Avant que le café ne refroidisse

Avant que le café ne refroidisse

Vendredi je vous ai dit que je n’avais pas d’inspi.
C’était un gros mensonge. Je n’ai jamais autant écrit que la semaine dernière.
La vérité c’est que je n’ai pas osé publier mes élucubrations pourtant écrites compulsivement, avec passion.
Je vous dois donc des excuses. Les plus plates.
Evidemment, après ce « je vous prie de bien vouloir m’excuser » je vais ajouter un « mais« . Ce fameux « mais » qui annonce, après le Grand Pardon, l’arrivée de la liste de toutes les excuses que je me suis trouvée pour ne pas oser appuyer sur le bouton publier.

Donc : Je vous prie de bien vouloir m’excuser mais…

Il y avait trop de personnel, trop d’intimité, trop d’engagement, trop de « vrai » là-dedans…

Non pas que je parlais de moi mais de la vie ; et forcément il s’agissait un peu de ce que je vis, vois, bois, absorbe, observe, ressens. Je ne vous cache pas que j’avais réussi à rendre ça plutôt marrant. L’histoire de l’explosion de ma chasse d’eau, notamment. Mais je me sentais trop « à vue » , trop à nu et j’ai eu peur de perdre le contrôle des interprétations que vous pourriez faire, entre les lignes, de mes mots. Je me méfie des projections. Déformation professionnelle. Et puis … il s’agissait forcément un peu aussi d’elles et eux, mon cercle de joyeux lurons philosophes amateurs de bons flacons. Elles et ils nourrissent mon inspiration mais j’ai eu peur d’être maladroite, malhabile, malaisante… alors :
==> « sélectionner tout »
==> « suppr »
==> ok.

Page Blanche.

« Bordel Mel ! Ecrire c’est se montrer ! Arrête de te cacher, cesse de minauder, de faire à moitié, de te poser 40 000 questions, prends ton risque ! Fais avec tes tripes, ton cœur. Là où tu vois de l’étalage et du déballage, moi je vois du partage avec, toujours, beaucoup de pudeur. Oui tes mots font écho parfois mais c’est ce qui fait qu’on aime ça. Sinon continues d’écrire des contenus de site internet de service de comptabilité, t’as raison avec ça tu ne te mouilles pas, tu restes dans ton rôle, en contrôle ! « 

Bref, je me suis faite engueulée.
J’ai pris ce que l’on appelle communément un coup de pied au cul.

Celui là même qui, sur le coup, fait faire la moue et bougonner mais qui, après coup, donne l’impulsion pour passer à l’action.
Pour oser, faire, sortir de sa zone de confort, dire sans avoir peur des remords parce que les regrets c’est pire …
Celui-là même qui donne du courage. Le courage d’essayer, de prendre le risque de se planter, d’agir.

Pour tout vous dire (puisqu’il est question de ça), après ce sermon et un café préparé pour me donner l’énergie d’écrire, j’ai commencé un article qui s’appelait « Si je devais mourir demain » et puis … je l’ai laissé refroidir (le café) et à trop réfléchir, j’ai renoncé à partager cette liste de mes envies et fuit mon ordi pour aller surfer. J’ai pris un bouillon. Le second de la journée. On ne peut pas toujours tout comprendre du premier coup … la bête est mûle et un peu nulle…

Frustrée de cette session à la con, j’ai retrouvé mon ordi et mon café froid et c’est en buvant ce jus de chaussette que je me suis souvenue de ce bouquin de Toshikazu Kawagushi  » Avant que le café ne refroidisse  » qui traite du rapport entre le passé et le présent mais aussi du contrôle que l’on veut exercer sur l’avenir, du rapport au temps.

« Si vous pouviez revenir en arrière,

qui voudriez-vous rencontrer ? »

C’est la question centrale de l’histoire qui se passe en huis clos dans un café d’une ruelle de Tokyo où se trouve une chaise qui permet de voyager dans le temps, dans le passé plus précisément. Les règles non négociables du voyage sont définies dès le début du récit :
– Vous ne pouvez être transporté-e qu’à partir d’un siège particulier,
– Vous ne pouvez rencontrer que des personnes avec qui vous avez pris un café,
– Vous devez revenir avant que le café ne refroidisse et,
– Surtout, vous ne pouvez absolument pas changer le présent par cette petite excursion.

Mais du coup, A quoi bon ? Si tout ce qui peut-être fait au cours de ce voyage n’a pas d’impact sur la réalité, quel intérêt ? Dans le récit c’est ce qui donne le courage au personnage de s’asseoir sur ce siège magique … mais quel courage puisque, de toute façon il a la certitude au cœur qu’il n’y a aucun risque, que sa vie ne basculera pas, qu’il pourra reprendre les rames de la barque et continuer sur le long fleuve tranquille …

Parce qu’on n’est pas bien là ? Heureux, pénards, pas emmerdés ou dérangés ? Quand tout file comme prévu, sans être pris au dépourvu…

J’aime la littérature japonaise. D’ailleurs, j’aime bien la culture japonaise. Sûrement rapport au fait qu’au Japon, on ne dit jamais non. J’aime bien cette idée : toujours dire oui … même dans le doute, même quand on n’a pas compris. Dire oui spontanément, instantanément. Dire oui à la vie finalement par politesse ou délicatesse, avec ivresse. Dire oui au monde, aux gens, aux matins, même le lundi. Ou alors peut-être est-ce à cause des samouraïs (je viens de réaliser l’anagramme en écrivant et je ris, bêtement).

Un jour une amie m’a dit que ce qu’elle recherchait en premier chez une personne c’était le courage, parce que finalement il était à la base de tout (J’avais dit que c’était l’humour pour à peu près les mêmes raisons). Elle avait complété sa phrase en disant que le problème était que, si le courage était un nom masculin, il semblait que les hommes en soit dépourvu et que c’était surement pour cette raison que le mot bravoure était féminin. Ca m’avait faite rire. L’humour …

Le courage se définit comme « La force morale de faire, d’agir, malgré les difficultés« , comme « l’énergie dans l’action, le fait de ne pas avoir peur« , comme « la force devant le danger ou la menace par opposition au laisser aller ou à la trop grande prudence » (source : Larousse).

Ne pas avoir peur, ne pas laisser aller, ne pas être trop prudent … c’est donc ça être courageux ? Et pourtant … ne nous dit-on pas tout le temps de faire attention, à soi, aux autres, à sa santé ? Ne nous conseillons-nous pas toujours d’être vigilants, d’anticiper, de planifier les risques, les obstacles, de toujours avoir un plan B ? De nous protéger, de protéger ses biens et les siens ?

Mais à la fin,

Combien de fois vous êtes vous dit « Si seulement je pouvais revenir en arriere ? » « J’aurais du dire / faire … » « Si seulement c’était à refaire ? » Combien de fois vous êtes vous dit que ce n’était pas raisonnable, pas le bon moment ? En restant là immobile, prostré-e, frustré-e … en vous répétant cette phrase qui dit que dans la vie tout finit toujours par prendre la forme que ça doit prendre … Bienheureux qui comme Jacques le Fataliste se cache derrière le sacrosaint optimisme.

Juriste de formation j’ai le réflexe anticipation et objection, médiatrice en pratique j’ai la neutralité comme code déontologique … Limiter son impact toujours … Etre à l’équilibre, en contrôle, trouver la formule adéquate, chercher dans le marc de café les (bonnes) réponses à donner pour anticiper le futur et savoir vers quoi (et qui ?) aller … C’est le problème des runners : on cherche au maximum à maintenir l’électrocardio à plat : ne jamais se mettre dans le rouge pour tenir la distance. Cela s’appelle l’endurance.

Un jour… alors que je m’interrogeai au sujet de ma carrière (la faute à mon 3ème ulcère), mon entraineur m’a dit au cours d’un semi « Le bonheur n’est ni un souvenir, ni une promesse, c’est maintenant. »
Son cœur a lâché le lendemain. 

Si la vie est trop courte pour boire du mauvais café, elle l’est aussi pour le laisser refroidir : le café froid laisse un goût amer, vous ne direz pas le contraire ?

 

Alors, et si on osait ? Si finalement Jean-Paul (Sartre) avait raison et que choisir de ne pas choisir c’est encore choisir ? Si l’attente et la passivité était finalement une forme latente de lacheté ? Si on laissait nos peurs, nos incertitudes, nos insécurités derrière nous pour considérer que la vie vaut le coup ? Le coup d’être vécue, pleinement ; embrassée, amoureusement ? Si prendre des risques était finalement la seule façon de se sentir vivants.

Et si on se retirait les plombs que nous avons dans l’aile ou dans le cœur pour se les mettre dans le crâne ? Si on disait oui avec la tête et oui avec le cœur, si on disait oui à tout ce et ceux qu’on aime et non à nos peurs ?

J’aime les vivants, les animés, ceux qui ont décidé de manger la vie à pleine dents, les goulus, les hurluberlus, les preneurs de risque, ceux qui ne pensent pas qu’au fisc, les fauteurs de trouble, ceux qui foutent la merde, qui nagent en eau trouble et qui disent « merde; après tout faisons ce qu’on veut puisque c’est le seul moyen d’être heureux ».

Kerouac a un jour écrit sur la route « Les seuls gens qui existent pour moi sont les déments, ceux qui ont la force de discourir, la démence d’être sauvés, qui veulent jouir de tout en un seul instant, ceux qui ne savent pas bailler ou sortir un lieu commun mais qui brûlent brûlent » ….

PS : Si je devais mourir demain, je crois que je voudrais revoir la mer, embrasser ma mère et mon frère, faire l’Amour et célébrer l’Amitié et je crois que je vous écrirais un texte qui vous dirait de vivre, avec ivresse ; d’aimer, avec passion ; de vibrer , d’avoir confiance en vous, dans les autres et en la vie et dont la conclusion serait :

« Le bonheur n’est ni un souvenir, ni une promesse, c’est maintenant »

 

PS 2: Je ne publierai pas mes histoires de chiotte. 

 

© Source photos: 

Mel Lenormand

– Instagram.

L’art de recevoir

L’art de recevoir

Et c’est reparti pour la bamboche.

C’est reparti pour les cinoches.

C’est reparti pour la culture, le théâtre et les musées ; les réceptions, les expositions et les invitations !

Les rideaux sont levés, les portes sont ouvertes, c’est la fête ! Présentement, je suis assise en terrasse, j’ai commandé un cappuccino au Café du commerce et on me l’a servi dans une tasse. C’te classe.

J’ai fait ma photo d’instagrammeuse un brin pétasse comme diraient les rageux (quoi on dit des haters ?) La vérité : je suis à deux doigts de pleurer. Mais non ! Non, je ne vais pas pleurer parce que tout autour, partout, je ne vois que des sourires et des gens heureux ! La vie est belle. Elle reprend son cours … l’Art de vivre à la française reprend ses droits … Ici et là, je croise mes restaurateurs préférés : de l’Artnoa à la Chistera, du « Rendez-vous des halles » au « Bar du marché », au « Classique », à « Chéri Bibi », à « Etxola », ou à « Olatua » la rengaine est la même :

« Nous sommes ravis de vous retrouver, vous nous avez manqué ».

Tout un art de recevoir !

J’ouvre le journal

Café-terrasse-journal-ticket-à-gratter :
mon classico retrouvé

Gros titre : 

 

Crise migratoire à la Ceuta !

Tout un art de recevoir…

Sarcastique vous dites ? !
Nope, je ne fume pas de clope donc être cynique n’aurait aucune allure et je pourrai pas me voir en peinture. En revanche, lorsqu’on jette en pâture 8 000 êtres humains dont environ 2 700 mineurs, j’ai tendance à avoir des hauts le cœur et à m’interroger.

Si vous vous dites que cet article est en train de partir en banane alors que vous pensiez que je vous parlerai chocolatine et crab-roll, rappelez-vous – petit 1 – que ma tête est un vrai panier de crabes et puis – petit 2 – soyez heureux, je vous sers sur un plateau un bon sujet à aborder pour terrasser vos partenaires de soirée sans parler du COVID (pas de négociation Michel, le sujet est chiant et dépassé désormais et on ne peut pas parler de cul tout le temps ! )

Donc … reprenons. L’art de recevoir. Donc.

Ce savoir-faire. Ce truc bien acquis ; très français. Dont on se gausse avec raison et fierté.
Mais ne serait-ce pas aussi un savoir-être qui se voudrait un peu universel mais qu’on aurait laissé à quai ? (vous l’avez ?)

Un concept qu’on nous aurait mal expliqué ?

L’art de recevoir mais l’art de recevoir quoi ? Qui ? Elle parle de quoi cette expression finalement bon-sang-de-bonsoir ?

L’art de recevoir :
– Les gens,
– L’amitié,
– L’amour,
– Les claques (ça va ensemble non ?),
– Les compliments,
– Les migrants …

J’ai été élevée selon la politique de la porte ouverte : chez moi on fait dans la générosité, la bonté vivante, bien pensante. On part du principe que quand il y en pour un, il y en a pour deux pour peu qu’on fasse de la place. Un peu. Je vous reparlerai de ma mère, ce sera sa fête bientôt. Mais du coup, la (bonne) éducation que j’ai reçue c’est que recevoir est un Art … qui s’apprend, s’entretient, s’apprécie …

Bon que ce soit clair je préfère recevoir les gens et l’amitié que des claques dans la face (même si je sais encaisser).  Les compliments c’est encore un peu compliqué : c’est comme les fleurs, on adore en recevoir mais on n’a jamais le bon vase pour les mettre. L’amour je ne suis pas sûre de toujours m’en apercevoir à temps (et souvent ça marche de pair avec une paire de claques dans la face donc bon pas chaude-chaude-le chat échaudée qui craint l’eau froide). Et les migrants … que ce soit clair, c’est ma colère.

Si parler des migrants c’est être chiant, je plaide coupable au nom d’un engagement qu’on ne m’enlèvera jamais parce que c’est ça l’humanité même si ça ne fait pas l’unanimité. Au Maroc, la pauvreté a flambé 7 fois il parait alors voir Luna qui embrasse et enlace un exilé parvenu à atteindre l’autre côté m’a bouleversée parce que, oui, avec empathie, je me mets à sa place et je me dis que nous sommes tous des exilé-es qui allons chercher un petit (ou grand) quelque chose qui manque et qui avons besoin parfois d’un câlin, de tendresse pour être rassuré-e après une traversée.

Si écrire tout ça c’est être bobo, gaucho, sentimentale, banale c’est faire dans le réducteur du débat parce que c’est plus compliqué que ça, j’assume faire en ce vendredi dans le texte vomi qui sort du cœur.

Souvent, on oppose donner et recevoir. Comme s’il s’agissait de gestes antinomiques. Contradictoires. Comme s’il y avait toujours deux camps : ceux qui offrent et ceux qui prennent …

Pourtant, quand je vois le sourire des restaurateurs et serveurs, j’ai l’impression qu’il y a dans « le joie-de-recevoir » un truc qui tient plus du plaisir d’offrir avec le sourire que de l’opposition de deux camps. Alors quoi ? Finalement ?

L’art de recevoir ce serait la capacité de donner mais aussi de dire OUI et d’accepter une main tendue ou perdue, un compliment ou un reproche ; que quelqu’un s’approche, s’accroche ? Ce serait savoir dresser une table et se mettre à table ? Ce serait avoir le cœur ouvert dans le même temps que les bras et les yeux ?

Moi si tu me poses la question je te réponds que c’est dire « Faites comme chez vous mais n’oubliez pas que vous êtes chez moi malgré tout « .

Cela fonctionne pour tout : Il faut savoir poser ses limites mais en principe elles n’ont pas besoin d’être écrites, dites, elles sont implicites, tiennent du respect du tout à chacun. Encore une fois question d’éducation.

Le problème avec la politique de la porte ouverte c’est que tu peux laisser à penser / croire que c’est un saloon où tout cowboy peut venir décrasser ses santiags sur ton tapis et vider ses cartouches chez toi. Alors politique de la porte ouverte, on dit oui mais au juste milieu : ni trop carpette ni trop farouche. 

T’as compris l’idée ? 

L'Amie

Merci l’Amie. Décidément, je l’aime ce café.

Je suppose que vous avez également compris l’idée Ami-es lectrices et lecteurs ? 

Pour boucler cet article convenablement, il me vient une phrase d’un artisan rencontré à Marrakech il y a deux ans. Je me baladais dans les Souks de la Médina les babouches assorties à djellaba en quête d’un miroir et je suis tombée sur Mahjoub qui pleurait. Il venait d’apprendre la perte d’un ami. Allez savoir pourquoi, je me suis assise avec lui. Nous avons pris le thé, papoté de la vie, de la mort, du temps qui passe et Mahjoub m’a dit une phrase lorsque je suis partie :

« Tu sais Mélanie, il faut donner pour recevoir dans la vie. »

Je vous laisse réfléchir la dessus, on vient de m’apporter ma tartine : Beurre demi-sel sans confiture.

© Source photos: 

Mel Lenormand

Tetsuya Akama sur @MINT_Magazine

sur @RealismMagazine : Photos de Eliza Etaporodina ; George Tyebcho ; Prince Jyesi ; Sebastian Magnani ; 

 

Matthieu & Pauline ou la formule gourmande à double sens.

Matthieu & Pauline ou la formule gourmande à double sens.

Il y avait des bougies, des paillettes et des plumes sur la table. Il y avait de la brioche, un peu chaude, juste toastée et du foie gras tout ce qu’il faut de poivré et d’épicé. Il y avait du champagne aussi, que l’on a consommé avec modération, et… deux bouchons de champagne dont on a bu les paroles sans modération ! 

Matthieu & Pauline parlent de leur métier des étoiles dans les yeux : De l’opéra Garnier à votre salon, c’est avec passion qu’ils orchestrent vos diners et évènements guidés par l’envie unique de vous faire passer un magique moment. 

Et la magie du direct a, une fois encore, opéré … car si Matthieu & Pauline sont, en général, une femme et un homme de l’ombre, c’est au cours d’un direct sur instagram qu’ils se sont prêtés au jeu des questions, ont mis des mots sur les mets et nous ont fait des révélations sur les secrets de leur magnifique complicité. 

Amour & Humour, Partage & Convivialité ; ce diner était une parenthèse inattendue en ces temps où on ne se reçoit plus, 

S’ils étaient un pêché capital, ils seraient la gourmandise mais qu’on se le dise c’est la Capitale qui est inondée de plaisirs depuis que ces deux-là se sont rencontrés et reconnus tant leurs créations sont l’incarnation sous forme de menu de tout ce qu’ils sont : un parfait équilibre de rigueur et de folie, un subtil mélange de simplicité et de modernité pour un résultat haut en couleurs et en saveurs ! 

Le tout toujours saupoudré d’Amour et d’Humour

Nous avons vérifié, au mot « Délicieux » dans le Petit Larousse Illustré, il y a une photo d’eux deux : les MP. 

Forme Libre

Matthieu & Pauline,
Pauline & Matthieu
formule gourmande à double sens. 

« Si Matthieu & Pauline était un lieu …

Pauline : Alors si Matthieu & Pauline était un lieu, j’aimerais qu’on soit le Louvre. 
Matthieu : Wouuuuuuuu dis donc. 
Pauline : Mais oui, j’aimerais qu’on soit le Louvre. Parce que c’est tellement grand, c’est tellement gigantesque, il y a tellement d’œuvres d’art, tu peux tellement te cacher partout, tu peux tellement faire plein de choses différentes dans les différents univers … Nous pourrions faire des diners différents chaque soir avec un nouveau thème ! J’adore l’idée ! Oui vraiment j’aimerais qu’on soit le Louvre … ou le Musée Jacquemart André.  
Matthieu : Ah bah c’est beaucoup plus petit, là pour le coup, on peut moins se cacher ! 
Pauline : J’avoue j’ai vu en grand, j’ai été très ambitieuse. 
Matthieu : Oui mais tu remarqueras qu’il n’y a pas de prétention, ce sont deux lieux qui sont effectivement « bien installés »; qui sont merveilleux mais il n’y a pas ce côté bling, ce sont des lieux élégants sans en faire trop … cela représente bien la société et nous sommes tous les deux fan d’art donc ça nous convient bien ! 

© Ieoh Ming Pei, © Getty Images Cebb-Photo

« Si Pauline et Matthieu étaient un lieu, ils seraient...

Pauline : Un lieu sur Terre ? Je crois que j’aimerais être le Vasa. Tu sais que je suis née à Stockholm et que toute ma famille vit en Suède? Et bien, à chaque fois que je vais à Stockholm, je vais dans ce musée qui est, en fait, une épave entièrement transformée. L’histoire derrière ce lieu est géniale : C’est un roi suédois (le roi Gustave II Adolphe de Suède, de la dynastie Vasa) qui voulait faire construire un bateau extraordinaire selon ses plans. Tout le monde lui avait dit non car la façon dont il voulait le construire rendait impossible sa navigation : le bateau coulerait tout de suite. 

Sauf que le Roi a décidé :  » C’est pas grave faites-le quand même !  » Donc : ils font le bateau, les types partent et, comme prévu et le roi prévenu,… le bateau coule dans le port au bout de 1 miles. Ce bateau est resté sous l’eau pendant des années ! Ils ont fini par le sortir de l’eau pour le rénover entièrement et en faire un musée. C’est un lieu extraordinaire que je connais par cœur mais je trouve incroyable de voir ce bois restauré qui est resté sous l’eau, immergé pendant des années.

Matthieu : Moi, si j’étais un lieu, je crois que je serais un appartement parisien, avec une très belle vue mais plongé dans la verdure. Enveloppé dans un écrin de nature … pas une forêt parce que c’est impossible de parler de forêt à Paris mais une jolie ouverture. Pourquoi pas une vue magnifique sur la Tour Eiffel ? Je suis fasciné par la Tour Eiffel, par ce bâtiment qui, à chaque moment de la journée, revêt une couleur différente ; elle est comme magique. Elle est comme dans un écrin au cœur de la capitale totalement coupé de Paris ; enveloppée par le Champ de Mars et ses immeubles haussmanniens. Je trouve ça dingue parce qu’il y a, à la fois, toute cette effervescence, mais aussi, ce calme du Champ de Mars. 

« Si Matthieu & Pauline était une couleur …

Table Bleue – Matisse. 

Pauline : Je pense pouvoir répondre sans me tromper pour nous deux que ‘Matthieu & Pauline’ serait un bleu marine. C’est chic, élégant, c’est enveloppant comme la mer ou l’océan qui sont à la fois des symboles d’apaisement mais aussi de mouvements et de joyeux moments.

Matthieu : Oui c’est une couleur qui appelle la convivialité. C’est la couleur du ciel de fin de journée, lorsque le travail est fini et que l’on rejoint sa famille ou ses amis pour un apéritif ou un diner.

« Si Pauline et Matthieu étaient une couleur, ils seraient…

Pauline : Le vert, c’est le sapin, la nature, je te réponds assez spontanément mais c’est vraiment cette couleur de vert sapin qui me vient. 

Matthieu : Je vais prendre le bleu marine. J’aime la nuit, les fins de journées, ces moments où tout ralentit et où la vie prend son temps pour partager des moments ensemble ou bien profiter de moments de solitude. C’est une couleur ressource, c’est l’eau, c’est le ciel, c’est l’air pur, c’est Respirer !  

« Si Matthieu & Pauline était un aliment …

Pauline : ça c’est la question la plus difficile que tu puisses nous poser ! 

Matthieu : Un seul ? !!! 

Pauline : Je vais dire quelque chose et tu me diras si tu es d’accord : au tout début, nous faisions un plat que nous ne faisons plus et que nous devrions refaire parce que c’était dingo …

Matthieu : Ah oui je vois ! Le velouté de chou-fleur à la vanille ! C’est ça ? Il faut qu’on le refasse c’est vrai c’était incroyable ! 

Pauline : Il est un peu le premier amuse-bouche que l’on a fait et il nous représente bien dans l’association de deux aliments que l’on n’a pas l’habitude de voir ensemble et qui, pourtant, se marient très bien dans une texture très onctueuse. ça te va comme réponse ? 

Matthieu : Oui … il y a une histoire derrière ce plat et c’est parfait … après je ne sais pas s’il y a un aliment. Tout aliment a sa raison d’être et il y a toujours une façon de le sublimer pour autant qu’on y mette de l’attention et du savoir-faire mais c’est vrai que ce plat était sympa. On y mettait des petits œufs de caille et de la vanille. C’est une recette que j’avais apprise chez Lameloise chez qui j’avais fait un stage. Une personne formidable, amie de mon père. C’est vraiment très très bon. Le chou-fleur est délicat à travailler et c’est une association surprenante mais très subtile. Dans nos recettes nous essayons toujours de créer la surprise sans choquer. D’ailleurs, je crois qu’il ne faut pas forcément dire au départ les éléments d’une recette et laisser les saveurs opérer. Nous travaillons comme ça. C’est important de créer une association qui n’est pas là pour choquer mais pour sublimer l’aliment de base. 

Pauline : Et ce qui est sympa avec le chou-fleur c’est que tu peux le cuisiner de plein de façon différente : tu peux le manger cru avec une petite crème ciboulette à l’apéritif, le faire au four, vapeur, gratiner avec un peu de cheddar. C’est une fleur aussi le chou, ça vient du sol et ça a la forme d’un cerveau avec des veinures qui rappelle qu’il faut un peu se creuser les méninges et avoir du savoir-faire ! 

« Si Pauline et Matthieu étaient un aliment, ils seraient…

Pauline : Il y a deux trucs dont je ne peux pas me passer dans la vie. Je serais méga triste si ces aliments n’existaient plus … le beurre demi-sel et le yaourt à la grecque ! Le beurre demi-sel … avec des cristaux de sel ! Le beurre doux, ça n’existe pas, ou alors vraiment juste pour cuisiner mais je n’en ai jamais dans mon frigo… S’il faut trancher, je choisis le yaourt à la grecque parce que j’en mange 6 à 8 par jour ! Tu descends, tu regardes dans le frigo, il y a du yaourt à la grecque ! J’ai une passion ; avec du granola … et de la cannelle. J’adore ça. 

Matthieu : Passion cannelle aussi non ? (rire)

 

Pauline : Toi c’est clair t’es un saucisson.
Matthieu : C’est vrai en plus ! C’est assez simple et triste à dire mais je crois que je serais un saucisson !
Pauline : Mais c’est sûr ! Toi, un saucisson sur la table et tu es le mec le plus heureux du monde !!!
Matthieu : Là tu me mets du saucisson et du foie gras, je mange le saucisson. J’adOre ça. J’aime toutes les charcuteries !
Pauline : Ce qui est drôle c’est que ma belle-famille a une entreprise familiale de … charcuterie ! Ils sont d’excellents charcutiers, ils font des produits d’exception (ndrl : Charcuterie Millas) . Mon associé est un saucisson … Je suis entourée de cochons !
Matthieu : De bonnes chères ma chère ! Et d’amour du partage. Le saucisson était le premier réseau social : Je veux dire tu peux être n’importe où sur Terre, tu prends une planche, deux verres, un saucisson et une bouteille de vin, tu passes un moment merveilleux ! 

« Si Matthieu & Pauline était un pays …

Ensemble : La France ! Nous avons la chance d’avoir un terroir extraordinaire, des paysages magnifiques, des produits d’exception, la France est riche, c’est un voyage visuel, gustatif, olfactif … Il y a une richesse dans ce pays qui est incroyable. 

Matthieu : J’aime énormément mon pays. Comme Matthieu et Pauline, je serai la France. J’aime voyager et découvrir d’autres cultures mais je suis fasciné par la France que j’aime découvrir et redécouvrir. Je crois qu’on ne peut pas s’en lasser. Je trouve merveilleux cette fierté française. Lorsque l’on voyage en France, nous rencontrons des personnes qui sont fières de leur terroir et c’est fabuleux. Nous avons une histoire fascinante, une architecture sublime. J’adore ce pays. Je serais le premier défenseur de la France à n’importe quelle occasion ! 

Pauline : J’aime la France mais je crois que je pourrais être Singapour, parce qu’on peut y manger par terre ou l’Islande. Nous y avons voyagé en février dernier et ce pays m’a fascinée dans sa capacité à tout avoir alors que d’apparence, rien n’y pousse : même pas un arbre ; il y a trop de vent ! Tu ne croises personne pendant des kilomètres … cette nature aride où la vie existe et où tu peux aussi te ressourcer en partant avec tes meilleurs amis c’est une expérience extraordinaire ! 

« Si Matthieu & Pauline était un mot …

Matthieu :  J’ai envie de te dire le mot rêve parce que, chez nous, un évènement réussi est un moment où on s’échappe un peu, lorsque l’on met tout sur pause pour vivre un moment de partage et de convivialité. J’aime bien ce mot rêve, il y a une échappée belle vers un beau moment au cours duquel se crée un cocon.

Pauline : Je suis d’accord avec ce mot mais en même temps j’ai envie de te dire que depuis 2008, je n’ai jamais été en désaccord avec Matthieu. On peut s’engueuler… quoi que… Je crois que, dans une autre vie, ou dans la prochaine, nous avons été frère et soeur jumeaux ce n’est pas possible autrement ! 

Matthieu : Je crois surtout que l’on a une grande bienveillance et tolérance l’un envers l’autre. Cela peut arriver que l’on ne soit pas en totale harmonie sur quelque chose, qu’il y ait un ou des points de discussion ; même si c’est vrai que ça n’est jamais sur des points essentiels ou des questions décisionnaires ; mais dans tous les cas cette bienveillance que l’on a nous porte à mettre de l’eau dans notre vin et à nous dire « ah oui là je lui fais confiance » et vice et versa. 

Pauline : Finalement, c’est comme dans un couple : un couple qui marche très très bien est un couple qui s’aime très très fort. Lorsque tu t’aimes très fort, lorsque tu as beaucoup d’amour pour quelqu’un, tu n’as pas besoin de faire beaucoup d’efforts : tu acceptes l’autre tel qu’il est et ensuite … la base de tout : c’est la communication.

Donc lorsque je dis à Matthieu que je ne suis pas d’accord ou lorsqu’il me dit qu’il n’est pas d’accord et bien on discute … et ensuite il ne faut pas être têtu, il ne faut pas être buté, il faut savoir être flexible, parfois reconnaître que l’on s’est trompé et que l’autre a raison, que notre idée n’est pas bonne. Lorsque j’ai une idée en tête et que Matthieu me dit qu’elle n’est pas cohérente et bien je l’accepte et vice et versa et voilà ! Et c’est pour ça que ça marche ! 

Matthieu : Parce que la vie est faite de ça en fait ! C’est de l’échange. 

Pauline : Mais totalement ! Il faut savoir que l’égo tue tout dans la vie ! Que ce soit dans la vie personnelle ou la vie professionnelle, il faut en avoir un peu mais savoir être raisonnable pour vivre sereinement et paisiblement

« Si Pauline & Matthieu étaient un mot, ils seraient…

Pauline J’ai envie de te dire Merci ! Je te réponds hyper spontanément mais parce que je trouve ça hyper important d’être reconnaissant dans la vie. La gratitude est quelque chose de très important. 

Matthieu : Merci Patronne !!!  Grâce à vous j’ai un toit ! Allez … Touchez ma bosse ! (rires)

Pauline : Il faut être reconnaissant parce que rien n’est dû. Ni à personne, ni dans la vie.
Lorsqu’on fait quelque chose, on le fait parce qu’on en a envie, parce qu’on a envie de faire quelque chose. Par exemple, lorsque l’on fait un évènement pour un client, nous y mettons toute notre énergie parce que ça nous fait plaisir.
Je ne parviens pas à faire quelque chose de bien lorsque je n’ai pas envie de le faire. Alors je suis reconnaissante envers la vie de faire un métier que j’aime, envers nos clients de nous permettre de continuer … Je les remercie de leur confiance, envers Matthieu aussi. Il faut être reconnaissant de ce que l’on a, être capable de reconnaitre que nous avons de la chance d’être là, d’être en bonne santé, que c’est une chance inouïe de vivre dans des pays comme les nôtres en Europe où nous sommes ultra-protégés. Etre reconnaissant c’est être conscient et donc apprécier les petits riens du quotidien. 

Matthieu : Toute ma vie, tout ce que je fais c’est pour une seule chose : c’est pour créer. Je me suis rendu compte qu’au moment où je ne crée plus, je m’ennuie et ça ne me correspond plus, rien ne va plus. C’est pour ça que j’aime ce métier car il me permet de créer à l’infini. Chaque évènement est différent. On invente et on se réinvente sans cesse. Je dirais donc « créer » d’autant que l’on peut créer de 1000 façons et sur des supports très différents. J’ai l’impression que tous ces supports, je les aime. En tout cas c’est ce qui me motive dans la vie, ce qui me donne de l’inspiration. j’adore le cinéma, j’adore l’art. Dans tout ce que j’aime, il y a à la base une personne qui a une idée et qui les a mises en image, dans un livre, sur un bout de papier et ça me fascine. Le but de ma vie c’est de créer.  

Pauline : Il faut quand même préciser que ce sale-gosse là, lorsqu’il avait 7 ans et demi, organisait des fêtes foraines dans le parc chez lui à la campagne. Il mettait en place des stands, recrutait d’autres gosses de 7 ans et demi comme lui, il en mettait un là derrière un comptoir à faire des pommes d’amour et puis il faisait payer ses copains – parce que créatif mais businessman quand même – et après son père allait donner des enveloppes à tout ce petit monde ! 

Matthieu : J’empochais l’argent et mon père redistribuait … mais je l’ignorais. 

Pauline : Tu exploitais tes copains !

Matthieu : Non mais attends ma chérie je faisais du business moi ! L’idée était de moi et puis à 7 ans et demi j’avais des trucs à m’acheter hein !

« Si Matthieu & Pauline était un animal …

Ensemble : Un papillon ! Parce qu’il y a l’idée de la transformation, de l’évolution : de la chrysalide à l’envol. C’est léger, c’est élégant, plein de couleurs et de douceur. C’est également capable de vivre partout. Il y a des papillons sur tous les continents car c’est un animal résistant qui s’adapte à son environnement. Et puis … l’effet d’un battement d’ailes de papillon a quelque chose de magique, non ?

« Si Matthieu & Pauline était un artiste …

Pauline : Je pense spontanément à Matisse. Un peintre parce que je crois que le but de Matthieu & Pauline est d’apporter de la couleur, du bonheur à un moment et un évènement. Nous usons de toute notre palette de savoir-faire et mettons notre énergie à apporter cette touche de goût qui va procurer du plaisir. 

Matthieu : Matisse incarne bien cette palette diverse et variée. Il s’intéressait à tout, accordait de l’importance aux détails : musique, couleurs, formes, tout devient vivant sur ses toiles ! Et c’est moderne tout en étant extrêmement technique et rigoureux. Il y a une vraie recherche, une curiosité et un amour de la vie qui se ressent dans son travail. Chez MP nous aimons tellement les petits plaisirs simples de la vie et les gens que nous voulons vraiment participer à faire de leurs désirs une réalité qui leur laissera un magnifique souvenir.  

Et si vous deviez passer 24h avec quelqu’un ?

 

Matthieu : Andy Warhol pour l’artiste et pour l’Homme. Il y a quelque chose dans son art de coloré, de provocateur et de décadent que j’aime énormément et dans le même temps, il y a cette élégance qui ne quitte jamais ni son travail, ni ses mots, ni son attitude. Il incarne une forme d’affirmation de soi simple, naturelle, évidente et raffinée à une époque où cela ne devait pourtant pas être si simple justement. Je crois que j’aurais plaisir à échanger avec lui de tout ça ! Et puis je sais que je me marrerais ! Et c’est quand même super important ! 

Pauline : François Damien ! François l’embrouille ! Pour me marrer pendant 24h et parce que ce type est tellement fou que tout est possible avec lui ! Ce serait l’aventure et la grande surprise. J’aime me marrer. Avec Matthieu nous rions beaucoup ! Parfois même de trucs que personne d’autre ne comprend autour de nous. Il est arrivé qu’en plein rendez-vous, je sois obligée de quitter la pièce tellement le fou rire me prenait ! Franchement, c’est ça le secret d’une association réussie dans la vie : l’Amour et l’Humour ! Avec ça tu as tout gagné !

Pour clôturer ce portrait

Forme Libre prend la liberté de s’interroger…

Si Matthieu & Pauline était unE CITATION…

« LE bonheur est la seule chose
qui se double
si on le partage. »

Albert Schweitzer

Retrouvez l’intégralité du portrait de Matthieu & Pauline sur instagram :  @_formelibre

Et pour vous mettre l’eau à la bouche : 

Matthieu & Pauline :

Accueil – Matthieu & Pauline

Sur instagram : 

@matthieupauline

 

Pour rappel : Les commandes pour déguster le menu de Noël de Matthieu & Pauline sont ouvertes jusqu’au 18 décembre par ici :

La magie de Noël

 

 

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Crédit Photos :

© Matthieu & Pauline 

Pinterest

Guy Birenbaum – (Ré)formation plagiste

Guy Birenbaum – (Ré)formation plagiste

Ce que fait Guy ?

Des photos.

Il immortalise des moments, des situations transformant un temps les parasols en personnes ou les personnes en paravent.
Il prend en flagrant délit de vie les plages de Normandie. Il porte un regard doux et drôle sur ses occupants provisoires et sur les moments qu’ils y vivent.
Et il les partage, non sans sens de la formule en légende …

© Crédit photo : Guy Birenbaum – Villa Gypsy. @guibirenbaum@villagypsy.natty

… Il faut parfois savoir rester digne de sa légende … 

Car ce qu’a fait Guy est une autre histoire … une autre page et dans, celle-là, le moins que l’on puisse dire est qu’il avait le sens de l’à-propos et du propos.

Des propos qu’il a tenus à un rythme plus que soutenu exigé par ce que l’on appelle « l’info en continu ». Surconnecté aux réseaux sociaux, appelé partout pour parler de tout, Guy a été omniprésent sur nos écrans et au micro de la radio. Un temps auteur et éditeur … Guy a tout fait, tout vu, tout connu de ce que l’on appelle « les médias ». Mais surtout Guy a tout dit. Selon et d’après lui, tout est déjà dit. Alors ici, nous nous arrêterons là nous aussi. Tout du moins s’agissant de ça. D’autant que tout a déjà été dit sur lui. Aussi.

« Je n’ai plus rien à dire mais beaucoup à montrer, à donner aussi, à transmettre »

 

Guy Birenbaum

Montrer, Donner, Transmettre.

Trois voies, trois chemins pour donner de la voix autrement.

Montrer sans s’exposer.

 

« Avant j’avais envie d’être sur la photo, maintenant j’ai envie d’être derrière »

Guy Birenbaum

Ne plus vouloir être reconnu, vu, se faire discret, revenir à l’essentiel, se recentrer sans pour autant perdre de vue que le monde va et vient. Comme la marée.
Mais pour donner son point de vue, il n’est pas nécessaire de faire du show et du chaud.

« Ta tv est pleine de chair à plateau, de gens qui partagent leurs avis, leurs opinions sur tout. Mais il n’y a rien d’existentiel là dedans, enfin à l’échelle du collectif. C’est existentiel pour eux mais pour nous c’est inintéressant, ça ne nous apprend rien, ça ne nous informe en rien. Les experts sont de faux experts. Ce sont des gens formés à parler. Le type qui sait, il bosse, il est dans son labo, dans son bureau et … il se fait interroger en toute objectivité par ce qu’il reste de bonne presse. Malheureusement les gens intéressants sont rarement ceux qui cherchent à être sur le devant de la scène et que l’on met en avant et en scène. J’ai adoré refaire le monde en plateau mais j’étais dans ma vérité et je n’échangeai pas, je ne sais même pas si je peux dire que j’écoutais. Pourquoi mon avis, mon opinion serait-il plus absolu et vrai que celui de l’épicier du coin de la rue? »

Guy Birenbaum

Donc Guy s’en est allé de la tv en ayant tout dit et désormais il partage sa vision du monde par l’image.

Mais dans la notion de partage, il y a quelque chose lié au don … pour partager vraiment, sincèrement, il faut savoir donner.

 

Crédit photo : Mel Lenormand

Donner son point de vue sans l’imposer.

Si Guy a souvent affirmé aujourd’hui il échange. Il laisse la parole et a même à cœur de la donner.

« L’édition j’adore ça. Je suis un éditeur avec un stylo à la main. J’aime relire, donner un avis, un conseil mais sans l’imposer, il s’agit plus, désormais, de donner un coup de main. Mais un vrai, pas juste un léger coup d’œil. Mon expérience me permet de pouvoir aider, soutenir et choisir aussi. Ainsi, j’ai envie de m’impliquer dans des projets, de contribuer. Editer demande du temps et ça tombe bien, j’en ai ! »

Guy Birenbaum

Il semble que soit venu le temps
pour celui qui courait après le temps,
de prendre le temps,
de vivre à contre temps…


… et de donner de son temps en remontant le temps pour revenir à ses premières amours : l’enseignement.

Transmettre et enseigner.

Guy est un maître de conférence. Mais s’il a été happé et aspiré dans les moratoires de la sphère média, c’est au sein de l’Université que Guy a commencé à faire dans l’oratoire.

Naturellement plus Socrate que sophiste, Guy est, à l’origine, un spécialiste. De ceux qui font de la recherche, de l’investigation, qui sont sur le terrain comme si la réflexion était l’essence de toute action. Sa démission de la fonction publique au bénéfice de sa mise à disposition au public lui a permis d’en connaitre, d’en rencontrer mais aujourd’hui, maintenant qu’il s’est beaucoup interrogé, il a envie de transmettre.

Enseigner, tirer des leçons du passé et accompagner. Celui qui reconnait avoir trébuché souhaite désormais mettre le pied à l’étrier aux autres. Une histoire de transmission de (bonnes) leçons reçues. Un partage de vus et vécus entre générations. Histoire que nous essayions un minimum d’aller à peu près droit. Autrement dit, faire dans le tutorat.

« Il est plus facile d’être négatif, en faisant ça tu restes entre toi et toi.
Lorsque tu est positif, tu passes dans l’encouragement et il y a de la responsabilité là-dedans.
Cela demande de sortir de soi, de considérer la personne en face de toi et d’accepter de n’être qu’une pierre à l’édifice, un contributeur »

Guy Birenbaum

© Crédit photo : Instagram Alice Antheaume : @alicanth

Mais finalement, être un contributeur n’est-ce pas là ce que Guy Birenbaum a toujours fait ?

En tant que chercheur d’abord, en tant que chroniqueur ensuite et en tant qu’éditeur … son objectif n’a-t-il pas toujours été d’apporter sa pierre à l’édifice ? De faire sa part.

En infiltrant le FN, en dénonçant les pratiques de l’ombre, en démasquant, en accusant, n’y a-t-il pas toujours eu une envie d’être dans la transmission de la vérité, dans l’information, la vraie ?

Informer pour former les initiés et réformer ?

Alors oui la forme a changé … Guy s’est réformé pour mieux se recentrer et dans « vous m’avez manqué », son livre dans lequel il se livre sur cette transformation, il y a comme une invitation à, de nouveau, se rencontrer.

Guy a fait le choix de cultiver son jardin mais aujourd’hui il a à cœur d’en partager les fruits. Son jardin à lui c’est la plage, celle qu’il a mise en page avec l’aide de la Villa Gypsy au travers d’un carnet de notes qui dénote.

© Crédit photo : Guy Birenbaum – Villa Gypsy.
@guibirenbaum@villagypsy.natty

Ce petit bouquin est un condensé de scènes de plage mais, s’il ne part plus notre sac à main, c’est parce que – non content de nous rappeler les clichés de Martin Parr – il laisse, en plus page après page, la possibilité à nos élucubrations de se laisser aller au flot des pensées inspirés par le bruit de la marée immortalisée au rythme des saisons.

Guy a laissé de la place entre ses photos à nos mots nous invitant à la rédaction guidés par la narration du titre qu’il a, avec humour, donné à ses clichés.

Notre photo préférée est à la page 55.
Un résumé de Guy : son chien, son humeur, son sarcasme et un rappel de ce que peuvent être les besoins essentiels.

« Et l’essentiel, c’est la mer, c’est la plage. Parce que c’est la vie »

Merci Guy, Tout est dit.

© Crédit photos : Mélanie Lenormand.

Pour découvrir, au fil de ses balades avec Jedi, ses clichés, vous pouvez retrouver Guy sur son compte instagram :

@guybirenbaum

Et parce que Noël approche et que ce carnet de note sera le cadeau idéal pour votre famille et vos potes, sachez que vous pouvez le commander sur le site de la Villa Gypgy ou au sein de la boutique (en click & collect pour le moment) : 

Villa Gypsy Shop : 
65 Rue des Bains,
14360 Trouville sur Mer
https://www.villagypsy.fr/
Instagram : villa.gypsy

Illustration de l’article : @_Rue.mel