Formation Liberté !

Formation Liberté !

« Ce qu’il est très important de dire c’est que un coussin est une journée de travail pour une brodeuse. »

Ondine Saglio

Voilà; les bases sont posées: Un coussin, une journée, 24 heures, un tour du cadran qui démonte tous les préjugés sans chercher midi à 14 heures en prouvant qu’on peut faire les choses autrement et … avec le cœur.

Pour présenter CSAO, je pourrais ici vous parler de sa création en 1995, de son histoire, de l’engagement de Valérie Schlumberger, la maman de Ondine, de son amour pour le Sénégal, pour l’artisanat africain, de son sens de la dévotion et du don de soi… Mais tout cela ne serait que répétition et redite, je ne ferai pas mieux que ce qui est déjà raconté sur le site (www.CSAO.fr pour les curieux) et puis, pour tout vous dire, Forme Libre espère bien avoir l’occasion d’écrire sur Madame Valérie et sur sa vie dès lors qu’il sera de nouveau possible de « gagner » Gorée.

Nous parlerons donc du passé dans le futur et, présentement, je vais tenter de vous expliquer de fil en aiguille comment Ondine a réussi le pari de joindre le beau et le chic au responsable et éthique. Pour cela, je vous embarque à l’Atelier des Rêves, là où la liberté prend forme à coup de dé à coudre et d’huile de coude.

Les plus malins qui auront cliqué sur le ‘susmentionné’ lien auront lu que La Compagnie du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest, la CSAO, fait dans la décoration éthique et l’artisanat d’Afrique. C’est un peu court jeune homme dirait Cyrano car sur la CSAO il y a tant de chose à dire en somme: Entreprise qui conçoit, réalise et commercialise des objets de décoration, elle réussit à marier tradition et artisanat africain avec le design contemporain en rendant le commerce éthique chic.

En parlant de tradition et de mariage, sachez qu’il était de bon ton, dans les années 70, en Afrique, d’offrir aux jeunes mariés une parure de lit brodée.
 » Quand j’étais petite je me souviens des coussins, blancs, faits de tissus de mauvaise qualité et pas très jolis, sur lesquels il était écrit « mon chéri » « ma chérie » « doux rêves » « bonne nuit »; je me souviens que j’aimais lire ces messages avant de m’endormir… la broderie était grossière et peu raffinée mais il y avait derrière ces mots, une tradition, une manière de témoigner l’affection qui me plaisait « 

Derrière ces confidences sur l’enfance, il y a l’idée première qui germe dans la tête de Ondine lorsqu’elle commence à dessiner des objets pour aider sa mère.

« J’avais envie de revaloriser la broderie, de la rendre plus délicate, raffinée et jolie afin de la mettre au goût du jour et de donner envie aux gens à Paris de mettre des coussins africains dans leur séjour. Finalement c’est lors d’une visite à la Maison Rose que le projet tel qu’il existe aujourd’hui à vue le jour. Ça a été une évidence. »

Quand la tradition et l’artisanat rencontre l’intelligence et l’élégance…

Il y a tant à dire sur la Maison Rose que j’ai presque honte d’oser résumer tout ce qui est fait au sein de cette structure d’accueil de femmes et d’enfants en situation de vulnérabilité ou victimes de violences en quelques mots…
Mais là encore, c’est une promesse, nous en reparlerons de cette Maison.

Ce que l’on peut dire c’est que, en son sein, des femmes, des filles enceintes, des mères seules viennent accoucher, trouver du réconfort, un support, un soutien… un foyer sur où se reconstruire après avoir vécu des choses très (très) dures.
En ce sens, les amis de la maison rose financent et conduisent des projets qui visent à accompagner et autonomiser ces femmes et enfants qui n’ont nulle part où aller de sorte à leur permettre de s’insérer ou de se réinsérer dans la société.

Et précisément, il existait au sein de la maison rose un atelier dans lequel la broderie était enseignée. Lorsque Ondine le visite, elle souhaite tout de suite que ce soit ces femmes abimées par les coups de la vie (au sens propre et au sens figuré), victimes d’exclusion sociale, qui réalisent ses créations.

« Tu sais la broderie est très proche de la méditation. C’est pour cette raison que la maison rose avait mis en place cet atelier. Dans cette maison tu rencontres des femmes qui ont des histoires dures, difficiles, violentes. Certaines de ces filles (ndrl les brodeuses) arrivaient enceintes après avoir été violées. Au Sénégal, l’avortement est un réel sujet… On parle donc de traumatismes lourds… qu’il faut réparer parce qu’il n’y a pas de fatalité. Broder chaque jour des pensées positives et des mots doux comme AMOUR, BONHEUR ou LIBERTE leur permet de se concentrer sur autre chose que la souffrance, de voir petit à petit la vie autrement, de se reconstruire et de la gagner cette liberté. C’est thérapeutique. »

Mais voilà au sein de ce premier atelier les « filles » – comme Ondine les appelle – sont « entre-elles » et « tu comprends, l’entre soi ne permet pas de sortir du tunnel, une fois la broderie finie tu te retrouves avec des filles qui ont vécu la même chose ou pire que toi… tu replonges donc dans la souffrance. Cela aide au début car cela permet d’extérioriser, de parler mais il faut sortir de ça à un moment donné parce que ça peut devenir lourd et empêcher d’avancer ».

Une des citations préférées de Ondine est « Ndank Ndank (Petit à Petit en wolof) l’oiseau fait son nid » … parce qu’il s’agit d’avancer, encore et toujours, pas après pas… vers la Liberté. Voilà pourquoi elle décide de monter un 2ème atelier à Dakar, puis un sur l’ile de Gorée, au sein desquels les femmes de la maison rose continuent d’être formées à la broderie au même titre et en même temps que d’autres femmes.

« Décrire les brodeuses comme des femmes traumatisées est réducteur;
certes il y a parmi les brodeuses de nombreuses histoires compliquées mais
toutes les brodeuses n’ont pas été violées ou violentées;
aujourd’hui elles doivent représenter 20% des filles… »

Ondine Saglio

20%… 1 femme brodeuse sur 5. Pas la majorité; certes; mais une de trop. D’autant que parmi les 80% autres il y a des mères célibataires, des jeunes filles qui n’ont pas eu la possibilité (ou le droit) d’aller à l’école, des veuves… Bref, des femmes qui ont décidé de broder tous les jours le mot LIBERTE après s’être formées pour s’émanciper de ce que la vie leur avait mis comme condition, pour gagner leur indépendance… Parce que, lorsqu’on n’a pas de chance, lorsqu’on n’est pas bien nées, il ne reste qu’à puiser dans ses blessures et ses ressources la force et l’impertinence d’avancer et pourquoi pas d’être heureuses, enfin!

« Je refuse que l’on voit les filles comme des pauvres femmes!
Elles ne sont pas de pauvres femmes.
Elles sont courageuses, belles, fortes, volontaires et déterminées.
Elles sont le moteur de la famille.
Elles sont des reines. »

Ondine Saglio

« L’Atelier des Rêves », le bien-nommé.

Mais attention à la méprise: il ne s’agit pas là d’une Association. La CSAO est bel et bien une entreprise et son cœur d’activité est de faire du commerce d’objets notamment des pièces d’ameublement (à la limite de l’œuvre d’art), des nattes colorées, des caisses en métal recyclées, de la vaisselle colorée … le tout réalisées par des artisans dans le respect le plus strict des savoir-faire de l’Ouest africain. Simplement, cette entreprise là a décidé de faire les choses « autrement » et prouve, de par ses années d’existence, qu’un tel projet n’est pas une lubie ou une folie d’idéalistes rassemblés.

Aujourd’hui, en plus des artisans, environ 150 femmes apprennent la broderie et réalisent les coussins, cabas, vestes, tee-shirt que Ondine pense, dessine et conçoit elle-même à partir de tissus wax traditionnels que Ondine chine (là encore) elle-même ou de tissus de première qualité importés de France ou d’Angleterre (comme le fameux Liberty londonien). Elles travaillent au sein des ateliers ou de chez elles selon leur situation personnelle (et si Ondine avait inventé le télétravail?) et leurs réalisations leur permettent de gagner leur vie convenablement, parfois même d’atteindre un salaire équivalent à celui d’un professeur au Sénégal.

« C’est l’émancipation des femmes qui est en jeu ici. Avec leur salaire les filles aident la famille entière: elles financent l’école des enfants, les soins de santé de toute la famille, la nourriture, le logement… tout repose sur leurs épaules mais grâce à leur travail elles sont indépendantes et fières et font avancer les mentalités et la société. Au Sénégal , beaucoup d’hommes sont encore très…macho… ils refusent que les femmes travaillent et préfèrent qu’elles s’occupent des enfants, de la maison et des fourneaux. En devenant brodeuse à la CSAO, elles contribuent aux dépenses du foyer, accèdent à une autonomie financière ce qui change totalement leur statut: La femme forte qui travaille. Il en va du respect de toute une société. »

Ondine Saglio

A ce propos, je tiens à ce que l’on joue FRANC jeu ici. Alors parlons flouze, poignon, argent un peu:

Prenons les fameux coussins vendus en moyenne 80 euros. « C’est un peu cher pour un coussin »… pourrait-on entendre ici ou là. Nous sommes d’accord 80 euros est une somme, mais dans ce coussin il y a :
– La matière première : des tissus de qualité qu’il faut chiner dans les marchés traditionnels ou acheminer jusqu’aux ateliers, les tirettes, les fils, l’intérieur des coussins… sans parler des machines et appareils.
– Le salaire des brodeuses ainsi que l’ensemble des charges liées à leur journée de travail notamment leur déjeuner, qui leur est chaque jour payé, et n’allez pas « bien-pensé » que « parce qu’il s’agit du Sénégal ça vaut trois copecs et coute que dal »
– Auxquels s’ajoutent les frais de transport, de douane, les charges liées à l’import/export… pour que les coussins parviennent à la Boutique située dans le Marais à Paris.

Ensuite, au 9 Rue d’Elzevir, Ondine et sa mini-équipe de 4 mains remplit les coussins et fait elle-même les cartons et les livraisons vers les boutiques partenaires.

Car, en effet, la plupart des produits sont vendus « en gros » comme on dit. Cela signifie qu’ils sont distribués au sein de boutiques de décoration qui collaborent avec la CSAO, faisant du bien en plus que de faire du beau.
(ndrl: si vous cherchez un point de vente près de chez vous, n’hésitez pas à nous envoyer un petit message, nous chercherons pour vous! Et prenez garde aux pales copies … franchement si vous nous lisez ici Jamini, vous n’avez pas honte?!).

Mais il y a aussi les collaborations avec des maisons de renom comme Le Bon Marché, Marin Montagut ou encore Sézane et Christian Louboutin qui a fortement contribué à la renommé de CSAO notamment avec cette pièce fabriquée en édition limitée, désormais collector, qu’est l’Africaba.

Pour la petite anecdote, cette collaboration a demandé près de trois années:
« Il s’agit d’un sac de créateur qui réclame un travail d’association de différents tissus wax et de broderies méticuleuses. Cela nous a pris des heures, des années de former les brodeuses à ce niveau d’exigence et de qualité. Il leur a fallu s’approprier la calligraphie de Christian Louboutin, ce qui est extrêmement difficile à réaliser, d’autant qu’il y avait un écusson avec les initiales CL… c’était une sacrée aventure mais tellement riche pour nous comme pour elles. Il nous a fallu trois années pour parvenir à un prototype. Un travail d’orfèvre, du sur-mesure mais ce qu’elles étaient fières ! Et moi donc ! Aujourd’hui la CSAO peut affirmer travailler avec celles qui comptent parmi les meilleures brodeuses d’Afrique. »

Formation, Réalisation, Fierté, Liberté.

« Ces collaborations sont très importantes pour nous mais surtout pour les Associations qui sont liées à la CSAO. Parce que si nous leur reversons une grosse partie de notre chiffre d’affaires, elles ont également besoin de subventions et de dons venus des marques avec lesquelles nous collaborons. »

Ainsi lorsque la CSAO collabore avec des grandes marques, elle ne gagne pas de l’or. Ce n’est pas l’objectif: Les collaborations vont au-delà de la simple conception en partenariat de vêtements ou d’accessoires de maison.
A titre d’exemple et pour ne citer que celui-ci, la donation de la marque Sézane via le programme Demain a permis de financer le quotidien d’enfants au delà du surlendemain, justement!

C’est ici que se boucle la boucle : CSAO est intimement liée à ASAO, Keur Khadija, l’Empire des enfants … en plus que de la maison rose dont nous avons parlée. Intimement car toutes ces dynamiques d’entraide et d’humanité sont nées de l’initiative de Valérie Schlumberger, la maman. La CSAO est donc la locomotive qui permet à tout ce microcosme de fonctionner.

Malgré tout pour que vive ce petit monde, CSAO ne peut tout reverser de ses chiffres d’affaires et bénéfices car il lui faut bien aussi fonctionner elle-même : comme toute entreprise elle doit payer les fournisseurs, les salariés, assurer sa comptabilité, anticiper les aléas du marché et de la vie … les augmentations de frais de douane et des prix, les inflations et interruptions d’activité … comme cette année.

Bien que là je ne sois pas précise car les petites fourmis de CSAO n’ont jamais cessé de travailler: Covid ou pas, on brode à Gorée ! Mais les produits sont bloqués, les frais de douane ont explosé, Ondine ne peut plus voyager… sans faire de mélo parce que ce n’est pas le genre de la maison, ce n’est pas vraiment la fête d’autant que Gorée est confinée. 1800 personnes sur une toute petite île qui vit majoritairement du tourisme dont elle est privée… 1800 personnes qui se retrouvent, comme beaucoup de part le monde, dans une situation… compliquée. Mais c’est un autre sujet, une autre question…

Pour la CSAO, il s’agit de rester à flot. De continuer à voguer, contre vents et marées et de montrer le cap. Parce qu’au jeu du Cap ou Pas Cap d’inventer le monde de demain, la CSAO a déjà plusieurs coudées d’avance et a ouvert le chemin. Il suffit désormais de prendre exemple, de prendre la vague et de retisser le monde dans son sillage à son image.

Ondine Saglio ne fait pas moins de 4 métiers différents au quotidien au sein de la CSAO. Etre au four et au moulin est son quotidien mais les moulins de son cœur ont des raisons que la raison ne peut ignorer.

Ondine ne se contente pas d’être une femme de cœur – ce qui aurait déjà été pas mal – elle est aussi une femme de faire.

Avec de l’énergie, de la volonté à la limite de l’acharnement, une détermination sans faille et un cœur gros comme ça, Ondine nous montre la voie et nous rappelle qu’à cœur vaillant rien d’impossible, qu’on peut faire des miracles avec la foi, tant qu’on y croit, qu’on garde le cap et qu’on ne perd pas le fil et surtout surtout qu’on a une vision, qu’on ne se fait jamais une raison.

« Je ne sais pas donner d’ordres, je hais les positions hiérarchiques, les postures d’autorité et de supériorité. Nous devons tous participer, contribuer. Il y a tant de choses à faire, c’est sans fin! Mais ça vaut le coup. Quand je suis à Gorée et que je vois les filles broder, que leurs enfants passent les voir pour un câlin ou pour le goûter et que je vois leur fierté à la fin de la journée, je sais que nous ne faisons pas tout ça pour rien ».

Alors… Et si nous aussi nous décidions de filer un coup de main pour, ensemble, créer le monde de demain?

Depuis mes discussions avec Ondine je sais désormais que l’optimisme est une arme contre le fatalisme et l’à-quoi-bon, qu’on peut être un marchand de rêve… en vrai, dans la réalité.
Que le commerce éthique et responsable n’est pas de la science fiction.
Que nous pouvons tous participer, nous mettre en ordre de marche.
Qu’il suffit juste de modifier deux trois petits trucs dans nos modes de consommation. Un battement d’aile de papillon… pour une révolution.

« Ndank Ndank l’oiseau fait son nid » …

Ndank Ndank Ondine répand ses bonnes énergies:

du BONHEUR à coup de mots d’AMOUR au service de la LIBERTE.

Merci & Bisous Gorée !

Ondine Saglio & La CSAO

Ondine Saglio & La CSAO

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Qu’on se le dise, si demain l’Humanité venait à être submergée je voterai des deux mains pour que ce soit Ondine qui monte dans l’Arche de Noé.
Parce qu’elle est de la race des seigneurs, de ceux qui font avec le cœur, avec passion et à raison et que, au (re)commencement – ce temps de pose des bases, des fondements, des fondations – il est essentiel qu’elle soit de celle qui impose ses valeurs et sa vision.
Mais Ondine, parfait mélange de force et de sensibilité, de dynamisme et d’équilibre, n’est pas du genre à imposer, elle se contente d’agir, discrètement, sans en faire des caisses comme on dit. Mais, quand on y regarde de plus près, aurait-elle ne serait-ce que le temps de faire autrement ?
Etre co-gérante (avec sa maman) de la Compagnie du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest, ne veut pas seulement dire travailler à la création de cabas et de t-shirt ou au dessin de coussins, seule ou en collaboration avec des maisons de renom ; il s’agit aussi de mettre la main – non pas à la pâte ici – mais à la broderie. Histoire de remplir les caisses justement et que l’aventure continue car CSAO ne fait pas du commerce pour le profit mais pour que Vive la Vie !
Alors oui un coussin est un joli tissu wax tradi chiné par Ondine herself (ou un liberty venu tout droit de Londres ou encore un vichy français) transformé en un objet de décoration confortable pour la maison. Mais pas que. Il est surtout le résultat de choix, d’efforts et d’actions en cascade que des femmes solidaires ont décidé d’entreprendre pour que la liberté ne soit pas juste un concept mais une réalité.
Et il faut voyager pour comprendre comment la magie du commerce éthique et responsable opère…car la CSAO n’agit pas seule et pour elle seule :
Derrière chaque confection des objets artisanaux CSAO, il y a les femmes brodeuses de l’Atelier des rêves à Dakar et sur l’ile de Gorée qui se sont émancipées de ce que la vie leur avait mis de conditions pour être enfin libres et indépendantes ; il y a aussi Keur Khadija et l’empire des enfants ces associations qui vivent grâce à leurs réalisations, il y a la maison rose aussi. Tout un monde… qui « Ndank Ndank » fait son nid, et qui à coup de dé à coudre brode les mots Liberté, Amour et Bonheur comme un fil à suivre, un hymne conducteur.

C’est d’ailleurs avec ce sentiment de bonheur collé au cœur que Forme Libre nait aujourd’hui de la présentation du portrait de Ondine Saglio et de sa compagnie : la CSAO.

Ondine ne se contente pas d’être une femme de cœur – ce qui aurait déjà été pas mal – elle est aussi une femme de faire. Etre au four et au moulin est son quotidien mais les moulins de son cœur ont des raisons que la raison ne peut ignorer.
Avec de l’énergie, de la volonté à la limite de l’acharnement, une détermination sans faille et un cœur gros comme ça, elle nous montre la voie et nous rappelle qu’à cœur vaillant rien d’impossible, qu’on peut faire des miracles avec la foi, tant qu’on y croit, qu’on garde le cap…

Parler de CSAO est exactement TOUT-CE-POUR-QUOI j’ai eu envie de lancer un média. C’est donc avec beaucoup d’émotion que je vous invite à aller lire le premier volet du portrait de sa marraine Ondine (lien dans la bio) – Celle qui porte si bien son nom tant ses actions incarnent l’effet papillon.

Il s’appelle Ondine ou la-Free-Que. La liberté en Formation : ACTION !

Forme Libre

Ondine ou La-free-que

Ondine ou La-free-que

Ondine Saglio ne se contente pas d’être une femme de cœur – ce qui aurait déjà été pas mal – elle est aussi une femme de faire. Etre au four et au moulin est son quotidien mais les moulins de son cœur ont des raisons que la raison ne peut ignorer.
Avec de l’énergie, de la volonté à la limite de l’acharnement, une détermination sans faille et un cœur gros comme ça, elle nous montre la voie et nous rappelle qu’à cœur vaillant rien d’impossible, qu’on peut faire des miracles avec la foi, tant qu’on y croit…
Parler de CSAO est exactement TOUT-CE-POUR-QUOI j’ai eu envie de lancer un média.
C’est donc avec beaucoup d’émotion que je vous invite à aller lire le portrait de sa marraine Ondine.
Celle qui porte si bien son nom tant ses actions incarnent l’effet papillon.
Il s’appelle Ondine ou la-Free-Que. La liberté en Formation : ACTION !

Forme Libre

Ondine ou la-Free-que.

« Si tu étais un pays…Tu serais…

Sans aucune hésitation: Je serais le Sénégal ! Pour les couleurs, l’élégance du pays. Pour la joie, Pour la fierté des gens malgré la pauvreté et les difficultés. Pour l’élégance des femmes aussi, pour la beauté des enfants et des femmes encore. Pour la beauté du pays en lui-même. Pour la lumière… Pour la culture… Pour la richesse et la beauté de l’artisanat. Pour tout ce qui existe et brille là-bas en fait.

« Si tu étais un Mot…Tu serais…

L-I-B-E-R-T-E, là encore sans aucune hésitation, Liberté à tout point de vue.

J’ai besoin de liberté de façon folle, je déteste me sentir enchaînée et cela dans tous les aspects de la vie: en couple, dans le travail… J’ai une peur viscérale d’être enfermée et ne supporte pas me sentir bloquée.
Il n’y a rien de plus important pour moi, et je crois que c’est quelque chose d’essentiel pour toutes les femmes d’ailleurs, que d’être indépendante. Dans la liberté, j’inclus cette notion d’indépendance.
On devrait d’ailleurs le répéter à toutes les petites filles, et tous les petits garçons aussi à l’école: ‘Soyez Libres et indépendants/es.’

La liberté est également le droit à la solitude, C’est avoir le droit d’être seule parfois ou souvent, dès lors qu’on en éprouve le besoin finalement.
Par exemple, être en couple c’est être à deux mais c’est aussi avoir le droit d’être soi et d’être seule parfois. Il est primordial de respecter sa liberté et celle de l’autre.
Sincèrement c’est vital pour moi, même dans ma vie de maman. J’aime mes enfants profondément et sincèrement mais j’ai besoin de souffler parfois. Je ne peux pas être à la fois maman, épouse, co-gérante de CSAO en même temps 7/7 et 24h/24h. J’ai besoin, parfois, de n’être que moi avec moi-même pour me recharger.
Je ne sais pas si tu crois à l’astrologie mais je suis verseau et il semble que ce soit très caractéristique des verseaux d’avoir besoin de moment dans leur bulle.

En fait, je refuse de me sentir obligée: j’aime faire les choses en pleine liberté de conscience, d’envie. Dans la liberté j’inclus tout cela. C’est très lié à l’amour en fait je crois. D’ailleurs Amour est aussi un mot que je pourrais être. Liberté et Amour: l’essentiel de la vie. Si plus de personnes s’incarnait dans l’amour, il y aurait plus de paix. L’amour regroupe tout à la fois: la tolérance, la générosité… Je crois que si j’aime à ce point cette notion d’amour c’est que j’ai du quelque peu en manquer à certains moments de ma vie alors que c’est essentiel dans la construction, le développement et la réalisation de soi. La vie est dure … il faut le dire … elle est parfois cruelle … avec l’amour tout devient plus doux, plus supportable, surmontable en tout cas.

Liberté, Amour et Bonheur… j’ajoute bonheur parce que le bonheur n’est pas quelque chose de simple. Toutefois, il est une politesse que l’on doit aux gens…
Souvent on me dit que j’ai une propension au bonheur car j’ai une capacité de résilience assez forte mais ce n’est pas de la résilience; c’est de l’optimisme. Je ne crois pas que le bonheur soit quelque chose d’inné. Nous avons tous des traumatismes, nos blessures, nous nous trimballons avec comme nous le pouvons en faisant en sorte qu’ils ne pèsent pas trop lourd et ne prennent pas trop de place. J’ai pris ma part aussi (…)
Je suis très anxieuse, extrêmement sensible. Du coup, je prends les choses très à cœur… parfois je me fais un sang d’encre… et cela ne me fait pas du bien. Et ne résout rien. Alors, j’essaie (et le mot essayer est très important) de prendre les choses moins à cœur, de relativiser. Lorsque quelque chose de pourri arrive, je le mets de côté; même si cela est très difficile … j’essaie au mieux … avec la sensibilité qui est la mienne, de prendre du recul et de ne pas me laisser « envahir ». Pour cela je me tourne vers la beauté du monde et les petits bonheurs du quotidien: je me ballade en ouvrant grand les yeux, en observant le sourire d’un enfant, en m’émerveillant de la lumière d’un coucher de soleil sur l’ile de Gorée ou à Trouville-sur-mer, je mets les pieds dans l’eau, je regarde des enfants danser et voilà la vie reprend dans ce qu’elle a de plus joli à donner.

Je crois que le bonheur demande un effort de concentration constant, qu’il faut user et abuser de la répétition de ce qui est plaisir, joie et fait du bien.
Mais je sais aussi que le bonheur est une lutte, que c’est parfois difficile d’y accéder. C’est pour cette raison que je comprends tellement – mais tellement ! – les personnes qui n’y parviennent pas. La dépression n’est pas la maladie des faibles pour moi, elle est celle des hyper-sensibles, des conscients, de ceux qui luttent pour panser leurs plaies, pour se réconcilier avec leur passé. Chacun fait comme il peut avec ce qu’il est.

Je me rends compte que j’ai affirmé que le bonheur est une politesse que l’on doit aux autres … mais c’est aussi une délicatesse que l’on doit d’accorder avec toute la bienveillance et la tolérance que l’on se doit.

Je suis désolée, j’ai répondu trois mots au lieu de un mais ce sont des mots importants pour moi. Les mots brodés sur les coussins ne sont pas un hasard… Ce sont des mots forts, très forts, pour les brodeuses. Il y a une réelle histoire derrière le choix des mots brodés. Tu sais la broderie est très proche de la méditation. C’est pour cette raison que la maison rose avait mis en place cet atelier. Dans cette maison tu rencontres des femmes qui ont des histoires dures, difficiles, violentes. Certaines de ces filles (ndrl les brodeuses) arrivaient enceintes après avoir été violées. Au Sénégal, l’avortement est un réel sujet… On parle donc de traumatismes lourds… qu’il faut réparer parce qu’il n’y a pas de fatalité. Broder chaque jour des pensées positives et des mots doux comme AMOUR, BONHEUR ou LIBERTE leur permet de se concentrer sur autre chose que la souffrance, de voir petit à petit la vie autrement, de se reconstruire et de la gagner cette liberté. C’est thérapeutique. Pour chacune de ces femmes, chacun de ces mots a un écho particulier. C’est une vrai reconstruction pour elle. J’ai crée les ateliers CSAO pour les aider à être heureuses et indépendantes. Et moi avec.
Je pense que pour moi également, broder l’amour tous les jours, scander le mot liberté et se répéter tout le temps le mot bonheur est un travail réparateur. Réparer et aider me permet de me réparer.

Souvent on comble nos failles, plus ou moins, avec les plaisirs simples, les petits bonheurs quotidiens, on les transforme en nerfs qui donnent l’énergie et la force de se battre encore plus fort. Parce que finalement la vie est belle et que les petits bonheurs additionnés font le Bonheur avec un grand B. Mais cela demande beaucoup d’amour et cela ne peut être atteint sans liberté.

J’accorde beaucoup d’importance aux mots, il y a donc une forte symbolique dans ces mots là. Un écho.

« Si tu étais une Couleur…Tu serais…

Le Vert.
Pour son lien indéniable avec la nature, pour ces différentes teintes aussi. Il n’y a pas qu’une seule nuance de vert et je crois que nous sommes tous nuancés. Et puis je trouve que le vert est incroyablement chic. En plus le vert m’évoque la liberté, je ne sais pas pourquoi mais le vert est la couleur de la liberté.

Il parait que c’est aussi la couleur de l’espoir. Cela me ramène à ce que je disais sur le bonheur. Etre heureux c’est surement garder l’espoir en soi d’un peu de vert dans le désert; c’est faire confiance à la nature et à la vie pour rebondir.

Tu vois spontanément j’allais te dire « et le rouge aussi » … Mes deux couleurs préférées sont le vert et le rouge et je réalise que ce sont les couleurs du drapeau du Sénégal. Comme quoi tout me ramène là: au Sénégal et à la liberté. A l’amour aussi parce que le rouge est souvent associé à l’amour mais étonnement il m’évoque plus la puissance et la force, la volonté et la détermination. C’est une couleur d’énergie je trouve.

Ce n’est pas étonnant que ce soit les couleurs du drapeau du Sénégal….

« Si tu étais un Aliment…Tu serais…

Une fraise des bois.
D’une part c’est délicieux mais en plus je trouve que c’est très délicat. C’est difficile à trouver, il faut marcher, aller dans les bois, chercher dans les fougères et les fourrés (pour le détail: elle imite le geste d’écarter les feuilles en même temps avec les bras). Une fraise des bois est solitaire, elle se cache. C’est l’aliment que tu cherches, une gourmandise qu’il faut presque apprivoiser pour la mériter.

« Si tu étais un objet… Tu serais…

Un livre.
La lecture est une véritable passion. J’ai étudié les lettres modernes à la Sorbonne.
Lire est mon échappatoire, mon évasion, c’est ce qui m’apaise le plus. Plus que le sport, le yoga, la marche, lire est une forme de méditation. Je voyage, je m’évade dans la lecture. Il y a quelque chose de merveilleux dans le fait de se plonger dans une histoire comme une parenthèse dans la course quotidienne, dans ton histoire à toi.

« Si tu étais une piece de la maison… Tu serais…

Hmmm c’est moins évident … j’hésite entre le salon et la chambre. Je vais dire le salon quand même car le salon est à la fois la pièce où tu peux te poser, pour lire justement, mais aussi recevoir des amis, partager des moments en famille, jouer avec les enfants. C’est la pièce de réalisation des activités sympas qui font du bien.

« Si tu étais une personnalité, un artiste… Tu serais…

Un écrivain, c’est certain. Lequel? C’est très dur d’en choisir un.
Stendhal…Proust… je les aime tous.
Mais si je reste dans l’esprit du portrait japonais, ta question étant « si j’étais » … je dirai Victor Hugo parce qu’en plus de jouer merveilleusement avec les mots, il était engagé. Notamment auprès des paysans pour que les choses bougent. Les misérables dressent une magnifique peinture des gens dans la pauvreté dans tout ce qu’ils ont d’humanité. Ce livre peint, montre, démontre.
J’ai besoin d’engagement. D’ailleurs, je n’admire que les gens engagés. Les personnes qui mettent de l’énergie dans les choses, qui défendent des causes. Je reconnais que ce que je vais dire est dur mais je ne sais jamais vraiment quoi dire aux personnes qui n’ont pas d’engagement. Cela m’ennuie. Je vais bien-sûr être polie et m’intéresser à leur vie mais la discussion tourne rapidement court. A quoi bon être là si ce n’est pas pour être un peu utile? Il y a tellement à faire! Quand tu regardes le monde dans lequel on vit, il y a 10,000 raisons d’être engagé, c’est sans fin… du coup ceux qui ferment les yeux ou passent à côté m’intéressent peu. Ma chance est d’être entourée de gens engagés, c’est passionnant et ça donne de l’énergie aussi.

Pour clôturer ce portrait

Forme Libre prend la liberté de s’interroger…

Si Ondine était un animal, elle serait…

Une lionne, sans nul doute et équivoque.

La lionne est à la fois mère, cheffe de meute, prédatrice et protectrice. Elle nourrit, éduque, élève les bébés lionceaux pour leur permettre de survivre dans la Savane… mariant la sensibilité et la douceur avec la force et la fierté sans jamais se décourager, ou alors un tout petit peu… juste le temps de se reposer, se ressourcer, sous le soleil & la lumière de l’Afrique avant de repartir et (re)bondir.
Pour que le soleil se lève, il faut bien qu’il se couche …

Si Ondine était unE CITATION, elle serait…

  « Le bonheur est une politesse
que l’on doit aux autres »

Elle est d’elle mais tellement belle qu’elle mérite sa place au panthéon des citations.
Toutefois, et pour lui faire plaisir, on ne peut ne pas penser, lorsque l’on rencontre Ondine, à cette fameuse allocution de Victor Hugo :

 

« La volonté trouve, la liberté choisit. Trouver et choisir, c’est penser. »