Le colocataire. par Lucie Chevalier

Le colocataire. par Lucie Chevalier

Compte tenu des années et de la simplicité avec laquelle j’aime évoquer aujourd’hui, l’existence de mon colocataire, il peut paraître difficile de croire que je n’ai pas toujours bien apprécié notre … « partenariat ».

Mais on a un pacte lui et moi : « je ne me préoccupe pas de toi et toi, tu me laisses tranquille ». Pour l’instant, les deux parties respectent le deal.

Quand ce skouatteur s’est imposé et que j’ai eu connaissance de sa présence, mon monde s’est écroulé. Ma vie a basculé dans un immense trou noir. Et j’étais rendue contrainte de le surveiller, lui rendre visite, l’étudier, l’amadouer même. Tous les mois. Puis tous les trois mois. 6 mois. 1 an. Aujourd’hui on se Check tous les 3 ans. Oui parce que depuis, je me suis faite une raison, lui aussi. Il est là c’est comme ça et il est bien décidé à rester. A ne pas bouger on l’espère mais à rester.

Tantôt mon « petit plus », tantôt « mon caillou ». Mon épée de Damoclès. Mon méningiome …

Ah quel horreur ce nom !!!

Il a gâché ma vie. M’a anéantie. A creusé ma tombe. M’a fait vivre des épreuves que je ne souhaite à personne. Un drame familial quand j’avais 22 ans. Et puis, l’ascenseur émotionnel car il faudra composer. Je me suis entendu dire « c’est grave mais vous êtes un cas a part » (oui ba ça je le savais déjà hihi). Mon neuro chirurgien aime souvent me dire que je suis sa plus jeune patiente avec une tumeur des méninges aussi énorme. Hummmm quelle chance !!!

Mon caillou et moi on a appris à vivre ensemble et ce qu’il m’a finalement apporté : force, courage, détermination et ambition, rattrape tout le mal qu’il a pu me faire. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Il faut alors se méfier des apparences, car derrière chacun et chacune d’entre nous, se cache peut être un(e) guerrier(e) aux pouvoirs incroyables.

Lucie Chevalier

Le bailleur

Illustration : Les empreintes de pieds de Gaspard au jus de Betterave, le 2ème miracle de ma vie mais version « bio ». Lucie.

Et si l’amour était …

Et si l’amour était …

 « Et si on (se) parlait d’amour »

Mardi 8h , le chien tête en bas, chien tête en haut et posture du guerrier 3 en pigeon réalisés, je réalise aussi (un peu aidée par ma boite mail qui pourrait revendiquer un hashtag me too) que la Saint-Valentin n’est pas très loin. 

La Saint-Valentin : la fête de l’amour. Mais, c’est quoi l’Amour ? Long sujet. Pas ma spécialité. 

L’Amie : « Va falloir t’y mettre c’est nouvelle lune en verseau. Tu es donc invitée par les planètes à poser tes mots » 

Si c’est le cosmos (ou cosmo) qui invite …

Mardi 9h  » Coucouuuu, et si l’amour était …. ? A toi de compléter. La forme est libre. Et si on se parlait d’amour  » message –> envoyé. 

L’Amour c’est quand même mieux quand c’est vous qui le dites ! 

Mardi, Mercredi, Jeudi, Vendredi, Samedi … j’ai passé la semaine à recevoir de l’amour en partage au rythme des mots doux de mon entourage. 

Avec elles et eux, celles et ceux que j’aime le mieux, nous avons tiré le portrait de l’Amour. 

Le résultat vaut le détour. Il est polymorphe, libre. Il swing et donne le tournis. 

« C’est quoi l’Amour ? »

C’est ça l’Amour. C’est tout ce que nous y mettons, tout ce que vous y mettez … A vous de jouer ! 

PS: on continue à se parler d’amour plus tard … dans une expression libre … comme un cri du coeur.

With Love. Always.

Forme Libre

Un amour de portrait

« Si l’amour était une couleur … ce serait …

« Des couleurs comme miroirs faisant écho aux multiples facettes de l’amour… Rouge pour la passion qui me consume, Orange comme le rayonnement que tu m’apportes à chaque instant, Jaune pour l’énergie qui circule, Vert tel l’espoir que tu fais naître en moi, Bleu comme l’infini de mes sentiments, Violet pour la paix intérieure que tu transmets à mon cœur. Des sentiments intenses, romantiques, heureux, qui nous rassemblent et nous font vibrer à l’unisson. »

Emilie

Le blanc sans hésiter ! c’est l’équilibre parfait entre toutes les couleurs, c’est par là que tout commence mais aussi que tout fini … c’est le champ des possibles… c’est la base de toute créativité… et puis c’est aussi la délicatesse et la sincérité d’une tulipe … blanche évidemment.

Loriane

Le Rose … Rose Chamallow car je vois l’amour comme qqch de doux, de sucré, de moelleux et de réconfortant.

GG

Pour moi ce serait le bleu, le bleu horizon,
le bleu de l’infini.
Celui que l’on voit lorsque l’on regarde la mer. Ce serait cette couleur où l’eau et l’air se rencontrent pour nous transporter au delà de ce que nous sommes.

Noé

Si l’amour était une couleur ce serait le bleu outremer. Profond comme l’océan
(où sondent les cachalots).

Faustine

Si l’amour était une couleur,ce serait le bleu comme le tourment de l’océan

Marie

Par provocation de bon ton, je vais dire : Le noir. Cette teinte méprisée, à laquelle nous attachons tout un tas de mauvaises idées. Ne dit-on pas « broyer du noir« . Et bien, moi, je broie de l’amour. Je bois l’amour. Le noir, nous le détestons, mais d’une façon ou d’une autre nous en portons tous les jours : sur nos vêtements, nos accessoires, il est partout … comme l’amour. Le noir est difficile à maitriser en Art. Il est profond. Le noir se fait fort de café à l’origine de chaque journée ou au lait… dans la voie lactée. Le noir laisse place à l’amour à la fin du jour. Il est sensuel. Le noir ne compte pas pour du beurre. Et l’amour est black blanc beurre.

Mais mon coeur est au bleu, calme et tempétueux car si je suis jaune, il faut une couleur complémentaire pour former une équipe capable de naviguer par les mers, les vents et les océans. 

« Alors dans le noir, elle ne portait qu’une goutte de Bleu de Chanel. »  haha.

Mel

Si l’Amour était une couleur ce serait… une nuance à inventer… Comme une synthèse de couleurs primaires et secondaires.

L’amour en Bleu couleur de l’océan capable de déverser autant de calme que de tempête.
L’amour en Rouge comme une flamme, un coup de foudre qui ravage tout sur son passage ; rouge comme le sang qui fait palpiter les cœurs à la chamade, mais aussi comme le vin qui enivre et qui se bonifie avec le temps !
L’Amour en jaune comme le soleil qui, chaque jour, se réinvente, puissant, rayonnant ; comme le blé que l’on moissonne à maturité pour façonner de jolies miches chez le boulanger.
L’Amour en blanc comme un drapeau, une trêve à accorder … parfois à son cœur ; blanc aussi comme la toile sur laquelle tout rêve peut se peindre.

L’amour… tout simplement cette lueur d’espoir qui jaillit dans le noir…

L’amour finalement est aussi magique que l’arc en ciel, il lui faut une pincée de pluie suivie d’une pincée de soleil pour que jaillissent enfin toute la puissance de ses couleurs et la splendeur de sa lumière.

Nath

Si l’amour etait une couleur, ce serait tres certainement une couleur changeante comme les emotions et impossible à totalement saisir car elle devrait rester libre ; je verrai d’abord le filtre d’un indigo profond et mystérieux au travers duquel on essaye de distinguer un paysage et des sensations inconnues ; il y aurait forcément un peu de dégradés de roses pour voir la vie sous l’angle nécessaire d’une tendresse sincère, joyeuse et enfantine ; puis, si l’on a de la chance, un blanc pur et éclatant comme une evidence ensoleillée qui vous surprend ou même une révélation sacrée dans les plus beaux moments sensuels pour d’autres ; parfois même un peu de rouge pour le charmant côté de l’amour qui fait mal et qui vous déchire intérieurement.

Guenièvre

« Si l’amour était une pièce de la maison … ce serait …

Ma chambre pour le moelleux de mon lit, ultime réconfort, lieu de rencontre, lieu de partage, lieu de connexion car dans un lit on s’y retrouve pour dormir, se câliner, manger, discuter, rire, se coller et surtout pas pour se disputer mais bien pour se retrouver.

GG

Les toilettes, parce qu’une fois que tu laisses la porte ouverte tu as passé le cap ! 

Paul

Ce serait un endroit dans la maison ; ce serait évidemment l’âtre de la cheminée, une pièce où le foyer serait l’élément central et réchaufferait les corps et les cœurs. Autour duquel on se retrouve pour échanger, manger et rêver.

Noé

Si l’amour était une pièce de la maison , ce serait forcément la cuisine.

Aliza

La cuisine bien sûr ! c’est un lieu de créativité folle, de soin de soi mais aussi des autres… c’est un lieu où prend naissance la joie… la joie de goûter, de créer et de partager… la cuisine c’est la vie !

Loriane

La cuisine pour la joie partagée

Marie

Ce serait… La cuisine. C’est la pièce de réunion et de partage par excellence. Et puisque je suis de ceux qui aiment les gens en partageant de gourmands moments, c’est le lieu par excellence. (En vrai je pense même à la terrasse devant la cuisine: l’idéal qui ajoute un peu de romantisme à cet amour grâce à la vue.)

Si l’amour était un aliment ce serait… du pain chaud et croustillant juste sorti du four. Parce que c’est rassurant, et qu’on ne peut que vouloir le partager.

Faustine

Je me range à l’avis collectif : La pièce où l’on fait sa popote entre potes, où l’on prend le temps de ne pas faire avec les choses toutes faites et où l’on invente ses propres recettes !

Mel

« Si l’amour était un pays … ce serait …

Si l’amour était un pays,
ce serait l’Italie pour sa douceur de vivre. 

Marie

Le Zimbabwé parce que rien qu’à prononcer son nom j’ai envie d’y aller ! 

Fab

L’Italie est pour moi, le pays de l’amour, du romantisme, du soleil, de la bonne table. L’amour se dévore au soleil avec une pointe de cinéma car l’amour ça s’incarne, ça se vit, on y joue parfois la comédie en parlant avec les mains et surtout avec le cœur.

GG

Paris ! Ville de l’amour ! Etre amoureux c’est rompre un croissant en deux et le partager avec un café allongé assis à la terrasse d’un café, puis finalement laisser les pigeons le manger parce qu’on est en train de s’embrasser. 

Cathy

Je n’aime pas la notion de pays.
Je crois que ce serait une maison dans laquelle on écouterait du Pierre Vissiliu parce que:

« Je veux qu’il y ait toujours, dans ma maison d’amour,
Des hommes qui aiment les chiens et surtout les enfants
Des hommes qui croient en tout et même au Père Noël
Et qui disent à leur femme qui vieillit « Tu es belle »

Noé

« Si l’amour était … 

Si l’amour était une couleur , ce serait le bleu j’imagine comme l’océan, l’infini des possibilités… Si l’amour était un lieu, ce serait n’importe où l’on se sent le mieux en fait , rassurant , comme son lit , ou sur une plage où il fait très chaud mais où il y a une brise. Si l’amour était un sentiment, il serait indescriptible car c’est comme une évidence. Si l’amour était un plat , ce serait comme un bon tajine qui mijote, qu’il faut arroser sans cesse, plein d’épices et de caractère, aux pruneaux de préférence et qui est encore meilleur avec le temps. Si l’amour était une danse, ce serait un striptease, parce que, pour que ça marche il faut se mette à nu. Si l’amour était un animal, un chat, car imprévisible ! C’est pour ça que je préfère les chiens d’ailleur ! 

Aliza

Si l’amour était une ville, ce serait un petit hameau dans une nature préservée où coule une rivière, une image d’un idéal un peu primitif et naturel, où tout le monde serait libre de s’aimer et de s’entraider avec naturel, tolérance et générosité ; franchement en tant que divinité je n’aurais envie de créer dans cette utopie que le bon en l’homme et la femme, et la simplicité de Rousseau s’y retrouverait un peu peut-être, je ne sais.

Si l’amour était une sensation ce serait une odeur qui vous fait revivre un souvenir enfoui, comme la madeleine de Proust de chacun ; pour moi, à l’abri des tilleuls l’été, sentir le parfum de la pluie qui s’évapore sur l’asphalte chaude en fin de soirée et qui fait ressurgir par surprise des souvenirs inévitables.

Si l’amour était un animal, je serais tentée de dire un animal extraterrestre ; une amibe venant tout ensemencer du fin fond de l’espace et faisant éclore la vie dans les contrées les plus arides et reculees de l’univers ; nous serions dans un film de série B ou dans un tableau de SF pop art et cette amibe aurait sa propre stratégie inquiétante que les pauvres mortels ne comprendraient jamais.

Guenièvre

Si l’amour était une couleur, je dirait le bleu, L’azur comme celui de l’océan qui caresse de ses douces vagues pour s’échouer sur les plages. Puissant et intense comme l’amour quand il est réciproque.
Ce bleu Majorelle …
Bleu comme le bleu de tes yeux dans lequel je me perds à n’en plus finir.
Bleu comme le bleu du ciel qu’on ne cesse d’admirer… en pensant à nos rêves les plus fous Éternel couleur de l’espoir de la délicatesse et de la tendresse : à vous tous les Bleus… je vous aime.

Melou

Si l’amour était une plante : un manguier! Ça vit vieux, on peut se réfugier dedans/dessous et construire ce qu’on veut avec son corps; et des fruits poussent en abondance, doux et sucrés – tant qu’on a la patience de les attendre!

Si l’amour était un paysage: une crique au soleil. Un lieu un peu caché mais où on se sent en sécurité et où on peut s’épanouir seul, à deux ou plus!

Faustine

Si l’amour était une couleur, ce serait le bleu comme le tourment de l’océan

Si l’amour était une fleur, ce serait du gypsophile représentant la pureté des émotions

Si l’amour était un pays, ce serait l’Italie pour sa douceur de vivre

Si l’amour était une pièce de la maison, ce serait la cuisine pour la joie partagée

Si l’amour était un moyen de transport, ce serait le bateau du fait de devoir faire avec les éléments qui t’entourent pour avancer

Si l’amour était une citation, ce serait « on regrette rarement d’avoir osé, mais toujours de ne pas avoir essayé » 

Si l’amour était un sport, ce serait le surf, ingrat et jouissif quand tu prend ta première vague

Marie

« L’amour est comme l’océan, il demande humilité, on adore s’y plonger. Parfois on se laisse submerger au risque de se noyer, mais quand on lâche prise il est empli de surprises. »

Nina

« Si l’amour était une photo …

Une image dit parfois plus … que les mots, les définitions, … que tout. L’amour c’est cette photo.

Mel

Merci les copains d’avoir joué …

On se retrouve pour parler d’amour encore et encore sur

Une expression libre :

C’est quoi l’Amour ?

Crédit Photos : 

Cet article a été illustré par le choix d’images de mes amis. Ils ont joint l’illustration aux émotions, la photo aux mots.

Certaines photos sont personnelles (merci de ce partage), d’autres ont été trouvées et choisies au détour d’une navigation sur Pinterest, instagram et Pexels. 

La vidéo qui introduit cet article est l’expression du talent de Marietta Varga. 

Laura Isaaz & Maag ou la féminité pas formaatée

Laura Isaaz & Maag ou la féminité pas formaatée

Parfois on rencontre des gens qui nous donnent de nos nouvelles.

 C’est là tout le talent de Laura Isaaz : nous donner rendez-vous chaque semaine (le mercredi pour être précis) pour nous parler de nous.

Un nous collectif, humain, pas trop genré bien que majoritairement féminin mais qui peut parler à tout un chacun pour un peu que tu ne sois pas fermé.

Lorsque Maag parle de célibat on se dit  » Oh mais MERCI  »
Lorsque Maag parle de ses parents on se dit avec émotion  » Tellement …  »
Et quand Maag parle de sororité on se dit … qu’il n’y a que Laura pour l’incarner.

Parce qu’entre Maag et Laura, il n’y a point de différence, tout n’est que sincérité et authenticité bien rédigées.

« Il n’y a pas de différence entre Laura Isaaz et Maag. Tout ce que je dis dans Maag c’est tout ce que j’ai envie de dire, de véhiculer, de partager. Ce que j’aime sur Maag c’est la liberté que j’ai : je peux parler de tout ! Je n’ai aucun problème à parler de moi, même si je reste pudique. Mais je ne fais aucun effort pour ça, je ne le travaille pas, c’est mon tempérament. Toutefois, parfois je parle des autres, je me nourris aussi et surtout des gens qui m’entourent. »

Laura Isaaz

La plume de Laura est libre et ce qui la rend unique en son genre c’est que le « je » qu’elle utilise retentit en nous comme des lignes universelles. Laura réussit la prouesse rédactionnelle de parler d’elle sans jamais tomber dans une forme d’égocentrisme narcissique ce qui est assez rare pour être signalé – preuve en est du nombre de livres, de publications et de billets à base de « mon confinement et moi » sortis ces derniers mois, un brin gênant parfois.

Ses mots tombent alors comme des notes sur une partition jouée au piano; tantôt jazzy tantôt blues , Laura revisite les lettres classiques avec swing sans jamais tomber dans le spleen. Les idées s’emmêlent dans un pêle-mêle qui suscite des réflexions à la pelle.

« J’ai créé maag parce que j’avais des choses à dire, à écrire surtout. Lorsque tu travailles pour un magazine tu dois respecter une charte, une ligne éditoriale précise, tu n’es pas toujours libre dans le ton et … bref … je voulais écrire comme je voulais. (ndrl: Laura a été journaliste au ELLE pendant près de 6 ans)
Donc j’ai lancé un rendez-vous aux gens pour parler avec eux. Après ils adhèrent ou pas mais finalement on échange. Je l’ai fait pour cette raison et, ce qui est cool, c’est que les retours sont plutôt bons. C’est encourageant, forcément.
J’ai des échanges forts, je parle de choses intimes avec certaines personnes qui m’écrivent. Cela me touche que les gens se livrent et se délivrent ainsi. Après l’article que j’ai écrit sur les parents, j’ai reçu des messages bouleversants. Un notamment … qui m’a émue aux larmes !  »

Laura Isaaz

Loin de l’image de la journaliste rédactrice qui balance des billets d’humeur cachée derrière son ordinateur, Laura se livre au travers de ses lignes mais se rend aussi disponible pour échanger, papoter et discuter un petit temps avec les gens. En ce sens, son écriture n’a pas vœux à s’étaler comme de la confiture mais plutôt à faire tomber les murs et les armures vers un dialogue vrai, profond, sans superficialité.

« Dans mes relations je suis très entière. J’aime sincèrement mes amis, mes proches.

Mais, comme je t’ai dit, je suis très pudique.

Plus penchée sur les actes que sur les paroles, je ne fais que très peu de démonstrations verbales. Du coup j’écris plus que je ne parle et je pense être présente.

Il n’y a qu’à ma fille que je dis je t’aime 16 fois par jour ! »

Laura Isaaz

Ecrire pour laisser sortir les choses,
les mots et les émotions et créer des ponts avec les autres.

Comme beaucoup de timides qui se soignent, de réservés qui tentent de faire dans la sociabilité et le partage.

Laura Isaaz est un peu la Emma Bovary version lettre moderne, ou plutôt Colette en fait ! 

 

Non pas que Laura fasse dans le mime, mais la journaliste auteure, nous fait penser à Colette dans tout ce qu’elle était de multi-facettes.

Une personnalité riche aux mille visages que Laura partage aussi, toujours avec à-propos, sur les réseaux sociaux.

Au-delà des mots, l’interaction se fait sur Instagram en images bien choisies. Mais là encore, Laura fait dans la subtilité en ne tombant jamais dans la tentation de l’excès.

Pourtant, Laura a le plumage à la hauteur de son ramage et pourrait se laisser prendre à la flagornerie de la flatterie et se raconter toute la journée en story.

Mais ce serait là mal connaitre la brebis basque pas égarée pour deux sous qui a fait de la spontanéité et de l’équilibre en tout sa marque de fabrique.

« J’y prends du plaisir mais jamais je ne dirais tout de ma vie, j’essaie de garder une certaine distance. En suivant mon compte, tu ne sais pas du soir au matin ce que je fais, mange, bois et où je suis ni avec qui. Je partage spontanément en fait sans me poser trop de questions. Et du coup je n’ai rien de négatif à en dire. De toute façon aujourd’hui, on peut dire ce qu’on veut mais on est forcément influencés … parfois j’aimerais déconnecter mais un volet de mon travail m’en empêche. Ma fille me parle de Tik tok et de toutes ces merdes-là … forcément ça m’interroge mais je me dis que mes parents se sont dit la même chose avec facebook. Une fois que tu décides d’être sur les réseaux sociaux, sur Instagram, d’écrire sur internet, il faut assumer le risque et prendre les bons et les mauvais côtés. Quand tu en as conscience, tu arrives à gérer et à te détacher sans prendre tout ça trop au sérieux. »

Laura Isaaz

Ne pas se prendre au sérieux et garder de la distance tout en créant une proximité avec son audience qui lui permet, in fine, d’exprimer et de véhiculer ses idées.

Parce qu’il faut dire que Laura-la-basque a les opinions bien pelotées et pimentées notamment sur la féminité … mais pas que.

D’ailleurs la féminité parlons-en, avec elle elle est libre, individuelle et sans jugement, elle se nourrit des individualités et des chacunes.

« Ma vision de la féminité ?
– Selon moi, une femme est féminine dès lors qu’elle se sent bien dans sa peau, dans ses choix, qu’elle est libre et qu’elle ne tolère aucune censure dans ce qu’elle est ou dans ce qu’elle rêve de devenir.
J’exclue toute implication des artifices dans la notion de féminité.
Ça ne réside pas dans l’attitude ou dans ce que l’on porte comme chaussures,
c’est un truc d’âme. »

Laura Isaaz

Sans commentaire, c’est à 100% qu’on adhère à son regard bienveillant, à ses colères souvent et à ses engagements.

Car si Laura ne fait pas dans la leçon de moral intello narcissique, elle s’engage en incarnant une féminité moderne, affranchie, épanouie, indépendante et en pratiquant la sororité dans tout ce qu’elle dit et fait.

L’un des ennemis du féminisme est la femme elle-même. Parlons vrai et franc-jeu un peu, la jalousie nous étouffe et on se pouffe et se gausse de critiques et de coups de trique les unes sur les autres à longueur de planche mixte en terrasse entre copines fan de « connasse » . L’encouragement systématique et les applaudissements automatiques ne sont pas des modes de fonctionnement de la machine féminine depuis la nuit des temps. La faute à quoi ? Je ne sais pas mais il suffit de parler avec deux trois mâles pour se rendre compte que les prises de bec et le bitching sont quand même plus un truc de gonzesses que de mecs.

La tendance s’inverse cependant, pour notre plus grand bonheur, et désormais les femmes semblent vouloir faire dans le solidaire et cesser de se percevoir comme des adversaires.

En compétition de quoi d’ailleurs ?

• À la chasse à l’Homme ? Pour quoi faire ? Si finalement le rôle d’une femme n’est plus forcément d’être une épouse dévouée la compétition ici n’a plus de raison d’être ou alors elle se multiplie sur autant de terrains qu’il y a de forme d’épanouissement à vivre nos relations et nos amours à notre façon. A se demander du coup si on n’est pas plutôt sur un sport co qui demande beaucoup d’entraînements et d’avoir des sparring partners avec qui partager nos galères.

• À la chasse aux œufs ? les langues s’étant déliées sur la maternité, la fertilité, l’infertilité et sur l’envie surtout d’être mère sans tabou, il y a débat mais plus d’ébats entre nous.

• A la chasse aux trésors ? Il semble que sur ce sujet, nous soyons plus en compét avec nos homologues à braguette puisque depuis le 4 novembre 16h16 nous bossons pour des copec’ du fait de l’écart salarial homme-femme. Sans parler du plafond de verre, de notre manque d’ambition … enfin voilà quoi, il semble qu’ici nous aurions plus d’intérêt à l’union pour faire la promotion de nos droits … à la promotion. Voilà.

L’union fait la force … les mecs l’ont compris depuis bien longtemps et il semble que les femmes en prennent le chemin. En tout cas, avec Maag et Laura c’est certain. Pour tout vous dire ici, Chez Forme Libre, nous avons contacté Laura suite à un article écrit sur le célibat. Sans grande conviction. Toute petite que nous sommes d’attirer un temps soit peu son intention. Le beau préjugé … et la belle surprise dans la foulée quand Laura nous a répondu « oui » sans sourciller et avec un enthousiasme sans sarcasme.

Laura encourage, soutient, fait de la sororité une réalité au quotidien
en incarnant une fémininité affranchie,
libérée sous toutes ses formes.

Elle est une femme, une mère, une fille, une amoureuse.

« Je suis bien seule. Je crois que je suis une romantique dans le fond, une sentimentale en tout cas. Je ne suis pas pressée de trouver quelqu’un, je suis amoureuse de moi depuis peu alors j’en profite. J’ai envie d’un truc simple et léger mais pas chiant, surtout pas chiant. »

Laura Isaaz

Et une sœur aussi. La sœur d’Alice, avec laquelle elle partage des projets à venir :

« J’ai un projet d’écriture en cours avec ma sœur Alice.
C’est un truc qui nous a encore rapprochées. Je ne pensais pas que c’était possible mais OUI.
On a la même vision de la vie et de l’humain… et on est très famille.
Faut dire qu’on est bien tombées :
Nous avons des parents tendres, sensibles, très dans l’AMOUR, le vrai … celui qui te porte. »

Laura Isaaz

Tout ce qu’on souhaite chez Forme Libre c’est que cet amour bienveillant là porte ces deux plumes libres loin très loin et pour longtemps parce qu’au-delà d’avoir le sentiment chaque mercredi d’avoir rendez-vous avec quelqu’un qui a suffisamment de générosité pour se livrer en toute humanité, nous partageons aussi ses colères et ses engagements notamment sur le droit à l’expression des mamans sur leurs états d’âmes et sur les violences faites aux femmes.

Ce sera le sujet de l’expression libre de Laura. Bien que de toute façon, sur ce sujet-là,
il n’y ait pas de débat.

Pour, tous les mercredis lire Maag, ajouter le lien suivant en favori :

MAAG.BLOG

Crédit Photos : Laura Isaaz.

Laura ou la plume Free-lancée

Laura ou la plume Free-lancée

Le mercredi j’aime lire maag et souvent je me dis … et voilà encore dans le mile toujours le mot juste ;
Le génie …

Ses mots tombent comme des notes sur une partition jouée au piano ; tantot jazzy tantot blues, Laura revisite les lettres classiques avec swing sans jamais tomber dans le spleen.

Les idées s’emmêlent dans un pêle-mêle qui suscite des réflexions à la pèle.

Laura Isaaz est un peu la Emma Bovary version lettre moderne, ou plutôt Colette en fait !

Basque brebis pas égarée pour deux sous, Laura a les opinions bien pelotées et pimentées sur la féminité mais pas que. D’ailleurs la féminité parlons en, avec elle elle est libre, individuelle et sans jugement, elle se nourrit des individualités et des chacunes.

Moi qui suis déjà tombée en amour devant le pays basque , papoter avec Laura a fini de me convaincre à l’idée de finir ma vie à manger de l’ossau iraty …

Rencontre.

Forme Libre

Laura, la plume Free-lancée

« Si tu étais une Couleur…Tu serais…

Le bleu parce que le bleu c’est l’océan et que je RÊVE de pouvoir vivre au bord de l’eau.

Ma vie est près de l’océan.

« Si tu étais un pays …Tu serais…

La France. J’ai beaucoup voyagé mais la France est un pays sublime. Beaucoup trop sublime pour que je te réponde autre chose. C’est un pays de culture dans la culture, les paysages sont divers mais partout superbes à leur manière. Évidemment le sud-ouest est le plus bel endroit sur terre. En toute objectivité.

« Si tu étais un animal … Tu serais…

Franchement, j’aurais aimé te répondre un truc glamour, félin comme un léopard ou un guépard mais je serais un chien. Définitivement.

Le chien est fidèle, rassurant, aimant, présent, sensible et intelligent.

J’ai grandi avec des chiens et ça m’apaise d’en avoir un.

Claude je l’ai adoptée. J’étais pleine de préjugés sur la race, je refusais d’être la nana avec un chiwawa, mais la vie l’a mise sur ma route et je la remercie pour ça.

« Si tu étais un mot … Tu serais…

Liberté.

Je te dis ça spontanément, c’est le premier mot qui me vient mais parce qu’il regroupe tellement de choses :
La liberté de faire ses choix, la liberté d’expression, la liberté d’être.

Quand on se sent libre on peut tout faire.

En tant que femme. Notamment. Nous pouvons décider de ce que nous faisons dès lors que nous avons la liberté de penser comme nous le voulons.

J’ai l’impression d’être libre, j’en ai le sentiment en tout cas. Cela n’a pas toujours été le cas mais, aujourd’hui, je pense pouvoir dire que je le suis ; dans le boulot mais aussi dans ma vie de femme, de mère …

 

Je veux transmettre ce sentiment à ma fille. Qu’elle sache et ait pleinement conscience qu’elle est libre de faire ce qu’elle veut et que personne n’a à lui interdire quoi que ce soit.
Mes parents nous ont éduquées, ma sœur et moi, avec cette tolérance bienveillante. Ils nous ont toujours dit « Faites ce que vous voulez et nous serons derrière vous ». Dans le respect des autres, cela va sans dire.

C’est aussi ce que je veux dire à Romy, lui répéter, jusqu’à ce qu’elle soit convaincue qu’il n’y a pas de schéma type. Je ne veux pas qu’elle soit retenue par les codes, les mœurs. Je veux qu’elle se sente libre de faire ce qu’elle veut et de vivre comme elle le souhaite, avec qui elle le souhaite aussi. Je veux qu’elle sache qu’une femme peut être indépendante. Que c’est même le plus important. Que ce n’est pas grave que certaines fins de mois soient difficiles, il suffit de vivre dans un appartement plus petit, de manger à la maison des pâtes au thon et puis ça passe… que l’important c’est de ne jamais dépendre de la vie de quelqu’un et de l’avis des autres.

« Si tu étais une plante… Tu serais…

Un tournesol :

ça vit avec le soleil et en fonction du soleil.

 

« Si tu étais un aliment… Tu serais…

Je serais une truffe. Elle n’est pas parfaite cette réponse ? Tu peux t’arrêter là je pense. Sans rire, une truffe. Je peux en manger au petit déjeuner tellement j’aime ça. Il y a un restaurant parfait dans le 2ème qui s’appelle Un Jour à Peyrassol, si la vie reprend son cours un jour je t’y invite.

« Si tu étais un pêché capital… Tu serais…

La gourmandise. Ou la luxure. Mais n’est-ce pas un peu la même chose au final ?

© thesocialfood

« Si tu étais un objet… Tu serais…

Mon calepin sur lequel je prends toutes mes notes. Je l’ai quasi toujours avec moi. J’écris dedans, tout. Dès que j’ai une idée, un truc qui me vient, je bosse avec, je vis avec.

Comme il ne rentre pas dans tous mes sacs parfois j’écris dans « Note » sur mon téléphone mais je reporte et recopie ensuite toujours dans mon calepin. Je suis attachée au papier je crois pour écrire.

« Si tu étais une pièce de la maison… Tu serais…

Le salon.
Bon comme je vis à Paris dans un 2 pièces-donc-une-chambre-seulement et que je suis une mère dévouée, le salon est aussi ma chambre mais c’est surtout LA pièce à vivre.

Le salon est le lieu où j’écris où je prends l’apéro où je reçois. Je suis très entourée et j’adore recevoir. C’est un moulin.
Mes amis sont chez eux chez moi.
Je les accueille, les héberge, même si c’est petit ça ne me dérange pas … pour autant qu’on soit proches, évidemment.

« Si tu étais une personnalité, un artiste… Tu serais…

Charlotte Riley.

Parce qu’elle se couche

tous les soirs

à côté de

Tom Hardy.

Et si tu devais passer 24h avec quelqu’un ?

 

Tom Hardy

Plus sérieusement, avec Simone Veil.

Pour en apprendre encore davantage sur elle, pour avoir la chance de rencontrer une icône de la lutte pour les droits des femmes et surtout en profiter pour lui dire glisser un

MERCI.

Au nom de toutes. !

 

 Et plus personnellement, mon grand-père André qui est décédé il y a longtemps et à qui je pense beaucoup. Mais quand il avait toute sa tête !

Pour clôturer ce portrait

Forme Libre prend la liberté de s’interroger…

Si Laura était unE CITATION, elle serait…

  Une citation de Colette : 

« Il faut avec les mots de tout le monde écrire comme personne ! »

* Laura Isaaz : @laura_isaaz 

* Maag :

 Crédit Photos :

© Laura Isaaz

Et pour le bleu de l’océan : © Géraldine 

Guy ou l’épicier réformé

Guy ou l’épicier réformé

 » Où as-tu rencontré Guy Birenbaum » 

« Sur la plage »

« Et? »

« Life is a Beach »

Forme Libre

Guy ou l’épicier réformé.

« Si tu étais un pays…Tu serais…

La France car je suis très casanier. Je voyage très peu. Physiquement du moins, il faut une remorque pour me bouger ; ou ma femme et mes filles. Donc s’agissant d’un pays, la France mais si tu me demandes quelle ville je serais, je serais Londres.

Pour des raisons que j’ignore, je m’y suis toujours senti comme chez moi. J’aime Picadilly, sa lumière, son électricité, son rythme. J’avais acheté le premier 45 tours des Sex Pistols à sa sortie, là-bas et puis il y a ce magasin que j’adore : Lillywhites ! Tu vois ? Ce shop de 6 ou 7 étages dédié au sport où tu trouves absolument TOUS les maillots de TOUTES les équipes. Trainer mes filles et ma femme au dernier étage de ce magasin est la première chose que je fais systématiquement en arrivant à Londres et je chine des vieux maillots dans les bacs à fripes. Ce magasin représente Londres en fait à mes yeux.

Je ne sais pas tellement expliquer mon attachement à cette ville … c’est plus instinctif qu’autre chose. J’ai dû être un Beatles, dans une autre vie !

« Si tu étais un Animal…Tu serais…

Le chien. Le mien … je te réponds cela très spontanément et naturellement parce qu’il est mon camarade du quotidien, nous avons un rapport très proche.

J’aimerais bien être un chien. On te donne à manger, on te sort, tu peux courir sur la plage, te baigner, donner des coups de dents quand on t’ennuie un peu trop. C’est plutôt sympa une vie de chien.

Mais j’ai été un peu chien dans un sens différent. J’ai été rude et dur dans le travail. C’est tellement naturel de dire du mal. En tout cas, c’est plus facile que de dire du bien, et puis dans mon métier c’est ce qui fonctionne, c’est ce qui buzze, parce que ça fait écho à la peur en tout un chacun. J’ai donc été une machine à clics faite pour claquer, j’avais pour habitude de me décrire en disant que j’étais en Teflon, fait pour cogner. Je donnais des coups de dents et des coups de latte. J’en ai reçus des coups, aussi. Notamment en 2003, lorsque j’ai écrit « Nos Délits d’initié ». Je pensais que cela ne m’atteignait pas. D’ailleurs, je pensais que rien ne m’atteignait. J’étais le plus fort, le plus costaud. Celui qui avait le micro, celui à qui on le donnait, à qui on demandait son avis sur tout et sur du rien ! Tout était du caviar et je surfais sur la vague. De toute façon, je me sentais comme un passager clandestin. J’ai compris après pourquoi j’avais ce sentiment … mais pour faire simple, comme je n’aurais pas dû naître (ma mère n’aurait pas dû survivre aux deux ans entre 1942 et 1944) tout était du luxe, du caviar, du plus. Alors, j’étais un kamikaze et j’adorais ça. Tout allait bien ! Très bien. Je parlais, j’écrivais… Alors que j’étais devenu éditeur et, alors même, qu’en principe on ne voit pas beaucoup les éditeurs, j’étais l’éditeur qu’on invitait pour parler de ses auteurs. J’avais la parole, je donnais la parole, je tenais la parole avec une arrogance assez démente quand je la regarde a posteriori…

« L’horizon dans la gueule » © Guy Birenbaum.

J’en étais même arrivé à un stade où je sciais les branches sur lesquelles je m’étais perché. J’avais le chic pour me faire virer. Comme lorsque j’étais chroniqueur au Grand Journal sur Canal Plus et que j’ai fait le choix d’éditer un bouquin sur un ancien de la DGSE (Pierre Martinet) qui avait espionné les vedettes de Canal (les Guignols, notamment) pour la direction de l’époque de la chaîne … Je les avais prévenus que ça allait swinguer … au final c’est moi qui ait valdingué. Enfin … on m’a demandé de prendre un peu de recul et de distances en me disant « on te rappelle une fois les choses calmées  » … apparemment depuis 2005 il n’y a pas eu d’accalmie ! Mais ça n’était pas grave. Je me faisais virer et puis je recommençais ailleurs. Une sorte de kamikaze ! Il y a quelque chose, un fil continu entre l’interruption brutale et moi.

Jusqu’au jour où, sans que je ne comprenne pourquoi, après une première grosse crise en 2014, j’ai totalement perdu l’envie. C’était en 2017. Le format était pourtant parfait, la situation était rêvée : je bossais avec mon pote Bruce Toussaint et ma « sœur » de toujours, la directrice de l’antenne de France Info, Laurence Jousserandot. Mon ami Laurent Guimier était alors numéro deux de Radio France. Tout était parfait… et pourtant je me suis écroulé une deuxième fois. Tout ça n’avait plus de sens.

« Si tu étais un Mot…Tu serais…

Révolution.

Parce qu’on le comprend tout de suite…

Une révolution ce n’est pas forcément violent, ce peut être doux et cela laisse l’opportunité de tout changer.
Ce peut-être un chemin.
Je pourrais être autre chose que ce que je suis. D’ailleurs, n’est-ce pas ce que j’ai fait ? Ma Révolution.

« Si tu étais une Couleur…Tu serais…

Le bleu. Le bleu marin.

« Si tu étais une Plante…Tu serais…

Un arbre à fruits rouges parce que littéralement je suis un arbre à fruits rouges. « Birenbaum » signifie arbre à baies rouges. Dit ainsi et de ma part cela pourrait sonner très communiste ! 
Je ne suis pas particulièrement attaché à mon nom mais il est celui de mes parents, en cela j’y tiens et j’essaie d’en être à la hauteur. Comme de mon prénom. Guy était le pseudo de résistant de mon père. C’est son nom de guerre. Tu vois l’ironie du truc. C’est un prénom très difficile à porter. Essayer d’être à la hauteur de ça… ! C’est injouable. 

« Si tu étais un aliment… Tu serais…

Du sucre. Je suis très gourmand donc je cherche quelque chose de précis qui soit à la fois quelque chose que j’aime mais qui soit aussi très sucré pour être honnête avec toi … Du chocolat au lait !!!

« Si tu étais un objet… Tu serais…

Un appareil photo et pourtant je suis techniquement nul ! Je n’y connais absolument rien ! Pour moi c’est un instrument magique ! Lorsque je discute avec des photographes et qu’ils me parlent de la mécanique de leurs appareils, des objectifs, je n’y comprends absolument rien. Je ne conceptualise pas. D’ailleurs c’est un truc qui me poursuit depuis toujours, je ne parviens pas à conceptualiser ce genre de trucs et d’autres, je suis un concret qui se laisse aller à la part d’inexpliqué. Donc c’est une boite magique dont je me sers et puis c’est tout. Je ne sais pas comment elle fonctionne mais finalement est-ce important ?
Pour moi la photo c’est le pouvoir de l’instant présent. Donc en fait… Je serais un polaroïd pour être précis. Je suis un fan absolu de cadrage. J’aime garder les yeux grands ouverts, mes photos sont autant de regards que j’ai portés sur un moment. Immortaliser des situations de vie, des scènes du quotidien. De scènes de plage. Bien sûr il y a de la sociologie là-dedans, on ne se refait pas, c’est ma formation universitaire qui revient par la fenêtre de l’image. Toutefois, j’ai remplacé le bruit par l’image. Je n’ai plus rien à dire mais beaucoup à montrer, à donner aussi, à transmettre. D’où ce carnet de notes dans lequel tu es en train d’écrire. Ce n’est pas un livre de photos de couchers de soleil sursaturées, de plages décolorées par les filtres. Rien n’est trafiqué, fabriqué, mis en scène, c’est un livre de moments observés et pris en flag’ .

Tu vois, il y a sur mon Instagram une photo des deux femmes voilées dans la mer … lorsque j’ai pris ce cliché que j’adore, je ne me suis pas interrogé une seconde sur leur tenue, sur les débats qui agitent certains dans notre pays tous les jours. J’ai vu dans mon objectif deux femmes, deux amies, deux sœurs… heureuses de jouer ensemble dans la mer. Je l’ai publiée. En l’état. Comme ça. Avant j’aurais donné mon avis. Mais pourquoi ? Là je me suis contenté de dire que tout ceux qui abimeraient cette image de bonheur parfait avec leurs commentaires se verraient censurés par leur suppression sans hésitation. Et j’ai supprimé toute tentative de débat … Mon compte Instagram n’est pas un lieu de débat et je n’ai pas envie qu’il le soit et le devienne. ( @guybirenbaum )

 

J’ai été un hyper-connecté, une machine à clics, toujours le nez sur son écran, accro aux réseaux sociaux, à l’info en continu. Je voulais être sur la photo. J’avais envie d’être reconnu. C’était à la limite de la schizophrénie. Ce personnage que je jouais, était devenu moi. Le nombre de like était ma dopamine. Tu sais il y a un truc chimique là-dedans. Au même titre que courir produit de l’endorphine. Le nombre de like, de partages … tout cela envoie des substances à ton cerveau. A force, à l’excès, cela devient une drogue que tu cherches et recherches. J’étais totalement control freak. Je maîtrisais mon image, contrôlais tout … D’ailleurs j’ai couru 7 kilomètres tous les jours pendant sept ans, qu’il pleuve, vente, neige ou sous un soleil de plomb. Il a fallu que je fracasse le mur pour que ça s’arrête.

« Si tu étais unE personnalité, un artiste… Tu serais…

Le génie le plus incroyable de l’Histoire de la Pop : Paul McCartney. Il sait tout faire ! Absolument tout et en toute humilité en plus. Donc lui ou rien.

Cet homme est fascinant et ne peut que susciter l’admiration: à 78 ans, le mec joue 3 heures et boit 2 verres d’eau. C’est Mozart !

Il n’y a même pas de mots pour décrire cet homme là … Un peu de sérieux tu as mieux ?

24 heures avec ?

Lui ! Paul ! Pour trouver les mots justement. Pour mieux apprendre, pour mieux comprendre. Je crois que je filerais tout doux face à lui !

Mais en te répondant je pense à Christophe également. Je l’aimais beaucoup La puissance de ses textes, de ses mots. J’en aurais pleuré ! Mais en principe je ne pleure pas. Jamais. Il était un drôle de personnage, d’une incroyable douceur et d’une sensibilité assumée. Il vivait totalement à l’envers de nous. Lorsque nous nous couchions, il commençait à composer ! Dommage.

« Si tu étais une oeuvre… Tu serais…

The party, le film absurde de Blake Edwards avec Peter Sellers. Je ris bêtement devant ! J’adore ce cinéma anglais totalement décalé, déjanté, ça me fait marrer ! Rien ne me fait plus rire que ça. C’est débile mais j’assume. J’aime le Non Sense.

Dans un autre registre, Lelouch, L’aventure c’est l’aventure … Un peu de british et de la déconne à la française.

« Si tu étais une pièce de la maison… Tu serais…

La chambre. Sur mon lit, je lis, c’est mon cocon, mon lieu de repli. J’adore la sieste.

Forme Libre a pris la liberté, pour clôturer ce portrait, de s’interroger…

Si GUY était unE CITATION, il serait…

« Il n’y a pas d’âge pour réapprendre à vivre. On dirait même qu’on ne fait que ça toute sa vie : repartir, recommencer, respirer à nouveau. Comme si on n’apprenait jamais rien sur l’existence, sauf parfois une caractéristique de soi-même, une endurance, une vaillance, une légèreté. »

Françoise Sagan

 « Révolution: C’est retourner le sablier »

Jean Dubuffet