Post Partum : Nom Féminin variable.

Post Partum : Nom Féminin variable.

POST PARTUM : Nom Féminin Variable.

Post Partum … un mot étrange… Recherche Google… « Nom masculin invariable« … Premier relent sarcastique… « Période qui succède à l’accouchement et durant laquelle l’organisme maternel, modifié par la grossesse et l’accouchement, subit des changements destinés à le ramener à l’état normal » … rarement j’ai eu autant envie de jeter par la fenêtre mon ordi.

Une définition comme une formule mathématique … ou de l’art de traiter les sentiments de façon systémique.

Ne serait-il pas temps de libérer la formulation et de laisser libre cours à l’expression ?

« Mel je crois que je suis prête à parler. Je crois que ça me ferait du bien et puis … si mon histoire peut raisonner en quelques mamans en désarroi ; et bien j’aurais le sentiment d’être utile. Je crois que j’ai envie de dire ce que j’aurais eu envie qu’on me dise« 

Julia Maufay

Et là, le bout du tunnel. Même si 11 mois après sa naissance en tant que maman, Julia ne sait pas quel est son état sans son traitement, elle va mieux. Bien mieux. Après avoir tournoyé sans repère au rythme du blues du baby. Elle est solide et forte et parvient même à se faire confiance dans ses reflexes et instincts. La culpabilité s’estompe pour laisser place au naturel. Elle a fait son chemin. Le sien.

Julia & Charlie

Julia & Charlie.

« Etre parent demande de faire son chemin. Il y a quelque chose en nous qui doit être parcouru. Une réinvention qu’il faut aller chercher … et rechercher constamment. Tout est mouvant en permanence et demande de trouver de nouvelles réponses, de nouveaux modes. Les enfants t’obligent à te repenser pour leur permettre de se créer eux ! Donc oui, tu te réinventes avec eux. » 

Nina

Etre parent est donc une aventure façon les mystérieuses Cité d’Or. On parcoure le monde, le sien, intérieur et extérieur, en quette des réponses qui sont autant de découvertes nous menant vers d’autres portes.

« – Ne t’inquiètes pas Julia, avec mes sœurs on a appelé ça le tunnel des 3 ans ! » a dit Faustine,

 » – Mais je ne veux pas que ça dure 3 ans ! » a répondu Julia.

Nous avons ri ! Ensemble.

Et il semble que ça ait fait du bien pendant 1 heure de partager autour d’un sujet trop souvent caché, de cesser un temps les faux semblants et de lever le voile sur ce qu’est la maternité lorsqu’elle nait dans le même temps que bébé. 

 

Donner naissance et se faire renaissance.

Se faire fureur aussi,

des frayeurs parfois

et se sentir souvent démunies et en désarroi.

« Je me suis sentie seule. Jetée dans le grand bain sans savoir nager. Pendant 9 mois, on te prépare à accoucher. La réalité, enfin la mienne, c’est qu’au moment de l’accouchement tu oublies tout : tu te retrouves dans ton état animal premier et tu expulses comme tu peux ton bébé. C’est violent un accouchement, traumatisant pour le corps et, parfois, pour l’esprit. Jamais tu n’es placée dans une telle position dans la vie. Il y a vraiment quelque chose d’animal dans ce moment, dans tout ce que l’état naturel peut avoir de brut et de beau à la fois parce que, en souffrant, tu donnes la vie … »

Julia Maufay

De l’instinct de survie au service de la vie et puis… après les premiers cris, le premier peau à peau, la découverte d’un visage, des petits pieds, des mains toutes juste formées, après le domptage des couches, des linges (qui ne concernent pas que Bébé) il y a le début du voyage. Le retour à la maison … la vie à trois (ou à quatre, cinq, six) et pour certaines, le début de ce sentiment d’abandon.

Marine & Pablo

Marine & Pablo

« … J’ai eu le sentiment de me noyer. Rien que le retour à la maison : c’était pendant les grèves, 4 heures de voiture, bloqués dans les embouteillages et je ne savais pas quoi faire avec ma fille. Est-ce que je devais la prendre ? La nourrir ? La laisser ? Aucune idée. Beaucoup te disent que tu deviens mère ou père dès lors qu’on te pose ton enfant dans les bras. Et bien la magie n’a pas opéré avec JB et moi. Nous on s’est beaucoup regardés, beaucoup questionnés, beaucoup dit qu’on avait fait une connerie … qu’on n’était pas prêts, de mauvais parents. Enfin moi j’ai pensé que j’étais une mauvaise mère. D’autant que je peux le dire en assumant désormais : je n’ai pas de suite aimer Charlie. Je l’ai rencontrée et petit à petit je l’ai aimée. Elle est aujourd’hui la prunelle de mes yeux, elle est parfaite, mais j’ai appris à l’aimer. Je sais que ce n’est pas le discours normal mais c’est comme ça que ça c’est passé pour moi.« 

Julia Maufay

Le discours normal… de celui qui fait culpabiliser, de celui qui angoisse et en rajoute une couche aux couches ! Comme si ce n’était pas déjà assez difficile de voir son sommeil réduit à peau de chagrin, de voir ses journées rythmées par le biberon ou le sein et le bain, de se voir transformée en une figure mythologique cernée entre le panda et le raton laveur … et d’avoir même difficulté à se laver soi … parce qu’une heure c’est une heure et, qu’entre se laver les cheveux pour avoir le poil soyeux et dormir, il faut faire un choix.

Alors, ici, on va se le dire une bonne fois pour toute : La normalité n’existe pas.

D’une part, allaiter ou ne pas allaiter – That is THE question ! – ne fait pas de vous une bonne ou une mauvaise mère. 

C’est un choix personnel, individuel et conjoint à la fois – parce qu’il inclut le papa – et qu’il faut se considérer aussi dans ce que nous sommes de corps et d’esprit et dans ce que notre humanité et notre santé nous offrent de ressources, de limites et d’envie.

Allaiter ne coule pas de source.

Marine & Pablo

Marine & Pablo

Au même titre qu’aimer son enfant incommensurablement, se vivre et se ressentir maman dans sa chair, avoir la notion de la dévotion, s’abandonner et tout donner n’est pas une obligation ou un super pouvoir inné.

Être parents ça s’apprend ; parfois un peu branli-branlants.

Les normaliens ne sont rien d’autres que des gens qui n’ont pas compris que, lorsque ce que l’on a à dire n’est pas mieux que le silence, il vaut mieux le garder ; En bref : s e – l a – f e r m e r.

Julia, JB & presque Charlie

D’autre part, ce n’est pas une expression ultime d’égocentrisme narcissique que de dire qu’il n’est pas évident de voir sa féminité diminuée en proportion inverse de sa maternité augmentée. C’est une réalité et un tant soit peu de sororité sur le sujet ne nous ferait pas de mal. Quand Elise Chalmin poste une photo d’elle au naturel assumant toute les vérités sur sa nouvelle vie de maman on applaudit des deux mains. En revanche, ça nous amuse moins de lire en commentaire certaines remarques qui sont, non seulement déplacées, mais mériteraient une bonne fessée !

Les seins qui tombent, les vergetures,
la peau du ventre distendue,
merci petit-jésus, c’est la nature !

Et que certaines décident de gérer cela à coup de cuillères dans le pot de confiture ou en faisant du yoga post-partum ne se juge pas. Sur ce sujet, nous ne sommes pas toutes nées libres et égales en droit: Chaque corps et unique et réagit comme il se doit.

Cela nous amène à un autre débat : congés maternité ou pas ? Un débat qui n’existe d’ailleurs pas lorsqu’on est indépendante et entrepreuneure ! S’ajoutent alors les réalités économiques, la difficulté que cela peut représenter d’être éloignée un temps, par la force des choses, de son premier bébé : son entreprise et la culpabilité qui va avec de devoir, un temps, lâcher prise.

Pour résumer, chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il a et ce qu’il est. Et c’est déjà parfait même si cela ne ressemble pas à ce qu’on vous a dit ou ce que vous imaginiez.

Dans la vie tout se conjugue souvent à l’imparfait. C’est ce qui la rend jolie. C’est dans l’imperfection que l’on rencontre l’authenticité, la vie, la vraie.

« Merci de dire tout haut et sans retenue ce qu’est la vraie vie ! Et pas cet agaçant « Tout est parfait ! Mon bébé est parfait, ma vie est parfaite », on a le droit de flancher ! Sur ce je vais me coucher avant que Bébé ne se réveille d’ici 2/3h pour son biberon nocturne … crevée mais le cœur plus léger grâce à vous car je me sens moins seule. » 

A_Falket

Votre humble serviteur Forme Libre n’est pas maman. Il est donc difficile d’aligner des lignes sur un sujet qui ressort à peu près autant de l’inconnu que de faire l’ascension de l’Himalaya avec ou sans sherpa. Toutefois, j’ai été la témoin privilégiée au cours d’une semaine de vos échanges et partages. J’ai reçu vos confidences et témoignages sur vos histoires et voyages et je dois vous dire : 

Merci pour ça. Je suis touchée d’avoir pu vous lire et vous écouter. Merci de votre confiance.

C’est pourquoi au sein de ce billet du dimanche c’est à vous que j’ai envie de donner la parole en retranscrivant ici vos écrits. J’ai envie de faire de cet article un endroit où vous pouvez vous faire entendre, un lieu où vous retrouverez, quand vous le voudrez, les mots et pensées échangés.

Parce que NON vous n’êtes pas seules. Ce que vous ressentez, éprouvez n’est ni plus ni moins que la preuve de votre humanité. Vous êtes des héroïnes. Vous êtes fortes, courageuses et belles aussi. Et si, parfois, vous avez le sentiment d’être prises au dépourvu quand l’heure de la tétée est encore venue, faites-vous confiance, ça va aller, c’est une passe qui passera, ça ira… Tout ira bien…

Et aussi, n’oubliez pas, qu’il y a ici et là des mains tendues, des épaules attentives, que ce sentiment de servitude à votre bébé ne vous astreint pas à la solitude. Vous continuez d’exister. Alors à la sortie de la maternité, en sortant la poussette, à la fameuse « heure des mamans » (hum! J’ai avalé de travers) à la crèche ou à l’école, ne faites pas semblant. Le diktat du ‘Souris et tais toi !’ ne devrait pas exister d’autant qu’il y a sûrement dans le lot une maman qui serait ravie de craquer autour d’un thé ou d’un cosmo !

Et d’ailleurs, il n’y a pas que les mamans qui peuvent être là pour ça, il y a aussi les papas, les amis et les parents. Il y a moi aussi. Et, je m’excuse par avance ou après coup, si, parfois, j’ai pu ou pourrais être maladroite avec mes amies mamans. Je vous en fait la promesse, je serai toujours là pour vous. Même si c’est pour passer une nuit au chevet de bébé pour vous permettre de dormir et de retrouver le sourire.

Julia la courageuse, Julia la généreuse, tu as ouvert la porte en grand sur ton histoire et je ne m’attendais pas à en recevoir … tant d’autres … Tu peux être fière de toi et je crois que si Charlie a, pour la première fois, frappé dans ses mains jointes jeudi matin c’était pour t’applaudir et te dire qu’elle est fière de toi. Tu es une super Créa-Mamma !

Vous l’êtes toutes … la preuve en est là :

Je n’ai jamais été très branchée maternité, je ne m’étais jamais imaginée mère et j’ai même soutenu pendant longtemps n’avoir pas d’envie d’enfants, jamais. Mon conjoint, en revanche s’imaginait bien fonder notre famille, lui. Son envie associée au tic-tac débile de l’horloge biologique a fait évoluer mes envies.
On se lance donc dans l’aventure, persuadés que ça prendrait du temps, et au final je tombe enceinte immédiatement. Dans un petit dénis, je mets un mois avant d’oser faire un test, et quand je me décide enfin je le planque sous du papier toilettes dans un coin des WC, mais j’ai bien vu les deux barres s’afficher instantanément. C’est Jerem qui va le récupérer et qui revient en me disant « Bon bah voila ». Pas d’explosion de joie dans nos coeurs comme on voit dans les films.
« Bon bah voila » quoi? Tous nos acquis viennent de voler en éclat, notre vie prend une allure complément folle en 3 minutes, viens on part au boulot et la vie continue plus fort et plus puissamment. Tranquille.
Vas-y digère l’info.
Forcé d’arrêter ce qui me plait le plus dans la vie : boire des coups, fumer des clopes et manger du saucisson, je suis un peu aigrie pendant 3 mois, le temps de prendre le pli et de me créer de nouvelles habitudes.
La grossesse suit son cours, sans encombres. Je reste longtemps persuadée d’attendre un petit garçon parceque je ne veux pas mettre au monde une fille, dans mon imaginaire la vie est trop rude pour elles. Les filles c’est un peu chiant, c’est du rose et de la paillette, ça déteste sa mère à l’adolescence, ça fait des complexes et ça se fait insulter (dans le moins pire des cas) dans la rue pour avoir porté une jupe jugée trop courte.
On nous annonce au 5éme mois que nous attendons une fille et j’arrive encore moins à envisager l’après-grossesse.
Je passe 9 mois avec l’impression de m’observer d’au dessus, de regarder ma métamorphose d’un œil extérieur, je me sur-documente pour tenter de maîtriser la situation, je m’entraîne a l’accouchement comme on se prépare a un marathon, je veux être prête a faire face a toutes éventualités.
Puis le 10 Juillet 2020, le travaille est lancé et j’ai toujours cette même sensation : me regarder d’en haut faire quelque chose de complètement fou, d’inattendu, sauter a l’élastique sans élastique.
Louise nait comme je vis : en prenant son temps, sans faire un bruit et les yeux grands ouverts, très consciente de l’importance des moments.
Je n’ai pas le coup de foudre, je me sens simplement satisfaite d’avoir fait le job. Done. On peut passer à un autre projet maintenant.
Je ne prends pas du tout la mesure de la chose : ce bébé est à moi, je vais rentrer avec à la maison, je vais devoir le maintenir en vie et l’éduquer pour en faire une bonne personne.
Très entourée pendant 20 jours, je joue un peu à la poupée quand elle n’est pas dans les bras d’une mamie, d’une amie, de son père. Et je prends une grande claque quand Jerem retourne bosser, je n’ai jamais passé une journée entière seule avec ma fille, je ne la connais pas, elle ne me connait pas, elle hurle, je pleure, je compte les heures avant qu’on ne me libère de ce quotidien que je juge affreux, je ne comprends pas pourquoi on s’est infligés ça, notre vie était très équilibrée avant et j’avais le temps de prendre des douches, c’était top.
Je prends conscience que le post partum ce n’est pas juste physique, il y a un aspect psychique qu’on ne peut pas maîtriser et qui peut nous faire sombrer dans une sorte de bipolarité : j’ai été ultra heureuse et j’ai eu envie de me jeter par la fenêtre en même temps.
Je suis devenue mère sans transition, il n’y a pas d’étape entre le moment ou on est enceinte et le moment ou on est maman. C’est abrupte, incisif, je ne pense pas qu’à une autre occasion nous vivions ce genre de séisme dans une existence.
C’est doux et dur à la fois.
Ça fait quasiment 5 mois que Louise partage nos vies, Ça a été compliqué à gérer (la Situation, Elle, Moi, Nous) les 2 premiers mois.
Depuis, on a fait connaissance et on dirait qu’elle a toujours été à mes côtés.
J’avais une peur bleue de perdre mon identité en devenant mère, de me laisser envahir par ce rôle et de perdre mon fun, mon physique et ma sexualité.
Au final elle a renforcé tout ce que j’étais et a balayé tout ce qui m’effrayait dans la vie.
Cette enfant me donne envie d’en faire 1000 autres comme elle, elle me confonte et me révèle.
Et ca c’est quand meme un super pouvoir de meuf a paillettes.

Clémence

Merci encore pour ce live ! Je me retrouve tellement en Julia mais moi étonnament c’est pour mon 2ème bébé … pour le premier tout c’était très bien passé et j’avais tout géré mais, là, avec le 2ème gros coup de mou. bref, merci de libérer la parole des femmes et de sortir du très agaçant ‘tout est parfait’

Audrey

« Être maman est fatiguant »

Annabelle

Etre maman c’est multicolore ! Comme une tenue d’Arlequin. Et figure toi que je ne m’étais jamais posé la question tellement c’était évident. Fou. 
Mais c’est fou à quel point nous ne sommes pas préparés à être parents de bébés… et être parents de bébé est tellement différent  de parent d’enfants. Je ne m’en étais pas rendu compte aavant. 

Faustine

« Y’a rien de cool, un bébé ça a trois fonctions : Vocale, Bucale & Anale ! Qu’on ne vienne pas me dire que c’est génial ! »

Céline

Alors l’allaitement pour moi c’était une évidence, j’ai commencé à lire des livres sur ce sujet j’avais 22 ans et j’ai eu Pablo à 27 ans.
Pour moi c’est un cadeau de la vie, je trouve ça fascinant, la capacité que le corps a à produire ce qu’il y a de meilleurs pour nourrir ( et pas que) un nouveau née , bambin ou enfant.
Quand je suis tombée enceinte j’ai tout mis en place pour mettre toutes les chances de mon côté pour que mon allaitement fonctionne car ça a beau être un don de la nature et naturelle c’est parfois un parcours du combattant à mettre en place. Au delà de nourrir mon fils je voulais être maternante, je sais après plusieurs lectures et expérience que les premières années de vie sont déterminante dans le futur, et la personne que sera mon fils plus tard.
Laisser son enfant pleurer dans son lit pour jusqu’au ce qu’il finisse par s’endormir , le caler dans un coussin pour que son biberon tienne tout seul et faire autre chose pendant ce temps là,
Le mettre dans sa chambre en rentrant de la maternité tout ça je considère ça comme des torture pour le nouveau né.
L’allaitement pour moi c’est un partage, une sécurité, une transmission Et tellement plus
Je pourrai t’en parler des heures car c’est aussi bénéfique pour l’enfant que pour la mère sur le sujet du post partum.
Socialement je le vis très bien je suis assez renseignée sur le sujet pour pouvoir discuter et argumenter lorsqu’on essaie de me faire comprendre qu’allaiter mon fils a 17 mois ça sert plus à rien

Et j’ai jamais été gêné de dégainer mon arme magique n’importe où n’importe quand ! 

Marine

 Merci

 

VOUS ÊTES FORMIDABLES MESDAMES.

 

Si d’autres souhaitent témoigner j’ajouterai, bien sûr au fur et à mesure, vos messages. Cette page c’est votre expression libre très chères.  

 

© Source photos: 
– Julia Maufay 
– Marine 
– Milk Magazine 
– Ondine Saglio
– La maison rose