Septembre ou l’optimisme

Septembre ou l’optimisme

Septembre ou l’optimisme.

Je n’ai jamais été de ces enfants observés hier qui pleuraient sur le perron de l’école lors de la rentrée, agrippés aux jambes de leur mère, suspectant je ne sais quel abandon.

Tout au contraire, j’éprouvais une telle ivresse à retrouver les camarades, les copains, Audrey, les profs (sauf M. Duval, lui vraiment, il me faisait flipper avec ses tableaux DOC et sa loterie pour savoir qui irait au tableau, il était fou, je vous jure … bref j’arrête), à découvrir de nouvelles matières, lire de nouveaux livres, apprendre … que bien souvent je sautai de la voiture familiale en criant « à ce soir ! » sans me retourner.

Hier, devant ces enfants sanglotants qui occupaient tous les adultes disponibles et devenaient l’objet de tous les soins, je me demandais : peut-être étais-je dépourvu de cœur ? Ou d’à propos …

« T’es née à 9h du matin, l’heure du café et de la curiosité  » Réponse de ma mère à mon message. Me voilà rassurée.

Clairement je n’ai jamais été attachée aux jupons de ma mère ou à la ceinture de mon père. D’une ma mère ne portait pas de jupe et la ceinture de mon père … je ne l’ai jamais vraiment appréciée mais pour des raisons qui n’ont rien à voir … quoi que … mais surtout, de deux, j’ai toujours aimé courir vers l’inconnu, la connaissance.

A la fin de mes études, j’ai craint de ne plus connaître de « rentrée », de ne plus ressentir ce sentiment d’excitation face à la nouveauté : un nouveau monde, une nouvelle aventure, un nouvel âge.

Mais finalement qu’est ce qu’une rentrée ?

La rentrée n’est ni la fin des vacances, ni la reprise du travail, c’est surtout… une promesse… un rendez-vous… des retrouvailles… un désir qui va obtenir satisfaction… un projet qui donne envie d’exister… un mariage avec l’inconnu.

Alors pour moi, il n’y a que les historiens et les comptables qui comptent les années à partir de janvier… Dans mon cœur à moi, il y a chaque année une subite accélération aux perspectives neuves qui s’annoncent. Je veux croire toujours que les deux mois de l’été, comme l’incubation d’une larve, nous offrent une hallucinante poussée de croissance qui nous rend « plus grands » en septembre.

Certes, les rentrées ne sont pas dépourvues d’illusions, telles ces horribles et intenables bonnes résolutions que nous prenons allongés sur les plages, chimères de régime, de sport, de leçon de danse ou de cours d’apprentissage de l’arabe (Emilie je crois en toi !)

En quelque jours, ces vœux pieux, ou plutôt ces vœux formulés dans un pieu, s’évanouiront pour laisser place à l’essentiel :

Les rencontres, les nouveautés, les projets repris avec une énergie reconstituée, les promesses que l’on tient parce qu’on y tient.

Cette année n’échappe pas à la règle. Tout autour de moi, les têtes bouillonnent et les cœurs sont en émois. Ce mois de septembre va vibrer et nous faire carburer… au café ! Il est le mois de toutes les respirations pour les uns, des réalisations et des concrétisations pour les autres.

De mon côté, dans mon calendrier singulier où les mois reçoivent le nom d’une vertu philosophique car les qualités de l’âme aussi ont leur période, leur histoire, leur météorologie, leur almanach,
j’ai décidé que septembre s’appellerait « L’OPTIMISME ».

J’ai fait le choix de faire confiance, de dire oui, de plonger, de voler, d’y croire !
De courir hors de la voiture comme la petite Manou que j’étais qui avait cette certitude au cœur que la vie serait belle … et bordel ce que c’est vrai !

Je vous souhaite de réaliser vos rêves, vos projets, de partager les cafés qu’on vous a promis, de remplir vos agendas de réunions, de rendez-vous qui vous épanouiront …

D’ailleurs cette élucubration me fait penser que je n’ai pas (encore) acheté mon agenda de la rentrée … l’acte manqué … mais ça n’est pas grave parce que cette fois, je le sens, je le sais, ça va swinguer !

Septembre ou l’optimisme

l’optimisme n’est pas une naïveté mais un choix de chaque matinée.

PS : septembre est le mois de naissance de Forme Libre. J’aime à croire que ça n’est pas un hasard … et mon cadeau à ce média qui m’a tant apportée en un an va être de travailler dur à son épanouissement. Cette fois c’est décidé, la plume va s’envoler. A ce propos, si vous avez des envies et des idées, n’hésitez pas à me les partager.

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Mel Lenormand

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La cuenta por favor !

La cuenta por favor !

Les fournitures scolaires remplacent la crème solaire.

La fin de la récré a sonné.

Mais avant de tout boucler j’avais envie de mettre un coup de regard dans le rétroviseur. Histoire de faire les comptes.

La cuenta por favor.

Cet été a été intense, vibrant, détonnant, vivant…
Pénible également.

Il a abîmé mes amis. Il m’a puisée en énergie.

Il m’a chargée aussi. Ancrée, centrée.

J’ai pris des coups de souleils aux bains et j’ai dansé.
Le madison avec quelqu’un qui le danse comme personne et avec qui je suis vite devenue copines comme cochon(nes).
Je suis allée à l’eau, principalement en paddle, la faute au « pas de vague » et j’ai ramé avec une lionne qui l’air de rien tient bon la barre et le vent.

J’ai vu beaucoup double; sûrement à cause de mes amis jumeaux.

J’ai vu noir et rouge, la faute au Miguel. Mais j’y ai connu des petites étoiles (et rien à voir avec le vin sélectionné par l’Artnoa).

Je suis partie en voyage détox à Ibiza sans que ça ne soit un paradoxe. Sur la route, à la roots, en mode gipsy et … j’ai un nouveau tatouage.
Un soleil, pas d’étonnement.

Et puis encore et toujours j’ai avancé sur mes deux jambes : la gauche c’est Sophie … rapport à une glissade en scooter et la droite c’est Marie celle où j’ai tatoué une ancre. Petite sœur qui joue souvent le rôle de la grande.

J’ai eu de la visite
Ma mère qui apprécie que ce soit sûrement le dernier déménagement.
Chacha, Mel, … mes boussoles qui m’empêchent de perdre le nord.
On ne peut savoir où l’on va sans se rappeler souvent d’où l’on vient.

Et, voilà c’est à peu près tout.

C’est déjà beaucoup.

Le rythme des saisons je le connais, je l’ai dans les veines, en ADN, une vie en Vivaldi. J’adore ça. On ne s’ennuie pas ainsi et c’est très bien comme ça.

Je vois d’ici Sophie lire ce passage et dire « Ah ça tu m’étonnes, on détonne »
Liouba répondre « Clairement, tu m’en diras tant » et Emilie enchainer avec un « Les rois de la déconne » que Marie ponctuera par un « Tu m’étonnes !« 

Nous sommes une bande de joyeux lurons souvent en foire.
Moins enfoirés que bons vivants (sauf toi Charles, toi t’es un enfoiré), nous avons le sens de la fête, du célébrer ensemble, l’humour et l’amour comme liant et notre vie mériterait d’être mise en série, en sitcom, en télénovela espagnole… 

Nous prenons la vie côté sourire et nous faisons en sorte que chacun le garde. Le sourire.

Enfant j’avais participé à un concours de rhétorique. Le thème était « l’amitié ». J’avais dit que l’amitié c’était de faire les devoirs les uns des autres, de se couvrir pour les bêtises, de partager son gouter et de sauter ensemble sur le lit pendant les soirées pyjama (on ne se refait pas). Finalement je n’ai ni grandi, ni changé d’avis. J’ai juste vieilli. 

Mais si décrire l’amitié m’échappe toujours un peu car je manque de mot pour décrire cette sensation, cette émotion, ce lien d’instinct je pense à chaque fois à Saint Exupéry, au Petit Prince et au Renard..

 » Bien sûr, dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. « 

Le Renard

Le Petit Prince, Antoine de Saint Exupery

Voilà l’amitié c’est s’apprivoiser, avoir envie d’être les uns avec les autres, avoir besoin les uns des autres et être tout à chacun et chacune unique au Monde.

Comme diraient les mousquetaires : « Envers et contre tout. Tous pour un et un pour tous.« 

Avant cet été, j’utilisais souvent un proverbe berbère qui dit « On ne dit merci à ses amis que dès lors que l’on n’a plus besoin d’eux« . Un pirate (mon préféré) m’a fait réaliser que c’était tout le contraire en réalité :

Pour rester capitaine de son bateau, nous avons tous besoin de petits mousses, d’une régie pour maintenir le cap et affronter les vagues. Leur dire merci est du coup un bon moyen de leur donner envie de rester, de continuer à ramer, d’être là, de faire front. Cela s’appelle la considération. Ca ne suffit pas, bien sûr, à montrer son affection mais avoir la gratitude comme attitude est une manière de se souvenir que rien n’est jamais acquis et qu’il faut dire, montrer, parler, démontrer, se câliner, s’embrasser parce qu’entre tout ce qui est pensé et non dit et tout ce qui est ressenti et non exprimé, il y a trop d’amour qui se perd. MERDE, on n’a qu’une vie ! 

Alors, merci merci 1000 fois d’être là, d’être vous d’être des humains bancales mais surtout BANCO, tellement extraordinaires et si peu banales ….

Quoi on dit banaux ?

Tu sais quoi l’été ? 

Merci pour les roses
Merci pour les épines

 

Vous savez quoi les copains ?

Je vous aime

VOUS CONNAÎTRE EST UNE FÊTE.

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Mel Lenormand

 

Oh hisse c’est l’été !

Oh hisse c’est l’été !

Juillet est passé, août est arrivé avec son chassé croisé de vacanciers …
Déjà un mois d’été. Un mois à vivre au rythme des cigales… et des timbales.
Un mois de saison, de transats, de plages, de « bons moments »…

Et finalement, pour nous, habitants de stations balnéaires, une vie en suspens …

J’aime l’été.

 

J’aime son parfum et ses matins.
J’aime ses marchés colorés, ses siestes et ses lectures. Souvent c’est Sagan à l’ombre des persiennes parce que l’Humour, parce que l’Amour, parce que l’ironie entre les lignes ; Bref, la vie.

J’aime les rayures de l’été, ses ratures.

Celles des marinières,

des cabines de plage de Biarritz …

ou de Trouville-sur-mer.

J’aime le blanc, le bleu et le vert.

Les embruns rafraichissants de l’océan.

J’aime me nourrir de pastèques sans jamais prendre le melon.

J’aime l’été.

J’aime aussi les nuits de l’été, ses ivresses, ses apéros à répétition. Trop nombreux ;

Ses retours de soirées nu-pieds et ses réveils à moitié nue sur la couette à compter les verres de rosé.
Trop nombreux aussi eux.

J’aime ses excès, ses légèretés, ses impressions que rien n’est grave parce que l’été rien ne dure… que c’est deux mois et basta.

J’aime rêver l’été.

Préparer la rentrée. Planifier, Imaginer demain dans le fidèle carnet jaune toujours jeté au fond de mon panier.

J’aime être bronzée, les marques de maillot de bain, l’odeur de la fleur d’oranger et tout tâcher parce que j’ai trop d’huile d’argan sur les mains.

J’aime me baigner, nager, surfer, glisser.

J’aime me marrer à écouter les discussions de la serviette d’à côté.

Surtout quand elles parlent de relations, de dates, de rencontres dans l’avion, le train ou en boite.

 

J’aime les scènes de plage façon Martin Parr et penser à Guy (Birenbaum) pour qui la vie est une plage.

J’aime les glaces … menthe-chocolat, cette passion que personne ne partage.

J’aime me balader à la nuit tombée avec mon cornet, flâner dans les lacets et écrire à la lueur des couchers de soleil tout rosés. 

Mais cette année, il y a quelque chose que je n’aime pas.

Cet été manque de fougue et de panache,
de parfum de monoï chaud sur la peau,
de regards croisés et de draps froissés, d’émois, d’envies.
Cet été manque de vie.

Cet été « bon an, mal an » manque de Sagan.

BONJOUR TRISTESSE !

Cet été manque d’Arnaud et d’Audrey. De Seb, de Clm…
Cet été manque de Normandie, de course de poneys, de placés, de gagnants, de rosés. Cet été manque de lambada, de moulaga, de chachacha.

Encore que, pour moi, ça va. Mais je vois bien que tout autour quelque chose ne tourne pas rond, que ça, ce qu’on vit là, c’est pas vraiment toi, l’Eté.

ça se sent que c’est pas toi. ça s’entend.

Sur la serviette d’à côté, sur les terrasses du marché, dans la file des supermarchés, …

ça se sent que tu nous as farcé l’Eté … que t’es pas vraiment là …

Tu manques de température, de chaleur … surtout dans les cœurs.

Surtout dans celui de la jeunesse qui laisse partout traîner ses déchets sans rien ramasser. A croire qu’on ne leur a jamais dit de ne rien laisser derrière eux, aucune trace parce que l’été ne fait que passer, justement, et que la rentrée c’est la promesse d’aller de l’avant.

A croire qu’à force de ne plus savoir de quoi demain sera fait, ces jeunes semblent avoir oublié d’avoir un peu de respect pour l’environnement.

Histoire d’une génération d’engagement.

Mais n’allez pas croire que je vais ici dresser une généralité et accuser la jeunesse… la Zola en moi critique et accuse déjà tout un tas de choses depuis un mois et je reconnais que cela me met d’humeur morose. Les stations Balnéaires se sont cette année teintées d’un spleen à la Baudelaire… Moins Comtesse de Ségur que Shopenhauer, on aimerait tous fuir ailleurs.

Et pourtant nous avons l’habitude de la saisonnalité. Des attitudes colonialistes des touristes, des congés-payés de masse, de ses marasmes… Mais là … ce n’est pas « comme avant ».

… Si l’été est en général une parenthèse, comme un film de Godard, cette année nos vies semblent comme suspendues à un fil. Les mauvaises nouvelles nous prennent au dépourvu, rien n’est léger, tout est lourd, on ne danse plus, on manque d’entrain, on ne sait d’ailleurs sur quel pied danser, pour rien. Tout semble n’être que foutaise et le romantisme que représentaient l’été et ses légèretés ont laissé place à un agnosticisme qui prend tout par-dessus la jambe comme si le doute et la peur avaient pris le pli sur tout, sur nous et que plus rien ne valait le coup *.

 

Pas même la promesse de septembre.

Et bien moi je m’en fous, je me fous de la météo et de ses sautes d’humeur, je me fous du pass sanitaire et des nausées causées par le vaccin, je me fous de cette plaie sur ma jambe qui fait mal le matin, je vais lire Sagan !

Parce que la vie est belle, parce que même si les cons osent tout et que c’est même à ça qu’on les reconnait, ils ne sont pas la majorité. Parce que bien sûr que les nouvelles ne sont pas toujours bonnes mais que si on y regarde bien la vie est faite de belles surprises … celles-là même qui se planquent dans un sourire, dans un regard qu’on croise, dans des mots que l’on a entendu, dans une phrase glissée dans une conversation, une phrase qui ne paie pas de mine, dans un geste comme ça … qui ouvre la porte, la fenêtre à quelque chose qui peut changer un mois de juillet, d’août, une vie ou juste un été.

Je crois qu’il y a deux types de personnes :

Celles qui décident d’apprendre à sourire des yeux puisqu’il faut porter un masque et celles qui font le choix de ne plus se brosser les dents.

Bref il y a les jaunis, les ternis et les heureux.

Alors, même s’il me tarde d’être en septembre,
mais genre VRAIMENT,
j’ai la ferme intention d’aimer Août coûte que coûte !

Du coup si vous voyez une idiote lancer un madison sur une musique qui n’a rien à voir, vous avez 8 chances sur 10 que ce soit moi et ne me chauffez pas sur un David et Jonathan parce que je serai, je pense, toujours en avance au rendez-vous de nos promesses !

MUXU

 • A ceux qui s’en foutent de tout,
Méfiat quand même … aux déchets que vous laissez, aux conséquences de vos absences : le karma ne prend jamais de vacances alors gare aux excès de confiance.

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Mel Lenormand

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Avant que le café ne refroidisse

Avant que le café ne refroidisse

Vendredi je vous ai dit que je n’avais pas d’inspi.
C’était un gros mensonge. Je n’ai jamais autant écrit que la semaine dernière.
La vérité c’est que je n’ai pas osé publier mes élucubrations pourtant écrites compulsivement, avec passion.
Je vous dois donc des excuses. Les plus plates.
Evidemment, après ce « je vous prie de bien vouloir m’excuser » je vais ajouter un « mais« . Ce fameux « mais » qui annonce, après le Grand Pardon, l’arrivée de la liste de toutes les excuses que je me suis trouvée pour ne pas oser appuyer sur le bouton publier.

Donc : Je vous prie de bien vouloir m’excuser mais…

Il y avait trop de personnel, trop d’intimité, trop d’engagement, trop de « vrai » là-dedans…

Non pas que je parlais de moi mais de la vie ; et forcément il s’agissait un peu de ce que je vis, vois, bois, absorbe, observe, ressens. Je ne vous cache pas que j’avais réussi à rendre ça plutôt marrant. L’histoire de l’explosion de ma chasse d’eau, notamment. Mais je me sentais trop « à vue » , trop à nu et j’ai eu peur de perdre le contrôle des interprétations que vous pourriez faire, entre les lignes, de mes mots. Je me méfie des projections. Déformation professionnelle. Et puis … il s’agissait forcément un peu aussi d’elles et eux, mon cercle de joyeux lurons philosophes amateurs de bons flacons. Elles et ils nourrissent mon inspiration mais j’ai eu peur d’être maladroite, malhabile, malaisante… alors :
==> « sélectionner tout »
==> « suppr »
==> ok.

Page Blanche.

« Bordel Mel ! Ecrire c’est se montrer ! Arrête de te cacher, cesse de minauder, de faire à moitié, de te poser 40 000 questions, prends ton risque ! Fais avec tes tripes, ton cœur. Là où tu vois de l’étalage et du déballage, moi je vois du partage avec, toujours, beaucoup de pudeur. Oui tes mots font écho parfois mais c’est ce qui fait qu’on aime ça. Sinon continues d’écrire des contenus de site internet de service de comptabilité, t’as raison avec ça tu ne te mouilles pas, tu restes dans ton rôle, en contrôle ! « 

Bref, je me suis faite engueulée.
J’ai pris ce que l’on appelle communément un coup de pied au cul.

Celui là même qui, sur le coup, fait faire la moue et bougonner mais qui, après coup, donne l’impulsion pour passer à l’action.
Pour oser, faire, sortir de sa zone de confort, dire sans avoir peur des remords parce que les regrets c’est pire …
Celui-là même qui donne du courage. Le courage d’essayer, de prendre le risque de se planter, d’agir.

Pour tout vous dire (puisqu’il est question de ça), après ce sermon et un café préparé pour me donner l’énergie d’écrire, j’ai commencé un article qui s’appelait « Si je devais mourir demain » et puis … je l’ai laissé refroidir (le café) et à trop réfléchir, j’ai renoncé à partager cette liste de mes envies et fuit mon ordi pour aller surfer. J’ai pris un bouillon. Le second de la journée. On ne peut pas toujours tout comprendre du premier coup … la bête est mûle et un peu nulle…

Frustrée de cette session à la con, j’ai retrouvé mon ordi et mon café froid et c’est en buvant ce jus de chaussette que je me suis souvenue de ce bouquin de Toshikazu Kawagushi  » Avant que le café ne refroidisse  » qui traite du rapport entre le passé et le présent mais aussi du contrôle que l’on veut exercer sur l’avenir, du rapport au temps.

« Si vous pouviez revenir en arrière,

qui voudriez-vous rencontrer ? »

C’est la question centrale de l’histoire qui se passe en huis clos dans un café d’une ruelle de Tokyo où se trouve une chaise qui permet de voyager dans le temps, dans le passé plus précisément. Les règles non négociables du voyage sont définies dès le début du récit :
– Vous ne pouvez être transporté-e qu’à partir d’un siège particulier,
– Vous ne pouvez rencontrer que des personnes avec qui vous avez pris un café,
– Vous devez revenir avant que le café ne refroidisse et,
– Surtout, vous ne pouvez absolument pas changer le présent par cette petite excursion.

Mais du coup, A quoi bon ? Si tout ce qui peut-être fait au cours de ce voyage n’a pas d’impact sur la réalité, quel intérêt ? Dans le récit c’est ce qui donne le courage au personnage de s’asseoir sur ce siège magique … mais quel courage puisque, de toute façon il a la certitude au cœur qu’il n’y a aucun risque, que sa vie ne basculera pas, qu’il pourra reprendre les rames de la barque et continuer sur le long fleuve tranquille …

Parce qu’on n’est pas bien là ? Heureux, pénards, pas emmerdés ou dérangés ? Quand tout file comme prévu, sans être pris au dépourvu…

J’aime la littérature japonaise. D’ailleurs, j’aime bien la culture japonaise. Sûrement rapport au fait qu’au Japon, on ne dit jamais non. J’aime bien cette idée : toujours dire oui … même dans le doute, même quand on n’a pas compris. Dire oui spontanément, instantanément. Dire oui à la vie finalement par politesse ou délicatesse, avec ivresse. Dire oui au monde, aux gens, aux matins, même le lundi. Ou alors peut-être est-ce à cause des samouraïs (je viens de réaliser l’anagramme en écrivant et je ris, bêtement).

Un jour une amie m’a dit que ce qu’elle recherchait en premier chez une personne c’était le courage, parce que finalement il était à la base de tout (J’avais dit que c’était l’humour pour à peu près les mêmes raisons). Elle avait complété sa phrase en disant que le problème était que, si le courage était un nom masculin, il semblait que les hommes en soit dépourvu et que c’était surement pour cette raison que le mot bravoure était féminin. Ca m’avait faite rire. L’humour …

Le courage se définit comme « La force morale de faire, d’agir, malgré les difficultés« , comme « l’énergie dans l’action, le fait de ne pas avoir peur« , comme « la force devant le danger ou la menace par opposition au laisser aller ou à la trop grande prudence » (source : Larousse).

Ne pas avoir peur, ne pas laisser aller, ne pas être trop prudent … c’est donc ça être courageux ? Et pourtant … ne nous dit-on pas tout le temps de faire attention, à soi, aux autres, à sa santé ? Ne nous conseillons-nous pas toujours d’être vigilants, d’anticiper, de planifier les risques, les obstacles, de toujours avoir un plan B ? De nous protéger, de protéger ses biens et les siens ?

Mais à la fin,

Combien de fois vous êtes vous dit « Si seulement je pouvais revenir en arriere ? » « J’aurais du dire / faire … » « Si seulement c’était à refaire ? » Combien de fois vous êtes vous dit que ce n’était pas raisonnable, pas le bon moment ? En restant là immobile, prostré-e, frustré-e … en vous répétant cette phrase qui dit que dans la vie tout finit toujours par prendre la forme que ça doit prendre … Bienheureux qui comme Jacques le Fataliste se cache derrière le sacrosaint optimisme.

Juriste de formation j’ai le réflexe anticipation et objection, médiatrice en pratique j’ai la neutralité comme code déontologique … Limiter son impact toujours … Etre à l’équilibre, en contrôle, trouver la formule adéquate, chercher dans le marc de café les (bonnes) réponses à donner pour anticiper le futur et savoir vers quoi (et qui ?) aller … C’est le problème des runners : on cherche au maximum à maintenir l’électrocardio à plat : ne jamais se mettre dans le rouge pour tenir la distance. Cela s’appelle l’endurance.

Un jour… alors que je m’interrogeai au sujet de ma carrière (la faute à mon 3ème ulcère), mon entraineur m’a dit au cours d’un semi « Le bonheur n’est ni un souvenir, ni une promesse, c’est maintenant. »
Son cœur a lâché le lendemain. 

Si la vie est trop courte pour boire du mauvais café, elle l’est aussi pour le laisser refroidir : le café froid laisse un goût amer, vous ne direz pas le contraire ?

 

Alors, et si on osait ? Si finalement Jean-Paul (Sartre) avait raison et que choisir de ne pas choisir c’est encore choisir ? Si l’attente et la passivité était finalement une forme latente de lacheté ? Si on laissait nos peurs, nos incertitudes, nos insécurités derrière nous pour considérer que la vie vaut le coup ? Le coup d’être vécue, pleinement ; embrassée, amoureusement ? Si prendre des risques était finalement la seule façon de se sentir vivants.

Et si on se retirait les plombs que nous avons dans l’aile ou dans le cœur pour se les mettre dans le crâne ? Si on disait oui avec la tête et oui avec le cœur, si on disait oui à tout ce et ceux qu’on aime et non à nos peurs ?

J’aime les vivants, les animés, ceux qui ont décidé de manger la vie à pleine dents, les goulus, les hurluberlus, les preneurs de risque, ceux qui ne pensent pas qu’au fisc, les fauteurs de trouble, ceux qui foutent la merde, qui nagent en eau trouble et qui disent « merde; après tout faisons ce qu’on veut puisque c’est le seul moyen d’être heureux ».

Kerouac a un jour écrit sur la route « Les seuls gens qui existent pour moi sont les déments, ceux qui ont la force de discourir, la démence d’être sauvés, qui veulent jouir de tout en un seul instant, ceux qui ne savent pas bailler ou sortir un lieu commun mais qui brûlent brûlent » ….

PS : Si je devais mourir demain, je crois que je voudrais revoir la mer, embrasser ma mère et mon frère, faire l’Amour et célébrer l’Amitié et je crois que je vous écrirais un texte qui vous dirait de vivre, avec ivresse ; d’aimer, avec passion ; de vibrer , d’avoir confiance en vous, dans les autres et en la vie et dont la conclusion serait :

« Le bonheur n’est ni un souvenir, ni une promesse, c’est maintenant »

 

PS 2: Je ne publierai pas mes histoires de chiotte. 

 

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Mel Lenormand

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Appétence

Appétence

La société de consommation n’est pas morte.

Voilà qui ferait un très bon titre d’article. Façon l’Obs, le monde ou titre de remake d’un mauvais James Bond.
Vous voyez le genre ? Le truc qui parlerait de virus, d’enfermement, de menace de variant delta qui planerait sur la tête d’hommes masqués, de course au vaccin et une fin qui nous promettrait le monde de demain. Un bon scenar pour un mauvais nanar, un navet auquel personne n’accrocherait … enfin en tout cas sur le long terme parce que le monde de demain … franchement est-ce qu’on en a vraiment besoin ?

Je dis ça je dis rien mais apparemment non.

Vous ne nierez pas que ce post-confinement a des allures de gueule de bois. Durant des mois on a fait notre propre pain, manger sain, fait du tri, enchainer les burpees (je mytho je connaissais pas ce mot il y a encore 3 jours) et tenu des discours à base de « Qu’on se le dise … ! » Des promesses faites en l’air comme celle que l’on fait un lendemain de soirée  » Je ne boirai plus jamais !  » . Mouai.

« Mouai » parce que ce que je vois depuis la réouverture s’analyse plus en étalage de confiture qu’en nouvelle ère dans la mesure : On enchaine, on accumule… on consomme. Comme après un régime Weight Watchers, on cesse de compter les points et on y va bon train.

« Bah ouai mais j’ai faim » … !!!

Bref c’est ambiance d’appétit débordant ! Et vous l’aurez compris, ma métaphore filée autour de la nourriture s’applique en réalité à tout sujet : à la mode, aux activités – Nous avons tellement envie de tout faire que nous ressemblons à des chiens enragés qui ne s’arrêtent jamais de bouger – et aux relations …

Bref, on consomme et on (se) consume. On croque la vie à pleines dents, on la brûle par les deux bouts, on oublie les petites doses … une vie en overdose.

Il faut dire aussi que l’on dit : « Il n’y a pas de bons vivants sans bon appétit« 

Petit Larousse :
– « Appétit : nom masculin (tiens tiens) : Besoin de manger. »
Ok. On est donc sur un truc primaire.
Primitif ?! …

Je préfère dire que j’ai de l’appétence plutôt que de dire que j’ai de l’appétit parce que c’est se régaler qui compte dans la vie.

Marie

En voilà, enfin une phrase qui me nourrit vraiment ! 
intellectuellement, j’entends.

« Appétence : nom féminin (tiens tiens) : désir instinctif qui porte vers tout objet propre à satisfaire un penchant naturel ; désir, envie, penchant qui pousse à satisfaire ses désirs ».
Ok. Donc avec l’appétence, on est sur l’instinct assouvi, sur l’envie qui s’accomplit… on passe alors du cerveau reptilien au cortex et au limbique, on cesse de répondre de façon systématique à ses besoins et on se concentre sur ses instincts.

Voilà qui est malin !

Ecouter son instinct plutôt que ses besoins puisque quelque part … les besoins « on » nous les crée. La faute à la publicité, aux réseaux sociaux, à la radio … au marketing (ce salaud).

Alors que l’instinct lui ne se trompe jamais ! JA-MAIS !
Puisqu’il vient de nous, du fin fond de nos tripes, faisons-lui confiance après tout.

Pour la petite histoire (à ressortir lors du prochain déjeuner en famille avec l’Oncle Henri-Bernard), il faut savoir que (oui commencez la phrase par « il faut savoir que » ça vous donnera un air insupportablement suffisant) le Marketing a été pensé, à l’origine, en utilisant les thèses freudiennes (pour les puristes, oui je sais que depuis Jung entre autres Allport et McGuire ont apporté leur pierre à l’édifice mais le but n’est pas de passer le déjeuner à philosopher, ça retarderait l’heure de la pétanque digestive et on ne joue pas avec les boules de l’oncle Henry-Bernard. Pardon pour cette vanne. Définitivement pas ma meilleure idée).

Donc Freud :

Freud soutient que la personnalité d’un individu résulte de l’interaction de 3 forces : le ça, le moi et le sur-moi. Le ça est enfoui dans l’inconscient et comprend les instincts ; le surmoi correspond à l’acceptation de valeurs et des normes régissant la société et le Moi agit comme un intermédiaire (genre agent immobilier) entre les demandes du ça et les contraintes du sur-moi. Il établit des priorités et les stratégies pour satisfaire les instincts. Le surmoi et le moi étant conscients et inconscients en même temps (trop forts).

Ce que l’on retient aujourd’hui de cette théorie ?
Grosso modo que c’est la sexualité qui domine l’ensemble de la personnalité et que c’est la peur de la mort (au sens large du terme) qui guide nos actions : en résumé on ferait tout pour assouvir nos besoins et pour réduire notre anxiété ; on chercherait à éviter la solitude, le silence ; on rechercherait la sécurité afin de ressentir une forme de contrôle sur les choses et le temps qui passe… Le marketing a bien compris tout ça et bref … voilà on accumule : les paires de bottes, les maisons, les potes et les relations.

« Je consomme donc je suis »

Une façon de ne mourir jamais : Faisons simple et résumons tout ça à ce fameux « Je laisserai ça derrière moi en partant » et l’importance que l’on accorde aux héritages laissés à sa lignée et aux testaments.
Il est né le métier de notaire, chantons tous son avènement !

Mais finalement, à la fin qu’est ce qui nous définit vraiment ?

Nos choix ?

Nos passions ?

Nos actions ?

Tout ça à la fois ?

 

Il y a de ça, non ?! 

C’est un peu tout ça qui fait notre différence.

Et voilà comment j’en reviens à la nuance entre l’Appétit et l’Appétence.

Elle est dans le choix, dans la sélection … dans la PASSION.

Voilà pourquoi, aujourd’hui, je voulais vous souhaiter de l’appétence en tout, pour tout (et pour tous) … ce que vous voulez vraiment !

Voilà pourquoi je voulais vous dire de faire la liste de vos envies et vous souhaiter d’avoir suffisamment d’énergie pour les réaliser, pour essayer en tout cas, sans (trop) vous tracasser sur le marchera / marchera pas.
Voilà pourquoi aujourd’hui je voulais vous dire que trop est toujours pire que trop peu et qu’il ne faut jamais accumuler sous le prétexte fallacieux de faute de mieux.
Voilà pourquoi je vous souhaite des relations non formelles et belles faites plus de « Parce que c’est Toi » que de ‘Parce que c’est le moment » ou pire « parce que tu plairas à Maman« .

Voilà pourquoi je voulais vous souhaiter d’avoir des amis comme les miens qui conjuguent le mot appétence au quotidien et qui me disent l’air de rien : 

« J’adore le mot appétence parce qu’il inclue tout ce que l’on aime chez quelqu’un : la curiosité, la conscience, des choses, des autres, des gens, la bienveillance, l’énergie, l’audace, le panache … et l’humour aussi parce que c’est un drôle de mot » Marco.

Et d’ailleurs, cet article s’arrêtera là : je n’ai qu’une envie là de suite maintenant, après avoir écrit tout ça : les retrouver à l’Artnoa. En plus c’est l’anniversaire d’Antoine : « Bel anniversaire l’Ami » . 

Je ne vous laisse toutefois pas en plan mais sur une citation de Boris Vian comme un dernier souhait :

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Mel Lenormand

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