Oh hisse c’est l’été !

Oh hisse c’est l’été !

Juillet est passé, août est arrivé avec son chassé croisé de vacanciers …
Déjà un mois d’été. Un mois à vivre au rythme des cigales… et des timbales.
Un mois de saison, de transats, de plages, de « bons moments »…

Et finalement, pour nous, habitants de stations balnéaires, une vie en suspens …

J’aime l’été.

 

J’aime son parfum et ses matins.
J’aime ses marchés colorés, ses siestes et ses lectures. Souvent c’est Sagan à l’ombre des persiennes parce que l’Humour, parce que l’Amour, parce que l’ironie entre les lignes ; Bref, la vie.

J’aime les rayures de l’été, ses ratures.

Celles des marinières,

des cabines de plage de Biarritz …

ou de Trouville-sur-mer.

J’aime le blanc, le bleu et le vert.

Les embruns rafraichissants de l’océan.

J’aime me nourrir de pastèques sans jamais prendre le melon.

J’aime l’été.

J’aime aussi les nuits de l’été, ses ivresses, ses apéros à répétition. Trop nombreux ;

Ses retours de soirées nu-pieds et ses réveils à moitié nue sur la couette à compter les verres de rosé.
Trop nombreux aussi eux.

J’aime ses excès, ses légèretés, ses impressions que rien n’est grave parce que l’été rien ne dure… que c’est deux mois et basta.

J’aime rêver l’été.

Préparer la rentrée. Planifier, Imaginer demain dans le fidèle carnet jaune toujours jeté au fond de mon panier.

J’aime être bronzée, les marques de maillot de bain, l’odeur de la fleur d’oranger et tout tâcher parce que j’ai trop d’huile d’argan sur les mains.

J’aime me baigner, nager, surfer, glisser.

J’aime me marrer à écouter les discussions de la serviette d’à côté.

Surtout quand elles parlent de relations, de dates, de rencontres dans l’avion, le train ou en boite.

 

J’aime les scènes de plage façon Martin Parr et penser à Guy (Birenbaum) pour qui la vie est une plage.

J’aime les glaces … menthe-chocolat, cette passion que personne ne partage.

J’aime me balader à la nuit tombée avec mon cornet, flâner dans les lacets et écrire à la lueur des couchers de soleil tout rosés. 

Mais cette année, il y a quelque chose que je n’aime pas.

Cet été manque de fougue et de panache,
de parfum de monoï chaud sur la peau,
de regards croisés et de draps froissés, d’émois, d’envies.
Cet été manque de vie.

Cet été « bon an, mal an » manque de Sagan.

BONJOUR TRISTESSE !

Cet été manque d’Arnaud et d’Audrey. De Seb, de Clm…
Cet été manque de Normandie, de course de poneys, de placés, de gagnants, de rosés. Cet été manque de lambada, de moulaga, de chachacha.

Encore que, pour moi, ça va. Mais je vois bien que tout autour quelque chose ne tourne pas rond, que ça, ce qu’on vit là, c’est pas vraiment toi, l’Eté.

ça se sent que c’est pas toi. ça s’entend.

Sur la serviette d’à côté, sur les terrasses du marché, dans la file des supermarchés, …

ça se sent que tu nous as farcé l’Eté … que t’es pas vraiment là …

Tu manques de température, de chaleur … surtout dans les cœurs.

Surtout dans celui de la jeunesse qui laisse partout traîner ses déchets sans rien ramasser. A croire qu’on ne leur a jamais dit de ne rien laisser derrière eux, aucune trace parce que l’été ne fait que passer, justement, et que la rentrée c’est la promesse d’aller de l’avant.

A croire qu’à force de ne plus savoir de quoi demain sera fait, ces jeunes semblent avoir oublié d’avoir un peu de respect pour l’environnement.

Histoire d’une génération d’engagement.

Mais n’allez pas croire que je vais ici dresser une généralité et accuser la jeunesse… la Zola en moi critique et accuse déjà tout un tas de choses depuis un mois et je reconnais que cela me met d’humeur morose. Les stations Balnéaires se sont cette année teintées d’un spleen à la Baudelaire… Moins Comtesse de Ségur que Shopenhauer, on aimerait tous fuir ailleurs.

Et pourtant nous avons l’habitude de la saisonnalité. Des attitudes colonialistes des touristes, des congés-payés de masse, de ses marasmes… Mais là … ce n’est pas « comme avant ».

… Si l’été est en général une parenthèse, comme un film de Godard, cette année nos vies semblent comme suspendues à un fil. Les mauvaises nouvelles nous prennent au dépourvu, rien n’est léger, tout est lourd, on ne danse plus, on manque d’entrain, on ne sait d’ailleurs sur quel pied danser, pour rien. Tout semble n’être que foutaise et le romantisme que représentaient l’été et ses légèretés ont laissé place à un agnosticisme qui prend tout par-dessus la jambe comme si le doute et la peur avaient pris le pli sur tout, sur nous et que plus rien ne valait le coup *.

 

Pas même la promesse de septembre.

Et bien moi je m’en fous, je me fous de la météo et de ses sautes d’humeur, je me fous du pass sanitaire et des nausées causées par le vaccin, je me fous de cette plaie sur ma jambe qui fait mal le matin, je vais lire Sagan !

Parce que la vie est belle, parce que même si les cons osent tout et que c’est même à ça qu’on les reconnait, ils ne sont pas la majorité. Parce que bien sûr que les nouvelles ne sont pas toujours bonnes mais que si on y regarde bien la vie est faite de belles surprises … celles-là même qui se planquent dans un sourire, dans un regard qu’on croise, dans des mots que l’on a entendu, dans une phrase glissée dans une conversation, une phrase qui ne paie pas de mine, dans un geste comme ça … qui ouvre la porte, la fenêtre à quelque chose qui peut changer un mois de juillet, d’août, une vie ou juste un été.

Je crois qu’il y a deux types de personnes :

Celles qui décident d’apprendre à sourire des yeux puisqu’il faut porter un masque et celles qui font le choix de ne plus se brosser les dents.

Bref il y a les jaunis, les ternis et les heureux.

Alors, même s’il me tarde d’être en septembre,
mais genre VRAIMENT,
j’ai la ferme intention d’aimer Août coûte que coûte !

Du coup si vous voyez une idiote lancer un madison sur une musique qui n’a rien à voir, vous avez 8 chances sur 10 que ce soit moi et ne me chauffez pas sur un David et Jonathan parce que je serai, je pense, toujours en avance au rendez-vous de nos promesses !

MUXU

 • A ceux qui s’en foutent de tout,
Méfiat quand même … aux déchets que vous laissez, aux conséquences de vos absences : le karma ne prend jamais de vacances alors gare aux excès de confiance.

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Mel Lenormand

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Avant que le café ne refroidisse

Avant que le café ne refroidisse

Vendredi je vous ai dit que je n’avais pas d’inspi.
C’était un gros mensonge. Je n’ai jamais autant écrit que la semaine dernière.
La vérité c’est que je n’ai pas osé publier mes élucubrations pourtant écrites compulsivement, avec passion.
Je vous dois donc des excuses. Les plus plates.
Evidemment, après ce « je vous prie de bien vouloir m’excuser » je vais ajouter un « mais« . Ce fameux « mais » qui annonce, après le Grand Pardon, l’arrivée de la liste de toutes les excuses que je me suis trouvée pour ne pas oser appuyer sur le bouton publier.

Donc : Je vous prie de bien vouloir m’excuser mais…

Il y avait trop de personnel, trop d’intimité, trop d’engagement, trop de « vrai » là-dedans…

Non pas que je parlais de moi mais de la vie ; et forcément il s’agissait un peu de ce que je vis, vois, bois, absorbe, observe, ressens. Je ne vous cache pas que j’avais réussi à rendre ça plutôt marrant. L’histoire de l’explosion de ma chasse d’eau, notamment. Mais je me sentais trop « à vue » , trop à nu et j’ai eu peur de perdre le contrôle des interprétations que vous pourriez faire, entre les lignes, de mes mots. Je me méfie des projections. Déformation professionnelle. Et puis … il s’agissait forcément un peu aussi d’elles et eux, mon cercle de joyeux lurons philosophes amateurs de bons flacons. Elles et ils nourrissent mon inspiration mais j’ai eu peur d’être maladroite, malhabile, malaisante… alors :
==> « sélectionner tout »
==> « suppr »
==> ok.

Page Blanche.

« Bordel Mel ! Ecrire c’est se montrer ! Arrête de te cacher, cesse de minauder, de faire à moitié, de te poser 40 000 questions, prends ton risque ! Fais avec tes tripes, ton cœur. Là où tu vois de l’étalage et du déballage, moi je vois du partage avec, toujours, beaucoup de pudeur. Oui tes mots font écho parfois mais c’est ce qui fait qu’on aime ça. Sinon continues d’écrire des contenus de site internet de service de comptabilité, t’as raison avec ça tu ne te mouilles pas, tu restes dans ton rôle, en contrôle ! « 

Bref, je me suis faite engueulée.
J’ai pris ce que l’on appelle communément un coup de pied au cul.

Celui là même qui, sur le coup, fait faire la moue et bougonner mais qui, après coup, donne l’impulsion pour passer à l’action.
Pour oser, faire, sortir de sa zone de confort, dire sans avoir peur des remords parce que les regrets c’est pire …
Celui-là même qui donne du courage. Le courage d’essayer, de prendre le risque de se planter, d’agir.

Pour tout vous dire (puisqu’il est question de ça), après ce sermon et un café préparé pour me donner l’énergie d’écrire, j’ai commencé un article qui s’appelait « Si je devais mourir demain » et puis … je l’ai laissé refroidir (le café) et à trop réfléchir, j’ai renoncé à partager cette liste de mes envies et fuit mon ordi pour aller surfer. J’ai pris un bouillon. Le second de la journée. On ne peut pas toujours tout comprendre du premier coup … la bête est mûle et un peu nulle…

Frustrée de cette session à la con, j’ai retrouvé mon ordi et mon café froid et c’est en buvant ce jus de chaussette que je me suis souvenue de ce bouquin de Toshikazu Kawagushi  » Avant que le café ne refroidisse  » qui traite du rapport entre le passé et le présent mais aussi du contrôle que l’on veut exercer sur l’avenir, du rapport au temps.

« Si vous pouviez revenir en arrière,

qui voudriez-vous rencontrer ? »

C’est la question centrale de l’histoire qui se passe en huis clos dans un café d’une ruelle de Tokyo où se trouve une chaise qui permet de voyager dans le temps, dans le passé plus précisément. Les règles non négociables du voyage sont définies dès le début du récit :
– Vous ne pouvez être transporté-e qu’à partir d’un siège particulier,
– Vous ne pouvez rencontrer que des personnes avec qui vous avez pris un café,
– Vous devez revenir avant que le café ne refroidisse et,
– Surtout, vous ne pouvez absolument pas changer le présent par cette petite excursion.

Mais du coup, A quoi bon ? Si tout ce qui peut-être fait au cours de ce voyage n’a pas d’impact sur la réalité, quel intérêt ? Dans le récit c’est ce qui donne le courage au personnage de s’asseoir sur ce siège magique … mais quel courage puisque, de toute façon il a la certitude au cœur qu’il n’y a aucun risque, que sa vie ne basculera pas, qu’il pourra reprendre les rames de la barque et continuer sur le long fleuve tranquille …

Parce qu’on n’est pas bien là ? Heureux, pénards, pas emmerdés ou dérangés ? Quand tout file comme prévu, sans être pris au dépourvu…

J’aime la littérature japonaise. D’ailleurs, j’aime bien la culture japonaise. Sûrement rapport au fait qu’au Japon, on ne dit jamais non. J’aime bien cette idée : toujours dire oui … même dans le doute, même quand on n’a pas compris. Dire oui spontanément, instantanément. Dire oui à la vie finalement par politesse ou délicatesse, avec ivresse. Dire oui au monde, aux gens, aux matins, même le lundi. Ou alors peut-être est-ce à cause des samouraïs (je viens de réaliser l’anagramme en écrivant et je ris, bêtement).

Un jour une amie m’a dit que ce qu’elle recherchait en premier chez une personne c’était le courage, parce que finalement il était à la base de tout (J’avais dit que c’était l’humour pour à peu près les mêmes raisons). Elle avait complété sa phrase en disant que le problème était que, si le courage était un nom masculin, il semblait que les hommes en soit dépourvu et que c’était surement pour cette raison que le mot bravoure était féminin. Ca m’avait faite rire. L’humour …

Le courage se définit comme « La force morale de faire, d’agir, malgré les difficultés« , comme « l’énergie dans l’action, le fait de ne pas avoir peur« , comme « la force devant le danger ou la menace par opposition au laisser aller ou à la trop grande prudence » (source : Larousse).

Ne pas avoir peur, ne pas laisser aller, ne pas être trop prudent … c’est donc ça être courageux ? Et pourtant … ne nous dit-on pas tout le temps de faire attention, à soi, aux autres, à sa santé ? Ne nous conseillons-nous pas toujours d’être vigilants, d’anticiper, de planifier les risques, les obstacles, de toujours avoir un plan B ? De nous protéger, de protéger ses biens et les siens ?

Mais à la fin,

Combien de fois vous êtes vous dit « Si seulement je pouvais revenir en arriere ? » « J’aurais du dire / faire … » « Si seulement c’était à refaire ? » Combien de fois vous êtes vous dit que ce n’était pas raisonnable, pas le bon moment ? En restant là immobile, prostré-e, frustré-e … en vous répétant cette phrase qui dit que dans la vie tout finit toujours par prendre la forme que ça doit prendre … Bienheureux qui comme Jacques le Fataliste se cache derrière le sacrosaint optimisme.

Juriste de formation j’ai le réflexe anticipation et objection, médiatrice en pratique j’ai la neutralité comme code déontologique … Limiter son impact toujours … Etre à l’équilibre, en contrôle, trouver la formule adéquate, chercher dans le marc de café les (bonnes) réponses à donner pour anticiper le futur et savoir vers quoi (et qui ?) aller … C’est le problème des runners : on cherche au maximum à maintenir l’électrocardio à plat : ne jamais se mettre dans le rouge pour tenir la distance. Cela s’appelle l’endurance.

Un jour… alors que je m’interrogeai au sujet de ma carrière (la faute à mon 3ème ulcère), mon entraineur m’a dit au cours d’un semi « Le bonheur n’est ni un souvenir, ni une promesse, c’est maintenant. »
Son cœur a lâché le lendemain. 

Si la vie est trop courte pour boire du mauvais café, elle l’est aussi pour le laisser refroidir : le café froid laisse un goût amer, vous ne direz pas le contraire ?

 

Alors, et si on osait ? Si finalement Jean-Paul (Sartre) avait raison et que choisir de ne pas choisir c’est encore choisir ? Si l’attente et la passivité était finalement une forme latente de lacheté ? Si on laissait nos peurs, nos incertitudes, nos insécurités derrière nous pour considérer que la vie vaut le coup ? Le coup d’être vécue, pleinement ; embrassée, amoureusement ? Si prendre des risques était finalement la seule façon de se sentir vivants.

Et si on se retirait les plombs que nous avons dans l’aile ou dans le cœur pour se les mettre dans le crâne ? Si on disait oui avec la tête et oui avec le cœur, si on disait oui à tout ce et ceux qu’on aime et non à nos peurs ?

J’aime les vivants, les animés, ceux qui ont décidé de manger la vie à pleine dents, les goulus, les hurluberlus, les preneurs de risque, ceux qui ne pensent pas qu’au fisc, les fauteurs de trouble, ceux qui foutent la merde, qui nagent en eau trouble et qui disent « merde; après tout faisons ce qu’on veut puisque c’est le seul moyen d’être heureux ».

Kerouac a un jour écrit sur la route « Les seuls gens qui existent pour moi sont les déments, ceux qui ont la force de discourir, la démence d’être sauvés, qui veulent jouir de tout en un seul instant, ceux qui ne savent pas bailler ou sortir un lieu commun mais qui brûlent brûlent » ….

PS : Si je devais mourir demain, je crois que je voudrais revoir la mer, embrasser ma mère et mon frère, faire l’Amour et célébrer l’Amitié et je crois que je vous écrirais un texte qui vous dirait de vivre, avec ivresse ; d’aimer, avec passion ; de vibrer , d’avoir confiance en vous, dans les autres et en la vie et dont la conclusion serait :

« Le bonheur n’est ni un souvenir, ni une promesse, c’est maintenant »

 

PS 2: Je ne publierai pas mes histoires de chiotte. 

 

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Mel Lenormand

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Vitesse de croisière

Vitesse de croisière

Nils Tavernier m’a un jour dit que le doute était à l’origine de tout et de chaque chose qui se crée et qui existe, qu’il est constitutionnel. Pour ne rien vous cacher, dans notre grande névrose de gens débattant de toutes choses, nous avons longuement échangé sur le point de savoir s’il était constitutionnel ou constitutif. Je pose ça là pour le débat. Nous on a choisi constitutionnel mais je veux bien reprendre cette discussion avec n’importe laquelle ou lequel d’entre vous, les terrasses de café servent à cela après tout.

A cela et aussi à aborder nos propres doutes, à poser sur la table nos tergiversations intérieures, à allonger nos bas et hauts le cœurs.

C’est sûrement pour cette raison que j’aime autant le café, il permet de prendre le temps de papoter, de laisser aller nos amertumes sans porter nos costumes. C’est sûrement pour cette raison aussi que je ne bois pas de café avec n’importe qui … mais je digresse, là n’est pas la question, du moins de cet article ci. On y reviendra.

« – Franchement à trop parler ça tourne en rond, faut passer à l’action à un moment » l’Amie qui boit des cafés serrés.
« – Je suis plutôt lente, j’aime bien quand les choses prennent du temps, ça me remue moins, ça me laisse le temps de respirer, de reprendre ma respiration et de ne pas paniquer dans le doute » l’Amie qui boit du thé.

Il ne m’en fallait pas plus pour penser à Sagan « Mon passe-temps favori, c’est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre son temps, perdre son temps, vivre à contretemps. » Mais aussi à Ondine Saglio qui un jour m’a dit « Au Sénégal, on dit que N’dank N’dank l’oiseau fait son nid » – Philosophie de vie à la Hakuna Matata. Pourquoi pas ?

Toujours est-il que la question du rythme et de la vitesse était posée à ce café. Cela va sans dire que le cœur du débat était porté sur les questions de cœur. L’été, la saison des relations en fleurs.

Ma réponse de nana qui boit des cafés allongés noirs et sans sucre a été de dire :

« Les relations sont comme des blancs en neige : Lorsqu’on les bat à même constance et température, ils montent et forment une mousse que l’on peut incorporer à n’importe quelle recette, à sa guise et selon ses goûts. En revanche, si nous les battons chaud / froid et à un rythme différent, ça finit en flan. »

Fou rire et un « Tu nous fatigues avec tes métaphores » (Elles m’adorent …) plus tard on se sépare en se disant à plus tard, cette fois au comptoir, un verre de vin à la main.

Mais dans ma tête, le débat a continué … bien gainée sur mon paddle, je ramais à chercher la bonne cadence puis j’ai repensé à un article lu dans la meneuse des revues (ndrl : papier machine) qui traitait de tourniquet, de gyroscope et de la presque immuabilité du moment cinétique.

C’est ce qu’il y a de bien avec la lecture et les sciences c’est qu’elles nous permettent de réunir les choses qui a priori, si on n’y porte pas une attention particulière, n’ont rien à voir les unes avec les autres. Elles nous permettent de faire des liens et de trouver la bonne formule, tout du moins, la bonne formulation et parfois même d’y voir plus clair dans nos relations.

Retour maison. Bibliothèque et note à moi-même pour plus tard : Ranger ce foutu bazar pour trouver les choses plus vite. Page 28 du N°7 de papier machine : « un gyroscope se distingue par une propriété physique bien particulière : il a la capacité de conserver son axe de rotation dans une direction fixe – dans l’univers – à condition qu’aucune action ne vienne le perturber » Rapport au principe d’inertie – Première Loi de Newton ou au Stoïcisme – Première Loi de Zénon de Kition.

En effet, on comprend bien que s’il n’y a rien, ni aucune force, dans le vide infiniment vide de l’espace intergalactique, loin de toute masse, alors qu’est ce qui pourrait bien impacter la cadence du gyroscope ou du tourniquet ?
Dans notre vie de terriens pas toujours bien solides sur nos appuis, le vide n’existe pas : « Tout est Energie » . Nous nous faisons percuter ici et là constamment, nous sommes remués, secoués, perturbés. Plus girouettes que gyroscopes, c’est un fait.

Pour continuer sur les métaphores (comme mes amies adorent), prenons celle du vélo. Lorsque l’on est à bicyclette, seul sur un petit chemin qui sent bon la noisette, plus on va vite, plus on est stable et tout devient un jeu d’enfant. On peut lever les bras, les jambes, ne pas toucher le guidon sans mettre un genou au sol et garder la même direction. Mais dès lors que l’on se retrouve en ville (parole de provinciale qui a failli se faire découper 4 fois lors de son dernier passage cyclable à Paris) alors les choses se défilent. Coup de guidon, gauche, droite, klaxon, pied sur la pédale, deux mains sur le frein, on ne comprend plus rien… désorientés, désaxés.

Bien sûr, notre niveau d’absorption de tous ces éléments extérieurs et notre capacité de réaction dépend de notre personnalité et de ce tout ce que nous sommes à l’intérieur. Comme dirait la Grande Françoise (oui encore) :

« Il m’arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. Si l’on est un tant soit peu sensible, on est écorché partout et tout le temps. »

Si l’on est un tant soit peu – ou trop – observateur ou empathique façon Bob l’éponge, on se fait percuter par tous tout le temps et c’est là, à ce moment précis que la vitesse devient une variable scientifiquement non négligeable. Je vous fais l’impasse sur l’explication formulaire, pas besoin d’avoir fait math sup’ / math spé pour comprendre que plus on est lancé à grande vitesse, plus l’impact fait mal et puis j’ai fait un Bac L donc bon, CQFD.

Papier Machine n°7, p. 28:

« Plus la masse qui tourne est importante (plus l’objet est lourd, donc), plus la répartition de cette masse est loin de l’axe (plus l’objet est gros, en gros), plus la vitesse de rotation est grande, plus le gyroscope aura facilité à conserver la direction de son axe de rotation envers et contre tout ; bref plus il sera stable et fiable ! »

Ouf…

Peut-être est-ce mon optimisme ou ma naïveté qui me porte à lire entre les lignes de cette affirmation scientifique une règle qui permettrait de remettre les pendules à l’heure lorsqu’on est bousculés dans nos petits cœurs ; mais Toujours est-il que je ne peux m’empêcher ici de faire un lien avec les relations et de dire que plus une relation est forte, évidente, importante pour les protagonistes, moins elle risque la sortie de piste.

Mais je vous vois venir avec cette fameuse règle absolue de psychologie relationnelle de PMU « Si ça n’est pas simple, ça ne vaut pas le coup ! Quand c’est la bonne, il n’y pas ni hic ni question » Not True ! Non ! Arrêtez avec cette leçon, elle est con-sa-mère (l’emploi du masculin ici est volontaire)

Comme dirait mon amie qui fume des roulées avec son café :

« Une relation c’est du boulot ! Ce n’est jamais cool Raoul, en voiture Simone et Roule ma poule, ça réclame de l’attention, des ajustements, des remises à niveau, de l’huile de coude » (passion métaphore avec ce petit trésors)

Sur la route, il peut donc y avoir des embuches, des nids de poule, des virages et, certes, parfois des mirages. Dans tous les cas, toute relation, qu’elle que soit sa nature, demande du courage. Celui de l’honnêteté, de la sincérité et de l’engagement. Enfin je crois. C’est ce que je me dis, surtout quand ça vaut le coup. Mais pour reprendre le fil conducteur, quelle est la bonne vitesse à suivre ? La cadence à tenir au compteur ?

Instinctivement, j’avais répondu le matin avec ma métaphore des blancs en neige et du flan que c’est moins la cadence qui compte, que la constance. Si les choses qui valent le coup réclament du temps, la vitesse n’a, je crois, rien à voir là-dedans. Autrement dit, peu importe que l’on soit sprinteur ou marathonien, pourvu que le cardio se maintient car finalement c’est de la constance que nait la confiance. C’est la constance qui forme (forge?) l’endurance. C’est lorsque l’on a le sentiment de savoir sur quel pied danser que nous nous sentons prêts à nous dévoiler, nous découvrir et nous confier. Que nous ouvrons la porte. C’est en confiance que l’on cesse de s’interroger et se questionner pour communiquer et dialoguer…

C’est ainsi que les choses prennent, que la réserve laisse place à l’échange, que l’on cesse d’interpréter pour parler et que la relation grandit selon vos appétits, que dis-je ? Vos appétences !!! Vos préférences ! (gardons cohérence avec ce qui a été écrit là : https://forme-libre.com/appetence/)

Je n’ai pas la science infuse mais j’ai le sentiment que c’est à ce moment là que la fluidité se diffuse, que la recette entre deux ptites têtes bien faites trouve son équilibre parce que, finalement, Nils a raison, nous sommes tous faits de doutes et d’interrogations. Ils font notre constitution, nos humeurs et nos émotions et c’est ok parce que nous sommes humains. Nous portons tous nos bagages, nos peurs, sentiments … et, dès lors que l’on parle d’histoires qui touchent au cœur, nous sommes tous un peu dépourvus jusqu’à ce qu’on nous tende la main pour nous montrer le chemin et que l’on nous donne les bons ingrédients pour mieux se comprendre et réaliser la recette ensemble,

Histoire de mettre des pruneaux dans le flan et le transformer en phare breton…

… Histoire de trouver sa propre vitesse de croisière
et d’avancer dans la même direction. 

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Mel Lenormand

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Appétence

Appétence

La société de consommation n’est pas morte.

Voilà qui ferait un très bon titre d’article. Façon l’Obs, le monde ou titre de remake d’un mauvais James Bond.
Vous voyez le genre ? Le truc qui parlerait de virus, d’enfermement, de menace de variant delta qui planerait sur la tête d’hommes masqués, de course au vaccin et une fin qui nous promettrait le monde de demain. Un bon scenar pour un mauvais nanar, un navet auquel personne n’accrocherait … enfin en tout cas sur le long terme parce que le monde de demain … franchement est-ce qu’on en a vraiment besoin ?

Je dis ça je dis rien mais apparemment non.

Vous ne nierez pas que ce post-confinement a des allures de gueule de bois. Durant des mois on a fait notre propre pain, manger sain, fait du tri, enchainer les burpees (je mytho je connaissais pas ce mot il y a encore 3 jours) et tenu des discours à base de « Qu’on se le dise … ! » Des promesses faites en l’air comme celle que l’on fait un lendemain de soirée  » Je ne boirai plus jamais !  » . Mouai.

« Mouai » parce que ce que je vois depuis la réouverture s’analyse plus en étalage de confiture qu’en nouvelle ère dans la mesure : On enchaine, on accumule… on consomme. Comme après un régime Weight Watchers, on cesse de compter les points et on y va bon train.

« Bah ouai mais j’ai faim » … !!!

Bref c’est ambiance d’appétit débordant ! Et vous l’aurez compris, ma métaphore filée autour de la nourriture s’applique en réalité à tout sujet : à la mode, aux activités – Nous avons tellement envie de tout faire que nous ressemblons à des chiens enragés qui ne s’arrêtent jamais de bouger – et aux relations …

Bref, on consomme et on (se) consume. On croque la vie à pleines dents, on la brûle par les deux bouts, on oublie les petites doses … une vie en overdose.

Il faut dire aussi que l’on dit : « Il n’y a pas de bons vivants sans bon appétit« 

Petit Larousse :
– « Appétit : nom masculin (tiens tiens) : Besoin de manger. »
Ok. On est donc sur un truc primaire.
Primitif ?! …

Je préfère dire que j’ai de l’appétence plutôt que de dire que j’ai de l’appétit parce que c’est se régaler qui compte dans la vie.

Marie

En voilà, enfin une phrase qui me nourrit vraiment ! 
intellectuellement, j’entends.

« Appétence : nom féminin (tiens tiens) : désir instinctif qui porte vers tout objet propre à satisfaire un penchant naturel ; désir, envie, penchant qui pousse à satisfaire ses désirs ».
Ok. Donc avec l’appétence, on est sur l’instinct assouvi, sur l’envie qui s’accomplit… on passe alors du cerveau reptilien au cortex et au limbique, on cesse de répondre de façon systématique à ses besoins et on se concentre sur ses instincts.

Voilà qui est malin !

Ecouter son instinct plutôt que ses besoins puisque quelque part … les besoins « on » nous les crée. La faute à la publicité, aux réseaux sociaux, à la radio … au marketing (ce salaud).

Alors que l’instinct lui ne se trompe jamais ! JA-MAIS !
Puisqu’il vient de nous, du fin fond de nos tripes, faisons-lui confiance après tout.

Pour la petite histoire (à ressortir lors du prochain déjeuner en famille avec l’Oncle Henri-Bernard), il faut savoir que (oui commencez la phrase par « il faut savoir que » ça vous donnera un air insupportablement suffisant) le Marketing a été pensé, à l’origine, en utilisant les thèses freudiennes (pour les puristes, oui je sais que depuis Jung entre autres Allport et McGuire ont apporté leur pierre à l’édifice mais le but n’est pas de passer le déjeuner à philosopher, ça retarderait l’heure de la pétanque digestive et on ne joue pas avec les boules de l’oncle Henry-Bernard. Pardon pour cette vanne. Définitivement pas ma meilleure idée).

Donc Freud :

Freud soutient que la personnalité d’un individu résulte de l’interaction de 3 forces : le ça, le moi et le sur-moi. Le ça est enfoui dans l’inconscient et comprend les instincts ; le surmoi correspond à l’acceptation de valeurs et des normes régissant la société et le Moi agit comme un intermédiaire (genre agent immobilier) entre les demandes du ça et les contraintes du sur-moi. Il établit des priorités et les stratégies pour satisfaire les instincts. Le surmoi et le moi étant conscients et inconscients en même temps (trop forts).

Ce que l’on retient aujourd’hui de cette théorie ?
Grosso modo que c’est la sexualité qui domine l’ensemble de la personnalité et que c’est la peur de la mort (au sens large du terme) qui guide nos actions : en résumé on ferait tout pour assouvir nos besoins et pour réduire notre anxiété ; on chercherait à éviter la solitude, le silence ; on rechercherait la sécurité afin de ressentir une forme de contrôle sur les choses et le temps qui passe… Le marketing a bien compris tout ça et bref … voilà on accumule : les paires de bottes, les maisons, les potes et les relations.

« Je consomme donc je suis »

Une façon de ne mourir jamais : Faisons simple et résumons tout ça à ce fameux « Je laisserai ça derrière moi en partant » et l’importance que l’on accorde aux héritages laissés à sa lignée et aux testaments.
Il est né le métier de notaire, chantons tous son avènement !

Mais finalement, à la fin qu’est ce qui nous définit vraiment ?

Nos choix ?

Nos passions ?

Nos actions ?

Tout ça à la fois ?

 

Il y a de ça, non ?! 

C’est un peu tout ça qui fait notre différence.

Et voilà comment j’en reviens à la nuance entre l’Appétit et l’Appétence.

Elle est dans le choix, dans la sélection … dans la PASSION.

Voilà pourquoi, aujourd’hui, je voulais vous souhaiter de l’appétence en tout, pour tout (et pour tous) … ce que vous voulez vraiment !

Voilà pourquoi je voulais vous dire de faire la liste de vos envies et vous souhaiter d’avoir suffisamment d’énergie pour les réaliser, pour essayer en tout cas, sans (trop) vous tracasser sur le marchera / marchera pas.
Voilà pourquoi aujourd’hui je voulais vous dire que trop est toujours pire que trop peu et qu’il ne faut jamais accumuler sous le prétexte fallacieux de faute de mieux.
Voilà pourquoi je vous souhaite des relations non formelles et belles faites plus de « Parce que c’est Toi » que de ‘Parce que c’est le moment » ou pire « parce que tu plairas à Maman« .

Voilà pourquoi je voulais vous souhaiter d’avoir des amis comme les miens qui conjuguent le mot appétence au quotidien et qui me disent l’air de rien : 

« J’adore le mot appétence parce qu’il inclue tout ce que l’on aime chez quelqu’un : la curiosité, la conscience, des choses, des autres, des gens, la bienveillance, l’énergie, l’audace, le panache … et l’humour aussi parce que c’est un drôle de mot » Marco.

Et d’ailleurs, cet article s’arrêtera là : je n’ai qu’une envie là de suite maintenant, après avoir écrit tout ça : les retrouver à l’Artnoa. En plus c’est l’anniversaire d’Antoine : « Bel anniversaire l’Ami » . 

Je ne vous laisse toutefois pas en plan mais sur une citation de Boris Vian comme un dernier souhait :

© Source photos: 

Mel Lenormand

– Instagram.

Antoine Vignac & l’Artnoa : Un homme, un Vin, une Histoire.

Antoine Vignac & l’Artnoa : Un homme, un Vin, une Histoire.

Arnoa signifie « vin » en basque. On pourrait juste raconter que si Antoine a ajouté un T c’est parce qu’il avait déjà imaginé exposer les copains dans son bar à vin, mettre en valeur les gens, les choses et les causes qui lui tiennent à cœur ; parce que, dans un bar, le principe c’est le partage et qu’on parle et qu’on cause. Mais en racontant ça, simplement, on ne dirait pas tout, on manquerait l’essentiel, parce qu’à l’Artnoa on partage, on échange mais avec engagement, passionnément.

Le projet d’Antoine à 25 ans c’était ça déjà. Depuis, tout n’est qu’histoire de suite dans les idées, de poursuite d’un rêve, d’un but, d’être cap’ tout en gardant le cap. C’est ce qui arrive souvent avec les gens bien ancrés, solides sur leurs fondations et leurs valeurs : ils savent d’où ils viennent et où ils vont.

Mon grand-père était un fou de vin. Pour l’anecdote et l’histoire, à l’occasion de chaque baptême dans la famille il offrait à l’enfant une cave à vin de son année de naissance. Résultat : j’ai humé mes premiers vins à l’âge de 4 ans. Des vins du bordelais… Grâce à cette transmission en héritage, j’ai compris très vite que je voulais être dans le vin. Et j’ai suivi la route. 

Antoine Vignac

Après un bac pro et un BTS à l’Institut Rural où il a tout appris : de la vigne à la dégustation en passant par la fermentation ; fignoler sa culture de la viticulture, affiner son esprit au spiritueux et à l’œnologie, Antoine « monte à Paris » comme on dit ici. Il prend de l’expérience à la Revue des vins de France mais … Paris ce n’est clairement pas pour lui et puis …

J’avais envie d’entreprendre, de faire les choses à ma manière, de créer un truc qui me ressemble, raconter les histoires que je voulais… j’avais envie d’un concept dépoussiéré sans tablier et cire sur les bouteilles mais sans cloches et cymbales non plus. 

Antoine Vignac

Ouvrir un lieu qui lui ressemble, tout un programme ! Antoine est un curieux, de ceux qui s’intéressent à tout : au vin, certes, mais pas que ; le surf aussi, l’Art, la photographie et pour lui tout est lié. D’une part parce que c’est l’apéro qu’il préfère et parce qu’à son sens il y a un lien entre l’Art et le vin… Ne dit-on pas « l’Art de recevoir » après tout ?

L’Artnoa ne sera donc pas une « simple » cave ou « juste » un bar à vin, ce sera une Maison des vins … où il fera bon venir entre copains refaire le monde, se raconter nos vies et partager nos histoires en observant du Thomas Lodin, César Ancelle Hansen et d’autres artistes du coin … L’occasion de boire du Macon en parlant Bacon !

Un homme, Un vin, Une histoire.

L’Homme c’est le vigneron,

le Vin c’est le produit qui sort de ses mains, son savoir-faire

l’histoire… c’est à moi de la raconter, de la partager.

Antoine Vignac

Tout s’est fait très vite : je trouve le local, on fait les travaux et ensuite je vais voir les banques. Dans cet ordre là, c’est pour te dire à quel point j’avais hâte et … à quel point c’était le bordel. Mais je savais ce que je voulais : On a ouvert le 5 juillet 2007, 3 jours après mes 25 ans. 

Antoine Vignac

Et Antoine devint un raconteur d’histoires de pinard… et cela fait 14 ans que ça dure la belle aventure !

Certains vous diront que pour savoir si une personne est un « vrai » biarrot ou non, il faut lui dire « Aupa BO » et voir s’il s’enjaille solo sur un chant partisan ; mais le vrai bon conseil (moins gênant que le précédent) c’est de lui demander de vous raconter son meilleur souvenir à l’Artnoa. Pourquoi ? Parce que tout à chacun en a un. Toute à chacune à une anecdote, une vanne, une histoire avec ce bar …

 » – Ce bar ? Mais Rue du Helder il s’agissait d’une cave !  » Oui l’Ami ! Juste ! Mais depuis la Rue du Helder, l’Artnoa a pris le chemin des airs : en haut de la Rue Gambetta !

«Rapidement le local a montré ses limites… ça marchait ! C’était fou mais ça marchait. Fin 2009 je déjeune au Bistrot du Haou et je vois cette vitrine repeinte en blanc, à l’abandon. Je regarde, je cherche, je voulais ce local. C’était un ancien Antiquaire. On a tout pété pour tout recréer de toute pièce avec Pinpin, mon associé ! On ne voulait pas que du bois ou un zinc classique façon bistrot. On voulait amener du minéral comme les vins qu’on aime, de la matière, de la profondeur pour que les vins s’exposent et que les papilles explosent ! On voulait du bon dans du beau mais sans prétention comme à la maison ! »

Antoine Vignac

… Et ke sapelerio L’Artnoa : Maison des vins, née en 2010. Et comme toute maison qui vit, elle ne s’est pas arrêtée là : depuis 2012 l’Artnoa distribue en restauration, en 2015 elle a même pris ses quartiers aux Halles des 5 cantons, en 2016 il y a eu l’extension et puis en 2018 Antoine a revendu le corner des Halles des 5 cantons à ses collaborateurs et acolytes de toujours qui voulaient voler de leurs propres ailes : c’est devenu Upela et là encore l’histoire est belle…

Aujourd’hui l’Artnoa ce n’est pas moins de 800 références de vin pour environ 300 vignerons et lorsque l’on parle de sélection distribution pour la restauration le cap des 1000 références de biberons est atteint ! 

Parce que l’Artnoa c’est l’histoire d’un gars mais pas que…

c’est aussi l’histoire d’une équipe qui s’observe comme une famille, des pensionnaires, des habitués qui au-delà de partager des verres ont créé souvent de sincères amitiés.

ce que ne manquent pas de remarquer les gens de passage, surtout l’été :

« c’est un joyeux bordel dans ce troquet »

Chez Forme Libre on a demandé ici et là des histoires de comptoir et vous nous les avez partagées … Elles parlent de planche (et on ne parle pas que de charcuteries ici), de localité, de saisonnalité … de photographies, d’étiquettes, les noms des vins se listent en pêle-mêle mais surtout les « tu te souviens de la fois où…« 

Nous sommes passés pour « juste un verre » et qu’on a finalement papoté avec la table d’à côté pour finir en pique-nique avec eux à Guéthary le lendemain ?

Xav

Mel nous a raconté comment sauver des lapins lors d’un incendie dans une forêt.

Morgane

Pinpin nous a fait goûté la charcuterie tout juste arrivée.

Sophie

L’artnoa c’est la rencontre du vin et de l’art. Mais en fait, on devrait toujours observer une peinture, une sculpture, une photo en prenant l’apéro, en ayant tous les sens en éveil et en trinquant.

César (dont Antoine dit que les murs sont à lui)

Ce n’est même pas que UN souvenir c’est une habitude, une routine, tu vas acheter une petite bouteille et que ce soit Antoine, Marie ou Damien ils te racontent toujours un truc sympa au sujet du vin, ils se souviennent de ce que tu as déjà bu, de ce que tu aimes ; au final tu n’as pas juste passé un moment lambda à faire une course au passage, tu as appris, échangé, passé un bon moment … tu as pris le temps parce qu’ils le prennent. C’est ça l’Artnoa pour nous »
.

Anne-Isabelle & Bruno

C’est vrai ça … comment parler de l’Artnoa sans parler de l’équipe ? Marie, Eloïse, Amaïa, Jenny, Damien, Pinpin, Renaud. Ces joyeux lurons spécialistes de l’attention qui avec passion et engagement prennent le temps de vous accorder un moment et de vous interroger sur les raisons qui motiveront le choix du flacon. Comment parler de l’Artnoa sans dire que c’est grâce à elles et eux que les moments passés là ont un goût de « on reviendra ! » & Sans leur demander de nous partager, eux aussi, leurs meilleurs souvenirs ?

 

Mon dieu, des souvenirs, il y en a tellement… une nuit magique de beaux flacons partagés avec Marie Lapierre et le matelas de manteau pour les enfants, le plafond nouvellement rénové repeint au champagne au Nouvel-An, Antoine demandant l’origine de l’accent Sud-Américain d’une cliente sourde, une soirée à écouter les anecdotes incroyables des grosses vagues de Stéphane Iralour, la veille de la finale de la Coupe du Monde et les bouteilles mémorables de Thomas Raynal, les larmes de décembre 2018, impossible de choisir …

Damien - Sommelier.

L’artnoa c’est un nouveau souvenir tous les jours. C’est la chance de faire des dégustations incroyables, de partager avec une clientèle éclectique et tellement sympathique. Je garde quand même un souvenir particulier du jour où j’ai rencontré Olivier Roellinger, pour une bretonne comme moi, cela ne pouvait que avoir une connotation incroyable. Et puis… j’ai rencontré un Beau-Gosse photographe aussi ! 

Marie - Sommelière.

Tellement de choses… c’est en venant à l’Artnoa que j’ai compris que mon point d’ancrage était à Biarritz. J’y ai rencontré mon amour, ma meilleure amie et bien, plus que des amis, une famille. 

Des tranches de vie, tellement de rires, quelques pleurs. Un lieu plus que spécial à mes yeux et mon coeur.  

Jenny - Community Manager

Et toi Forme Libre c’est quoi ton meilleur souvenir à l’Artnoa ?

Il y en a déjà beaucoup … parce qu’on en a bu des coups … mais pour le coup, l’Artnoa a une place toute particulière dans l’histoire de Forme Libre … Ni Antoine ni aucun membre de l’équipe ne le savent d’ailleurs, mais le tout premier article de Forme Libre a été écrit lors d’une cuite au rosé dans les lacets (le résultat ici : https://forme-libre.com/f-o-r-m-i-d-a-b-l-e-s/). Vous nous direz qu’on ne manque pas d’air de partager un souvenir alcoolisé … mais là est la vérité.

Et pour compléter l’histoire, c’est même ce fameux soir que j’ai décidé de venir passer le reste de ma vie ici, sur un coucher de soleil. C’est le soir où j’ai rencontré Marie, le soir où je lui ai dit que j’avais décidé de m’enjailler solo, seule face à l’eau pour écrire des mots et qu’elle m’a vendu une bouteille de Love. Je l’ai tout de suite aimée, elle et son sourire comme un soleil qui ne se couche jamais. Depuis, c’est une belle amitié et d’autres rencontres comme autant de trésors accumulés. D’autres souvenirs aussi, comme lorsque l’on a joué au portrait japonais lors d’une nuit de printemps qui sentait bon l’été, en buvant un verre puis un autre mais qui était toujours le dernier !

Mel - Forme Libre

Et si l’Artnoa était une chanson ?

Sans hésiter :   » Les copains d’abord « 

Mettez le son :

Tous ces souvenirs en réclament d’autres, encore et encore. Alors on a demandé à Antoine ce qu’on pouvait lui souhaiter,

Nous vous laisserons donc sur ses mots en trinquant

« A la tienne Antoine et Aupa l’Artnoa »

La notion d’entreprendre est antinomique avec le contentement … j’ai encore envie … mais je suis content. J’ai la vie que je voulais. Les gens prennent du plaisir chez nous, ils ont le sourire en arrivant et ils sourient encore plus fort en partant.

J’adore le fait que les gens viennent et reviennent parce qu’ils comprennent le message que l’on veut leur transmettre. Nous partageons notre passion !

Bien sur j’ai envie de plus : j’aimerais faire du chaud en cuisine, découvrir encore et encore et puis … avoir ma propre vigne en Irouleguy, après avoir créé notre cuvée Artnoa, c’est le rêve ultime … mais j’ai conscience du labeur que cela représente ! Mon métier c’est de continuer à raconter ça : le travail de la main qui crée le vin. Le vin était un condiment, c’était l’apéro du maçon ; en 20 ans il est devenu un alcool de luxe, un symbole de l’ivresse à la française, d’un art de vivre entre terroir et chic, d’une ivresse agréable élégante et enivrante.

Aujourd’hui j’aime bien quand tu me dis que je suis un raconteur d’histoires de pinard. Il y a un truc là dedans de Wine Social Club du terroir !

Antoine Vignac

Pour suivre les histoires de l’Artnoa, abonnez vous à leur compte instagram orchestré par les doigts de la fée Jenny : https://www.instagram.com/lartnoa/

 

En ce moment à l’Artnoa, L’exposition Tamaris de Franck Cazenave et César Ancelle Hansen – L’occasion de partager les mots de Franck sur le mariage entre l’Art et le Vin à l’Artnoa. 

 

« L’ARTNOA… » Accueillir le T dans le mot basque qui dit Vin et dire Art. Douce tentative, brûlante tentation comme un tableau, ou le tirage d’une photographie pour évoquer la passion du fruit de la vigne, l’amour pour ce Pays, et pour les grandes Oeuvres.
Inviter l’Art dans une maison de raisins, c’est inviter le vin à servir sa propre fable, après les vignes rouges de Van Gogh, et autres étiquettes Mouton Rothschild des Picasso, Bacon, ou Tapies… A poursuivre le dialogue.
Recevoir l’art pour célébrer le(s) Vin(s), c’est une invitation faite par la MAISON DES VINS L’ARTNOA à de jeunes artistes contemporains, c’est le cadeau qu’elle vous offre, dans le partage de ses choix éclectiques, comme dans la pluralité des vins qu’elle vous propose.

L’Artnoa,
Cave et Bar à vin au cœur de Biarritz
56 Rue Gambetta 64200 Biarritz
Du mardi au samedi 10-13h 16-23h 

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Crédits Photos :

© Thomas Lodin 

Un immense Merci à Thomas Lodin pour ces sublimes images offertes de surf et d’Antoine qui viennent illustrer cet article. Le talent de Thomas se retrouve ici : thomaslodin.com et sur instagram @thomaslodin

© Antoine Vignac & L’artnoa. Merci à Jenny Baricault pour son choix d’images.