Femmes

Femmes

Femme sauvage
Femme objet
Femme enfant
Femme de tête
Femme de pouvoir
Fille facile
Femme libérée
Femme forte
Femme de poigne
Femme moderne
Femme au foyer
Femme indépendante
Fille à histoires
Femme à kekettes
Femme de couleur
Femme originale
Femme originelle
Femme mûre
Fille fragile
Femme docile
Femme romantique
Fille de joie

Mère, Sœur, Meuf, Nana, Miss, Zoulette, MILF, Cougar, Pouf, Tchoin, Michto,

Que d’étiquettes !
Que de boîtes dans lesquelles « On » cherche à nous mettre … Sauf que, sauf votre respect, vous m’excuserez du peu, mais il s’agit là d’une organisation, d’une définition bien simplette …

Sur la féminité, nous pourrions en effet dire bien des choses en sommes ; en déclinant le nom, le verbe et le concept… sans se tirer les vers du nez (pour ceux qui n’auraient pas la réf : Cyrano de Bergerac … Je peux ajouter « Femme de lettres » à la liste. Du coup. CQFD)

Crédits Photo : « Déchainée » par Natacha Mojaïsky

Blagues et réf de comptoir à part, si je me suis souvent demandée quel genre d’être humain je voulais être, JAMAIS je ne m’étais (trop) interrogée sur ma féminité. Je l’ai vécue assez spontanément, naturellement, sans me demander dans quelle case j’allais être rangée. Mais ça c’était avant … avant cet été.

Est-ce en raison d’une question posée par Cécilia au Café sur la sur-sexualisation des nanas ? De toutes ces discussions entretenues à la PP (La place Publique) avec Némo ? A cause ou grâce à cette phrase de Véro qui disait que « Vieillir revenait à devenir transparente » ? Du fait que j’ai vu, tout l’été, les corps se dénuder, de plus en plus tôt, sans retenue ? Je ne saurais le dire mais toujours est-il qu’à l’aube de mes 33 ans, j’ai mené mon enquête et il semblerait donc, qu’à l’âge du Christ, je me vois clouée sous la légende : « Bonne pote rigolote, rate de bibliothèque, sauvage à lunettes »

Sûre que je préfère 1000 fois qu’on dise de moi que je suis drôle et sympa plutôt que belle et sexuelle ; d’une part parce que c’est vrai et, d’autre part, parce que la séduction n’est pas mon dada. Rien à faire je ne suis pas à l’aise avec ça… Pourquoi ? Et bien parce que je suis de la génération biberonnée à la Marguerite Duras. Celles à qui on a dit de ne compter que sur elles et de ne jamais attendre ou faire la queue (J’assume totalement cette vanne en métaphore) ; Mais finalement l’un est-il forcément décorrélé de l’autre ?

N’aurions-nous pas le droit d’être tout à la fois :
forte et vulnérable ;
sensible et solide ;
peureuse et affectueuse ;
moitié lame, moitié soie ;
ingénue et ingénieure,
indépendante et aimante ?

Ne pourrions-nous pas être élégante sans être bourgeoise, aimer le cul sans être pute, apprécier le beau sans être une michto, publier story et réels sans être superficielles, faire des compromis sans se compromettre, la cuisine sans être rangée dans la case soumise ?

Je hais les cases, les boîtes – symbole d’une organisation en rayons de bibliothèque ; elles ne représentent rien d’autre que les projections de celles et ceux qui nous étiquettent … Ah oui parce que quand je disais « On » au début de cet article je ne parlais pas que de la gente masculine mais bel et bien aussi de mes consœurs adorées qui, souvent, mettent bien sous le tapis le concept de sororité en y allant de leurs petits jugements au quotidien sur truc, machine et machin !

Je ne jette la pierre à personne, c’est bien humain, mais je crois que les choses tourneront mieux le jour où chacun-e rangera son petit marteau de Juge d’intentions en n’instruisant plus à charge la longueur de la jupe, le nombre de pines et la cellulite apparente de la copine.

Je veux bien que l’on vit dans un monde d’observation ; via les réseaux, chacun peut se prendre pour Colombo mais il serait temps que les Jean Michel Larqué de la morale se détendent un peu : si on peut rire avec les gens, dès lors que l’on rit d’eux en y ajoutant du jugement et de la médisance on se transforme en un KGB un brin Hezbollah et, franchement, ça, on n’en veut pas … !

Évidemment qu’il m’arrive aussi d’avoir un mot ou une pensée de trop, de poser mon avis là où on ne me l’a pas demandé mais, en toute honnêteté, le soir dans mon lit je n’en suis pas fière et je supplie l’univers et mon karma de m’excuser ça ! Parce qu’en était tout à fait honnête avec ma petite personne imparfaite, il s’agit là souvent d’une forme de mesquinerie et de jalousie : j’en chie à la loge pour avoir la fesse galbée alors plutôt que de mettre mes baskets et courir 10 km (ou de poser ma fourchette), je dis que la nenette qui rentre dans un Levis taille 23 elle doit pas foutre grand chose de ses journées pour n’avoir que son cul à sculpter. Shame on me. Que ta parole soit impeccable on a dit !

Il serait temps d’être un peu sympas les unes avec les autres, de s’envoyer des fleurs plutôt que des tirs, de se réjouir plutôt que de se jalouser et de féliciter, avec des carnets roses, toute celles qui osent s’accomplir, se réaliser … et peut importe comment ceci est fait !

 

Pourvu que ce soit fait!

J’ai cette chance d’être entourée tout autour de femmes d’exception, de talent et d’amour ; de partager leur quotidien et, souvent, d’échanger avec elles dans une intimité fidèle ou nouvellement créée. Ces discussions tenues à l’abri de confidences où elles règnent en reines sont le lieu de partage de nos émotions, de nos doutes, de nos incertitudes et de nos peines mais aussi de nos projets, de nos passions et de nos actions. Elles sont TOUTES une source d’inspiration. Elles sont BELLES et m’aident chaque jour à être une meilleure être humaine.

Ce texte sur la féminité je l’ai écrit pour elles et pour leur dire ceci :

« J’aimerais que vous puissiez vous voir avec mes yeux, non pas parce qu’il vous manque quoi que ce soit mais parce que vous verriez tout ce que vous êtes déjà de douceur, de force, d’endurance, d’élégance, de potentiel (réalisé ou à explorer), d’engagement et de volonté. À quel point vous êtes complètes dans votre féminité : celle que vous avez inventée, qui vous ressemble et vous permet d’être vous, pleinement en refusant d’être autre chose. »

Libres assurément.

Crédits Photo : Natacha Mojaïsky

Évidemment, je ne peux clôturer ce billet sans un mot pour la gente masculine : 

Crédits Photo : Némo Rhunensky

Mes Chers Confrères,
Merci de nous regarder toute entière, de ne pas vous effrayer de nos complexités et de nos paradoxes. Merci de ne pas avoir peur de nos cœurs durs et fragiles à la fois. Merci de les respecter et d’en faire de même avec tous nos autres membres et organes. Merci d’être des guerriers au regard tendre et aux épaules solides à nos côtés. Par pitié, n’ayez pas peur de notre liberté, vous en êtes à la hauteur. Tous (ou presque). Sachez qu’elle ne vous exclue pas et que, au contraire, elle vous encourage à être vous également et à assumer cette part de féminité en vôtre dedans qui font de vous des gentlemen sans armure mais en costume … Yves Saint Laurent (ndlr : l’inventeur du féminin-masculin).

La féminité n’est pas (que) une affaire de femmes, c’est une question de regard.
De Liberté & d’Amour

au sens large du terme, sans égard.

Belle journée.
Femmes & Hommes Je vous aime.

Mel

Crédits Photo : « Au nom de la Rose » par Natacha Mojaïsky

Merci à Natacha Mojaïsky pour l’illustration magique & poétique de la féminité de cet article & Merci à Némo Rhunensky pour son illustration sensible & sensuelle du masculin féminin. 

Chacune de ces deux artistes incarnent une féminité qui m’inspire au quotidien. Leur expression de la douceur, de la sensualité ; le regard et l’oeil qu’elles portent sur le monde m’emportent et colorent ma propre expression de ce que peut signifier être une femme d’aujourd’hui. Les avoir sur ma route est un cadeau, dans Forme Libre, un honneur. 

 ———

Merci aussi à Laura, Mel, Loriane, Eliya, Cécilia, Véronique, Nath, Gin, Alexandra pour nos échanges et discussions de femmes qui ont nourri mon inspiration ici ; Merci à Charles, PA, Noé, Paul, Jerem, Simon, Arnaud pour leur vision et partage sur ce sujet. 

Merci à tout-e-s les Humain-e-s de ma Vie. 

 

 

I have a dream

I have a dream

J’ai fait un rêve, dans ce rêve il y avait des gens assis et debout ici et là, dans le canapé, accoudé-es à un comptoir qui se racontaient des histoires, la leur, les leurs. Dans mon rêve ça sentait le café et la fleur d’oranger sur fond de musc ambré.
Evidemment il y avait plein de couleurs, celles du Sénégal, du Maroc … il y avait du soleil aussi. Partout. Par la fenêtre, sur les coussins, dans les cœurs; le jaune c’est la couleur du bonheur !
Il y avait du vert aussi parce que le vert zellige, parce que le vert espoir, parce que le vert bouteille et que la bouteille c’est l’expérience et que l’espoir c’est le futur.
J’ai fait un rêve dans lequel les gens présents se sentaient bien, avaient le sentiment d’être là comme à la maison et de pouvoir venir comme ils sont.
Dans mon rêve j’écrivais et vous lisiez.
Les gens heureux lisent et boivent des cafés.

J’ai fait un rêve et je l’ai réalisé.

Je vous mentirais si je vous disais que ça a été facile. Mais je ne connais pas un entrepreneur qui vous dirait « franchement easy tout doux bijou d’être free » … Non, être libre demande des efforts, du courage, de l’audace, une sacré résilience et d’apprendre la patience. Cela réclame de serrer les dents, de comprendre le juste milieu entre tenir bon et lâcher prise, d’accepter d’avoir peur et faire quand même, de se dépasser, se surpasser, aller au-delà du confort, de ses limites avec cette confiance au cœur de la promesse d’un grand ciel bleu droit devant, toujours tout droit … avec quelques virages et quelques mirages aussi.

Non, ça n’a pas été simple mais si ça l’avait été je n’aurais rien à raconter. Ça ne serait pas drôle et puis j’aurais moins de plaisir à être assise là à écrire sur la table de mon café littéraire en regardant les gens passer en divaguant et en me refaisant le film de ce début d’année. Bordel, tout s’est enchainé … j’en chialerais presque … de joie, de fatigue aussi, de nerfs … de bonheur, surtout ! Jamais je ne me suis sentie aussi vivante, aussi épanouie, aussi à ma place que présentement, là, ici.

 

Muxu – BisousDu coup, je ne reviendrai pas sur toutes les insomnies à l’origine de mes cernes aujourd’hui, sur les œdèmes et les problèmes ; tout cela fait partie du chemin ! Et puis, pour être tout à fait honnête même quand c’était chaud les marrons, j’ai toujours vu la vie en rose grâce à ma bande de joyeux lurons. Hier, une jeune femme m’a demandé quel conseil je donnerais à quelqu’un qui veut se lancer, j’ai répondu « Aimer et apprécier les choses simples, voir le bonheur dans le sourire d’un inconnu, le câlin d’un copain, une rencontre inattendue, un apéro au RDV des halles, un sunset des familles, un running au lever du soleil ou un coaching avec Jerem, un diner de fou rire au JTC ou au café du commerce avec une bande d’idiots qui voient tout en beau … et accessoirement avoir une bonne copine qui vous donne le bon conseil et la bonne crème hydratante histoire de garder forme humaine ! En bref, garder à l’esprit que l’extraordinaire nous attire un instant mais la simplicité nous retient plus longtemps car c’est en elle qui réside l’essentiel. Oublier le tout c’qui brille et y préférer l’authentique qui a l’élégance du cœur et c’est ça le vrai chic ! »

J’ai ouvert mon petit café boutique littéraire et il ressemble en tout point à ce que j’avais imaginé. Les gens viennent, passent une tête, posent une fesse dans le canapé et papotent de leurs projets, de leur vie ; ils parlent de leurs enfants, d’amour et parfois de leurs problèmes aussi. Moi, je suis à la réception, le percolateur à la main, la main sur le cœur, la porte et les bras ouverts toujours prêts à faire un câlin.

Qui l’eut cru que ce serait ça mon destin ?

Y’a pas un pey qui aurait parié la dessus je crois, mais comme dirait Lolo, le voisin chameau « Bordel c’qu’on est bien »

Je retourne à l’écriture du roman filaire… mine de rien Forme Libre, le papier sort dans un mois, heureusement, j’ai du café !

Muxu – Bisous Mel.

Je sors cet article aujourd’hui en pensant très fort à l’autre Mel, la meilleure des amie, qui fait le choix de suivre ses rêves aujourd’hui.
C’est un grand jour pour toi … Dire au revoir revient souvent à dire Bonjour au premier jour du reste de ta vie. Bon voyage ma chérie.  

© Crédit Photo : Melanie LENORMAND

Le monde est Kaboul

Le monde est Kaboul

Dimanche Forme Libre a eu un an.

Un an de portraits, d’échanges, d’images, de poésie, de gens bons qui rendent la vie plus jolie.

Un an que vous me poussez, m’encouragez à parler de ;  d’elles & eux et que vous me réclamez plus d’expressions libres…

Hasard du calendrier ; aujourd’hui j’ai mal à ma Liberté !

L I B E R T E

Ce mot que j’ai tatoué sur mon avant bras droit, qui guide tout chez moi, qui m’a liée à marraine de bonne fée, Ondine la bien nommée.

Liberté je vis ton nom mais du fond de mes tripes

aujourd’hui je te crie.

 

Pourquoi ?

Parce qu’en Afghanistan les talibans ont pris possession de toi, de tes corps et de tes essences. De force, sans aucun droit, ils ont éteint ta Lumière.
Ils ont fermé les écoles, les rédactions, coupé l’information, des têtes (trop) pensantes aussi et ils ont brulé les livres…

Je brûle. Je hurle.

Pourquoi ?

Je ne suis pas afghane après tout !

Et pourtant …

Je n’ai plus non plus 6 ans mais je pense à toutes ces petites filles qui ne vont pas choisir leur cartable pour la rentrée. J’essaie de visualiser le mien mais la vérité c’est que je ne me souviens pas de quelle couleur il était, c’était un détail pour moi… enfant bien née.

Je n’ai plus non 12 ans mais je pense à toutes ces adolescentes à qui on ne dira pas qu’elles ont le droit de dire non, de prendre leur temps, de disposer de leur corps et de leurs sentiments.

Je n’ai plus non 18 ans mais je repense à ce sentiment de fierté que j’ai eu en posant pour la première fois mon cul dans un amphi blindé qui affichait « Faculté de Droit Sciences Politiques de l’Université de Caen Basse Normandie » . J’étais la première de la famille à faire l’unif’ , et même si chaque dimanche soir, lorsqu’il me raccompagnait sur le campus dans ma chambre d’étudiante de 9m², il me disait que « vraiment les avocats c’est tous des escrocs et les juges des coincés qui se croient au dessus de tout« , je crois que ça rendait fier mon grand-père.

Je n’ai plus non plus 22 ans mais je repense à ce moment où je lis sur mon écran que je suis diplômée et où mon frère me porte de ces deux mètres en me disant « Putain solide Frère » ; j’avais eu 18 en Libertés Fondamentales. « Normal » m’avait dit mon mec de l’époque. Je l’ai quitté. Je le pouvais.

Je ne suis pas une mère et pourtant je pense à toutes ces mamans qui tremblent pour leurs enfants de l’autre coté de la Terre, en Afghanistan.

Je ne suis pas un homme, pas un père et pourtant je pense à eux et à tous ces grands-frères qui vont vouloir se battre, rester droits, protéger leurs filles et leurs sœurs, sauver leur honneur et … sûrement mourir pour ça.

Je pense aussi à tous ces petits garçons, les sensibles, les empathiques, les poètes, les artistes, les solidaires, les humanistes nés que l’on va détruire, casser de l’intérieur … haché menu le cœur pour en faire des durs. A qui on va cuire le cerveau pour en faire des robots au service d’une dictature.

Je ne suis pas prof, pas instit, pas journaliste, pas scientifique, pas médecin mais je pense à eux aussi réduits au silence, à qui on va forcer la main, le trait et l’esprit pour prêcher du vomi.

Je ne suis pas afghane ; Et pourtant …

Comme dirait la Grande Sagan «  Si l’on est tant soit peu sensible, on est écorchés partout et tout le temps » . Encore que écorchée n’est pas le bon mot. Je me sens « Percutée » voilà ! J’ai l’impression qu’un rouleau compresseur m’est passée dessus, je me sens oppressée dans la poitrine, j’ai la mâchoire contractée prête à mordre …

PAS TOUCHE à MES SŒURS, PAS TOUCHE à MES FRANGINES !

Mais au-delà de la colère, je ne sais quoi faire, la frustration domine face à ce sentiment d’impuissance. Alors depuis dimanche, je suis sans mot, sans voix, je lis, je regarde, je capte l’info, j’essaie de l’intégrer mais lorsqu’un ami reporter sur place me dit qu’il a vu des têtes tombées, c’est ma langue qui se trouve coupée.

J’aimerai être pilote de ligne pour aller les chercher une par une plutôt que de simplement écrire des lignes.

Et pourtant, j’écris quand même ce soir. Pour eux. Pour elles. Notamment celles qui avaient lancé des magazines féminins en conjuguant au pluri-elles les sujets édités pour construire un Afghanistan de demain plus diversifié et dont les rédactions ont brulé.

Un magazine féminin ca peut sembler anodin, n’être rien, une chose superficielle, pas essentielle.

« On ne mène pas une révolution en parlant chiffon !« 

Mais mon gars t’as rien compris ! Ce qui compte ici c’est d’écrire, de publier ce qu’on veut, d’être libres justement loin du regard des hommes, sans leur jugement ou leur aval. Il en va de même pour la mode. Le vêtement ne semble pas important et pourtant le fait que je puisse passer ma vie en short en jean trop court et t-shirt blanc cheveux au vent est peut-être un détail pour vous mais en fait ça veut dire beaucoup.

C’est ce que m’avait dit Mémère, mon arrière grand-mère, avant de partir. Lorsqu’elle a senti son moment venu, elle m’a faite venir pour me dire tout un tas de trucs et notamment que je ne devrais jamais considérer la Liberté comme un acquis et ne jamais laisser un homme me mettre au tapis.

En parlant de tapis, je sors du yoga et après un enchainement petit cobra, chien tête en haut, chien tête en bas sur le sol j’ai posé mon front … en position de l’enfant. Je ne suis pas afghane, pas musulmane et pourtant, ce faisant, j’ai fait un vœux, un souhait, certain diront que j’ai prié … pour l’Humanité. Pour que Demain, qui s’annonce compliqué ne soit pas fait d’amalgames, j’ai prié pour qu’on me préserve les oreilles de ces discours infames et stéréotypés : 

–  » En même temps les arabes et les femmes …  »

–  » En soi, la burka ça n’a pas l’air de les gêner puisqu’en France elles revendiquent le droit de porter le voile »

– TA GUEULE.

J’avoue c’est moins yoga ça. Mais franchement, d’avance, Ta gueule l’idiot sectaire qui aurait l’idée de me balancer ce genre de commentaire. Je suis pas d’humeur, que ce soit clair.

Je ne suis pas d’humeur parce que j’ai peur. J’ai peur des divisions, j’ai peur pour elles, j’ai peur pour cette génération.

Alors oui, ici avec ma vue sur le rocher de la Vierge à Biarritz je ne risque pas grand-chose mais pendant qu’on célébrait ce week-end son assomption au ciel, les droits des femmes sont tombés six pieds sous terre de l’autre coté de la Terre.

Alors cet article c’est un cierge pour Kaboul, une bouteille à la mer maladroitement jetée qui veut simplement rappeler que si le monde est maboule, il ne tient qu’à nous de le changer, de ne pas accepter, nous incliner. 

La Liberté est une bataille quotidienne : elle consiste à être soi et à faire ses propres choix. 

Chez Forme Libre, nous faisons le choix d’être Kaboul puisque le monde est maboule ! 

Nous refusons le silence, le noir, l’obscurantisme et le fatalisme. 

Le monde c’est nous après tout  alors … 

Faisons en sorte que le monde soit Kaboul.

 

#weareone #lemondeestkaboul

Crédit Photos : 

– The Guardian – édition en ligne du 16/08/2021.

– Le Monde – édition en ligne du 16/08/2021.

– Mel Lenormand 

– Jake Simkin Photos : @jakesimkinphotos : qui vend ses clichés de voyage en Afghanistan pour acheter des tentes de sorte à pouvoir accueillir des réfugiés politiques aux frontières et construire des écoles nomades. 

Oh hisse c’est l’été !

Oh hisse c’est l’été !

Juillet est passé, août est arrivé avec son chassé croisé de vacanciers …
Déjà un mois d’été. Un mois à vivre au rythme des cigales… et des timbales.
Un mois de saison, de transats, de plages, de « bons moments »…

Et finalement, pour nous, habitants de stations balnéaires, une vie en suspens …

J’aime l’été.

 

J’aime son parfum et ses matins.
J’aime ses marchés colorés, ses siestes et ses lectures. Souvent c’est Sagan à l’ombre des persiennes parce que l’Humour, parce que l’Amour, parce que l’ironie entre les lignes ; Bref, la vie.

J’aime les rayures de l’été, ses ratures.

Celles des marinières,

des cabines de plage de Biarritz …

ou de Trouville-sur-mer.

J’aime le blanc, le bleu et le vert.

Les embruns rafraichissants de l’océan.

J’aime me nourrir de pastèques sans jamais prendre le melon.

J’aime l’été.

J’aime aussi les nuits de l’été, ses ivresses, ses apéros à répétition. Trop nombreux ;

Ses retours de soirées nu-pieds et ses réveils à moitié nue sur la couette à compter les verres de rosé.
Trop nombreux aussi eux.

J’aime ses excès, ses légèretés, ses impressions que rien n’est grave parce que l’été rien ne dure… que c’est deux mois et basta.

J’aime rêver l’été.

Préparer la rentrée. Planifier, Imaginer demain dans le fidèle carnet jaune toujours jeté au fond de mon panier.

J’aime être bronzée, les marques de maillot de bain, l’odeur de la fleur d’oranger et tout tâcher parce que j’ai trop d’huile d’argan sur les mains.

J’aime me baigner, nager, surfer, glisser.

J’aime me marrer à écouter les discussions de la serviette d’à côté.

Surtout quand elles parlent de relations, de dates, de rencontres dans l’avion, le train ou en boite.

 

J’aime les scènes de plage façon Martin Parr et penser à Guy (Birenbaum) pour qui la vie est une plage.

J’aime les glaces … menthe-chocolat, cette passion que personne ne partage.

J’aime me balader à la nuit tombée avec mon cornet, flâner dans les lacets et écrire à la lueur des couchers de soleil tout rosés. 

Mais cette année, il y a quelque chose que je n’aime pas.

Cet été manque de fougue et de panache,
de parfum de monoï chaud sur la peau,
de regards croisés et de draps froissés, d’émois, d’envies.
Cet été manque de vie.

Cet été « bon an, mal an » manque de Sagan.

BONJOUR TRISTESSE !

Cet été manque d’Arnaud et d’Audrey. De Seb, de Clm…
Cet été manque de Normandie, de course de poneys, de placés, de gagnants, de rosés. Cet été manque de lambada, de moulaga, de chachacha.

Encore que, pour moi, ça va. Mais je vois bien que tout autour quelque chose ne tourne pas rond, que ça, ce qu’on vit là, c’est pas vraiment toi, l’Eté.

ça se sent que c’est pas toi. ça s’entend.

Sur la serviette d’à côté, sur les terrasses du marché, dans la file des supermarchés, …

ça se sent que tu nous as farcé l’Eté … que t’es pas vraiment là …

Tu manques de température, de chaleur … surtout dans les cœurs.

Surtout dans celui de la jeunesse qui laisse partout traîner ses déchets sans rien ramasser. A croire qu’on ne leur a jamais dit de ne rien laisser derrière eux, aucune trace parce que l’été ne fait que passer, justement, et que la rentrée c’est la promesse d’aller de l’avant.

A croire qu’à force de ne plus savoir de quoi demain sera fait, ces jeunes semblent avoir oublié d’avoir un peu de respect pour l’environnement.

Histoire d’une génération d’engagement.

Mais n’allez pas croire que je vais ici dresser une généralité et accuser la jeunesse… la Zola en moi critique et accuse déjà tout un tas de choses depuis un mois et je reconnais que cela me met d’humeur morose. Les stations Balnéaires se sont cette année teintées d’un spleen à la Baudelaire… Moins Comtesse de Ségur que Shopenhauer, on aimerait tous fuir ailleurs.

Et pourtant nous avons l’habitude de la saisonnalité. Des attitudes colonialistes des touristes, des congés-payés de masse, de ses marasmes… Mais là … ce n’est pas « comme avant ».

… Si l’été est en général une parenthèse, comme un film de Godard, cette année nos vies semblent comme suspendues à un fil. Les mauvaises nouvelles nous prennent au dépourvu, rien n’est léger, tout est lourd, on ne danse plus, on manque d’entrain, on ne sait d’ailleurs sur quel pied danser, pour rien. Tout semble n’être que foutaise et le romantisme que représentaient l’été et ses légèretés ont laissé place à un agnosticisme qui prend tout par-dessus la jambe comme si le doute et la peur avaient pris le pli sur tout, sur nous et que plus rien ne valait le coup *.

 

Pas même la promesse de septembre.

Et bien moi je m’en fous, je me fous de la météo et de ses sautes d’humeur, je me fous du pass sanitaire et des nausées causées par le vaccin, je me fous de cette plaie sur ma jambe qui fait mal le matin, je vais lire Sagan !

Parce que la vie est belle, parce que même si les cons osent tout et que c’est même à ça qu’on les reconnait, ils ne sont pas la majorité. Parce que bien sûr que les nouvelles ne sont pas toujours bonnes mais que si on y regarde bien la vie est faite de belles surprises … celles-là même qui se planquent dans un sourire, dans un regard qu’on croise, dans des mots que l’on a entendu, dans une phrase glissée dans une conversation, une phrase qui ne paie pas de mine, dans un geste comme ça … qui ouvre la porte, la fenêtre à quelque chose qui peut changer un mois de juillet, d’août, une vie ou juste un été.

Je crois qu’il y a deux types de personnes :

Celles qui décident d’apprendre à sourire des yeux puisqu’il faut porter un masque et celles qui font le choix de ne plus se brosser les dents.

Bref il y a les jaunis, les ternis et les heureux.

Alors, même s’il me tarde d’être en septembre,
mais genre VRAIMENT,
j’ai la ferme intention d’aimer Août coûte que coûte !

Du coup si vous voyez une idiote lancer un madison sur une musique qui n’a rien à voir, vous avez 8 chances sur 10 que ce soit moi et ne me chauffez pas sur un David et Jonathan parce que je serai, je pense, toujours en avance au rendez-vous de nos promesses !

MUXU

 • A ceux qui s’en foutent de tout,
Méfiat quand même … aux déchets que vous laissez, aux conséquences de vos absences : le karma ne prend jamais de vacances alors gare aux excès de confiance.

© Source photos: 

Mel Lenormand

– Instagram. 

Avant que le café ne refroidisse

Avant que le café ne refroidisse

Vendredi je vous ai dit que je n’avais pas d’inspi.
C’était un gros mensonge. Je n’ai jamais autant écrit que la semaine dernière.
La vérité c’est que je n’ai pas osé publier mes élucubrations pourtant écrites compulsivement, avec passion.
Je vous dois donc des excuses. Les plus plates.
Evidemment, après ce « je vous prie de bien vouloir m’excuser » je vais ajouter un « mais« . Ce fameux « mais » qui annonce, après le Grand Pardon, l’arrivée de la liste de toutes les excuses que je me suis trouvée pour ne pas oser appuyer sur le bouton publier.

Donc : Je vous prie de bien vouloir m’excuser mais…

Il y avait trop de personnel, trop d’intimité, trop d’engagement, trop de « vrai » là-dedans…

Non pas que je parlais de moi mais de la vie ; et forcément il s’agissait un peu de ce que je vis, vois, bois, absorbe, observe, ressens. Je ne vous cache pas que j’avais réussi à rendre ça plutôt marrant. L’histoire de l’explosion de ma chasse d’eau, notamment. Mais je me sentais trop « à vue » , trop à nu et j’ai eu peur de perdre le contrôle des interprétations que vous pourriez faire, entre les lignes, de mes mots. Je me méfie des projections. Déformation professionnelle. Et puis … il s’agissait forcément un peu aussi d’elles et eux, mon cercle de joyeux lurons philosophes amateurs de bons flacons. Elles et ils nourrissent mon inspiration mais j’ai eu peur d’être maladroite, malhabile, malaisante… alors :
==> « sélectionner tout »
==> « suppr »
==> ok.

Page Blanche.

« Bordel Mel ! Ecrire c’est se montrer ! Arrête de te cacher, cesse de minauder, de faire à moitié, de te poser 40 000 questions, prends ton risque ! Fais avec tes tripes, ton cœur. Là où tu vois de l’étalage et du déballage, moi je vois du partage avec, toujours, beaucoup de pudeur. Oui tes mots font écho parfois mais c’est ce qui fait qu’on aime ça. Sinon continues d’écrire des contenus de site internet de service de comptabilité, t’as raison avec ça tu ne te mouilles pas, tu restes dans ton rôle, en contrôle ! « 

Bref, je me suis faite engueulée.
J’ai pris ce que l’on appelle communément un coup de pied au cul.

Celui là même qui, sur le coup, fait faire la moue et bougonner mais qui, après coup, donne l’impulsion pour passer à l’action.
Pour oser, faire, sortir de sa zone de confort, dire sans avoir peur des remords parce que les regrets c’est pire …
Celui-là même qui donne du courage. Le courage d’essayer, de prendre le risque de se planter, d’agir.

Pour tout vous dire (puisqu’il est question de ça), après ce sermon et un café préparé pour me donner l’énergie d’écrire, j’ai commencé un article qui s’appelait « Si je devais mourir demain » et puis … je l’ai laissé refroidir (le café) et à trop réfléchir, j’ai renoncé à partager cette liste de mes envies et fuit mon ordi pour aller surfer. J’ai pris un bouillon. Le second de la journée. On ne peut pas toujours tout comprendre du premier coup … la bête est mûle et un peu nulle…

Frustrée de cette session à la con, j’ai retrouvé mon ordi et mon café froid et c’est en buvant ce jus de chaussette que je me suis souvenue de ce bouquin de Toshikazu Kawagushi  » Avant que le café ne refroidisse  » qui traite du rapport entre le passé et le présent mais aussi du contrôle que l’on veut exercer sur l’avenir, du rapport au temps.

« Si vous pouviez revenir en arrière,

qui voudriez-vous rencontrer ? »

C’est la question centrale de l’histoire qui se passe en huis clos dans un café d’une ruelle de Tokyo où se trouve une chaise qui permet de voyager dans le temps, dans le passé plus précisément. Les règles non négociables du voyage sont définies dès le début du récit :
– Vous ne pouvez être transporté-e qu’à partir d’un siège particulier,
– Vous ne pouvez rencontrer que des personnes avec qui vous avez pris un café,
– Vous devez revenir avant que le café ne refroidisse et,
– Surtout, vous ne pouvez absolument pas changer le présent par cette petite excursion.

Mais du coup, A quoi bon ? Si tout ce qui peut-être fait au cours de ce voyage n’a pas d’impact sur la réalité, quel intérêt ? Dans le récit c’est ce qui donne le courage au personnage de s’asseoir sur ce siège magique … mais quel courage puisque, de toute façon il a la certitude au cœur qu’il n’y a aucun risque, que sa vie ne basculera pas, qu’il pourra reprendre les rames de la barque et continuer sur le long fleuve tranquille …

Parce qu’on n’est pas bien là ? Heureux, pénards, pas emmerdés ou dérangés ? Quand tout file comme prévu, sans être pris au dépourvu…

J’aime la littérature japonaise. D’ailleurs, j’aime bien la culture japonaise. Sûrement rapport au fait qu’au Japon, on ne dit jamais non. J’aime bien cette idée : toujours dire oui … même dans le doute, même quand on n’a pas compris. Dire oui spontanément, instantanément. Dire oui à la vie finalement par politesse ou délicatesse, avec ivresse. Dire oui au monde, aux gens, aux matins, même le lundi. Ou alors peut-être est-ce à cause des samouraïs (je viens de réaliser l’anagramme en écrivant et je ris, bêtement).

Un jour une amie m’a dit que ce qu’elle recherchait en premier chez une personne c’était le courage, parce que finalement il était à la base de tout (J’avais dit que c’était l’humour pour à peu près les mêmes raisons). Elle avait complété sa phrase en disant que le problème était que, si le courage était un nom masculin, il semblait que les hommes en soit dépourvu et que c’était surement pour cette raison que le mot bravoure était féminin. Ca m’avait faite rire. L’humour …

Le courage se définit comme « La force morale de faire, d’agir, malgré les difficultés« , comme « l’énergie dans l’action, le fait de ne pas avoir peur« , comme « la force devant le danger ou la menace par opposition au laisser aller ou à la trop grande prudence » (source : Larousse).

Ne pas avoir peur, ne pas laisser aller, ne pas être trop prudent … c’est donc ça être courageux ? Et pourtant … ne nous dit-on pas tout le temps de faire attention, à soi, aux autres, à sa santé ? Ne nous conseillons-nous pas toujours d’être vigilants, d’anticiper, de planifier les risques, les obstacles, de toujours avoir un plan B ? De nous protéger, de protéger ses biens et les siens ?

Mais à la fin,

Combien de fois vous êtes vous dit « Si seulement je pouvais revenir en arriere ? » « J’aurais du dire / faire … » « Si seulement c’était à refaire ? » Combien de fois vous êtes vous dit que ce n’était pas raisonnable, pas le bon moment ? En restant là immobile, prostré-e, frustré-e … en vous répétant cette phrase qui dit que dans la vie tout finit toujours par prendre la forme que ça doit prendre … Bienheureux qui comme Jacques le Fataliste se cache derrière le sacrosaint optimisme.

Juriste de formation j’ai le réflexe anticipation et objection, médiatrice en pratique j’ai la neutralité comme code déontologique … Limiter son impact toujours … Etre à l’équilibre, en contrôle, trouver la formule adéquate, chercher dans le marc de café les (bonnes) réponses à donner pour anticiper le futur et savoir vers quoi (et qui ?) aller … C’est le problème des runners : on cherche au maximum à maintenir l’électrocardio à plat : ne jamais se mettre dans le rouge pour tenir la distance. Cela s’appelle l’endurance.

Un jour… alors que je m’interrogeai au sujet de ma carrière (la faute à mon 3ème ulcère), mon entraineur m’a dit au cours d’un semi « Le bonheur n’est ni un souvenir, ni une promesse, c’est maintenant. »
Son cœur a lâché le lendemain. 

Si la vie est trop courte pour boire du mauvais café, elle l’est aussi pour le laisser refroidir : le café froid laisse un goût amer, vous ne direz pas le contraire ?

 

Alors, et si on osait ? Si finalement Jean-Paul (Sartre) avait raison et que choisir de ne pas choisir c’est encore choisir ? Si l’attente et la passivité était finalement une forme latente de lacheté ? Si on laissait nos peurs, nos incertitudes, nos insécurités derrière nous pour considérer que la vie vaut le coup ? Le coup d’être vécue, pleinement ; embrassée, amoureusement ? Si prendre des risques était finalement la seule façon de se sentir vivants.

Et si on se retirait les plombs que nous avons dans l’aile ou dans le cœur pour se les mettre dans le crâne ? Si on disait oui avec la tête et oui avec le cœur, si on disait oui à tout ce et ceux qu’on aime et non à nos peurs ?

J’aime les vivants, les animés, ceux qui ont décidé de manger la vie à pleine dents, les goulus, les hurluberlus, les preneurs de risque, ceux qui ne pensent pas qu’au fisc, les fauteurs de trouble, ceux qui foutent la merde, qui nagent en eau trouble et qui disent « merde; après tout faisons ce qu’on veut puisque c’est le seul moyen d’être heureux ».

Kerouac a un jour écrit sur la route « Les seuls gens qui existent pour moi sont les déments, ceux qui ont la force de discourir, la démence d’être sauvés, qui veulent jouir de tout en un seul instant, ceux qui ne savent pas bailler ou sortir un lieu commun mais qui brûlent brûlent » ….

PS : Si je devais mourir demain, je crois que je voudrais revoir la mer, embrasser ma mère et mon frère, faire l’Amour et célébrer l’Amitié et je crois que je vous écrirais un texte qui vous dirait de vivre, avec ivresse ; d’aimer, avec passion ; de vibrer , d’avoir confiance en vous, dans les autres et en la vie et dont la conclusion serait :

« Le bonheur n’est ni un souvenir, ni une promesse, c’est maintenant »

 

PS 2: Je ne publierai pas mes histoires de chiotte. 

 

© Source photos: 

Mel Lenormand

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