PARFAITEMENT

PARFAITEMENT

« Tiens toi droit »
« Ne parle pas trop fort »
« Fais du sport »
« Ne mange pas trop de pain et calme toi sur le chocolat, mangez ses émotions c’est un manque de conscience de soi … »
« Sois fort, ne pleure pas, souris« 

Ouai bah tu sais quoi ?

Ferme ta Bouche, t’auras chaud aux dents !

 

Est-ce qu’on pourrait clairement nous fouttre la paix avec les diktats, les conventions, les règles, les principes et les bonnes pratiques pour nous laisser vivre un peu ?
Et surtout est-ce qu’on ne se fouttrait pas une putain de paix à nous même en arrêtant de nous auto-torturer pour simplement s’accepter, assumer et s’affirmer … être soi, même à l’imparfait.

Dire OUI à soi et à la vie parce qu’autant être honnêtes une bonne fois pour toute : s’il y avait des équations absolues dans la vie à base de telle action entraine telle conséquence, cela se saurait et, la vérité, on se ferait chier ! La vie est pleine de ressources, de surprises et d’imperfections … comme nous finalement.

Et c’est tant mieux !

La perfection est ennuyeuse parce qu’elle est douteuse, lisse, plate, sans relief ! Si on aime l’océan c’est pour ses vagues justement, qui a envie de se mettre une vue lac ad vitam aeternam, c’est chiant (ça va la suisse ?)
Je vous préviens … j’aime les fêlés, les imparfaits, les névrosés, les honnêtes, les entiers en fait … parce que j’aime le naturel, l’authentique, le vrai.
Je hais les faux semblants, les faux jetons, les faux cul, les faux en fait, les fake news aussi, les façades, le paraitre, les masques parce que ça me gave, parce que les mensonges me soulent d’autant que la vérité finit toujours par se savoir, et que si vous pensez qu’on ne voit pas clair au travers votre maquillage, vous nous prenez pour des jambons alors qu’on est des gens-bons-pas-si-cons.

Je dis vous et je fais dans la caricature alors que je pourrais dire nous sans fioritures parce qu’évidemment que nous sommes tous un peu pareils et que l’on veut tous se montrer sous notre meilleur jour. Y’a qu’à voir nos comptes instagram … si en story je poste de jolies photos de cafés et des citations de Jacques Brel, je ne vous raconte pas que je mange les kiwis avec la peau et que je suis une brêle … en cuisine (entre autres choses mais on va s’arrêter là sur les dossiers … quoi que ce serait un super jeu que de vous lancer le défi de mettre en commentaire votre petit secret honteux ! Genre : je fais des bracelets brésiliens … Allez Challenge ! )

Nous / Vous avez surement vos raisons de vouloir être parfaits … de vouloir paraitre parfaits … de toujours montrer le meilleur de vous, que vous faites ce qu’il faut, ce qu’il se doit … mais j’ai une question : vous voulez quoi ? Qu’est ce qui vous fait plaisir ? Vous anime ? Vous fait vibrer ?

VOUS et pas ce que la société, vos parents, écoles vous a formaté d’envies : exemple : la berline familiale, le diamant, les 2 enfants, la rolex à trente ans (coup dans la carotide direct !)

Allez je vais donner le LA et répondre à la question pour moi : là maintenant je veux de la glace à la menthe partagée et mangée directement dans le bac (je sais ça ne se fait pas c’est dégueulasse) en matant Coup de Foudre à Notting Hill pour la 100ème fois, c’est con je sais parce que je procrastine ma liste de documentaires sur la surproduction industrielle dans le monde mais je veux entendre Hugh Grant dire à Juju Roberts « Ce qu’il y a c’est que avec toi, je suis vraiment en danger. A priori mon bonheur avec toi devrait être total – exception faite de ton fichu caractère – mais mon cœur inexpérimenté risquerait fort de ne pas se remettre si une nouvelle fois j’étais jeté comme je suis certain de l’être. Un jour tu partiras et tu me fouttras en l’air » et Juju de lui répondre « I am also just a girl standing in front of a boy, asking him to love her » je vous laisse faire la traduction, pour le frisson !!! J’adore … et je veux aussi écouter la bande son « when you say nothing at all » … CHUI FAN. Le pote à coté de moi me dit « Tu ferais mieux de mater 20 ans d’écart« , je veux lui en coller une … je peux ? Même si tu ne tueras point est un commandement ?!

Je veux écrire, des trucs sérieux et des conneries aussi. En faisant attention à la syntaxe et la grammaire souvent et m’en-balec-parfois-sa-mère parfois juste parce que ça me fera marrer d’avoir la brigade de l’Académie Française au cul ! Je suis pas Jean d’Ormesson ou Sagan et je ne prétends pas l’être, si déjà je vous fait passer un bon moment, je suis refaite !

Je veux rire parce que la vie c’est pas sérieux sauf parfois mais qu’on peut rire de tout … juste pas avec n’importe qui. Je veux faire l’amour et la guerre parce qu’il n’y a pas de meilleure baise/sauterie/coucherie que celle après une engueulade, vous ne direz pas le contraire ? Comment ça je suis choquante ! Ça va si on peut plus parler de cul maintenant ! D’ailleurs on le tranche ce débat : coucher ou pas coucher le premier soir ?

Je veux des gens bons plutôt que des gens beaux (Salut les mochesssss !)

Je veux que quelqu’un que j’aime beaucoup aille bien, se rende compte de sa force, de ses ressources, je veux qu’il arrête de jouer au con parce que même quand il est con je l’adore. C’est comme ça, même si je ne devrais pas parce que « y’a des choses qui se font et qui ne se font pas ! Tout de même« 

OH CA VA HEIN !

Personne n’est parfait !

 

Tout le monde a droit à un pas de côté, l’ouverture d’esprit n’est pas une fracture du crâne et la tolérance c’est justement de tolérer même quand ça vient taper dans les règles, même quand ça nous dérange, nous bouge, nous change un peu, beaucoup, nous sort de notre zone de confort … parce que c’est comme ça qu’on grandit et qu’on avance et qu’on devient un être humain plus complet qui a appris à se gérer (comprendre à gérer ses peurs, ses angoisses, ses a-prioris) pour mieux vivre avec ses congénères (qui ne sont pas tout à fait comme lui) même quand ça dégénère, surtout quand ça dégénère parce que la vie n’est pas faite que de bons moments et que parfois faut savoir encaisser les pots cassés et serrer les dents. Quand c’est ce qu’on veut vraiment.

Chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il a 

« Parfaitement » me dit l’ami à coté. Il est au max de ses vannes today ! Surement l’effet de la soirée d’hier … Oui hier c’était jeudi et quoi ? Qui a dit qu’il ne fallait pas sortir le jeudi ?

 

En fait c’est ça, j’aimerai bien savoir qui est la personne qui a décidé « c’est comme ci et comme ça » ? Qui a été le scribe graveur de marbre , le distilleur de formol qui a cherché à nous faire aller à l’unisson comme des moutons de panurge ?

Perso, j’ai pris une murge hier, j’ai plus de cernes que de seins aujourd’hui à tenter de réaliser tous mes projets en même temps et je reconnais que si j’essaie au maximum d’appliquer les 4 accords toltèque, de méditer en pleine conscience et de rester dans la constance et la cohérence, il m’arrive d’avoir des coups de sang, de mou, des hauts le cœur, des émotions et des sentiments, de péter les plombs avant de retrouver mon calme. Wouwwww dingue !!!! En fait je suis juste un être humain.
Pas parfaite et je ne serai jamais comme tel car je ne fais rien comme on m’a dit et pourtant ma vie est jolie. Sûrement pas assez pour beaucoup et trop pour d’autres mais je m’en fous, parce que si je n’ai pas encore réussi grand-chose, il y a un truc sur lequel je ne me suis pas plantée : c’est de savoir bien m’entourer.

Enfin « bien » qu’on s’entende hein : on est sur une bonne bande d’allumés, de tarés, de névrosés, de fêlés … mais je les aime tellement eux et leurs défauts parce qu’ils sont sans filtre, nature peinture, simplement eux et heureux d’être là et de faire de leur mieux !

Alors voila ce soir, sur un coup de tête et à une heure indue, Sort un texte pour vous souhaiter une vie face à l’océan, des selfies sans filtre « natural beauty », des dents jaunies par les cafés clopes partagés, des rides d’expression, des bourrelets mignons à force d’enchainer les tablés d’amitié, des fins de mois difficiles parce que vous faites un métier de passion et pas alimentaire (la vérité frère ca finira par marcher si tu fais avec les tripes), des taches de vin sur vos tapis blancs, des draps froissés après câlins. Je vous souhaite d’avoir de la suite dans les idées pour vous et pas pour ce que l’on attend de vous. (Relisez avant que le café ne refroidisse au besoin)
Je vous souhaite qu’on vous aime pour ce que vous êtes vraiment : totalement, complètement parce que si c’est votre force qu’on adore, ce sont vos fragilités que l’on aime.

Soyez vous et ne tolérez pas qu’on vous demande d’être quelqu’un d’autre parce que c’est ça votre petit quelque chose et vivez en suivant vos émotions … en ayant confiance … en vous, en la vie et, si vous avez la chance de la partager en équipe, en elle ou lui. A deux la fête est plus folle et on est plus forts.

TRAVAUX PRATIQUES

Prenez une tasse en céramique dans votre main droite et une en laque dans la gauche.
La tasse en céramique semble parfaite, solide, blanche, sans tache, sans marque, parfaite.
La tasse en laque est faite d’argile, poreuse, elle n’est pas lisse et présente des défauts, a du relief.
Lâcher les deux sur le sol et voyez ce qui se passe ?
La tasse en porcelaine explose en 1000 morceaux.
La tasse en laque rebondit … simplement avec un nouvel impact.

Leçon

Ce sont nos défauts et nos fragilités qui nous consolident … font notre force, l’inner force comme on dit !

CQFD

La faiblesse a toujours vécu d’imagination. La force n’a jamais rien inventé, parce qu’elle croit se suffire. C’est toujours la faiblesse qui a du génie.

Romain Gary.

Notre putain d’affaire à tou-tes-s !

Notre putain d’affaire à tou-tes-s !

Elle est plutôt jolie. Elle a les cheveux mi-longs, bouclés, blonds coupés à la lionne, elle porte des lunettes et a un sacré port de tête.

Qui est-ce ?

Elle s’appelle Nathalie.

On dit d’elle qu’elle est gentille, généreuse, toujours prête à aider la communauté, maline. Faut dire qu’elle travaille au service social de la ville, à celui de la culture aussi.

Elle a bien réussi.

D’ailleurs, elle sourit, elle rit des blagues de son mari. Ensemble, ils ont deux enfants qui se marrent tout le temps, ils partent au ski l’hiver et l’été … bah ils habitent déjà près de la mer. Ils sont tous blonds. La photo est parfaite.

Parfaite.

Bon, le mari en question fait quand même des blagues un peu limites parfois, il est colérique et s’emporte facilement, sur un terrain il peut être facilement violent mais il est tellement sympa ! Et puis Nathalie est là pour le calmer. Elle y arrive à chaque fois.

Il est dur avec son ainée quand même. C’est pas donné à tout le monde d’être pédagogue, vous me direz. C’est bien pour ça qu’il y a des profs, des entraineurs et des formateurs. Et puis il a douillé dans son enfance, c’est un écorché, du coup il fait ce qu’il peut. C’est sa manière à lui de s’en occuper.

C’est pas rare qu’il gueule le soir quand même mais bon ils sont bons copains avec les voisins.

Mais tout de même Nathalie change régulièrement de lunettes. La coquette.

Elle chute souvent dans l’escalier, se brule, se cogne. La maladroite.
Elle est quand même sacrément embêtée par sa vue mais c’est depuis gamine qu’elle est myope et astigmate …

J’avais 6 ans.

J’avais 6 ans et j’entendais que mon père était peu patient mais doué de ses mains, bon bricoleur et bon farceur ; pas commode mais brut de décoffrage et qu’il fallait juste que je sois sage. J’étais pas chiante, je me contentais de faire ce qu’il voulait : courir au stade en tenant les temps imposés, apprendre à skier en 1h et demi et quand je n’y arrivais pas … maman me rassurait. Maman Nath.

Enfin Nath fallait pas trop la chauffer quand même. Au premier planté de bâton, j’ai fini à l’école de ski et … au premier lancé de nain (je parle de mon frère), elle s’est barrée.

Nathalie elle pouvait encaisser, serrer les dents et sourire, scotcher ses lunettes et la communauté à ne rien dire mais fallait pas toucher à sa couvée. Coupe à la lionne et mental de louve.

Nathalie est partie. Enfin non, elle a foutu dehors son connard de mari.

Quand même, elle ne lui a donné aucune 2ème chance, elle est dure ! Elle a surement rencontré quelqu’un ! La garce ! On l’a croisé en plus , Il a l’air si triste ! Puis il parait que les gamins ne veulent plus le voir. Le pauvre.

Le pauvre !

Pauvre boxeur privé de punching ball. Pauvre petit dictateur privé de souffre douleurs.
Pauvre mari et père pervers qui n’a plus rien à traumatiser, humilier, terroriser.

Mais quand même, franchement, vous y croyez vous qu’il la battait ? En même temps, si elle a été assez conne pour accepter la première gifle, faut pas s’étonner qu’il recommence.

La conne.

Souvenirs d’enfance. Nous sommes 26 ans plus tard et si le cauchemar de ma mère appartient au passé parce qu’elle a eu le courage de s’en aller, en ce samedi 15 janvier, sept femmes sont déjà décédées sous les coups de leur mari parce que NOUS n’avons pas sur les protéger.

Ce n’est pas notre affaire, vous me direz ?

Ouai les voisins de ma mère disaient ça aussi, tout comme la tenancière du café du village (elle se tapait mon père en même temps, alors elle, elle savait qu’il était doux, le volage), les collègues, les amis … toutes celles et ceux qui ne prennent pas parti et qui préféraient détourner le regard plutôt que de voir la vérité en face : ce n’est pas une expression d’amour passionnel d’avoir un cocard sur la face !

Non, C’est notre putain d’affaire à tou-te-s !

« La lutte contre les violences faites aux femmes (et aux enfants) ne se limite pas au bureau moche du flic qui prend la plainte (si tant est qu’il la prenne), c’est un chantier dont nous sommes tous les petites mains. » a écrit Laura (A lire : « la conne » sur MAAG). Et c’est ça : C’est souvent sur la place publique que tout se joue, au sein de la communauté qu’une personne victime de violence va se sentir à l’aise ou non de parler. C’est à nous d’écouter.
Parce que La clef est là : être à l’écoute même quand la personne se tait.
Et la croire.
Même quand c’est surprenant, choquant, bouleversant, impensable, incroyable… Incroyable justement. Parce que de toute façon, rationnellement, raisonnablement c’est impensable, incroyable et tout ce qu’on veut de frapper sa femme et de la couvrir de bleus ! Et que si un jour vous vous êtes dit « oh finalement ça ne m’étonne pas tant que ça qu’il uppercute sa femme lui » c’est déjà que vous êtes dans la catégorie des faux aveugles, des sourds occasionnels, des immobiles. De ceux qui savent mais qui se taisent.

Nous, ici, on a décidé de faire du bruit.
Nous, ici, on te croit.

On s’appelle Nathalie, Mélanie, Laura et aujourd’hui nous voulions toutes les trois (te) rappeler ça : Tu n’es pas conne. Pas faible, pas idiote, pas condamnée. Pas seule. Non, tu n’es pas seule.

Forme Libre est, depuis décembre, une association engagée, une zone franche d’expressions libres. Tu peux tout nous dire, tout nous confier, parler et, c’est promis, on va t’aider. Que tu sois ici ou là …

Tu n’es pas seule.

Il y a aussi Mel, Marie, Charlotte, Ondine, toutes ces formes libres qui seront prêtes à t’écouter, à te croire, à t’accompagner.

Ici on ne ferme pas les yeux, on s’organise, on fait ce qu’on peut parce que trop c’est trop et qu’il est grand temps que ça bouge.

Et on va bouger.

Ma mère n’était pas conne.
Ma mère était fière. Pas le genre à se plaindre sur la place publique.
Chez nous on est pudiques.
Et pourtant ce matin quand, indignée, j’ai partagé la publication de « Noustoutes » elle a répondu :

« Je n’aime pas ressasser le passé, je ne suis pas un exemple, je pars du principe qu’on peut s’engager sans expliquer pourquoi on le fait mais quand le passé devient le présent, quand finalement, des années après je vois que rien n’a changé, évolué, je bous de l’intérieur en tant que femme et en tant que maman j’ai mal au cœur. Ma puce, je sais que ça te démange depuis un moment, vas-y écris, fais du bruit, raconte, dis à ces femmes qu’on est là, qu’on va bien, qu’il y a une vie après, que tout peut aller bien. Si elles partent. Parce que si elles restent, alors ça n’ira pas. Ca finira mal. Dis leur ».

Nathalie

Maman je suis fière de toi.
Merci d’avoir sauvé ta vie parce que depuis bordel ce que la vie est belle !

EN CAS D’URGENCE

Appelez la police au 17
Si vous ne pouvez pas parler, envoyez un SMS au 114
Vous pouvez discuter avec la police de manière anonyme, 24h sur 24h sur https://www.service-public.fr/cmi

Il existe deux numéros dédiés pour les femmes victimes :

Le 3919, du lundi au dimanche, 9h-19h
Viols Femmes Informations 0 800 05 95 95, du lundi au vendredi, 10h-19h
Allez suivre noustoutes.org

Taboues, plus rares, les violences conjugales subies par les hommes existent aussi. Et sa proportion, bien que très inférieure à celle des violences faites aux femmes, est loin d’être dérisoire. Soyons aussi vigilants pour eux.

A poil !

A poil !

Je vais commencer cet article par m’excuser auprès de mes amies qui vont, par excès de sensiblerie, pleurer en lisant ce qui suit. Sauf toi Audrey*, toi tu vas sourire parce que ces lignes là, ça fait un moment que tu les attends.
La vérité c’est que ce n’est pas un article… ce que je vous partage ici c’est le début du roman… le filaire, celui qui sera dans le mag, c’est le début de l’Aventure. Ou peut-être que ce sera la fin. Qui sait ? Est-ce qu’on a vraiment besoin d’être chronologique dans les chroniques ? Genèse, Prologue, Préface ou Remerciements … qu’importe le flacon pourvu qu’il y ait l’ivresse ! 

Genêse (du coup, parce que je ne sais pas pourquoi (mytho) mais ca sonne bien.

Je me suis faite tatouer liberté sur l’avant bras, ma plus grande peur c’est une cage, je suis claustro, sauf sous l’eau, j’aime pas les ascenseurs parce que j’ai peur de rester bloquée, du coup je prends toujours les escaliers, je dors la fenêtre ouverte, je ne compte que sur moi et je préfère me scalper la main plutôt que de demander de l’aide pour changer la cuvette rouillée de mes toilettes. J’ai reçu une visseuse Black & decker à Noël et je remets d’équerre tout mâle alpha qui prétend fièrement « c’est pas à une femme de faire ça« . Quand mes copines dorment avec le pull de leur mec parce qu’il n’est pas là, je trouve ça ridicule même si je ne leur dis pas (ça vaaaaa les filles, vous avez quand même un cerveau. Parfois. Haha), je jette hyper facilement, je rejette, je change de déco tous les quatre matins et dès lors que l’on cherche à tenir ma main ; je fuis, loin.

J’esquive, je tourne à la dérision
Les sentiments, l’affection, l’attachement.

Je fuis.

Parce que s’attacher c’est s’emprisonner, c’est renoncer, c’est (s’)oublier et que le monde est trop grand, trop vaste, qu’il y a trop de choses à découvrir, trop de gens, aussi.
J’ai pas dans les gênes le don de moi-même, sitôt que l’on m’aime, sitôt l’on me gêne, m’encombre. Je ne fais pas de place, je prétends que je n’ai pas la case, pas l’espace. Que je n’ai pas le temps, que c’est pas le moment.
Et puis t’façon tout le monde finit toujours par partir. Alors à quoi bon ? Finalement.

Je fuis.

Je sers les dents, je monte la garde. J’observe avec affection l’amour autour de moi et par attention je protège, je console, j’écoute, je pète des genoux aussi parfois (avisez-vous de faire du mal à un ami/une amie et je vous jure que je vous transforme en nourriture pour cochons de bigorre. On m’en a offert en plus. Deux. Ils s’appellent David et Jeanne-Marie, mais bref c’est pas le sujet) et je préfère me faire péter la mâchoire plutôt que d’avouer que si je me déplace en nuage, que si le sol n’est pas palpable c’est parce que … haha vous y avez vraiment cru ?! Manquerait plus que je sois vulnérable !

Bref comme la dame aux pigeons de central park j’ai rangé mon cœur dans une boite à patins à glace par peur de l’abimer. J’ai besoin de mon cardio … pour courir, réaliser, construire ! 

– Et puis … quelque chose à changer.

Je ne saurais pas l’expliquer, je crois que ça se résume en une chose : j’ai accepté.

J’ai accepté que j’étais faite de pots cassés et j’ai observé que j’avais recollé les morceaux.
J’ai accepté que j’avais des failles et j’ai observé qu’elles permettaient de faire passer la lumière.
J’ai accepté que j’étais bancale et j’ai observé qu’un pas (à courir) après l’Autre je trouvais mon équilibre et que …
aimer c’est tomber, c’est se casser la gueule, glisser, être envoyé dans les cordes, rougir, trembler, frémir, vaciller. C’est sortir du bois, de ses gonds parfois, c’est être hors de soi, du temps, de tout, des gens et n’écouter que cette petite voix en nous qui nous dit d’essayer.

J’ai essayé

 

L’Ami : Et alors ? Heureuse ?

Moi : L’amour rend-il heureux ? L’amour ? Mais quel amour ? L’amour des autres ? L’amour de soi ? Et puis quel bonheur ?
Vivre d’amour et d’eau fraiche ? Et puis c’est quoi être amoureux ? Roland Barthes disait que l’on pouvait mesurer son amour à son attente. Je serais amoureux-se… Puisque j’attends. L’autre, lui, le corsaire l’aventurier, l’alpiniste, n’attend jamais. Il escalade le Kilimandjaro, il sillonne les mers du Sud. C’est insupportable.
Alors, parfois, quand on s’attache, on s’essaie à l’impudence. On s’occupe ailleurs ou – mieux ! – la bonne idée : Je vais arriver en retard ! Ça lui fera les pieds à mon con de navigateur des cinquantièmes hurlants ! Mais hélas… À ce jeu, on perd toujours. On ne va jamais bien plus loin que le périph. Quoi qu’on fasse, on se retrouve désœuvré, exact, précis comme un vulgaire réveil matin. Comme un con d’avoir testé le lien.
Et même, parfois pire, on arrive en avance ! En avance ! On se sent conne, encore, sous dépendance alors on coffre sous silence son ridicule, sa faiblesse. Et c’est là que « je-te-le-dirai-pas-tralala » blesse.
Mais quand on comprend qu’on est aimé-e en retour, qu’il y a réciprocité dans l’attachement, alors devant le débarcadère, on se met à accepter cette attente aux profondeurs insondables, aux silences insupportables, on accepte le vertige de perdre pied dans les eaux du port. Et on reste.

L’Ami : Donc tu te barres en courant ou pas cette fois ?

Discussions de comptoir

J’ai accepté.

J’ai accepté d’avoir des M&M’s dans mes placards, d’avoir l’appétit coupé, de faire des insomnies, de laisser la porte ouverte, de ne pas m’acharner sur la cuvette des toilettes, j’ai même pris un ascenseur, qui sentait bon, j’ai posé ma tête et ai cessé de réfléchir, j’ai arrêté de me battre et de débattre, d’argumenter et je me suis laissée portée en disant juste OUI.

Et je ne regrette rien.
Ressentir c’est être en vie… Même si ça va vite, étourdit ; Même si on doit être à nu, vulnérable, prêt-e à prendre toutes les balles.
Je ne regrette rien, même si je les ai prises. Et que aujourd’hui ça fait pas du bien. 

Parce que j’ai appris.

J’ai appris que l’amour peut arriver par surprise ou mourir en une nuit.
Que de grands amis peuvent devenir de parfaits inconnus et, qu’au contraire, un inconnu peut devenir un ami pour la vie. Que le « jamais plus » n’arrive jamais et que le « pour toujours » a une fin. Que celui qui veut, peut et y arrive. Que celui qui prend des risques ne perd jamais rien et que celui qui ne risque rien, ne gagne rien. Que si on veut voir quelqu’un, il faut aller le chercher, car après, c’est trop tard. Qu’avoir mal est inévitable, mais souffrir est en option. Et surtout j’ai appris que nier les choses les plus évidentes ne sert absolument à rien. 

J’ai appris que le plus grand des courages en fait c’était de rester.

Parce que la vérité c’est qu’il y a une quantité infinie de gouttes qui ne font pas déborder le vase.

Et que ca vaut le coup d’essayer, de tenter, de re-essayer, d’attendre, de se battre, de courir après, de foutre sa fierté et son orgueil de coté -T’facon on a toujours un peu de ventre et d’égo à perdre – et puis, il n’y a que les capitaines de pédalo pour quitter le bateau pendant la tempête.

Que ça réclame de faire le dos rond, de demander pardon, d’expliquer, de communiquer, d’adresser les discussions qu’on n’aime pas, de s’affirmer, de dire ce que l’on désire et ce qu’on n’accepte pas : Faire des compromis sans se compromettre.
D’assumer qu’on a (eu) peur, qu’on a fait le con. Encore. Mais qu’on est là. Présent. Maladroit, Malhabile mais là. Sincèrement là.
Qu’on n’est pas parfait et que ça n’est pas grave parce que rien n’est jamais parfait et que l’amour, finalement, ce n’est ni plus ni moins que deux humains qui font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont … parce qu’ils ne comprennent, se complètent intuitivement, simplement, naturellement … et choisissent d’être là.

Tu n’es peut-être pas son premier, son dernier. Elle a aimé avant et elle pourrait aimer quelqu’un d’autre. Mais si elle t’aime maintenant, quelle est l’importance ? Elle n’est pas parfaite. Tu ne l’es pas non plus, et vous ne le serez pas. Mais si elle peut te faire sourire au moins une fois par jour, qu’elle te fait réfléchir à deux fois, si elle n’admet n’être qu’un être humain et commettre des erreurs, ne la laisse pas s’en aller et donne lui le meilleur de toi-même. Elle ne va pas te réciter des poèmes, elle ne pense pas à toi à chaque instant, mais elle te donnera une partie de sa personne en sachant que tu pourras la briser. Ne la blesse pas, ne la change pas et n’attends pas d’elle plus que ce qu’elle ne peut te donner. N’analyse pas. Ne choisis pas pour elle. Sourie quand elle te rend heureux, crie quand elle t’énerve et ressens son manque quand elle n’est pas là. Aime avec tout ton être quand tu recevras son amour … Parce que les femmes parfaites n’existent pas, mais il y aura toujours une femme qui sera parfaite pour toi.

(ndlr : Remplaçez elle par il au besoin, ça marche aussi.)

Bob Marley

Après on ne va pas se mentir …

Une relation c’est du boulot ;

Mais avec un peu de chance l’Aventure continue … Et c’est ça qui est beau.

Et puis au pire des cas, que la messe soit dite ou pas … les copains copines sont là … pour que vive la suite ;
l’histoire, le prochain chapitre, (accessoirement, le prochain chapitre c’est le nom d’une cuvée de pinard, dispo au verre ou à la bouteille à l’Artnoa, je dis ça je dis rien – même si Boire pour oublier est une idée à la con, croyez moi sur parole) …

Et pour vous rappeler ça :  

Tenir les gens à distance et se priver d’amour ça ne rend pas fort. Au contraire. parce que c’est de la peur. La peur de prendre un risque. Le risque que des choses arrivent, le risque de se laisser emporter… mais le risque c’est la vie. Refuser d’essayer, par peur, c’est du gaspillage. D’accord j’ai fait des erreurs, beaucoup même, mais je n’ai pas de regrets. parce qu’au moins, je ne suis pas restée sur le bord de la route à me demander ce que vivre veut dire. 

… et que du coup, désormais, j’ai des tas de choses à écrire, vous partager, vous raconter   !!!

Meilleurs Vœux

Meilleurs Vœux

« Bonne Année » « Et la santé surtout »

On s’est embrassé (ne nous jugez pas) souhaité le meilleur & comme chaque année 2022 est arrivé en 10 secondes.
Juste après ce fameux décompte hurlé, crié dans l’ivresse et la liesse. Les nouveaux départs ont ce truc d’excitant des commencements…

A moins que ça ne soit le champagne ! … 

« Ce qu’il y a de mieux dans ce monde, de plus beau, de plus excitant, ce sont les commencements. L’enfance et les matins ont la splendeur des choses neuves. L’existence est souvent terne. Naître est toujours un bonheur. » 

Jean d'Ormesson

J’aime à tous nous imaginer le 1er janvier comme des phénix en hôtes des douze prochains mois, qui renaissent de leur cendre et lisent l’avenir dans le marc de doliprane et qui, pour montrer leur grande foi, ouvre leur large bec et se font des promesses avec un oua oua grand comme ça !

Balle neuve.

Pour moi les années commencent en septembre. Après l’été. Je l’ai déjà dit ici. Il n’y a que les comptables pour calculer les années de janvier à décembre. Mais du coup, ces dictateurs du bilan semblent tous nous pousser, sans que nous nous en rendions compte, à le faire ; le décompte.

« T’façon 2021 c’est l’année où on est tous devenus pauvres » Meilleure vanne du 31. Prononcée au moment de la note qui affichait 4 bouteilles de Ruinart. CQFD.

Mais allez faisons l’analyse en un tableau croisé dynamique de l’actif/passif histoire de savoir avec quoi et d’où on part. Le fameux pivot table des parisiens adeptes du franglish, Pivoter, se retourner, coup d’œil dans le rétroviseur (Benoit Benoit retourne-toi retourne-toi !).

Faisons le bilan, calmement, remémorons nous chaque instant… De mon côté, je réalise que 2021 a donné le La, le l’A, comme la première lettre de l’alphabet elle a été celle par laquelle la grande Aventure a commencé : 
Janvier : l’arrivée, Février : l’adaptation, Mars : l’agence, avril : l’authenticité, Mai : l’ancrage, Juin : l’appétence, Juillet-Août : l’apéro, Septembre : L’addition (cf l’expression libre la cuenta por favor), Octobre : l’accélération, Novembre : l’action, Décembre : l’alignement.

Le tout sous le signe de l’Amour & l’Amitié. Toujours.

Je repasse mon album photos, je compte les jours, les calories, les nuits blanches, les économies, les paires d’espadrilles, les verres, les voyages que je ne fais pas, les kilos et les guerres que je prends, que je perds. Je compte les petits pas, les grandes avancées, les échecs et les revers, les demis tours et les entrechats, les kilomètres courus, les longueurs nagées, les chutes de planche et les jokers dans ma manche. Et puis… je souris. Parce que justement 2021 est l’année où j’ai cessé de compter pour vivre et ressentir. Celle où j’ai troqué ma montre et ma balance pour vivre selon la météo sous un régime appelé « le déséquilibre contrôlé » et je respire.

Bordel 2021 t’as été une sacré année ! Tu portes le nom de Biarritz et de tout-es celles & ceux que j’ai croisé-es ici.
Je te/ leur dis Merci.

Bordel, ce que la vie est belle.

Voila, je ne dirai que ça parce qu’on ne peut pas mettre un an sur table comme on étale ses lettres au scrabble.

Mais là présentement après m’être tordue les côtes de rire avec les souvenirs, sur la côte des basques, j’ai devant moi l’horizon et face à cette ligne infinie, tout semble possible. 2022 où la promesse d’un grand ciel bleu.

Si dans mon calendrier singulier où les mois reçoivent le nom d’une vertu philosophique ; car les qualités de l’âme aussi ont leur période, leur histoire, leur météorologie et leur almanach ; Septembre s’appelle « L’OPTIMISME », Janvier s’appellera « L’AUDACE »

Celle d’essayer, encore, de réaliser, de concrétiser mes rêves avec l’énergie de la passion et de l’envie.
3 2 1 partez … position aérodynamique.
Rien derrière et tout devant, comme toujours sur la route.

Cette année j’ai décidé de dire OUI.
Comprendra qui pourra & voudra.

Et en attendant je vous souhaite d’être heureux. Heureux, un point c’est tout. Je vous souhaite simplement d’être bien et pour cela je vous souhaite d’être entourés d’amis comme les miens.
Je vous souhaite les sourires de Marie, l’humour d’Arnaud, la vérité de Gabrielle & Clarisse, le naturel de Simon, la détermination de Mel, l’authenticité de Audrey, la bienveillance de Thibaud, la clairvoyance de Delph, la douceur de Loriane & Jen, la force de Charles, la polyvalence de Mathieu, le courage de Julien & la sincérité des liens que j’entretiens avec chacune et chacun … cette liste n’est pas exhaustive … je n’en oublie aucun. Surtout pas ma famille, ma mère, mon frère, mon beau-père.

Vous êtes au creux de mon coeur et vous êtes le bonheur.

Je vous souhaite le meilleur à vous : ceux qui êtes à ma table ; et à vous qui me lisez.

A Demain.

Farcir la dinde !

Farcir la dinde !

« Et bah alors Françoise on en est où de ce magazine ? Ça avance les projets un peu ? Parce que bon, c’est joli les livres mais ça rapporte pas un clou hein ! « 
« Je pensais pas que tu connaissais Sagan » « Sa quoi ? Ah non je parlais de Françoise Dolto ! La mère de Carlos ! Tu sais le chanteur de Big Bisous à chemise Hawaïenne ; d’ailleurs ça doit être la mode par chez toi ce genre de chemise ! Ça doit en envoyer des big bisous et se farter le …. « 

Non Tonton tu ne finis pas cette phrase !
Non. Définitivement.

Nous sommes le vendredi 24 décembre, mon calendrier de l’Avent a accouché d’un ENORME Kinder Surprise, le 4ème pour être exacte, ce qui annonce le réveillon et … l’indigestion qui va avec.

Si cette année, je me suis dispensée des repas de famille où l’on cherche à m’expliquer que Strauss Kahn est brillant et aurait fait un super Président, « I feel for you » comme on dit et ce matin après m’être réveillée en me dandinant telle Cameron Diaz sur « Heaven must be missing an angel » je me suis demandée comment je pourrai vous aider à farcer votre dinde et supporter les petits fours (et les remarques) trop salés de Tata Gilou.

Alors, petit 1, gavez-vous de magnésium c’est bon pour le moral et ça aide à rester d’humeur constante. Traduction : cela vous évitera de répondre un  » et ta rééducation du périnée ça se passe comment ?  » lorsque votre cousine vous demandera si l’amour d’un enfant ne vous manque pas passé 30 ans et toujours célibataire. Oui en général ils disent « toujours célibataire » comme si vous l’étiez depuis la nuit des temps et que tic tac tic tac l’horloge biologique était en passe de finir dans le fond d’une impasse. Je compatis. Je vous promets. Mais vraiment, mettre de l’huile sur le feu est inutile. Elle ne fait pas exprès d’être passive agressive la cousine, elle pense sincèrement, s’intéresser à vous ce faisant.

Du coup je me suis dit que dresser une liste de sujets de discussions un peu neutres et pas conflictuels vous aiderait à passer au moins le réveillon avec vos congénères et leurs progénitures.

ET ZE PARTIIIIII

Evidemment, on évite les discussions sur le COVID et les pronostics sur les mesures à venir, les débats « reconfinement pas reconfinement ? ». Point. (Clairement vous ce soir qui allez passer le réveillon avec moi, vous commencez votre phrase par un « tu crois qu’après Noel et blablabla » je vous étouffe avec mes petits fours à la rillette de fruits de mer maison. Vous êtes prévenus. Si non je considèrerai que vous ne lisez pas mes textes et clairement on va s’engueuler avant même la première partie de Time’s up)
On évite aussi tout sujet politique : Le mot Zemmour me fait le même effet en bouche qu’une buche génoise roulée trop sèche (rapport au manque de chocolat noir dans la recette – mauvaise vanne ? J’avoue.) et savoir si Taubira Taubira pas … bah on le saura bien assez tôt et c’est pas le petit bonhomme en rouge qui nous le dira.
On évite aussi tout sujet catégorisant : le féminisme, l’homosexualité, l’écologie, le véganisme (Sérieusement frère arrête d’attaquer ta première tranche de foi gras chaque année avec cette même blague « à la santé des vegan » c’est lourd) et pour les basques on évite aussi toute discussion autour du logement et des airbnb.

On parle de quoi alors ?

Alors pas exemple parlez sport ! En général, ça peut créer une discussion assez animée mais même si vous n’aurez pas forcément le même maillot vous aurez la même passion et puis un bon plaquage en règle pour clôturer un débat ca met un peu d’animation et ça reste « bon enfant » comme on dit communément.

« Mel c’est un coup à glisser sur le scandale Yannick Agnel » « Mais commence pas toi aussiiiiiiii! Suffit de pas parler natation » « un footballeur vient d’être accusé de viol » « hmmm … ok on supprime le sport des sujets ? » « bah euhhh … je sais pas mais si tonton balance un « faut séparer le violeur de l’artiste » simplement parce que le mec sait faire 140 jongles c’est un coup à dévisser » … True. Autre sujet.

Parlons art : photo, ciné, bouquin… mais ici attention soyez TRES attentif, commencez par un « Avez-vous lu le dernier de Sophie Fontanel ‘Capitale de la douceur’  » histoire de camper le décor de la bienveillance dans la romance et de rester sur des merveilles de bonbon à partager encore et encore. Niveau photo, vous pouvez parler de Thomas Lodin, Clément Brelet, Claudia Lederer, de ces gens de talents qui font l’unanimité. Puis vous passerez pour quelqu’un de cultiver. Ca impressionnera votre cousin dans la finance de marché qui y verra surement un placement sur niche fiscal à faire mais comme ces trois artistes sont des copains ça fera leur affaire aussi et tout le monde est content à la fin.

Ne parlez pas carrière hein d’ailleurs ! C’est un coup à vous prendre le burn-out de votre tante en pleine face, les envies de reconversion en fermier fromager de votre petit cousin (le sujet est sympa mais vous finirez par être un briseur de rêve en lui disant que ce projet n’est pas viable) et la lutte anti-capitaliste de votre nièce (vous pouvez être fier-e d’elle mais quand elle dira qu’il faut tirer une balle dans la tête des extrémistes de la marge brut vous finirez là encore par lui répondre que c’est une autre forme d’extrémisme et … bref vous avez compris). Ne parlez pas argent non plus. Surtout pas. La radinerie est aussi agaçante que la mesquinerie et le champ lexical pourrait rapidement tourner vers « prolétaire » « fonctionnaire » ou alors on vous dressera la liste des prix des cadeaux et des produits sur la table histoire de vous faire comprendre que vous êtes BIIIIIIEEENNNN reçus et … pffffff voilà ça m’a déjà soulée « Franchement tu sais quoi des pates au beurre et un collier de nouille ça me fait mon Noël si ça peut m’éviter d’entendre à quel point tu es généreux » ; et merde. Voila. Pardon chef, j’ai glissé.

Ma petite sœur cœur de beurre Marie me dit « Faut parler d’amour à Noël » … ha ha ha … OU PAS. Je t’aime toi mais vraiment trop pas.

Même parler d’amitié c’est tendu parce que vous n’êtes pas à l’abri de blesser (oui parce que vous pouvez être maladroit vous aussi) une personne autour de la table qui se sent peut-être très seule.

« Et bah dis leur de parler de cul » Merci Simon !!! En voilà une bonne idée ! Parlez cru, faites vous un diner (ré)jouissance club et finissez en queuleuleu des familles « c’est la chenille qui redémaaaaaaarre » – d’ailleurs, je crois que je vais écrire un article sur le sujet. Allez tiens un article SEX ça vous chauffe ?

Ah mais je n’ai pas encore parler de musique ! C’est toujours cool de parler de musique et puis ça permet de lancer un petit blind test un peu sympa qui fait marrer la galerie ! (Ju, s’il te prend l’envie de me dire « si c’est pour que tu parles de ta musique de cabinet d’osthéo …  » sache que c’est du Chopin que j’écoute le soir !)

Et pour boucler ce blind test, n’hésitez pas à vous envoyer un bon « c’est la fête » de Disney et puis, en bon français, tapez-vous la galantine en parlant gastronomie et terroir ! Ca mange pas de pain et ça fait du bien et puis surtout … REGALEZ-VOUS !

REGALEZ-VOUS & AIMEZ-VOUS & CALINEZ-VOUS !
De la tendresse bordel.
Nous on avons cruellement besoin.

Et puis à chaque instant ce soir, si vous vous sentez seul, insuffisant, mal dans vos pompes, pas aligné ou pas à votre place, si vous vous sentez triste, si quelqu’un vous manque, si la peine est rude ce soir plus encore que d’habitude … n’hésitez pas à nous écrire ici sur Forme Libre, on se fera un plaisir de vous envoyer deux trois blagues pour vous redonner le sourire ou de vous acceuillir si vous êtes dans les parages. Vous n’êtes pas seul. Promis. On pense à vous. Moi en tout cas, je pense à vous tous le cœur gros.

Et souvenez-vous :

Votre petit quelque chose est dans ce petit je ne sais quoi de bienveillance, d’écoute, de façon de voir les choses, les gens, la vie, elle est dans votre capacité à vous relever, à avancer, à tenir debout. Votre particularité c’est votre ordinaire originalité, votre grain de folie, votre positivité, votre joie de vivre, votre caractère. Vos maladresses aussi, vos valeurs et votre grand cœur. Elle est dans votre ambition, vos passions dans tout ce qui vous définit et fait votre authenticité. Elle est dans votre sourire. A vous.

Vous êtes assez, ni plus ni moins que quelqu’un, que qui que ce soit, même de votre frère médecin avec Porsche cayenne maison et bambins, même si Papa met la barre haute, même si maman veut absolument des petits enfants, même si votre ex vous a lourdé, même si votre patron vous fait dévisser, même si vos projets mettent du temps à décoller. Vous êtes assez. Vous êtes vous. Unique. Authentique. Votre propre AOC.

Vous n’êtes pas seul-e-s et vous êtes EXTRA-ORDINAIRES.

Bon Noël, Bon réveillon.