Guy Birenbaum – (Ré)formation plagiste

Guy Birenbaum – (Ré)formation plagiste

Ce que fait Guy ?

Des photos.

Il immortalise des moments, des situations transformant un temps les parasols en personnes ou les personnes en paravent.
Il prend en flagrant délit de vie les plages de Normandie. Il porte un regard doux et drôle sur ses occupants provisoires et sur les moments qu’ils y vivent.
Et il les partage, non sans sens de la formule en légende …

© Crédit photo : Guy Birenbaum – Villa Gypsy. @guibirenbaum@villagypsy.natty

… Il faut parfois savoir rester digne de sa légende … 

Car ce qu’a fait Guy est une autre histoire … une autre page et dans, celle-là, le moins que l’on puisse dire est qu’il avait le sens de l’à-propos et du propos.

Des propos qu’il a tenus à un rythme plus que soutenu exigé par ce que l’on appelle « l’info en continu ». Surconnecté aux réseaux sociaux, appelé partout pour parler de tout, Guy a été omniprésent sur nos écrans et au micro de la radio. Un temps auteur et éditeur … Guy a tout fait, tout vu, tout connu de ce que l’on appelle « les médias ». Mais surtout Guy a tout dit. Selon et d’après lui, tout est déjà dit. Alors ici, nous nous arrêterons là nous aussi. Tout du moins s’agissant de ça. D’autant que tout a déjà été dit sur lui. Aussi.

« Je n’ai plus rien à dire mais beaucoup à montrer, à donner aussi, à transmettre »

 

Guy Birenbaum

Montrer, Donner, Transmettre.

Trois voies, trois chemins pour donner de la voix autrement.

Montrer sans s’exposer.

 

« Avant j’avais envie d’être sur la photo, maintenant j’ai envie d’être derrière »

Guy Birenbaum

Ne plus vouloir être reconnu, vu, se faire discret, revenir à l’essentiel, se recentrer sans pour autant perdre de vue que le monde va et vient. Comme la marée.
Mais pour donner son point de vue, il n’est pas nécessaire de faire du show et du chaud.

« Ta tv est pleine de chair à plateau, de gens qui partagent leurs avis, leurs opinions sur tout. Mais il n’y a rien d’existentiel là dedans, enfin à l’échelle du collectif. C’est existentiel pour eux mais pour nous c’est inintéressant, ça ne nous apprend rien, ça ne nous informe en rien. Les experts sont de faux experts. Ce sont des gens formés à parler. Le type qui sait, il bosse, il est dans son labo, dans son bureau et … il se fait interroger en toute objectivité par ce qu’il reste de bonne presse. Malheureusement les gens intéressants sont rarement ceux qui cherchent à être sur le devant de la scène et que l’on met en avant et en scène. J’ai adoré refaire le monde en plateau mais j’étais dans ma vérité et je n’échangeai pas, je ne sais même pas si je peux dire que j’écoutais. Pourquoi mon avis, mon opinion serait-il plus absolu et vrai que celui de l’épicier du coin de la rue? »

Guy Birenbaum

Donc Guy s’en est allé de la tv en ayant tout dit et désormais il partage sa vision du monde par l’image.

Mais dans la notion de partage, il y a quelque chose lié au don … pour partager vraiment, sincèrement, il faut savoir donner.

 

Crédit photo : Mel Lenormand

Donner son point de vue sans l’imposer.

Si Guy a souvent affirmé aujourd’hui il échange. Il laisse la parole et a même à cœur de la donner.

« L’édition j’adore ça. Je suis un éditeur avec un stylo à la main. J’aime relire, donner un avis, un conseil mais sans l’imposer, il s’agit plus, désormais, de donner un coup de main. Mais un vrai, pas juste un léger coup d’œil. Mon expérience me permet de pouvoir aider, soutenir et choisir aussi. Ainsi, j’ai envie de m’impliquer dans des projets, de contribuer. Editer demande du temps et ça tombe bien, j’en ai ! »

Guy Birenbaum

Il semble que soit venu le temps
pour celui qui courait après le temps,
de prendre le temps,
de vivre à contre temps…


… et de donner de son temps en remontant le temps pour revenir à ses premières amours : l’enseignement.

Transmettre et enseigner.

Guy est un maître de conférence. Mais s’il a été happé et aspiré dans les moratoires de la sphère média, c’est au sein de l’Université que Guy a commencé à faire dans l’oratoire.

Naturellement plus Socrate que sophiste, Guy est, à l’origine, un spécialiste. De ceux qui font de la recherche, de l’investigation, qui sont sur le terrain comme si la réflexion était l’essence de toute action. Sa démission de la fonction publique au bénéfice de sa mise à disposition au public lui a permis d’en connaitre, d’en rencontrer mais aujourd’hui, maintenant qu’il s’est beaucoup interrogé, il a envie de transmettre.

Enseigner, tirer des leçons du passé et accompagner. Celui qui reconnait avoir trébuché souhaite désormais mettre le pied à l’étrier aux autres. Une histoire de transmission de (bonnes) leçons reçues. Un partage de vus et vécus entre générations. Histoire que nous essayions un minimum d’aller à peu près droit. Autrement dit, faire dans le tutorat.

« Il est plus facile d’être négatif, en faisant ça tu restes entre toi et toi.
Lorsque tu est positif, tu passes dans l’encouragement et il y a de la responsabilité là-dedans.
Cela demande de sortir de soi, de considérer la personne en face de toi et d’accepter de n’être qu’une pierre à l’édifice, un contributeur »

Guy Birenbaum

© Crédit photo : Instagram Alice Antheaume : @alicanth

Mais finalement, être un contributeur n’est-ce pas là ce que Guy Birenbaum a toujours fait ?

En tant que chercheur d’abord, en tant que chroniqueur ensuite et en tant qu’éditeur … son objectif n’a-t-il pas toujours été d’apporter sa pierre à l’édifice ? De faire sa part.

En infiltrant le FN, en dénonçant les pratiques de l’ombre, en démasquant, en accusant, n’y a-t-il pas toujours eu une envie d’être dans la transmission de la vérité, dans l’information, la vraie ?

Informer pour former les initiés et réformer ?

Alors oui la forme a changé … Guy s’est réformé pour mieux se recentrer et dans « vous m’avez manqué », son livre dans lequel il se livre sur cette transformation, il y a comme une invitation à, de nouveau, se rencontrer.

Guy a fait le choix de cultiver son jardin mais aujourd’hui il a à cœur d’en partager les fruits. Son jardin à lui c’est la plage, celle qu’il a mise en page avec l’aide de la Villa Gypsy au travers d’un carnet de notes qui dénote.

© Crédit photo : Guy Birenbaum – Villa Gypsy.
@guibirenbaum@villagypsy.natty

Ce petit bouquin est un condensé de scènes de plage mais, s’il ne part plus notre sac à main, c’est parce que – non content de nous rappeler les clichés de Martin Parr – il laisse, en plus page après page, la possibilité à nos élucubrations de se laisser aller au flot des pensées inspirés par le bruit de la marée immortalisée au rythme des saisons.

Guy a laissé de la place entre ses photos à nos mots nous invitant à la rédaction guidés par la narration du titre qu’il a, avec humour, donné à ses clichés.

Notre photo préférée est à la page 55.
Un résumé de Guy : son chien, son humeur, son sarcasme et un rappel de ce que peuvent être les besoins essentiels.

« Et l’essentiel, c’est la mer, c’est la plage. Parce que c’est la vie »

Merci Guy, Tout est dit.

© Crédit photos : Mélanie Lenormand.

Pour découvrir, au fil de ses balades avec Jedi, ses clichés, vous pouvez retrouver Guy sur son compte instagram :

@guybirenbaum

Et parce que Noël approche et que ce carnet de note sera le cadeau idéal pour votre famille et vos potes, sachez que vous pouvez le commander sur le site de la Villa Gypgy ou au sein de la boutique (en click & collect pour le moment) : 

Villa Gypsy Shop : 
65 Rue des Bains,
14360 Trouville sur Mer
https://www.villagypsy.fr/
Instagram : villa.gypsy

Illustration de l’article : @_Rue.mel 

Guy ou l’épicier réformé

Guy ou l’épicier réformé

 » Où as-tu rencontré Guy Birenbaum » 

« Sur la plage »

« Et? »

« Life is a Beach »

Forme Libre

Guy ou l’épicier réformé.

« Si tu étais un pays…Tu serais…

La France car je suis très casanier. Je voyage très peu. Physiquement du moins, il faut une remorque pour me bouger ; ou ma femme et mes filles. Donc s’agissant d’un pays, la France mais si tu me demandes quelle ville je serais, je serais Londres.

Pour des raisons que j’ignore, je m’y suis toujours senti comme chez moi. J’aime Picadilly, sa lumière, son électricité, son rythme. J’avais acheté le premier 45 tours des Sex Pistols à sa sortie, là-bas et puis il y a ce magasin que j’adore : Lillywhites ! Tu vois ? Ce shop de 6 ou 7 étages dédié au sport où tu trouves absolument TOUS les maillots de TOUTES les équipes. Trainer mes filles et ma femme au dernier étage de ce magasin est la première chose que je fais systématiquement en arrivant à Londres et je chine des vieux maillots dans les bacs à fripes. Ce magasin représente Londres en fait à mes yeux.

Je ne sais pas tellement expliquer mon attachement à cette ville … c’est plus instinctif qu’autre chose. J’ai dû être un Beatles, dans une autre vie !

« Si tu étais un Animal…Tu serais…

Le chien. Le mien … je te réponds cela très spontanément et naturellement parce qu’il est mon camarade du quotidien, nous avons un rapport très proche.

J’aimerais bien être un chien. On te donne à manger, on te sort, tu peux courir sur la plage, te baigner, donner des coups de dents quand on t’ennuie un peu trop. C’est plutôt sympa une vie de chien.

Mais j’ai été un peu chien dans un sens différent. J’ai été rude et dur dans le travail. C’est tellement naturel de dire du mal. En tout cas, c’est plus facile que de dire du bien, et puis dans mon métier c’est ce qui fonctionne, c’est ce qui buzze, parce que ça fait écho à la peur en tout un chacun. J’ai donc été une machine à clics faite pour claquer, j’avais pour habitude de me décrire en disant que j’étais en Teflon, fait pour cogner. Je donnais des coups de dents et des coups de latte. J’en ai reçus des coups, aussi. Notamment en 2003, lorsque j’ai écrit « Nos Délits d’initié ». Je pensais que cela ne m’atteignait pas. D’ailleurs, je pensais que rien ne m’atteignait. J’étais le plus fort, le plus costaud. Celui qui avait le micro, celui à qui on le donnait, à qui on demandait son avis sur tout et sur du rien ! Tout était du caviar et je surfais sur la vague. De toute façon, je me sentais comme un passager clandestin. J’ai compris après pourquoi j’avais ce sentiment … mais pour faire simple, comme je n’aurais pas dû naître (ma mère n’aurait pas dû survivre aux deux ans entre 1942 et 1944) tout était du luxe, du caviar, du plus. Alors, j’étais un kamikaze et j’adorais ça. Tout allait bien ! Très bien. Je parlais, j’écrivais… Alors que j’étais devenu éditeur et, alors même, qu’en principe on ne voit pas beaucoup les éditeurs, j’étais l’éditeur qu’on invitait pour parler de ses auteurs. J’avais la parole, je donnais la parole, je tenais la parole avec une arrogance assez démente quand je la regarde a posteriori…

« L’horizon dans la gueule » © Guy Birenbaum.

J’en étais même arrivé à un stade où je sciais les branches sur lesquelles je m’étais perché. J’avais le chic pour me faire virer. Comme lorsque j’étais chroniqueur au Grand Journal sur Canal Plus et que j’ai fait le choix d’éditer un bouquin sur un ancien de la DGSE (Pierre Martinet) qui avait espionné les vedettes de Canal (les Guignols, notamment) pour la direction de l’époque de la chaîne … Je les avais prévenus que ça allait swinguer … au final c’est moi qui ait valdingué. Enfin … on m’a demandé de prendre un peu de recul et de distances en me disant « on te rappelle une fois les choses calmées  » … apparemment depuis 2005 il n’y a pas eu d’accalmie ! Mais ça n’était pas grave. Je me faisais virer et puis je recommençais ailleurs. Une sorte de kamikaze ! Il y a quelque chose, un fil continu entre l’interruption brutale et moi.

Jusqu’au jour où, sans que je ne comprenne pourquoi, après une première grosse crise en 2014, j’ai totalement perdu l’envie. C’était en 2017. Le format était pourtant parfait, la situation était rêvée : je bossais avec mon pote Bruce Toussaint et ma « sœur » de toujours, la directrice de l’antenne de France Info, Laurence Jousserandot. Mon ami Laurent Guimier était alors numéro deux de Radio France. Tout était parfait… et pourtant je me suis écroulé une deuxième fois. Tout ça n’avait plus de sens.

« Si tu étais un Mot…Tu serais…

Révolution.

Parce qu’on le comprend tout de suite…

Une révolution ce n’est pas forcément violent, ce peut être doux et cela laisse l’opportunité de tout changer.
Ce peut-être un chemin.
Je pourrais être autre chose que ce que je suis. D’ailleurs, n’est-ce pas ce que j’ai fait ? Ma Révolution.

« Si tu étais une Couleur…Tu serais…

Le bleu. Le bleu marin.

« Si tu étais une Plante…Tu serais…

Un arbre à fruits rouges parce que littéralement je suis un arbre à fruits rouges. « Birenbaum » signifie arbre à baies rouges. Dit ainsi et de ma part cela pourrait sonner très communiste ! 
Je ne suis pas particulièrement attaché à mon nom mais il est celui de mes parents, en cela j’y tiens et j’essaie d’en être à la hauteur. Comme de mon prénom. Guy était le pseudo de résistant de mon père. C’est son nom de guerre. Tu vois l’ironie du truc. C’est un prénom très difficile à porter. Essayer d’être à la hauteur de ça… ! C’est injouable. 

« Si tu étais un aliment… Tu serais…

Du sucre. Je suis très gourmand donc je cherche quelque chose de précis qui soit à la fois quelque chose que j’aime mais qui soit aussi très sucré pour être honnête avec toi … Du chocolat au lait !!!

« Si tu étais un objet… Tu serais…

Un appareil photo et pourtant je suis techniquement nul ! Je n’y connais absolument rien ! Pour moi c’est un instrument magique ! Lorsque je discute avec des photographes et qu’ils me parlent de la mécanique de leurs appareils, des objectifs, je n’y comprends absolument rien. Je ne conceptualise pas. D’ailleurs c’est un truc qui me poursuit depuis toujours, je ne parviens pas à conceptualiser ce genre de trucs et d’autres, je suis un concret qui se laisse aller à la part d’inexpliqué. Donc c’est une boite magique dont je me sers et puis c’est tout. Je ne sais pas comment elle fonctionne mais finalement est-ce important ?
Pour moi la photo c’est le pouvoir de l’instant présent. Donc en fait… Je serais un polaroïd pour être précis. Je suis un fan absolu de cadrage. J’aime garder les yeux grands ouverts, mes photos sont autant de regards que j’ai portés sur un moment. Immortaliser des situations de vie, des scènes du quotidien. De scènes de plage. Bien sûr il y a de la sociologie là-dedans, on ne se refait pas, c’est ma formation universitaire qui revient par la fenêtre de l’image. Toutefois, j’ai remplacé le bruit par l’image. Je n’ai plus rien à dire mais beaucoup à montrer, à donner aussi, à transmettre. D’où ce carnet de notes dans lequel tu es en train d’écrire. Ce n’est pas un livre de photos de couchers de soleil sursaturées, de plages décolorées par les filtres. Rien n’est trafiqué, fabriqué, mis en scène, c’est un livre de moments observés et pris en flag’ .

Tu vois, il y a sur mon Instagram une photo des deux femmes voilées dans la mer … lorsque j’ai pris ce cliché que j’adore, je ne me suis pas interrogé une seconde sur leur tenue, sur les débats qui agitent certains dans notre pays tous les jours. J’ai vu dans mon objectif deux femmes, deux amies, deux sœurs… heureuses de jouer ensemble dans la mer. Je l’ai publiée. En l’état. Comme ça. Avant j’aurais donné mon avis. Mais pourquoi ? Là je me suis contenté de dire que tout ceux qui abimeraient cette image de bonheur parfait avec leurs commentaires se verraient censurés par leur suppression sans hésitation. Et j’ai supprimé toute tentative de débat … Mon compte Instagram n’est pas un lieu de débat et je n’ai pas envie qu’il le soit et le devienne. ( @guybirenbaum )

 

J’ai été un hyper-connecté, une machine à clics, toujours le nez sur son écran, accro aux réseaux sociaux, à l’info en continu. Je voulais être sur la photo. J’avais envie d’être reconnu. C’était à la limite de la schizophrénie. Ce personnage que je jouais, était devenu moi. Le nombre de like était ma dopamine. Tu sais il y a un truc chimique là-dedans. Au même titre que courir produit de l’endorphine. Le nombre de like, de partages … tout cela envoie des substances à ton cerveau. A force, à l’excès, cela devient une drogue que tu cherches et recherches. J’étais totalement control freak. Je maîtrisais mon image, contrôlais tout … D’ailleurs j’ai couru 7 kilomètres tous les jours pendant sept ans, qu’il pleuve, vente, neige ou sous un soleil de plomb. Il a fallu que je fracasse le mur pour que ça s’arrête.

« Si tu étais unE personnalité, un artiste… Tu serais…

Le génie le plus incroyable de l’Histoire de la Pop : Paul McCartney. Il sait tout faire ! Absolument tout et en toute humilité en plus. Donc lui ou rien.

Cet homme est fascinant et ne peut que susciter l’admiration: à 78 ans, le mec joue 3 heures et boit 2 verres d’eau. C’est Mozart !

Il n’y a même pas de mots pour décrire cet homme là … Un peu de sérieux tu as mieux ?

24 heures avec ?

Lui ! Paul ! Pour trouver les mots justement. Pour mieux apprendre, pour mieux comprendre. Je crois que je filerais tout doux face à lui !

Mais en te répondant je pense à Christophe également. Je l’aimais beaucoup La puissance de ses textes, de ses mots. J’en aurais pleuré ! Mais en principe je ne pleure pas. Jamais. Il était un drôle de personnage, d’une incroyable douceur et d’une sensibilité assumée. Il vivait totalement à l’envers de nous. Lorsque nous nous couchions, il commençait à composer ! Dommage.

« Si tu étais une oeuvre… Tu serais…

The party, le film absurde de Blake Edwards avec Peter Sellers. Je ris bêtement devant ! J’adore ce cinéma anglais totalement décalé, déjanté, ça me fait marrer ! Rien ne me fait plus rire que ça. C’est débile mais j’assume. J’aime le Non Sense.

Dans un autre registre, Lelouch, L’aventure c’est l’aventure … Un peu de british et de la déconne à la française.

« Si tu étais une pièce de la maison… Tu serais…

La chambre. Sur mon lit, je lis, c’est mon cocon, mon lieu de repli. J’adore la sieste.

Forme Libre a pris la liberté, pour clôturer ce portrait, de s’interroger…

Si GUY était unE CITATION, il serait…

« Il n’y a pas d’âge pour réapprendre à vivre. On dirait même qu’on ne fait que ça toute sa vie : repartir, recommencer, respirer à nouveau. Comme si on n’apprenait jamais rien sur l’existence, sauf parfois une caractéristique de soi-même, une endurance, une vaillance, une légèreté. »

Françoise Sagan

 « Révolution: C’est retourner le sablier »

Jean Dubuffet

Nils Tavernier ou le portraitiste

Nils Tavernier ou le portraitiste

Nils Tavernier est un conteur d’histoires … Il raconte les gens, le monde. Ceux qui sont, ceux qui le font. Il donne la parole et de l’existence à tous ceux qui ici où là, par là-bas œuvrent chaque jour avec force, conviction et humanité à faire de cette planète un endroit où il fait mieux être. 

Nils dit « se mettre au service de » … au service d’eux, de l’image et du partage.

Ces histoires qu’il raconte au travers de ces films sont autant de moments suspendus, d’évasion et d’émotions … de fenêtres ouvertes sur le monde. 

Un monde qui ose, qui bouge, qui s’émerveille encore, loin des diktats et des aprioris, de ce que la vie et les gens ont de plus joli. 

Nils préfère parler des autres que de lui, parler avec les autres aussi.

Nous, on aime bavarder avec lui parce que ça donne du sens à l’existence. 

Nils c’est 30 ans de portrait. Montrer pour faire exister. Merci Nils, t’es nécessaire à l’humanité.

Forme Libre

Nils Tavernier ou le portraitiste.

« Si tu étais un Mot…Tu serais…

Doute

Parce qu’il est constitutionnel et à l’origine de tout et de chaque chose qui se crée et qui existe.
Et puis j’ai passé trop de temps à chercher à dézinguer mes certitudes dans la vie pour te répondre autre chose.

 

« Si tu étais un pays…Tu serais…

Ta mère !

La mère patrie !!! Je plaisante …

Non, Je serais le vent. 

« Si tu étais une Couleur…Tu serais…

Par instinct, je dirai le bleu, parce que j’aime la mer mais en fait je n’en sais rien, je n’en ai aucune idée.

« Si tu étais un Animal…Tu serais…

Un drôle … D’animal. 

« Si tu étais unE personnalité, un artiste… Tu serais…

Je serais un peu de toutes les personnes que j’ai croisées dans la vie et que j’ai aimées. Les gens me nourrissent dans ce qu’ils ont, sont d’humanité.

Mais en fait nous sommes tous ainsi. Nous ne nous développons pas avec le lait maternel (ou le lait tout court) mais avec l’échange et l’interaction sociale.

Il existe d’ailleurs des thèses sur cette question. Elles démontrent que les enfants se développent dès lors qu’ils entrent en interaction sociale. Des recherches ont été faites dans des orphelinats sur ce sujet en particulier notamment par Spitz. C’est vraiment intéressant d’observer que ces mômes, qui étaient pourtant nourris ne se sont pas développés normalement en raison du manque de contacts et d’affection … (cf. Expression libre : De la tendresse bordel).

Cela me fait tristement penser à ceux que l’on appelle les « Enfants de  Ceausescu » … 

Aparté en image … grâce au travail de Jean-Louis Courtinat, 

C’est l’histoire du petit Victor, « L’enfant sauvage » de François Truffaut, qui a été retrouvé dans une forêt, seul, abandonné dans la nature. S’il avait développé des capacités et des habiletés incroyables et était apte à la survie, il était muet et totalement carencé socialement.

Nous nous nourrissons des gens qui font écho en nous. Il y a toujours une forme d’identification de nous en l’autre. C’est ce qui nous motive à entrer en interaction avec quelqu’un d’ailleurs. Nous nourrir et évoluer. C’est dans la nature humaine que de vouloir évoluer. Si quelqu’un me plait c’est parce que j’identifie chez lui quelque chose qui fait écho en moi, quelque chose qui me parle, me touche, suscite une émotion chez moi.

Alors certains te diront que c’est très égocentrique, qu’ils ne sont pas comme ça, mais beaucoup plus altruistes… Bla Bla Bla ! Il s’agit là soit d’un déni, un refus de s’avouer les choses ; soit d’un un manque de conscience de soi et des autres et de l’impact que ces autres ont sur soi. Tu me suis ?

En revanche, il y a des gens que je ne veux surtout pas être … par exemple ceux qui remuent la merde pour combler la leur. Alors ceux-là, tu me fais la promesse de ne pas leur accorder ne serait-ce qu’une minute de ton temps ! Enfin ce n’est pas tant que je les déteste, parce que je les comprends, je n’ai pas de haine contre ces gens parce qu’au fond … Les gens qui cherchent la merde tentent souvent, en réalité, de combler leur vide, leur peur d’êtres et leur complexe de supériorité ou d’infériorité, qui sont deux mouvements souvent très proches.

Et puis … il y a ceux que l’on ne peut pas comprendre, ceux « c-e-u-x » et ce « c-e » … autrement dit, la non identification qui renvoie chez moi à la question de la deshumanisation. Une question troublante parce qu’elle met en avant nos limites.

Les gens me nourrissent dans ce qu’ils ont d’humanité mais … s’ils n’en ont pas … alors c’est le vide, le néant, l’absence d’écho, le silence.
Je ne pensais pas que cela pouvait exister.

Le socialo bobo humaniste en moi, bien pensant au demeurant, t’aurait dit « mais attends il y a de l’humanité en tout à chacun, c’est juste qu’elle est caché sous une armure de protection, faut creuser… » Tu vois le discours … 

Et pourtant … j’ai eu l’occasion d’en croiser.

Des tueurs à gage, par exemple, en Tchétchénie qui tuent sans que cela ne leur génère la moindre émotion. Rien. Pas une once d’émotion. 
J’ai creusé hein … mais rien. Ca c’est très délicat à comprendre pour moi.

Après… est-ce qu’ils sont vraiment déshumanisés… c’est un débat… mais je le crois. C’est la conclusion à laquelle je suis arrivée. 

Attention cela reste extrêmement rare. Il ne faut pas extrapoler. Surtout pas à la question des enfants soldats chez qui on a désactivé le programme « émotions » à coup de traumatismes violents. Ici, il s’agit d’une réaction du cerveau qui, en refoulant, génère une forme de protection à la sur-souffrance. C’est de la survie ici. Là il y a de l’humanité. Enormément. Ca n’est que ça d’ailleurs. 

Au cours de ma carrière j’ai rencontré des gens … beaucoup … la plupart m’ont nourri mais il y en a que je n’ai pas compris. Ils ne sont pas en majorité, mais assez pour m’avoir marqué, parce qu’interrogé.

Ils sont ceux que je range dans la case « non identification absolue », ceux avec lesquels je ne peux pas entrer en interaction. Enfin, bien sûr, je peux communiquer, je peux parler mais on ne peut parler d’échanges au sens de la création d’une intimité au sein d’une bulle de discussion. Ils sont ceux qui font preuve de méchanceté absolue, ou plutôt de non empathie absolue.

Ce qui revient à la déshumanisation qui est une forme d’absence totale d’émotion pour autrui. Comme ces types qui regardent de leurs tours d’ivoire boursières les gens crever en bas qui licencient à tour de bras parce que leur entreprise a fait 4 points de moins … C’est délirant ! Ce type de personnage ça ne devrait même pas exister, pour le moment nous sommes gentils, on joue le jeu mais … jusque quand cette acceptation d’un truc aussi délirant que ça perdurera je ne sais pas. 

Et puis … il y a ce sujet compliqué … la pédophilie. J’ai beau essayé c’est impossible pour moi de conceptualiser ça. Je peux comprendre les addictions, les troubles comportementaux, les fantasmagories, les compensations et décompensations mais ça … vraiment je ne peux pas. C’est trop loin de moi. Une incompréhension constitutionnelle. Au même titre que mon incompréhension pour la non empathie humaine ou la méchanceté gratuite. Vraiment, je ne peux pas comprendre.  

Voilà, j’observe et je me nourris de chacune des personnes que je croise.
Ils nourrissent mon travail, ce que je fais, donc, mais aussi qui je suis.
C’est pour cette raison que je fais des portraits depuis 30 ans. J’ai une fascination pour les gens dans ce qu’ils offrent en étant souvent inconscients de cela et, à la fin, je suis seulement le résultat de ces tout un chacun.

1+1+1+…

Et parce que finalement échanger avec Nils c’est partir en tergiversation sur tous les sujets, c’est refaire le monde après l’avoir observé et parlé des gens surtout.
Parce que c’est ça le sujet important

Forme Libre a pris la liberté, pour clôturer ce portrait, de s’interroger…

Si NILS était un aliment, il serait…

Un sushi, sa fille adore ça et pour le coup ça lui va bien au papa !

C’est cru.
C’est frais.
C’est taillé dans le vif … et c’est là, précisément là, dans ce geste, que toutes les techniques de chef apparaissent.

Parce que n’est pas (maître) sushi qui veut … sous une apparente simplicité se cache un art ancestral, une tradition, une maîtrise, une technicité, une cérémonie … Il y a de l’humilité dans cette préparation, du travail surtout mais de l’exigence aussi.

Pas merlan frit pour deux sous, le t(h)on cru garde l’œil vif. Pour le consommer il faut savoir s’arrêter, le consommer frais, là maintenant, au présent et en toute conscience.

Le sushis est peut-être tendance mais il semble s’en moquer et revendiquer qu’il n’est pas du palais et du goût de tous même s’il se consomme partout : des grandes tablées étoilées, au tapis roulant sous cloches des restos branchouilles ; traditionnel au petit déjeuner ou en snack dans un avion. Il est pratique et commode comme un caméléon. A prendre avec des baguettes mais en toute simplicité et sans paillette !

Et puis, il n’y a pas à dire, il n’y a rien de mieux que de papoter entre amis au cours d’une soirée sushis.

Si Nils était un objet, il serait…

Une caméra.

Parce que

« Je me mets au service de ceux dont je veux raconter l’histoire , je laisse les images tournées et enregistrées, tout se fait tout seul, les géniaux ce sont eux, je ne suis que l’instrument révélateur « .

Si Nils était une pièce de la maison, il serait…

Le bureau … sauf que le sien de bureau ne se situe pas dans la maison mais à l’extérieur. Parce que le monde est son centre d’observation. Parce qu’avant de plonger dans les livres et les études, il faut savoir être contemplatif, attentif, réceptif… et bavard afin de rencontrer les gens sincèrement et de découvrir leurs histoires …

Parce que les gens ont tous une histoire …

Si Nils était unE CITATION, il serait…

  « Je doute de ce que je sais, je me doute du reste.« 

Ylipe

 http://www.nilstavernier.com/

Instagram : @nilstavernier

Crédits photo dans l’ordre : 

Amour & Pastèque – La chambre des amis

Amour & Pastèque – La chambre des amis

 » j’aime le silence, les langues étrangères que je ne comprends pas
et l’ennui … Ces moments de flottements où il ne se passe rien
«   

Etrange idée que de parler de silence lorsque l’on parle d’expression libre et pourtant … Comme une déclaration murmurée en état de confinée , Suliane parle avec l’élégance du coeur ici de celles et ceux qui, de chez eux, lui sont proches dans la vie.

Profiter du temps présent et partager … même éloignés un instant … Profiter de cet éloignement pour apprécier ceux que l’on a près de soi, prendre un moment pour leur dire ou leur écrire à quel point ils comptent chaque jour qui soit …

La jolie idée
La douce idée que celle de parler d’Amour & d’Amitié. 

 

Suliane ;
Les portes de ta maison ont beau être fermées, tu ouvres ici les fenêtres sur une Ode à la joie ! 
Merci pour le partage tout en images … Tes amis inspirent et donnent le sourire … Nous avons envie de luncher chez Mélanie en portant les créations de Marie et en écumant les vestiges du travail de Nicolas. 

Tiens donc, cette expression libre me fait l’effet d’une chanson !

Et si on se donnait rendez-vous dans … ?

Bien sur, on ne peut plus se retrouver Place des Grands Hommes à refaire le monde sur table mais plutôt que d’étaler nos lettres au scrabble, si on prenait le temps de s’dire … et si et si … on prenait le temps de s’écrire…?

Chers Lecteurs, ceci est une invitation, à prendre la plume à votre tour … à dire M comme un emblème, à le semer … sur la planète, ici ou là, en public ou en privé, en commentaire ou sur insta …

Notre passe-temps favori est de vous lire … prenons le temps, le temps d’un instant, de vivre à contre-courant et de prendre le contre-pied de la distanciation sociale en faisant dans le sentimental. 

A vos claviers, prêts, partez ! 

 

Forme Libre

 

 Parler des personnes qui comptent & qui sont bien la, 
pres de moi. 

 

Dans le contexte actuel, je serais bien sûr tentée de parler de liberté, d’humanité, de la vie, de la mort, de l’injustice, du droit des femmes, du devoir, de la responsabilité individuelle, collective … mais en fait ce n’est pas le format, il nous faudrait du temps, du temps et quelques pages …

 

Donc j’en suis venue avec une belle évidence à l’envie de parler de ma mère, de mes amis, des personnes qui comptent pour moi et qui sont bien là, près de moi. 

  

Tous ont en commun une ouverture d’esprit, des fragilités et de la force,

j’aime leurs différences et nos désaccords.

 ( … )

© Mélanie (the naked lunch) & Une partie de la fine équipe

 (…) 

Très souvent quand je présente ma mère, on me glisse à l’oreille,  » Ta mère, quelle belle femme !!!  »
J’en suis venue à être jalouse!!!! Plus sérieusement, ma mère n’est pas la douceur incarnée mais elle personnifie à mes yeux la résilience, l’indépendance et l’amour des mots. Je l’aime bien sûr, et surtout je l’admire et la respecte.  

 

© Ma mère, Hélène.

(…)

Mes amies de longue date:

Valérie Grondin, l’amie d’enfance, artiste peintre et art thérapeute, son sérieux et son engagement forcent le respect.

Gaelle Labrouche, céramiste, qui m’a toujours soutenue dans les moments difficiles sans en avoir l’air …  et m’a transmis le goût de la terre, de la céramique et du tournage. Elle est d’ailleurs ma prof et maîtrise à fond son job ! 

Sarah von Saurma, amie de la fac, styliste photo et décoratrice, j’aime le travail au long cours qu’elle a fait sur elle même.

Marie Auniac, styliste ( marie_aux_machines ) illustratrice et peintre, idem pour sa pugnacité et son courage face à l’adversité. Elle a un sens de l’humour formidable et le coeur sur la main.
Vincent Balhadère ( bons baisers de biarritz ) , qui m’a fait découvrir beaucoup de trésors cachés au Pays Basque, je suis très fière quand il m’arrive de lui en montrer qu’il ignore. 

Mes amis de BTZ, 

Julie Morin, beauté solaire et Benoît Mauduech (photographe et artiste peintre), qui se sont rencontrés et aimés chez moi, un beau couple, et 2 fortes personnalités. Benoît peut me faire mourir de rire. Avec Julie, on se prend la tête et on adore ça! être d’accord sur nos désaccords, un vrai plaisir. ( moandmo )

Mélanie Bordas, photographe et très talentueuse aux fourneaux (instagram Naked lunch) et Guillaume Le Cam, son homme, j’aime sa dégaine, son besoin d’amour, l’art de recevoir et de faire la fête !

Eric et Philippe, un couple magnifique, globe-trotters infatigables. 

Stéphane, un ami des années lycée, ultra-sensible et fin gourmet,

Thomas, le frère que je n’ai jamais eu et qui vous embarque pour danser jusqu’au bout de la nuit.

(…)

 

© Vincent et Bibi, avec les t-shirts de @marie_aux_machines.

© Marie à gauche, bibi et Sarah à droite.

(…)

et puis Nicolas d’Olcewww.nicolasdolce.com ), celui qui partage mes jours et mes nuits – au sens propre et figuré – avec qui les silences parlent aussi

et qui est artiste plasticien.

J’attends avec impatience une rétrospective de son travail au Guggenheim !!!

(…)

© Nicolas, dans son atelier.

(…)

Juste une dernière chose

J’aime cette réalité que beaucoup aujourd’hui rejettent en bloc, cette réalité de l’incommunicabilité et de l’étrange étranger en moi et chez chacun d’entre nous.

Cette réalité me permet de comprendre que je ne peux pas tout comprendre et cela limite mes colères !

Et puis j’aime le silence, les langues étrangères que je ne comprends pas,
Et l’ennui
Ces moments de flottements où il ne se passe rien … 

Suliane 

Suliane Valadie & Etxe Goria : L’Art de recevoir

Suliane Valadie & Etxe Goria : L’Art de recevoir

Suliane Valadié ne peut se résumer. Si elle était un mot ce serait indicible. Ça l’embête parce qu’elle ne le trouve pas beau ce mot. Et pourtant Suliane a ce petit je-ne-sais-quoi qui ne se décrit pas.

Hôte de Etxe Goria, Maison de charme située dans le centre de Biarritz, elle est aussi l’artiste qui se cache derrière SVEG, des céramiques qui attirent l’œil. Le 3ème pour être précise. 

 » La céramique ça se vit, se ressent « 
Suliane Valadié

Suliane aime créer, explorer, se frotter à l’inconnu. Toutefois, n’allez pas croire que vous pourrez commander !

Suliane transmet. Et si elle se plait et s’enthousiasme à vous imaginer, ses objets entre vos mains, chez vous, ailleurs, où que vous soyez … elle ne crée qu’en solitaire. Créer en toute liberté. Transmettre sans se soumettre à aucun souhait.

Chez SVEG vos désirs font désordre et c’est à prendre ou à laisser. 

En parlant Objets et Désordre parlons de sa maison. 

Celle que nous voudrions notre. Et si Forme Libre était une maison …

Etxe Gorria

… sans l’ombre d’une hésitation ce serait celle-là !

 » Chez moi, tout n’est que Chine & histoire d’un passé en forme d’énigmes. « 

Suliane Valadié

Sur le pas de la porte rouge basque, pourrait être écrit cette phrase fantasque que disait toujours mon Grand-père-Papito « Faites comme chez vous mais n’oubliez pas que vous êtes chez moi ».

Accueillir sans se faire envahir ; ce doit être ça le secret lorsque l’on partage sa maison avec des plus-ou-moins inconnus. Une histoire de clefs passées de la main à la main dans le respect de la liberté de chacun. Une intimité entrouverte sans mise à nu… car si ouvrir sa porte et son univers à des gens de passage « souvent-très-sympas » requiert une bonne dose de générosité ; cela exige également de maîtriser l’art de faire passer un certain nombre de messages, codés ou pas, pour ne pas tomber dans l’abandon de soi.

Les codes très peu pour Suliane, ici pas de règles et précisément

« Tu prends tes clefs et tu fais ta vie »

Tout un art – de recevoir – je vous dis. 

 

Et, ici, l’art est partout et nous raconte des histoires.

Ici, tout n’est que goût. Pas de recette ou d’anticipation, le maître mot en matière de déco est improvisation.

« Je chine et ensuite chaque objet trouve sa place. Mais, avec le temps, cette place dans l’ordre des choses change et évolue. Un peu comme pour nous, rien n’est révolu »

Suliane Valadié

Rien ne se perd et tout se transforme en somme.

A l’image des 1001 vies de la maîtresse-home-made :
Un temps artiste peintre en décor, cette attachée de et à la culture diplômée en Histoire de l’Art de la Sorbonne a œuvré à rénover des cathédrales, avant d’aider les gens à trouver la leur ( i.e : elle a travaillé dans l’immobilier ) pour finalement ouvrir la sienne en fondant Etxe Goria, un refuge en exil, une terre d’accueil.

Rien ne se perd et tout se transforme en prenant forme

Mais l’œil aguerri ne s’y trompera pas. Sous l’apparente nonchalance bohème du lieu rien n’est laissé au hasard pour le plus grand plaisir des sens (et des yeux). 

Toutefois, nous ne pouvons tout vous décrire, il est des choses qui ne peuvent que se découvrir… Le plaisir de l’expérience.

Nous vous dirons seulement que Etxe Gorria nous fait l’effet d’une caverne d’Ali Baba. Au-delà de l’incarnation de ce que peuvent représenter les vacances, elle éveille en nous quelque chose qui relève de l’enfance. Ce plaisir fou de jouer, d’ouvrir grands les yeux et d’explorer en toute naïveté.

La curiosité n’a pas d’âge et chaque passage dans cette maison pleine de secrets est l’occasion de chercher et déceler les indices et messages cachés … ça et là … dans le titre d’un livre faussement abandonné au dessus d’une pile dans l’escalier, dans la référence artistique d’une carte postale ou encore dans les formes courbées sans courbette d’un casse noisette.

 

En matière de décoration, faire le choix de l’accumulation est un jeu délicat qui demande une sacré sensibilité, un sens de l’équilibre et du juste milieu. Qu’à cela ne tienne Suliane aime vivre dangereusement, bat la mesure en véritable cheffe d’orchestre de talent et s’impose en maître du jeu hissant très haut le niveau de l’esthétisme dans l’éclectisme.

La mesure est juste pour tout en tout dans cette vieille maison bourgeoise qui donne envie de se peloter à la basque blotti sous la varangue en parlant d’amour, de pastèque, de Niki de Saint Phalle et du douanier Rousseau avec celle qui, si elle devait être une citation serait « Une femme libre est tout le contraire d’une femme légère ». 

En résumé, Suliane apporte un œil sur les choses

et ouvre ses portes

avec attention, élégance et mesure en tout point

de ponctuation.

Avec toutes ces images, nous vous avons surement donné envie de confinement à la basque … Comme on vous comprend …

Ce qui nous ravie le coeur c’est de savoir que Suliane prend le temps du confinement pour tourner … nous scrutons donc le compte instagram de SVEG avec impatience de découvrir le résultat de cette période créative …

Si le salon de la maison donne une triste (des)illusion de vide, il n’en est rien pour notre hôte artiste qui transforme tout avec goût.

De l’art du vide fertile

 

MUXU Suliane , Nous t’aimons beaucoup !

@etxegorria.biarritz                                                                                                @s.v.e.g.ceramiks