Nina Bonomo & Maison Levy : La Fibre artistique

Nina Bonomo & Maison Levy : La Fibre artistique

« Le showroom de Maison Levy, c’est notre maison, la maison de famille, la maison des amis. La maison c’est plus qu’un lieu avec des murs et des objets c’est un endroit où se rencontrent les gens et les idées. Un endroit où on invite ceux que l’on aime autour d’un verre ou d’un café, pour partager, s’émouvoir et échanger. Notre maison est ici, la porte vous est ouverte.« 

Maison Lévy

 Bienvenue chez maison lévy ! 

Lorsque l’on demande à un enfant de dessiner une maison, 8 fois sur 10 elle ou il croquera un grand carré ou un rectangle dans lequel elle ou il refera des carrés pour les fenêtres et un rectangle pour la porte et le toit sera représenté parfois par un triangle chapiteau. 8 fois sur 10, il en sera ainsi mais 10 fois sur 10 ce seront tous les petits détails qu’elle ou il y ajoutera qui feront de cette forme géométrique un dessin, une œuvre de petit chef, une esquisse comme un sourire.

©Fenêtre sur Cour-Haby Bonomo

C’est grâce aux détails que la magie opère …

Maison Lévy a gardé son âme d’enfant. Cette poésie de la spontanéité qui donne une impulsion à la création sincère et sensible et s’offre avec l’humilité du cœur en portant avec elle un message autour du partage. Une invitation au voyage.

« Nous éditons des objets d’évasion et partageons une histoire de familles. Familles au pluriel car au cœur de Maison Lévy, il y a bien-sûr notre famille mais aussi tous les gens avec lesquels nous collaborons. Lorsqu’un coussin, un papier-peint ou une courtepointe s’invite dans un autre foyer c’est un peu de nous qui entre dans leur famille ce qui participe à prolonger notre histoire avec la leur. »

Nina Bonomo

© Jeux d’enfants, Haby Bonomo.

 Au cours de son portrait Nina nous confiait :

« Un objet n’a pas de raison d’être s’il n’a pas un affect… J’aime les objets s’ils ont du sens, c’est pourquoi je n’aime pas en avoir trop. Les objets existent pour (nous) raconter une histoire, nous évoquer quelque chose de plus. Ils sont plus que ce qu’ils sont ou ils ne sont pas. »

et de compléter : 

« J’aime les objets transitionnels ».

Il y a dans cette phrase à peu près tout ce qui peut être dit sur Maison Lévy car si Maison Lévy était un mot ce serait sûrement « Transmission », la transmission d’émotions, la transmission d’un savoir-faire et d’un art en plus de celui d’un regard… la transmission d’une mère et d’un père à leur fille qui œuvre aujourd’hui au futur dans un émouvant travail de mémoire. Une mémoire qui permet à l’œuvre de toujours vivre, de se transformer de fil en aiguille. Rien ne se perd et tout se transforme.

Chez Maison Lévy, rien ni personne n’est oublié, rien ne s’oublie. Tout renait.

Maison Lévy est le phénix de nos homes et de nos « chez-soi ».

 

© La espera . Haby Bonomo

Bienvenue chez Maison Lévy ! Pour la visite c’est par ici :

Dans l’entrée, nous rencontrons Geneviève Lévy.
La maman. L’initiatrice et co-fondatrice de Maison Lévy.

Celle qui est à l’origine de toute chose, la fibre originelle et la fibre maternelle. Geneviève a fait ses armes en tant que styliste photo culinaire puis directrice de collection dans le sentier, c’est là qu’elle affute ses envies et ses outils.
Avant cela et pour toujours elle est danseuse.

Elle aime l’ouverture, le beau en toutes choses et les panoramas. Une main de fer dans un chausson de velours qui un jour rencontre l’amour…

© Roméo & Juliette . Nina Bonomo

Cet amour se retrouve dans le jardin. Pas celui d’Eden mais celui d’Haby.

Haby Bonomo, l’artiste peintre voyageur qui peint le monde de 1000 et 1 couleurs. Il est Argentin mais finalement, ce n’est pas très important. Lui se définit comme le Rio de la Plata, le fleuve entre deux rives, l’EntreDeux , le trait d’union.

© Flamingos. Nina Bonomo

De cette union est née Nina (et Valentine aussi) que l’on retrouve aujourd’hui à la cuisine ou ; plutôt, au bureau-atelier.

Après des études en Arts Appliqués elle accompagne Geneviève dans la construction des fondations de Maison Lévy.
Ces premiers temps se nourriront de son travail en agence de communication et de stratégie de marques et de toute la transmission du savoir-faire de sa mère.

Depuis 4 ans maintenant, elle vole et fait voler de ses propres ailes tout cet héritage en écrivant une nouvelle page de l’histoire.

« Nous avons créé Maison Lévy avec ma mère, Geneviève Lévy…  Ma mère sortait « du sentier » et moi de l’école ! Le rapport à la matière, au textile est ancré en elle. Elle est à l’affut en permanence de tout ce qui se passe autour d’elle. Elle est riche d’une grande créativité et d’une grande sensibilité qu’elle m’a communiqué. J’ai beaucoup appris à ses cotés. Chez Maison Lévy l’histoire s’est faite de cela : nous nous sommes tous nourris et nous nourrissons de ce que nous sommes, de nos personnalités et de nos sensibilités. »

Nina Bonomo

« Le travail de mon père fait partie de moi, j’ai beaucoup de souvenirs avec lui dans son atelier. Nous avions un dialogue, une écoute réciproque. Il écoutait mon regard. J’ai sa confiance en moi aujourd’hui lorsque je crée pour Maison Lévy. »

Nina Bonomo

Maison Lévy est donc une aventure familiale certes, mais c’est avant tout une aventure humaine. Lorsque Geneviève et Nina transposent des « morceaux choisis» des toiles de Haby Bonomo, le padré, sur des objets de décoration, c’est avec la volonté de respecter ce qu’il était, ce qu’est son travail et d’en préserver l’émotion.

« Lorsque ton travail est issu d’un mélange des genres et des styles il faut de l’échange. Il faut que chacun ait la capacité de se rendre compte de ce qui lui appartient ou pas. Il est primordial de respecter la folie de chacun ». 

© Trio . Haby Bonomo

Travailler en famille est un rêve pour beaucoup d’entre nous, un cauchemar pour d’autres mais si la recette sur le fil était là : dans le respect de la folie de chacun ? Dans la conscience de ce que chacun est avec la confiance et l’attention de ce qu’il peut apporter de contribution ? La recette est délicate et semble porter ses fruits car lorsque l’on observe le résultat … on ne voit plus qu’une magnifique unicité née d’un subtil mélange créé le fil à patte de velours.

La griffe de Maison Levy est faite de toutes ces pattes qui ont mis la main … à l’œuvre dans le respect de la matière originelle et en prenant le soin du choix de la matière grise ou colorée. Une histoire de savoir-faire et de technicité.

© Léopard . Claudine Coustal

S’il est un élément important lorsque l’on parle de tissus d’ameublement, au-delà du style du textile c’est la qualité de la fibre composant le tissu. Dans le jargon on parle poids du tissu, tension de la fibre ; tout se joue alors dans la trame (ne dit-on pas d’ailleurs qu’il se trame quelque chose?).

Tout ceci a son importance car en découle la résistance au temps, que l’on parle de celui qui passe ou de celui qui définit la lumière. De fait, au même titre qu’il vaut mieux savoir de quel bois on se chauffe, il vaut mieux savoir à qui on a affaire lorsque l’on choisit un tissu qui devra accueillir une œuvre.

En l’occurrence Maison Lévy fait dans le lin – une fibre végétale – et dans le velours (Est-ce vraiment une surprise ?) et le choix de ces matières est l’occasion, cher lecteur, de parler provenance et d’aborder quelques sujets qui ont leur importance 

(…)

La matière première de Maison Lévy est importée ; le velours est andalou et la toile de lin d’Europe de l’Est.
Au toucher, le velours de Maison Levy est une merveille.
Nous ne pouvons pas l’écrire, cela se passe de mot, Il est des choses qui se ressentent. Alors nous vous invitons simplement à caresser la courtepointe champ de mouton … Frissons.

Le lin, quant à lui, mérite une interlude. Car par suite d’une discussion entre-tenue avec Nina – dont la volonté est de sourcer  une toile de lin française – nous avons réalisé à quel point le sujet relèvait de l’absurde :
La France est un des premiers producteurs de lin au monde (ndrl: Pour ceux qui souhaiteraient approfondir : Les zones de production du lin dans le monde), la Normandie et les côtes de la Manche offrant un climat propice à la culture de la plante (Cocoricoooooo. Pardon). Et pourtant … il n’y a plus un seul atelier de filage dans nos verts pâturages. Résultat : la production est quasi entièrement envoyée en Asie ou dans les pays de l’Est pour nous revenir ensuite en fils ou tissus prêts à être utilisés. Nous avons perdu ce savoir ancestral et l’avons laissé s’en aller non sans lui faire perdre de sa qualité et faire descendre de son piédestal la réputation de cette matière originellement notable.
Le lin se froisse ? Faux !
Le lin ne tient pas la couleur ? Faux.
Tout ceci ne dépend que d’une chose : la qualité. Nous ne rentrerons pas ici dans un débat de passionnés de décoration d’intérieur mais cela nous tenait à cœur d’aborder ce sujet car il y a tant à faire encore …
Et d’ailleurs … Maison Lévy a fait le choix de faire sa part : dans le sourcing de ses produits, il y a un arbitrage systématique entre qualité, prix, impact écologique et aspect technique. Toujours. Nina pèse le contre et le pour. En essayant de toujours faire mieux et au mieux. Toujours. Et toujours en proposant des produits dans une gamme de prix qui permette de partager au plus grand nombre toute la gamme de poésie disponible chez Maison Lévy.

Car après le tissu vient le temps de l’impression. Maison Lévy est une maison d’édition. D’édition d’objet mais d’édition tout de même. Cela signifie que les morceaux, les parties des tableaux de Haby et les esquisses de Nina Bonomo sont imprimés sur les tissus. Il y a alors toute une technique d’impression… Chut c’est un secret…

Sur les coulisses, il n’est pas accessoire de dévoiler ici que les teintes utilisées sont bonnes camarades avec la planète car elles sont toutes biodégradables en sus que d’être parfaites. Pour le reste … nous vous laissons imaginer le geste et la technique. Nous ne tenons pas à commettre d’impair ou dire des bêtises en parlant de ce qui se passe de tours de passe et passe dans les rouleaux de la production de Cambrai. Là où la magie est dite depuis toujours. Bien qu’il faille préciser que depuis cette particulière année 2020 au cours de laquelle il a fallu s’adapter, il se trame et on édite, au bout de la rue …. Taylor, à deux pas du showroom. Une histoire d’agilité et de réactivité … mais aussi une histoire de voisinage, de proximité et de partage. Encore.

En conclusion,
Pousser la porte de Maison Lévy c’est découvrir un monde d’objets d’évasion qui transforment nos chambres, entrées et salons en un peu plus de ce qu’ils sont :

un pont entre ici et là-bas.

Un voyage en couleurs et peintures dans un univers qui invite à poser son regards ailleurs.

« Nous tentons d’habiller toutes les pièces de la maison de collections de textiles et de papiers peints, inspirées d’œuvres picturales originales. Notre collection est unique et exclusive et comprend plus de 120 motifs, créés et produits en France ! Cela fait notre fierté et notre passion aussi. Cela compte au quotidien »

Nina Bonomo

Sous l’effet de cette sensibilité passionnée et disciplinée qu’ont les vrais artistes de talent, nos murs deviennent alors scénographies, nos fenêtres s’ouvrent vers un ailleurs parées de palmiers et de fleurs et nos canapés deviennent le cadre d’envolées d’oiseaux.

Nina, Geneviève, toute la famille Maison Levy dit qu’elle édite des objets d’évasion. Nous, nous disons que cette joyeuse compagnie fait tomber les frontières entre la décoration et l’art, entre le design et l’artisanat. Par l’apposition d’une toile sur un fauteuil ou un abat-jour, elle fait entrer la lumière, la couleur mais aussi la culture, l’histoire et l’art dans nos intérieurs. Elle nous rappelle que les objets ont une âme et prennent tous trame dans un récit. De la création à l’achat au bataille de coussins entre cousins les objets vivent, parlent … Et nous vous faisons la promesse que vous n’oublierez jamais, ni comment, ni pourquoi vous avez choisi cet imprimé-ci plutôt que celui-là chez Maison Levy…

La maison qui raconte une histoire.

Nous posons nos têtes sur un Appui-tête et puis … on rêve.

Chut.

© Vista al mar . Haby Bonomo

La poésie de Maison Levy

* Se lit ici : Maison Levy – Le site

* Se regarde là : @MaisonLevy

* Se montre au 20 Rue Taylor Paris

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© Crédits Photos :

Maison Lévy
Haby Bonomo
Mélanie Lenormand

Nina Bonomo ou la Formule de délicatesse

Nina Bonomo ou la Formule de délicatesse

« Dis Nina, dessine-moi un mouton ? »

Ou plutôt Nina, dessine-moi un nouveau monde, un monde né de tes mains talentueuses en dessin, de ton esprit vif et curieux et de ton regard doux et bavard !

Le monde de 2021, celui de demain …

Rencontrer Nina Bonomo est un cadeau. Ses mots – vous le verrez – tombent comme des notes au milieu d’une partition de musique : justes et ponctuant une mélodie universelle qui fait du bien, qui enveloppe et porte à réfléchir sur soi, les autres, la vie et sur notre place à nous au milieu de tout ça.

Nina, elle, se place « EntreDeux » . Elle aime le vert et le vin et déteste tout ce qui divise, sépare et fait frontière. Elle est une humaniste. De celle qui crée, réinvente, interroge les concepts et donne du sens aux choses. Sous l’effet de ses créations, nos espaces deviennent un peu plus de ce qu’ils sont : un pont vers là-bas. Nos murs deviennent alors scénographies, nos fenêtres s’ouvrent vers un ailleurs parées de palmiers et de fleurs et nos canapés deviennent le cadre d’envolées d’oiseaux des toiles de Haby Bonomo.

Autrement dit, Nina est le phénix de nos homes et de nos « chez-soi ».

Cette fibre artistique et cet amour du voyage Nina l’a reçu en héritage : c’est au travers d’un sensible et subtile mélange du travail de peintre de son papa (Haby Bonomo) et du savoir-faire en matière de textile de sa mama (Geneviève Levy Bonomo) que Nina fait de la poésie griffée Maison Levy.
Nina dit qu’elle édite des objets d’évasion. Nous on dit qu’elle fait tomber les frontières entre la décoration et l’art, entre le design et l’artisanat. Par l’apposition d’une toile de son papa sur un fauteuil ou un abat-jour, elle fait entrer la lumière, la couleur mais aussi la culture, l’histoire et l’art dans nos intérieurs.

Nina a un sol où poser ses pieds, mais, bien ancrée, elle a les yeux grands ouverts et un cœur qui bat. Très Fort. Une rythmique qui la pousse a toujours aller un peu plus loin et à ne jamais s’arrêter de faire des liens entre ici et là et entre avant et maintenant.

Son portrait est une ode à l’universalité et pour commencer l’année nous n’avons pas trouvé mieux que de vous offrir comme formule de politesse et bons vœux une formule de délicatesse car tout ce que nous vous souhaitons pour 2021 c’est un coussin Maison Levy où poser votre tête et rêver et d’avoir des amis comme elle avec qui partager un verre de vin et trinquer à la Magie de la vie !

Rêvez !

Forme Libre

Nina Bonomo ou la formule de délicatesse

« Si tu étais un mot…Tu serais…

Bienveillance.
C’est un mot très important pour moi car il incarne une posture vis-à-vis du monde et des autres qui est le point de départ de tout, la porte ouverte à l’univers des possibles.

Les mots ont un réel pouvoir. Ce qu’on peut être méchants ! Parfois sans le vouloir, on prononce un mot et ça fait l’effet d’une gifle à l’autre… Parfois en le voulant … et là il y a une malveillance mais souvent c’est une histoire de maladresse et de manque d’empathie. L’enfer est pavé de bonnes intentions en somme !

Donc la bienveillance. Poser un regard doux sur les autres, tous, quels (quelles) qu’ils ou elles soient, sur leurs actions, leurs mots et leurs maux et sur nous aussi – mais ça c’est encore une autre histoire ! – alors on ouvre sa porte et on laisse place à la surprise. Il faudrait nous défaire de nos certitudes. Elles sont chimères. Elles n’existent pas et sont autant de blocages au vrai voyage. Celui qui compte le plus : la rencontre avec l’autre, avec la vie et sa magie ! Bien sûr le cadre est important, nous avons tous nos fondations et avons tous besoin de repères. Avoir un sol où poser ses pieds est primordial. Ce sont nos racines mais, les pieds ancrés, j’aime l’idée de garder des yeux d’enfants grands ouverts sur le monde.

« Si tu étais un pays …Tu serais…

Là j’ai le cul entre deux chaises ! Cette question est compliquée, pour moi c’est un peu comme de me demander où va ma préférence entre mon père et ma mère.
Je n’aime pas la notion de pays. Elle enferme je trouve. Il y a quelque chose de l’Appartenance dans le concept de pays, de patrie. Un pays pour moi est un endroit où l’on se sent chez soi et je peux me sentir chez moi partout.

Je serais plutôt un interstice comme l’Atlantique, l’océan, la mer entre les continents. Mon père se disait appartenir au Rio de la Plata* ! Le fleuve entre deux rives…deux pays…

Je t’ai montré le livre de mon père sur son travail de peintre?
Il s’appelle littéralement « Entredeux ». Entre deux parce que toute sa vie il a questionné cette notion. Avec ce livre, il s’est donné la liberté de ne pas cataloguer, d’être ici et de là, d’un peu partout à la fois. J’ai grandi et me suis construite avec ses oeuvres. Mon père n’est plus là mais le sens qu’il a mis dans ce livre, me permet encore aujourd’hui de mieux comprendre ce sentiment tel que lui l’a vécu. . 

Je suis née dans l’entre deux ; deux pays, l’Argentine et la France, deux langues, l’espagnol puis le français. Je n’ai jamais pu choisir et je crois que je ne veux jamais choisir ! Les deux langues, cultures, sensibilités sont moi.

Je suis arrivée en France pour l’année de CP. À la réunion de pré-rentrée, je me rappelle de la directrice d’école qui disait à mes parents « Bon on va essayer », ce qui sous entendait,  » elle ne parle pas français alors je ne garantis rien !  » Plus lente que les autres élèves, pendant quelques temps j’ai été privée de récréation pour accéder à la langue de Molière, l’écrire et la parler ! Je m’interroge sur ce qu’est un pays… qu’est-ce qu’être d’ici plutôt que de là ?

Je serais donc « entre » ou « autour », j’aime l’idée d’être de l’eau qui court. Nous sommes faits d’eau. En mouvement perpétuel et permanent, nous glissons en suivant le courant ou en le remontant, notre mémoire garde tout ce que l’on a croisé en route.

*Ndrl: Le Río de la Plata (littéralement « fleuve de l’argent ») est l’estuaire commun aux rios Paraná et Uruguay, formant sur la côte atlantique sud-américaine une entaille (muesca) triangulaire de 290 kms de long. C’est un espace maritime dont les limites sont définies par l’Organisation hydrographique internationale. Le Rio de la Plata est considéré comme un fleuve, un estuaire, un golfe ou une mer épicontinentale ; c’est selon … selon que l’on parle à un géographe, un marin, un historien, une Paraguayenne ou un Uruguayen. Ah et vers la fin du XIX siècle, ses deux rives ont été le berceau du tango !

« Si tu étais un Aliment… Tu serais…

Le vin Rouge ! Une vraie franchouillarde pour le coup !

Du vin rouge parce qu’il symbolise le lien et le partage !

Je déteste tout ce qui peut diviser, cloisonner, séparer … restreindre … La liberté est une chose fondamentale mais on ne peut être vraiment libre à mon sens qu’en étant dans la tolérance et on ne peut être tolérant que si on prend le temps de rencontrer vraiment les gens, en buvant un coup par exemple !

« Si tu étais une couleur… Tu serais…

Le vert qui est aussi la couleur préférée de mon fils.
Mais j’aime les couleurs en général, comment ne pas aimer la couleur ?!

La couleur exprime tellement de concepts et de réalités, elle laisse place à l’interprétation et fait écho en nous et en tous. Elle est culturelle, symbolique, émotionnelle, énergétique même!

Le vert m’inspire spontanément la nature, l’espoir mais dans l’histoire de notre culture, le vert n’a pas toujours été une couleur positive et a longtemps représenté la maladie. Cela vient du fait en très autre, que le vert était une teinte instable chimiquement et difficile à fixer sur les textiles. Les adjuvants utilisés rendaient malade…Le vert est pour beaucoup de croyances une couleur à l’opposé de la nature. Certains disent même que si l’humain ne peut reproduire cette couleur sans procéder à un mélange c’est parce qu’on ne peut pas copier la nature, que ça porte malheur ! C’est ce qui est amusant d’ailleurs avec les superstitions car, souvent, derrière une fantasmagorie il y a une histoire explication plutôt rationnelle ! Et D’ailleurs, le vert porte la poisse au théâtre !

« Si tu étais un animal… Tu serais…

Le phénix ! Sans hésiter … !
Cet animal me fascine… cette capacité de réinvention constante, cette renaissance systématique.
Il incarne une icône, une image que j’ai beaucoup croisée tout au long de ma vie. Il m’a permis de m’autoriser à hurler pour la première fois. Il faut dire qu’il meurt en un cri, brûle puis renait de ses cendres. J’aime cette violence qui se transforme en poésie. Je crois que, comme souvent dans la vie, si cette image m’a autant interpellée c’est parce qu’elle faisait écho en moi. J’aime créer et recréer, faire et recommencer. Je ne me lasse jamais d’aller plus loin. Je ne sais pas laisser les choses comme acquises, c’est un peu épuisant mais je crois que je ne saurais vivre ma vie autrement : renaître, recommencer, exploiter les champs du possible encore et encore. Il y a tant à découvrir et à faire … pourquoi se contenter d’une seule forme ?

Une des premières phrases que nous avait appris notre institutrice en CP était « Maintenant je suis à la grande école, je ne dois plus rêver », je me souviens de la révolte que ça avait créé chez mes parents ! Je ne comprends pas pourquoi grandir et devenir un adulte devrait revenir à supprimer le rêve …

Nous devrions dire à nos enfants, nous dire,
tout le temps, à chaque étape, tout le long :
rêve, vis, ose !

« Si tu étais une piece de la maison… Tu serais…

La chambre. Être dans mon lit avec tout à portée de main est ce que j’aime. J’adore dormir depuis petite !

Le rêve, tout faire depuis mon lit ! Lire, créer, parler, penser, être !

Le sommeil est ma régénération. Comme le phénix ! Pour renaître, je dors !

Haby Bonomo « Nina au réveil »

« Si tu étais un objet… Tu serais…

Un doudou. J’adore l’idée de l’objet transitionnel !

C’est doux à la vue, au phrasé, au toucher, à l’émotion évoquée. Ça porte si bien son nom ! 

Un objet n’a pas de raison d’être pour moi s’il n’est pas lié à une émotion…

J’aime les objets s’ils ont du sens, c’est pourquoi je n’aime pas en avoir trop.

Les objets existent pour (nous) raconter une histoire, nous évoquer quelque chose de plus. Ils sont plus que ce qu’ils sont ou ils ne sont pas.

« Si tu étais une personnalité, un personnage… Tu serais…

Je ne veux pas être quelqu’un d’autre que ce que je suis. Mais j’admire tellement de personnes, j’ai envie d’être un peu de tous ! Mais n’est-ce-pas d’ailleurs ce que nous sommes ? Faits de morceaux de ceux qui nous entourent ?

Je sais ! La Pachamama !!! Une figure universelle, rayonnante, généreuse … en tous cas dans ce que moi je mets et attache de valeurs à cette cosmogonie andine de la Terre-Mère. Loin de moi l’idée d’être une déesse si ce n’est pour représenter quelque chose de liant, de fraternel entre tout et tous. Tu sais, la figure de Pachamama est particulièrement forte chez les peuples Aymara et Quetchua et pour la culture pré-inca Tiwanaku parce qu’elle incarne un lien entre la nature et l’Homme, entre les hommes, entre les objets et les figures. C’est le principe incarné de la connexion énergétique entre toute chose. J’aime cette idée car elle est à la base de tout : le respect, la tolérance, la bienveillance et la liberté aussi. Cette idée rayonne par-delà tous les rivages et les clivages.

Il nous appartient à tous d’être des pachamamas ! Nous sommes tous les choix que nous faisons, toutes les actions que nous réalisons et un peu tous les gens que nous croisons dans ce que nous prenons et laissons chez eux. Cette prise de conscience nous investit chacun d’une forte responsabilité, tout en étant source de grande force.

Et si tu devais passer 24h avec quelqu’un ?

 

Nan Goldin
Son travail me travaille !

C’est intéressant de voir les cheminements, les attachements et les liens qui se font entre la vie et la production artistique.
L’œuvre de Nan Goldin est inséparable de sa vie : ses arrières grands-parents, juifs arméniens, ont fui la Turquie pour les Etats-Unis lors de ce que l’on a toujours pas droit d’appeler un génocide ; ses parents étaient assez bourgeois et elle avait des rapports complexes avec eux, elle a également été marquée par le suicide de sa sœur en 1963 … Enfin sans rentrer dans les grands détails c’est en photographiant sa famille qu’elle a entamé son œuvre photographique et elle est toujours restée très proche de l’album de famille, par sa technique comme par ses sujets.
Comme si la photographie était comme le médium idéal pour conserver des traces de vie, permettant de faire naître une deuxième mémoire.

« Si tu étais une personnalité, un personnage… Tu serais…

Et bien … Je crois que je serais sûrement la rencontre incongrue entre un téléfilm de Noël et l’univers de Nan Goldin.

Une des oeuvres qui m’a le plus touchée est une installation de Nan Goldin, Soeurs, Saintes et Sibylles justement.

Elle m’a tellement émue et même si c’est sombre, je crois fort qu’on est fait de toutes nos brisures et rencontres ainsi que des morceaux des gens qui nous entourent… 
J’ai vu cette exposition à la Chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière en 2004 avec mon père. Ce moment m’a marquée à vie.

Beaucoup d’œuvres m’ont construite, le travail de peintre de mon père bien sûr, le dessin en lâchés et vides de Toulouse Lautrec dont j’aime tout, Francis bacon quand j’ai appris à regarder son travail, Giacometti dont l’art du gribouillé, du fragile me fait pleurer !
J’aime les gueules cassées quoi.

« Si tu étais une partie du corps humain… Tu serais…

Les yeux of course!
Ceux qui brillent, qui aiment, qui noircissent comme l’orage et s’éclaircissent comme un sourire !

Pour clôturer ce portrait

Forme Libre prend la liberté de s’interroger…

Si Nina était unE CITATION, elle serait…

« Le seul, le vrai, l’unique voyage
C’est de changer de regard »

Marcel Proust

La poésie de Maison Levy

* Se lit ici : Maison Levy – Le site

* Se regarde là : @MaisonLevy 

* Se montre au 20 Rue Taylor Paris

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