Il y a une réelle histoire derrière le choix des mots brodés. Tu sais la broderie est très proche de la méditation. C’est pour cette raison que la maison rose avait mis en place cet atelier. Dans cette maison tu rencontres des femmes qui ont des histoires dures, difficiles, violentes. Certaines de ces filles (ndrl les brodeuses) arrivaient enceintes après avoir été violées. Au Sénégal, l’avortement est un réel sujet… On parle donc de traumatismes lourds… qu’il faut réparer parce qu’il n’y a pas de fatalité. Broder chaque jour des pensées positives et des mots doux comme AMOUR, BONHEUR ou LIBERTE leur permet de se concentrer sur autre chose que la souffrance, de voir petit à petit la vie autrement, de se reconstruire et de la gagner cette liberté. C’est thérapeutique. Pour chacune de ces femmes, chacun de ces mots a un écho particulier. C’est une vrai reconstruction pour elle. J’ai crée les ateliers CSAO pour les aider à être heureuses et indépendantes. Et moi avec.
Je pense que pour moi également, broder l’amour tous les jours, scander le mot liberté et se répéter tout le temps le mot bonheur est un travail réparateur. Réparer et aider me permet de me réparer.

Souvent on comble nos failles, plus ou moins, avec les plaisirs simples, les petits bonheurs quotidiens, on les transforme en nerfs qui donnent l’énergie et la force de se battre encore plus fort. Parce que finalement la vie est belle et que les petits bonheurs additionnés font le Bonheur avec un grand B. Mais cela demande beaucoup d’amour et cela ne peut être atteint sans liberté.

J’accorde beaucoup d’importance aux mots, il y a donc une forte symbolique dans ces mots là. Un écho.

« Si tu étais une Couleur…Tu serais…

Le Vert.
Pour son lien indéniable avec la nature, pour ces différentes teintes aussi. Il n’y a pas qu’une seule nuance de vert et je crois que nous sommes tous nuancés. Et puis je trouve que le vert est incroyablement chic. En plus le vert m’évoque la liberté, je ne sais pas pourquoi mais le vert est la couleur de la liberté.

Il parait que c’est aussi la couleur de l’espoir. Cela me ramène à ce que je disais sur le bonheur. Etre heureux c’est surement garder l’espoir en soi d’un peu de vert dans le désert; c’est faire confiance à la nature et à la vie pour rebondir.

Tu vois spontanément j’allais te dire « et le rouge aussi » … Mes deux couleurs préférées sont le vert et le rouge et je réalise que ce sont les couleurs du drapeau du Sénégal. Comme quoi tout me ramène là: au Sénégal et à la liberté. A l’amour aussi parce que le rouge est souvent associé à l’amour mais étonnement il m’évoque plus la puissance et la force, la volonté et la détermination. C’est une couleur d’énergie je trouve.

Ce n’est pas étonnant que ce soit les couleurs du drapeau du Sénégal….

« Si tu étais un Aliment…Tu serais…

Une fraise des bois.
D’une part c’est délicieux mais en plus je trouve que c’est très délicat. C’est difficile à trouver, il faut marcher, aller dans les bois, chercher dans les fougères et les fourrés (pour le détail: elle imite le geste d’écarter les feuilles en même temps avec les bras). Une fraise des bois est solitaire, elle se cache. C’est l’aliment que tu cherches, une gourmandise qu’il faut presque apprivoiser pour la mériter.

« Si tu étais un objet… Tu serais…

Un livre.
La lecture est une véritable passion. J’ai étudié les lettres modernes à la Sorbonne.
Lire est mon échappatoire, mon évasion, c’est ce qui m’apaise le plus. Plus que le sport, le yoga, la marche, lire est une forme de méditation. Je voyage, je m’évade dans la lecture. Il y a quelque chose de merveilleux dans le fait de se plonger dans une histoire comme une parenthèse dans la course quotidienne, dans ton histoire à toi.

« Si tu étais une piece de la maison… Tu serais…

Hmmm c’est moins évident … j’hésite entre le salon et la chambre. Je vais dire le salon quand même car le salon est à la fois la pièce où tu peux te poser, pour lire justement, mais aussi recevoir des amis, partager des moments en famille, jouer avec les enfants. C’est la pièce de réalisation des activités sympas qui font du bien.

« Si tu étais une personnalité, un artiste… Tu serais…

Un écrivain, c’est certain. Lequel? C’est très dur d’en choisir un.
Stendhal…Proust… je les aime tous.
Mais si je reste dans l’esprit du portrait japonais, ta question étant « si j’étais » … je dirai Victor Hugo parce qu’en plus de jouer merveilleusement avec les mots, il était engagé. Notamment auprès des paysans pour que les choses bougent. Les misérables dressent une magnifique peinture des gens dans la pauvreté dans tout ce qu’ils ont d’humanité. Ce livre peint, montre, démontre.
J’ai besoin d’engagement. D’ailleurs, je n’admire que les gens engagés. Les personnes qui mettent de l’énergie dans les choses, qui défendent des causes. Je reconnais que ce que je vais dire est dur mais je ne sais jamais vraiment quoi dire aux personnes qui n’ont pas d’engagement. Cela m’ennuie. Je vais bien-sûr être polie et m’intéresser à leur vie mais la discussion tourne rapidement court. A quoi bon être là si ce n’est pas pour être un peu utile? Il y a tellement à faire! Quand tu regardes le monde dans lequel on vit, il y a 10,000 raisons d’être engagé, c’est sans fin… du coup ceux qui ferment les yeux ou passent à côté m’intéressent peu. Ma chance est d’être entourée de gens engagés, c’est passionnant et ça donne de l’énergie aussi.

Pour clôturer ce portrait

Forme Libre prend la liberté de s’interroger…

Si Ondine était un animal, elle serait…

Une lionne, sans nul doute et équivoque.

La lionne est à la fois mère, cheffe de meute, prédatrice et protectrice. Elle nourrit, éduque, élève les bébés lionceaux pour leur permettre de survivre dans la Savane… mariant la sensibilité et la douceur avec la force et la fierté sans jamais se décourager, ou alors un tout petit peu… juste le temps de se reposer, se ressourcer, sous le soleil & la lumière de l’Afrique avant de repartir et (re)bondir.
Pour que le soleil se lève, il faut bien qu’il se couche …

Si Ondine était unE CITATION, elle serait…

  « Le bonheur est une politesse
que l’on doit aux autres »

Elle est d’elle mais tellement belle qu’elle mérite sa place au panthéon des citations.
Toutefois, et pour lui faire plaisir, on ne peut ne pas penser, lorsque l’on rencontre Ondine, à cette fameuse allocution de Victor Hugo :

 

« La volonté trouve, la liberté choisit. Trouver et choisir, c’est penser. »