Nils Tavernier – Ils & Elles ont toutes une Histoire
Forme Libre tu veux faire quoi quand tu seras grand ?
– Nils Tavernier
Pour faire plus dans la camisole humaine que dans la contention chimique.
Car c’est précisément ce que Nils fait : En montrant ce que l’humain fait de mieux, il réveille en nous ce petit truc d’humanité qui semble en voie de disparition dans l’actualité.
Et ça fait du bien, non ?
On redécouvre alors que la tendresse consiste à tenter de conjuguer, un temps soit peu et dès qu’on le peut, les petits riens et gestes du quotidien au pluriel plutôt qu’au premier sujet du singulier.
Au travers de la lucarne du petit écran on ouvre le cœur en grand et on redécouvre que la gentillesse est une qualité ; non une faiblesse et que s’ouvrir aux autres revient à se nourrir soi, entre autres.
« Je me sentais inutile. Ce sentiment d’inutilité m’a buté, je me sentais nul, vraiment nul.
Il fallait que je me mette « au service de ». Par là j’entends au service de quelque chose de plus grand que moi, que toi, que nous. Je n’avais pas de compétences particulières si ce n’est savoir faire de l’image et échanger et faire parler. Donc j’ai décidé de montrer ceux qui ont des compétences ou des idées géniales ou qui font des choses absolument extraordinaires. Je me suis dis que je ne pouvais pas faire plus avec ce que j’étais et c’est ainsi que je me suis épanoui. C’est en cherchant le positif en tout qu’on amène le positif partout ; l’optimisme ne peut se nourrir que de ça. C’est ça l’humanité en fait.
C’est absolument flippant de voir les liens se déconstruire en ce moment :
Les gens sont privés de câlins dans tous les sens du terme. Ils sont en manque.
On a privé les gens de douceur et on alimente la haine et la peur.
On alimente la peur de l’autre. Si on ne fait pas gaffe, ça va être un monde pourri.
Tu vois c’est pour faire gaffe que j’ai aussi beaucoup beaucoup dénoncé dans ce que j’ai fait.
D’ailleurs si je regarde avec un peu de recul l’ensemble de mes films, je dirai que le point commun de mon travail c’est l’exclusion. On vit dans un monde de fous, si on ne le dit pas, on l’accepte.
C’est impossible pour moi… et ça … même si je suis comme un petit enfant en face d’une montagne. »
Dénoncer c’est donc ne pas renoncer, ne pas se résigner au c’est-comme-ça-ambiant et finalement être le changement … celui que l’on veut voir dans le monde, celui dont parle tout le monde en ce moment.
Dans cet article, chers lecteurs, nous allons faire preuve d'(h)ardeur dans le sens où les sujets abordés seront loin d’être légers. Nous allons parler Droit à l’éducation, accès à la formation, mais aussi de pelvis, d’excision, de mutilation, de Droit à disposer de son corps, de handicap, de dépressions, de décompensations et d’efforts aussi. Ca ne va pas faire un pli et d’avance, nous ne nous excusons pas si vous trouvez le ton plus affirmatif et combatif qu’à l’accoutumée parce qu’il est des sujets pour lesquels nous pourrions monter sur la table le poing bien haut levé !
Les histoires que Nils racontent sont singulières mais les victoires qu’elles nous portent à voir sont universelles.
Chaque combat gagné par cet enfant triathlète handicapé, par Hawaou, cette combattante qui sauve des petites filles, par Min dont le futur est désormais plein de promesses, par Joséphine la fragile qui a retrouvé le sourire, par Antonia qui continue à offrir son énergie et sa force autour d’elle, par la magnifique Mulu Muleta qui permet le petit miracle de la vie ou encore par les habitants du village de Trinlé-Diapleu en Côte d’Ivoire qui acceptent la différence au point de la couvrir de farine à la fin sont autant de messages d’espoir que Demain arrivera un beau matin.
Tous ces noms, qui ne vous disent sûrement rien, sont le prénom de héros du quotidien quelque part dans le monde. Ici et Là. On ne les connait pas… et pourtant … ils sont le changement et tout ce qu’ils font relève de l’exploit. Ils sont ce Yes we can, Oui je le peux si je le veux qui nous a mis les larmes aux yeux.
Le travail de Nils Tavernier n’est plus à présenter et parce que chacun de ses films, chacun de ses documentaires pourrait en lui-même faire l’objet d’une thèse, nous avons dû, ici, sélectionner mais croyez bien que chacune des leçons reçues par Nils Tavernier, chacun des mots qu’il a pu prononcer, chacune des images qu’il a pu tourner se sont imprégnés en nous comme autant de graines à germer pour ne jamais, jamais renoncer à parler, à dire et écrire.
« Parlons de « Elles ont toute une histoire » : toutes ces femmes que j’ai rencontrées portent en elles l’espoir d’un monde meilleur, un monde où l’égalité entre les êtres humains pourrait favoriser la prospérité de tous.«
Toujours est-il que parmi tous les sujets traités, il en est un particulier dont nous voulions parler.
Le Droit à l’avortement, à l’Education, l’accès au soin et à un travail décent, l’égalité femme-homme (NDRL : on met femme avant parce que le F vient avant le H dans l’alphabet, ceci fait l’ironie) demeure un immense chantier.
Du Cambodge au Sénégal en passant par l’Ethiopie, le Cameroun et le Nicaragua, Nils a rencontré 5 héroïnes qui ont pris leur destin en main et qui, dans leur propre culture avec leurs propres moyens, se dressent contre l’injustice et la violence dont elles sont victimes. Elles se battent pour elles, pour leurs proches pour les petites filles d’aujourd’hui et de demain.
Leurs histoires sont singulières mais leurs victoires universelles
Et parce que cela compte nous avons décidé d’écrire ici à leur sujet histoire d’informer et de véhiculer leurs messages au-delà de l’image. Une expression libre intégrée à un article sur ce qu’il fait ? Avec Nils Tavernier, nous bousculons les règles et les codes et on s’en fout, la forme est libre après tout et puis l’essentiel n’est pas la forme là, pour le coup.
Le combat pour le droit des femmes se joue sur de multiples fronts. En parcourant le monde Nils a rencontré des femmes de tous les âges et de tous les milieux. Il a observé le rôle qu’elles tiennent dans leur famille et dans la société.
« Je crois que le degré d’évolution d’une société se juge à la place qu’elle accorde au droit des Femmes. En Afrique, en Amérique latine, en Asie leurs Droits fondamentaux sont loin d’être acquis et l’égalité femmes-hommes est un rêve. »
Le Cameroun n’est pas le plus mauvais exemple mais à la briqueterie, un quartier de la Capitale Yaoundé, 1 petite fille sur 3 ne va pas à l’école. La tradition, les situations précaires, les mariages forcés sont autant de raisons qui détournent les petites filles du chemin vers l’Education. C’est ce contre quoi lutte chaque jour Hawaou Adamou, analphabète jusque 35 ans, aujourd’hui Présidente de l’Association Haoussa pour le Développement. Son histoire personnelle est difficile : Cette femme mariée (de force – s’il est utile de le préciser) à l’âge de 16 ans, a aujourd’hui 4 enfants mais a vécu 6 accouchements sur un total de 12 grossesses à l’âge de 30 ans. Des chiffres qui s’étalent dans son discours comme des réalités normales…
Au décès de son mari, cette femme, devenue une charge, est chassée par la famille. Après 19 ans de vie commune, elle a emballé sa vie, dit-elle. Il semblerait surtout qu’elle ait embrassé son destin car à ce moment précis Hawaou a réalisé que si elle était allée à l’école elle aurait eu un métier. A 41 ans, elle obtient alors son certificat d’étude primaire. Aujourd’hui ses 4 enfants vont à l’école mais surtout … Hawaou œuvre chaque jour à la scolarité des petites filles dans le quartier notamment sur le terrain de sport où, en rencontrant les papas, elle n’a de cesse de répéter son plaidoyer en faveur de l’égalité :
« Quand on est autonome on peut s’occuper de sa petite fille pendant que les papas s’occupent des petits garçons. On peut aider le foyer et donc on peut donner son point de vue. Je ne savais pas avant ce qu’était mon plus grand rêve. Tant qu’on n’est pas instruit, on ne peut pas avoir un rêve. »
L’Education : la condition essentielle pour rêver sa vie.
C’est cette promesse d’un avenir que l’on ose enfin imaginer sans tristesse que l’on retrouve dans l’histoire de Min au Cambodge. Dans ce pays, marqué par des années et des années de guerres, un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté c’est-à-dire avec moins de 1$ par jour. Cette situation dramatique porte les familles à faire des choix et c’est ainsi que, souvent, ce sont les garçons qui vont à l’école tandis que ce sont les filles qui se collent à la tâche du ménage et du travail, notamment dans les usines de textile.
Mais c’est également dans ce pays que les bénévoles de l’Association Friends travaillent quotidiennement au bien-être des filles. En allant à la rencontre des familles, leur objectif est de trouver des solutions pratiques et pragmatiques afin de permettre aux jeunes filles de suivre des formations professionnalisantes – comme on dit chez nous. Ce faisant, ces femmes deviennent indépendantes ce qui est déjà une victoire en soi mais ce qui participe à une réussite concernant un autre débat.
Dans le monde, une femme sur trois est victime de violences (Cher lecteur, cela signifie que ce serait soit ta grand-mère, ta mère ou ta sœur). Dans certains pays, du fait de l’obscurantisme, des religions lorsqu’elles se transforment en extrémisme ou encore de la tradition, la situation s’aggrave.
Tel est le cas au Cambodge et Min en a malheureusement était une victime : son père était violent avec elle, ses sœurs et sa maman. L’association Friends constate alors :
« Le fait que les filles travaillent contribue à réduire la violence des garçons : si une femme travaille, elle contribue à améliorer le niveau de vie de la famille, l’homme est donc moins responsable et moins agressif. En plus, lorsque les garçons sont éduqués, ils ne reprochent pas aux femmes de rester à la maison, ils comprennent, et ils ne sont plus violents physiquement ou mentalement »
De la réduction des violences par l’éducation…
Tiens donc ! Savoir serait donc pouvoir travailler mais aussi réfléchir par soi, pour soi, comprendre son environnement, ses tenants et ses aboutissants et ainsi s’y adapter en faisant ses propres choix ?
C’est ce que nous dit la petite Vanessa :
« C’est important pour moi d’aller à l’école pour ne pas souffrir, parce que le monde devient plus dur, il y a des gens qui n’ont même pas à manger. L’école peut permettre à la fille de travailler, avoir ce qu’elle veut dans sa vie. Parce que si une jeune fille ne travaille pas, elle va être mise en mariage et ce n’est pas bien ça. La jeune filles doit pouvoir faire ce qu’elle veut de sa vie, devenir ce qu’elle veut. »
Faire ses choix, disposer de sa vie … et de son corps aussi.
Dans de nombreux pays, le droit de disposer librement de son corps n’est pas acquis. L’autodétermination des femmes est un défi dans de nombreux pays. Le droit à l’avortement, notamment, est limité et menacé dans de nombreux états mais dans certains il est encore illégal. Le Sénégal, par exemple, demeure parmi la cinquantaine de pays qui le considère comme un crime. Le débat pour légaliser l’avortement, tout du moins thérapeutique, est enfin ouvert, mais la controverse est vive.
Joséphine avait 15 ans quand sa vie a basculé… C’est ce qu’elle a la générosité de nous confier dans la Liberté en prime en même temps qu’elle nous parle de son amour pour l’escrime, ce sport qui a tout changé.
Joséphine était en prison parce que suspectée « d’infanticide » … elle était en colère !
« J’étais très en colère, je restais dans mon coin, je ne parlais à personne, j’étais pas ouverte » …
jusqu’à ce qu’elle baisse la garde en se mettant en garde. Au Sénégal, il est un programme qui intègre la pratique de l’escrime dans les prisons pour mineurs. Ceci peut sembler surprenant de faire entrer une arme dans un univers carcéral mais c’est sans compter sur la détermination d’une femme qui a décidé de faire baisser le taux de récidive en ramenant au cœur de la vie de ces ‘gamins’ le respect de son prochain :
« Lorsque tu pratiques l’escrime tu es vêtu de blanc et tu es dissimulé derrière un masque. Personne ne peut savoir si tu es un garçon ou une fille et les deux escrimeurs sont soumis aux mêmes règles. Il y a donc une égalité de statut, de force, il y a une remise à niveau. Tout le monde est sur un même pied d’égalité. Ainsi nait le respect de l’adversaire comme un alter ego. Il y a une réinvention d’une relation qui a été détruite dans l’œuf. »
Et le programme porte ses fruits : Le taux de récidive des mineurs passés par le programme est de 0.
« Le garçon et la fille acceptent que la défaite existe mais qu’elle n’est pas un échec personnel. C’est la vie. Ils apprennent donc que l’on doit pouvoir se reconstituer, continuer, passer à autre chose. Ils sortent de là avec une énergie irrésistible et une impérieuse envie de vivre. »
C’est ce qui est arrivé à Joséphine :
» Je joue avec tous les garçons même les grands et je n’ai pas peur. J’ai gagné des coupes et des médailles et c’était bien. Mon rêve c’est d’être championne d’Afrique »
Aujourd’hui Joséphine travaille à l’enseignement de l’escrime dans les prisons et dans les quartiers aussi. Elle a fait de la transmission de l’art de s’engager sans violence son métier en prouvant comme elle le dit que
» Nous aussi les femmes on peut s’en sortir et être quelqu’un dans la vie »
C’est également cette révolution de message qu’Antonia communique au Nicaragua. Dans un pays où le machisme fait loi, elle a crée une association dans laquelle les femmes construisent des maisons : la leur. Cela peut nous paraître un détail, mais pour elles cela représente beaucoup : il s’agit de leur réussite, de leur autonomie et de leur liberté. Un rêve d’indépendance devenu réalité.
Comme quoi, tous les miracles sont possibles quand on a la foi …
En parlant de miracle, s’il en est un depuis la nuit des temps c’est la naissance d’un enfant.
Toutefois, là encore il convient de signaler que toutes les femmes n’ont pas les mêmes chances face à cette expérience :
Une femme africaine est 25 fois plus en risque de mourir au cours de l’accouchement qu’une européenne.
L’Ethiopie, notamment, est le pays où la santé maternelle est la plus préoccupante : Le taux de mortalité maternelle y est l’un des plus élevé au monde. C’est ce que nous raconte Mulu Muleta qui est une des premières gynécologues de son état.
Au-delà de sa réussite personnelle qui insuffle un espoir à de nombreuses petites Ethiopiennes, Mulu Muleta œuvre chaque jour au souffle de vie. En Ethiopie, du fait du manque de moyens, de la difficulté d’accéder aux maternités, des distances à parcourir, du poids de la tradition et du manque d’informations quant aux avantages de mettre un enfant au monde accompagnés par des professionnels ; la moitié des nouveau-nés ne reçoivent pas les premiers soins nécessaires à leur survie. Celle-ci ne tient donc qu’à un fil.
Sans parler également du taux de mortalité chez les mamans.
« Le mariage forcé est un problème, les filles sont données au mariage avant qu’elles ne soient développées en particulier au niveau du bassin. »
nous explique Mulu Muleta.
C’est ce qui explique les complications qui surviennent à l’accouchement :
Le pelvis de ces jeunes filles étant trop étroit, elles ne peuvent accoucher normalement car cela pourrait entraîner une rupture des ligaments de l’utérus, une hémorragie et causer leur décès.
« De plus, l’excision est encore très pratiquée, les mutilations compliquent également les accouchements ».
Dans la séquence tournée par Nils Tavernier, le miracle de la naissance se produit … et j’ai rarement été aussi heureuse d’entendre un enfant pleurer.
Et là, au milieu de tout ça la VIE.
Je le reconnais, j’ai pleuré, moi aussi.
Pour plusieurs raisons :
Parce que sur les images nous découvrons une salle d’accouchement, un environnement que certains qualifieraient d’inadapté à la naissance d’un bébé, des conditions que certains jugeraient déplorables… se concentrant sur un premier ciseau qui ne fonctionne pas au moment de couper le cordon… en oubliant que là-bas, l’existence de cette salle d’opération est déjà, en soi, une révolution. Cela appelle à l’humilité et la perspective. La perspective étant, pour rappel, ni plus ni moins qu’un trait que l’on trace de point à point créant un lien.
C’est ce lien qui m’émeut. Parce que ici ou là-bas. De Paris à Addis-Abeba, en passant par Yaoundé, ou la Paz au Nicaragua, les joies d’une naissance, le rire, le sourire… le sentiment éprouvé et ressenti lorsque l’on regarde ses parents, ses amis, ses enfants et son amoureux aussi est … Universel.
Dans ces images de Nils, faites de couleurs vivantes et criantes, c’est ce qui me touche et fait mouche. Dans toutes ces histoires illustrées il n’y a pas de saturation, de (dé)coloration, il n’y a qu’une singulière envie d’être en vie. Une énergie à mettre la vie en couleur.
Et si c’était ça le secret du bonheur ?
Mais au-delà de cette optimisme engendré par le miracle de la naissance, il nous faut faire preuve de réalisme : Bien que ces femmes montrent la voie vers un monde meilleur, la route est encore longue.
« L’égalité des sexes est une responsabilité de chacun d’entre nous et cela ne sera possible que grâce à la solidarité des femmes et des hommes, Ensemble »
Il nous faut donc œuvrer, avancer main dans la main avec douceur et tendresse, en chantant et dansant avec la même délicatesse, grâce et détermination que des danseurs étoiles sur le chemin vers les étoiles.
Un peu plus près des étoiles à l’abri des colères et du vent, un peine un peu plus libre qu’avant.
Et à Nils de nous glisser deux ou trois tips sur les coulisses de cette avancée, qui ne pourra se faire sans discipline, en nous montrant les coulisses de l’Opéra. De l’art de la cohérence …
Car tout le travail de Nils est là : nous permettre d’être plus proches des étoiles, de rencontrer ceux qui, sans être nés sous une bonne étoile, ont décidé de se faire leur place au soleil et qui transmettent leurs rayons, leur énergie et leur force. Leur détermination.
Nils a l’humilité des hommes de coeur qui ont le sentiment que ce qu’ils font n’est et ne sera jamais assez. Ce sentiment d’impuissance face à tous les combats à mener. Mais en conclusion de ce tout petit papier nous tenions à lui dire que les histoires qu’il nous a racontées et montrées nous ont réveillés et qu’en remettant l’humanité au milieu du village, c’est une armée de bonne volonté qui nait.
Merci Nils t’es NECESSAIRE !
«Je continuerai à encourager les gens sympas qui parlent de gens sympas qui font des choses sympas. J’en ai marre de voir des fouilles merdes remuer la merde et alimenter la peur et la haine»
AMEN
Toute la filmographie de Nils Tavernier sur :
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Crédit image:
- Nils Tavernier
- Ondine Saglio
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