La liberté: Mascarade ou Matière à apprivoiser ?

La liberté: Mascarade ou Matière à apprivoiser ?

 » Think (think) think (think) think (think)
think (think) think (think) think (think)

You better think (think) think
about what you’re trying to do to me
Yeah, think (think, think),
let your mind go,
let yourself be free « 

Pour lire l’expression libre de Jean-Louis Lascoux on vous suggère de mettre Freedom de Aretha Franklin à fond les ballons !!!

Car il ne s’agit pas là que d’une invitation à la réflexion… 

L’actualité nous amène à nous interroger sur la notion de Liberté.

Pour Jean-Louis la question est centrale, vitale même et, en bon professeur, il veut que nous nous posions des questions, que nous échangions, débattions: 

la Liberté : mascarade ou matière à apprivoiser ?

Chez Forme Libre, on a le masque en rade en tout cas et pas juste parce qu’on aimerait retrouver nos rades préférés et pouvoir trinquer avec les copains rassemblés mais, parce qu’on a beau essayer, on ne parvient pas à sourire des yeux ; à ‘smeyeser’ comme disent les ‘modeux’.

Parce qu’on souhaite continuer à ouvrir les bras. A sourire et que ca se voit parce qu’on sait que ce sont les sourires sur les visages qui invite au partage, qui lutte contre les individualités, qui encourage la solidarité et soigne les fractures de la société! 

Mais ça c’est uniquement ce que nous pensons nous et ce que vous pensez vous nous intéresse beaucoup.

Ce n’est pas parce que nous devons nous couvrir la bouche que nos voix s’étouffent.

Nous vous souhaitons donc une bonne lecture de l’expression libre de Jean-Louis Lascoux et nous nous retrouvons en commentaire pour ceux qui souhaitent s’exprimer ou ne veulent simplement pas se taire…

 Le seul protocole sanitaire qui s’applique sur Forme Libre est celui d’Alain: 

« Règle d’hygiène: n’aie jamais deux fois la même pensée » 


Alors n’hésitez-pas à dire ce que vous voulez, rappelez-vous « La forme est libre, l’opinion aussi ». 

Forme Libre

La Liberté, un droit mais surtout un potentiel en Société

 » Dès lors que nous commençons à vivre des états de conscience, à recourir à la réflexion et à pratiquer des raisonnements, une thématique se présente à nous : la Liberté.

La Liberté est l’une des questions centrales des organisations humaines devenues des civilisations. Que s’est-il passé ? La Liberté a longtemps été mise sous tutelle, très floue dans la pensée, un mythe jusqu’à devenir une mystification, une aspiration plus intime avant de devenir une revendication, puis une exigence sociale. C’est nouveau, alors nous en sommes là, mais pas las.

Tout commence par des affirmations péremptoires, d’un état en devenir : « je fais ce que je veux ». Mais alors, qu’en est-il de cette volonté ? « Je fais comme je le sens » : mais alors qu’en est-il de la réflexion et du raisonnement ? Dans les deux cas, les émotions jouent un rôle dans nos choix. L’usage de la raison, au sens de rationalité, peut nous faire désavouer un entêtement ou une impulsion. De fait, nous pouvons constater que notre Liberté n’est pas un acquis, mais un potentiel.

Si les philosophes du siècle des Lumières ont ouvert la voie à des progrès dans les sciences, ils nous ont légué des représentations fausses. Je vais passer ici sur le paradigme du Contrat Social. J’ai déjà repris ce pilier de nos modèles éducatifs et politiques. J’ai démontré l’erreur de réflexion sur laquelle il a été conçu et les leurres qu’il a conduit à adopter dans le champ du Droit et de la notion de responsabilité. Je ne reviendrai pas non plus sur la question de la souveraineté qui va d’ailleurs avec le Contrat Social. Je vais juste m’arrêter sur la première affirmation de la déclaration des droits de l’homme : « Tous les hommes naissent libres… ». Non, je ne vais pas revenir sur l’empreinte du sexisme de l’époque. C’est la manière dont est conçue la Liberté pour toutes et tous, et ce qu’entraîne cette conception, que je souhaite relever.

Le fait de considérer que l’humain est libre de naissance est chargé d’implications. En réalité, cette idée est aussi fausse que le mythe de la fondation du monde. C’est un leurre. C’est a minima le fruit d’une pensée bernée. C’est aussi trompeur que d’affirmer la suite « … et égaux en droit ». La proclamation de l’égalité en droit est fantaisiste puisque les moyens – excluons les aspects génétiques – déjà économiques, ne sont pas les mêmes pour tous. En effet, pour exercer un droit, il faut non seulement en avoir les moyens économiques, et encore faut-il le connaître, ce qui est une illusion au regard des pratiques d’instruction encore au 21ème siècle. Celles-ci se limitent à transmettre des connaissances, voire à les infliger (sans l’usage du doute), et à communiquer une discipline comportementale plus qu’à éveiller et former à l’exercice de la Liberté.

Hé oui, tout cela parce que l’on part de l’idée que la Liberté est un acquis par nature, un acquis dont il faut apprendre à réguler les excès. Pour ce faire, un modèle de gestion a été mis en place, ouvrant la voie à des activités spéculatives. D’une idée, on en fait une pratique. L’idée n’en est pas moins fausse et son postulat tout autant. La pratique est ainsi mal fondée et conduit le monde dans une erreur grossière. Les conséquences sont multiples dans la gouvernance, les rendus judiciaires et le management, mais aussi dans la dynamique citoyenne, avec l’acceptation, la soumission et la servitude. On restreint les libertés et le plus grand nombre de personnes acceptent les mesures comme une fatalité (…)

La Liberté, une attitude et un état en développement

(…)

L’idée que nous naîtrions libres est fondée sur le mythe de « l’état de nature » inventé au siècle des Lumières. A cette époque, les théoriciens peinaient à sortir de l’obscurantisme des conceptions religieuses. Ils devaient faire face à des soubresauts de fanatisme. « L’état de nature » a été une manière de réécrire le mythe de l’Eden. Pour les Lumières, avant toute organisation en société, les humains, bons ou belliqueux, auraient été libres dans une autarcie leur permettant de subvenir à leurs besoins comme bon leur semblait. Partant de là, leurs raisonnements les ont conduits à considérer que, pour vivre en société, il fallait délimiter l’exercice de cet état naturel. Or, par nature, nous sommes dépendants de tout et pour tout. C’est en Société que nous apprenons.
Etre libre, c’est pouvoir décider soi-même pour soi-même. Pour cela, encore faut-il avoir les moyens de cette décision. A considérer quelque chose comme un acquis, il convient d’en définir l’usage. Et si ce n’est pas un acquis ?
Ainsi, quand le postulat est faux, la suite du raisonnement ne peut pas être exacte.
De fait, nous pouvons constater que nous n’avons plus aujourd’hui les mêmes repères culturels qu’au siècle des Lumières.
Certes, la Liberté peut bien être un droit, mais en termes d’acquis, ce n’est pas aussi clair que l’on veut bien l’imaginer. Avec le temps, l’âge aidant, l’individu peut apprendre à devenir plus libre. Dès lors, le constat peut être fait que la Liberté est un potentiel. Quand il est seul, l’individu n’est pas libre, il ne peut le devenir qu’en Société, dès lors que la Société est animée par la promotion de la Liberté. Les implications sont différentes.

En premier lieu, il faut apprendre à être libre. Et cet apprentissage passe par l’intervention sur nos façons de penser. Le premier instrument est ici la réflexion.

Force est de constater qu’en quelques siècles, nous avons déployé de nouvelles manières de réfléchir. De fait, la pensée spontanée peut se faire tromper, tout comme nos perceptions sensorielles. Les illusions intellectuelles sont courantes. Elles s’imposent aux représentations collectives et sont utilisées dans des raisonnements tout aussi erronés. De même, des fictions intellectuelles servent à bâtir des explications. Par exemples, à comparer la vie en société à la vie de famille, l’ensemble des citoyens sont considérés comme des enfants au regard des gouvernants et on raisonne de manière paternaliste. Ce qui semblait être une évidence hier ne vaut plus aujourd’hui. Nous savons que nous pouvons intervenir sur ces mécanismes de pensée et en rétablir la réalité. Non seulement nous disposons de la conscience, mais celle-ci se développe quand nous réfléchissons, avec l’usage des raisonnements et la vigilance que nous pouvons avoir sur leur montage. Cette aptitude réflexive dont nous disposons peut nous permettre d’être en quelque sorte les architectes de notre production mentale et intellectuelle. L’adulte du 21ème siècle n’est pas l’adulte du 18ème. L’évolution des connaissances, les constats que l’on peut faire sur les possibilités communes d’intervenir sur nos représentations de la réalité, sur nos croyances, nos raisonnements, l’analyses de nos expériences, l’utilisation de différentes méthodes pédagogiques, sont autant de ressources. Elles contribuent toutes à nous rendre plus libres. Et c’est en Société que nous développons ce potentiel.

Depuis le XVIIIème siècle, la conscience humaine a évolué. L’usage de la Raison, même encore maladroit, conduit à de nouvelles exigences. Le temps des servitudes devient dépassé. (…)  

 

La Liberté s’apprend et peut s’enseigner

(…)

Et tout est là : la Liberté, ça s’apprend !

 

Pour vivre libre, il est nécessaire de savoir diriger sa pensée.


A reprendre l’idée de Liberté de cette manière, en commençant par l’intervention de la conscience sur notre façon de construire notre représentation du monde, nous ouvrons de nouvelles perspectives relationnelles. Nous cherchons à comprendre, nous inventons et créons. Nous adoptons une posture d’accueil des différences, c’est-à-dire d’altérité, nous promouvons l’échange et l’enseignement de la raison, et de ce fait nous ne nous heurtons plus à la liberté d’autrui. En poursuivant cette réflexion, on peut concevoir que l’humain n’étant pas libre par nature, il peut le devenir par ses relations avec les autres. La Liberté peut s’épanouir dans les relations. La Liberté peut être le fruit de la vie en société. Nous pouvons concevoir que notre liberté ne s’arrête pas à celle d’autrui, mais qu’elle s’étend au travers de celle d’autrui.

 

Nous sommes d’autant plus libres que les autres ne sont pas enfermés dans des modèles de pensée chargés d’interdits.

 

Nous pouvons revoir l’héritage culturel que nous avons reçu et refonder notre imaginaire, en développant une aptitude d’architecte de soi. L’usage de la raison n’est pas une question d’âge, mais de la capacité ouvragée à savoir prendre des décisions. C’est dans ce creuset que peut se former une volonté délibérée et développer une capacité d’anticipation ouvrant la voie à la responsabilité.

Au 21ème siècle, notre humanité s’ouvre à ce nouveau paradigme qui vise à balayer le vieux concept de Liberté asservie par nécessité, avec des chaînes de servitude, de mises sous tutelle et de contrôle. Un vaste changement est en train de s’opérer sur la planète. Certes, il existe des résistances liées à des habitudes. La gouvernance elle-même a du mal à évoluer. Cependant, la Liberté, affranchie des représentations des déterminismes, se définit désormais différemment. Elle s’inscrit dans l’exigence d’une pédagogie de la relation et de la décision. 

 

En initiant la Profession de Médiateur, profession d’accompagnement de la liberté de décision, j’ai participé à ce mouvement de changement profond. Cette profession est une contribution fondée sur l’altérité, c’est-à-dire animer une recherche mutuelle de compréhension de l’autre, et le nouveau paradigme de l’Entente et de l’Entente Sociale. Elle n’a pas les repères des règles traditionnelles de la morale et du droit, puisqu’elle permet à chacun, apprenant le référentiel de la qualité relationnelle, d’identifier sa motivation et de construire sa décision.

 

C’est là que la Liberté commence et s’épanouit. 

A réfléchir pour donner un sens nouveau à la vie en Société

Je vous propose de réfléchir quelques idées :

• La Société peut rendre plus libre chaque personne, dès lors qu’elle l’instruit et l’aide à réfléchir pour exercer sa libre décision, en termes d’attitudes et de comportements ;
• Deux libertés qui s’unissent et se partagent ne se limitent pas, elles s’épanouissent
• L’individu n’est libre qu’avec quelqu’un d’autre, dans les échanges et les découvertes communes et les transmissions intimes ;
• Le sens de la vie s’épanouit dans la contribution que l’on apporte à un projet collectif ;
• L’intelligence est au service de la Liberté, par une mise en pratique de l’altérité, l’usage de la conscience et de la raison ;
• La Liberté est indissociable de l’Entente Sociale, elle est un droit à développer, à épanouir, à promouvoir ;
• Aucune personne adulte n’est plus un enfant qu’une personne à qui des responsabilités sociétales sont confiées n’est un parent ;
• La Liberté nécessite d’être apprise autant qu’elle s’enseigne ;
• La Liberté consiste à être l’architecte de soi pour être décisionnaire pour soi.
• On ne peut plus diriger au 21ème siècle comme on dirigeait au 20ème siècle.

Jean-Louis Lascoux

Jean-Louis Lascoux & la Médiation ou l’Entente de Libre échange

Jean-Louis Lascoux & la Médiation ou l’Entente de Libre échange

Forme Libre, ta mission si tu l’acceptes est de résumer tout ce que Jean-Louis Lascoux a fait dans sa vie sans faire un article de la taille d’une Encyclopédie !

Pas simple de faire simple sans vulgariser le travail d’une vie lorsque l’on parle de ce qu’a fait et de ce que fait quelqu’un qui échange avec Diderot dans son bureau, qui aimerait philosopher autour d’un verre de pinard avec Jacquard et qui veut faire de la société un monde de philosophes après leur avoir brisé les chaines et les avoir encouragés à sortir de la caverne. Sans allégorie.

Mais s’il fallait ne dire qu’une phrase, je crois que Forme Libre dirait « Jean-Louis Lascoux est motivé par un idéal et depuis le départ il a décidé de faire sa part » . L’utilité est quelque chose de sacré chez Jean-Louis, il s’y consacre et pas pour la gloire ou le sacre de se dire qu’il a créé une profession utile à la société; Non Non pour promouvoir l’entente sociale.
Pas le contrat, l’ENTENTE… parce que nous sommes libres… dans l’Absolu, dans le salut et que nous pouvons nous affranchir des codes, des cages, des écrits, des signatures, du marbre aussi … à condition de nous responsabiliser, de prendre conscience et de nous reconnaître les uns les autres dans tout ce que nous sommes d’individualités.

Au sein de cet article je vous propose d’imaginer un monde où tout le monde s’entendrait avec tout le monde…
Attention, pas un monde dans lequel nous serions tous copains façon danse du Club Med mais un environnement dans lequel nous nous entendrions dans tous les sens du terme: un monde dans lequel la contrainte ne serait plus car nous communiquerions, écouterions, dialoguerions …

et ke sapelerio Médiation…

 Il était une fois un polyèdre, une forme géométrique un peu étrange pour laquelle un triangle peut comprendre 4 faces… Jean-Louis n’est encore qu’un « gamin » mais cette forme l’intrigue, l’interroge et il s’intéresse alors à la projection orthogonale au sein d’un groupe de travail. A l’époque « la neuro fait mode« , chacun y va de sa petite recherche sur le fonctionnement du cerveau: le droit, le gauche, l’analytique et l’artistique, le reptilien. Chacun remue sa matière grise pour comprendre comment fonctionne la machine, pour expliquer, rendre les mécanismes plus clairs et limpides, moins gris justement… alors même que, en définitive, le cerveau humain est une machine complexe autogénérante et qu’il est tout de même un peu pompeux de la trancher en deux et de dire  » Voilà le mode d’emploi, débrouillez-vous avec ça « .

Parce que, tout comme le polyèdre, nous sommes plus complexes que ce dont nous avons l’air…
Parce que tout est plus complexe que les apparences le laissent à penser,…
Parce que nous avons tous plusieurs faces plus ou moins cachées…
Nous ne pouvons nous contenter d’un vulgaire mode d’emploi binaire … D’ailleurs avec les modes d’emploi ça finit toujours en crise et en débat. Nous en tenons pour preuve le nombre de demande de médiation de couple relevé après montage de meubles Ikea (ndlr: ceci est une plaisanterie, pas une donnée scientifique) ! 

« Qu’est-ce que j’en ai à foutre de savoir comment fonctionne le cerveau, qu’est ce que j’en ai à foutre de le découper en deux, c’est une vulgarisation, Sperry a eu un prix Nobel pour que dal. A quoi ça sert de savoir ça? En quoi cela m’aide? En quoi cela aide les gens dans leur fonctionnement? Au quotidien je veux dire … dans leurs interactions, dans la gestion de leurs émotions, de leurs sentiments? A quoi cela contribue-t-il à la société? Moi, il n’y a qu’une seule chose qui m’intéressait c’était la pédagogie… cela fait désormais 30 ans que je travaille là dedans… pour accompagner, pour aider les gens dans leur développement qu’il soit personnel ou à l’échelle de la société et autant te dire que ce n’est pas avec des outils de statistiques approximatives que j’y suis arrivé »

Jean-Louis Lascoux

L’approximation, le manque de précision, très peu pour Jean-Louis qui est plutôt de l’école « Je pense, Je suis« . Et précisément c’est en lisant Descartes que l’idée lui vient de rebattre les cartes, de reprendre son travail sur la géométrie et de plancher sur une modélisation de la Communication en trois axes: Emission, Perception, Réception.

Les plus familiers avec le sujet y verront là une première petite révolution: en général en matière de communication on ne parle que d’émission et de réception. Jamais de perception. Dans les théories traditionnelles, l’objectif est de catégoriser pour traiter. On fait fi de l’émotion, de l’affect et du sentiment. Cette partie est du ressort des psys, de l’inconscient et n’a pas lieu d’être en matière de communication.

 

« Je suis parti des théories existantes: Karpman, Descartes, le MBTI et j’ai utilisé une méthode empirique pour vérifier la pertinence de ces modèles existants. C’est là que j’ai constaté qu’il leur manquait tous un postulat de départ: à savoir l’humain. Délirant ! L’inconscient n’est pas observable donc on ne l’observe pas ! Autrement dit, Freud a fait une métaphore que nous avons tous acceptée… mais comme une religion! Il n’y a rien d’empirique là dedans et mon objectif était précisément de faire ‘dans l’humain’, de créer quelque chose qui permette aux gens d’identifier grossièrement un comportement; non pas pour les changer mais pour qu’ils en soient conscients »

Jean-Louis Lascoux

Et nous vous donnons en mille comment et où Jean-Louis a commencé à plancher et mettre en pratique ses théories sur l’ingéniérie relationnelle?
Et bien au Club Med pardi ! Alors … pas en faisant la danse des tongs hein mais en travaillant sur la cohésion d’équipe par la théâtralisation. C’est le début de la conceptualisation de la médiation et cela s’appelle MBH: Médiation & Bonne Humeur!

Avouez qu’il y a là de l’à-propos mais il ne faut – là encore – pas se fier aux apparences de nonchalance car dans cette expression il y a une promesse, un idéal, un vrai travail tendant à participer à notre recherche du bonheur.

Précisément, tout part d’une recherche: Comment les personnes parviennent-elles habilement à dégrader leurs relations? Il est paradoxal d’affirmer cela mais tel est bien le cas: nous dégradons stratégiquement nos relations. A coup de mécanismes d’actions en cascade et en escalade. A coup de tirages de corde vers soi … … Autrement dit: En contraignant l’autre sur la simple motivation de satisfaire nos propres besoins. Alors OUI, dis comme ça ce n’est pas joli et bien malin mais, au quotidien, nous luttons consciemment – ou non – les uns contres les autres, dans une adversité plus ou moins exprimée et ressentie pour atteindre une forme d’homéostasie. (ndlr: respire cher lecteur, respire)

L’idée de Jean-Louis est de nous faire prendre conscience de cela et de nous faire passer de l’adversité à l’altérité. Histoire de mieux vivre ensemble en reconnaissant que nous sommes tous des individualités en recherche d’équilibre et qu’il nous faut communiquer et dialoguer afin que nos actions ne soient plus des contraintes de réactions mais bien des conséquences de faits et de ressentis exprimés.

Dès la fin des années 80, des articles de presse paraissent sur cette nouvelle manière de travailler. La consultance en entreprise nait mais la médiation à proprement parler a encore besoin de s’affiner. Jean-Louis est même contacté par Lionel Bellenger pour écrire un livre mais il sent qu’il n’est pas prêt. Pendant 10 ans il va mettre en pratique, créer des figures de rhétorique de tout ce qu’il observe et en 2000 il recontacte les éditions ESF – « par fidélité » dit-il – en leur affirmant « ça y est, je suis prêt« .

« Ce premier bouquin parle de la Médiation au sens d’une nouvelle profession, la profession du XXIème siècle (ref. des ouvrages ci-dessous). Mais qu’on soit clair: un métier doit avoir une fonction, une justification sociétale sinon c’est un bullshit job. Un médecin soigne, un avocat défend, il faut être utile. Travailler à la justification sociétale du job de médiateur c’est penser à sa technicité et donc à la formation de médiateur. Il fallait travailler à la pédagogie -mon sujet préféré- et là je me suis confronté au marché: qu’est ce qui existe sur le terrain? Est-ce que ma pensée s’inscrit dans un courant existant ou non? … Evidemment non!
Il y avait l’IFOMEN ou l’Institut catholique de Paris, basés sur le courant confessionnel: leur travail est bâti sur une idée de morale autour du paradigme du bien et du mal. Il y a ce qui est bien de faire ou de dire et ce qui est mal de faire ou de dire. Ce paradigme trouve plusieurs sources notamment la religion et je n’y retrouvais pas mes travaux. Ensuite, il y avait toutes les pratiques que l’on range dans ce qui a été appelé « les méthodes alternatives de règlement de conflits »: conciliation, divorce à l’amiable, arbitrage. C’est ce que j’appelle le courant juridique. Tout cela renvoie à des échanges sur la responsabilité, à ce qui est légal / illégal, aux droits et obligations. Mais on y traite de litige, pas de conflit. En d’autres termes c’est une dérive de la partie morale: dans certains pays le confessionnel et le juridique sont étroitement liés. Dans nos sociétés, la laïcisation a créé un autre courant de pensée. Enfin il y avait les psy-chologues-chiatres. Ici la personne est un patient. On considère que ses comportements sont normaux ou anormaux. Autant te dire que je n’ai jamais eu la prétention de considérer quelque chose ou quelqu’un comme étant normal ou non. Sur quelle base eu-je été légitime à le faire? ».

Jean-Louis Lascoux

Et c’est ainsi que la médiation est née… d’un nouveau courant de pensée : le courant discursif – celui du philosophe :

« Tout ce que je sais; c’est que je ne sais rien »

à la manière de Socrate.

Il faut bien comprendre que mon but était d’être axé sur l’humain

et d’amener les personnes à réfléchir par eux-mêmes et pour eux-mêmes

hors cadre moralisateur, obligationiste ou prescriptif.

L’approche est donc ici pédagogique et le rapport à l’ignorance est central. Il faut sortir de ce que nous pensons savoir, considérons comme acquis pour aller vers une vraie connaissance: le Savoir. Sortir de la caverne, cesser de voir les ombres pour voir la réalité, telle qu’elle est.
Appliquer à l’échelle de nos relations cela revient à dire que si nous blessons les gens, ce n’est pas par méchanceté, malveillance, volonté perfide ou perverse mais par ignorance; parce que « je-ne-sais-pas-faire-autrement« : A ce moment T, précis, dans ce contexte là, ce comportement est le seul qui m’est apparu comme approprié; je n’avais pas connaissance d’autres options. Cela revient donc à dire que dans mon schéma de pensée à ce moment T j’ai agi de façon légitime … pour moi et peut-être que j’ai été maladroit …

L’idée de la médiation est d’ouvrir ce champ des possibles. Spinoza considérait que, lorsque les personnes ne savaient pas, il fallait leur donner un repère. De l’intérêt de la morale, de la religion, du droit, des règles et des codes de bonne conduite et du bien-pensé. Combler la peur du vide. Et pourtant, le vide n’existe pas en matière de physique et de chimie. La nature est pleine et harmonieuse. Elle est pleine de ressources… tout comme nous.

Et la lumière fut !

En effet, si en définitive nous avons les ressources en nous, pourquoi nous appuyer sur des carcans, des diktats, des cadres et des codes? A la fin, si on oublie la référence au fait que quelqu’un a dit « Que la lumière soit« , on s’interroge en soi sur nos motivations, le sens des choses, de nos actions, sur ce qui nous pousse à être là et à entrer en relation avec Teddy, Matthieu, Raphaële, Guigui, Noé, Solal, Audrey, Rose & Karima.

Et un peu façon « Les Visiteurs », nous faisons un bond dans le passé et nous retrouvons les théories du siècle des Lumières: « Pour que la civilisation humaine fonctionne, il faut qu’elle reproduise quelque chose d’harmonieux comme l’Univers« . Vous me direz que c’est un brin pompeux mais, en fait, l’Harmonie n’est-elle pas un peu ce que nous recherchons tous dans nos vies?
Donc, finalement, et pour faire court parce qu’on commence à se rapprocher de la taille d’un article-gros-comme-une-encyclopédie: Plus nous travaillons notre conscience et notre raison, plus nous sommes capables d’ENTENTE.

Et dans ce cas, nous agissons au-delà du contrat social, nous sommes dans ce que Jean-Louis a appelé « L’Entente Sociale ». Plus agiles et flexibles, nous nous adaptons mieux à nos interlocuteurs et nos milieux. Le contrat devient alors un outil, un accessoire de mémoire auquel on se réfère comme « l’écrit du départ » mais qui peut être modifié, adapté, changé pour peu que nous en ayons discuté.

Et ainsi vient la Liberté … de choisir par soi et pour soi, par nous et pour nous de quoi et comment demain sera fait.

 « Le médiateur ne cherche pas un accord écrit, il travaille à la qualité relationnelle. C’est pour cette raison qu’il ne faut être ni prêtre, ni rabin, ni pasteur, ni imam, ni avocat, ni magistrat, ni psy pour être médiateur. C’est une chose que d’arriver avec ses croyances, ses a-priori, ses connaissances, ses références; C’en est une autre d’arriver avec une méthodologie. C’est pour cette raison que j’ai écrit « Et tu deviendras médiateur et peut-être philosophe… » et l’ouvrage de référence du médiateur « Pratique de la médiation, une méthode alternative à la résolution des conflits » mais surtout, surtout, c’est pour cela que j’ai créé l’Ecole Professionnelle de la Médiation et de la Négociation (https://www.epmn.fr/presentation-epmn.html). Tout le monde peut s’auto-proclamer médiateur aujourd’hui, mais pour être médiateur professionnel, il faut apprendre une méthodologie, une technique qui n’a qu’un seul objectif: la qualité relationnelle. C’est une ingénierie qui a un véritable intérêt sociétal. Le paradigme du médiateur est de promouvoir l’entente sociale. Avec l’entente nous faisons dans le qualitatif, le participatif; là où avec le contrat social nous restons dans la contrainte et nous nous enfermons dans des cases »

Jean-Louis Lascoux

Faire dans le qualitatif, le participatif, la responsabilisation ; cesser d’être des moutons … Il faut avouer que le propos du Professeur Lascoux nous cherche un peu les poux, nous laisse sur les genoux et nous sort la tête des cailloux …

Mes petits choux, le Prof Lascoux nous rappelle que nous pouvons toujours participer à la vie en société; apporter notre part à l’Histoire. Il nous rappelle que « L’humanité est allée en progressant mais que nous pouvons toujours faire mieux« 

Jean-Louis Lascoux a un rêve d’idéal, il est en constante réflexions et observations sur le monde qui nous entoure. Il est un citoyen du monde, un guetteur qui aime se mettre en marge pour mieux commenter la page.

Il nous invite à ne pas nous mettre sur les rails, ne pas monter dans le wagon sans nous poser de questions mais à être moteur, des locomotives qui avancent, entraînant derrière elle des wagons d’élan. Il nous invite à construire des ponts aussi; A faire des liens, anticiper, regarder en arrière pour mieux faire des bonds en avant.

Oui Jean-Louis Lascoux est l’inventeur du métier de médiateur mais son propos va au-delà de cela…

Au-delà de la géométrie, de la physique, de la philosophie et des recherches scientifiques, il y a une vraie volonté pédagogique: enseigner pour élever et non pour éduquer. Elever les consciences, les cœurs, les bras, les mains; Faire de nous des citoyens actifs, engagés, concernés, impliqués dans la société.

Alors vous vous doutez bien qu’après une discussion de si haute voltige Forme Libre s’est un peu interrogé sur comment construire cette pige et vous faire bien tout piger du propos partagé… … Alors, oui, l’article est long mais il le fallait car le propos est profond.

Nous sommes dans une société qui se sclérose… qui s’est habituée à l’eau tiède, une société qui vit de « faute de mieux », qui se « contente » – parce que c’est vrai que ce n’est pas si mal- Une société qui ne réagit plus. Nous choisissons nos combats. Nous préservons ce que l’on a plutôt que d’aller chercher, inventer, créer ce qui sera. Nous n’anticipons plus, nous conservons.
Mais si faire des sauces tomate au cours de la saison d’été en prévision de l’hiver est une excellente idée; mettre la tête dans le potager, faire l’autruche ou, pire encore, faire de la résistance contre les choses qui avancent, changent, tournent si vite que nous en avons le tournis et ne savons plus où donner de la tête, c’est prendre le risque d’aller et venir au gré du vent et d’être pris pour des girouettes.

 » La parole fait tourner la girouette, l’action l’immobilise  » Jules Renard

A force de vivre « pas trop mal » nous nous sommes habitués au confort et nous avons oublié le sens de l’effort, que tout se mérite, que rien ne se trouvera au fond d’une pochette surprise. A trop faire dans l’immobilier et l’amortissement, nous faisons dans l’immobilisme et nous attendons patiemment que les autres ou même l’Etat agisse.

« Le droit est un élément fondamental de la société, du vivre ensemble.
Si l’instrument juridique est en déclin à ce jour, si la confiance dans le système judiciaire périclite c’est parce que le droit perd de son intérêt sociétal. Être avocat ou magistrat, être un homme ou une femme de droit c’est assurer la protection des droits des citoyens, de leurs droits fondamentaux; c’est là leur fonction, leur rôle sociétal. La ligue des droits de l’Homme était entièrement faite et composée d’Hommes de droit… aujourd’hui tel n’est plus le cas … aujourd’hui les avocats demandent au Garde des Sceaux de protéger leur précarité… Rien ne va plus! C’est un véritable paradoxe: ils demandent au Ministre de protéger ce qui fait l’essence même de leur indépendance, de leur neutralité … de leur liberté de penser! »

Jean-Louis Lascoux

La liberté de penser … Celle d’agir aussi … Celle d’entreprendre … toutes ces libertés fondamentales que nos aïeux ont pourtant inscrites tout grand et tout en haut de la Pyramide des Normes semblent s’éteindre.

Comme quoi graver la liberté dans la roche ne nous l’a pas rendue plus proche…
Au même titre que « signer » le contrat social n’a pas fait de nous un être plus cordial…

Loin, très loin, l’idée de Forme Libre de vous dire ce que vous devez penser ou de vous poussez à l’anarchie et la révolte. Et ce, même si ce portrait fait écho à l’actualité. Le propos ici retranscrit n’a qu’une seule utilité: partager. 

Partager nos idées, nos réflexions et faire s’exercer la Liberté d’expression.

Chez Forme Libre, il est certain que nous croyons dur comme fer à la médiation, mais parce que nous ne sommes qu’Amour là où tout n’est que conflits aujourd’hui: 

Nous ne nous considérons plus: à force d’attendre que ce soit quelqu’un d’autre qui tranche; de ne pas nous impliquer, nous engager individuellement dans nos relations, nous nous déresponsabilisons et nous renfermons … Nous nous victimisons et nous cachons … comme une face du polyèdre…

Et puis nous tirons tout à nous: le drap, la couette, le dernier bout… comme si la vie était une joute ou un tir à la corde. Nous comptons les coups, les guerres que l’on gagne et que l’on perd comme si la vie était une lutte et nos relations des compétitions.

Nous ne lâchons jamais prise, nous tenons bon.

Nous nous projetons en tout.

La preuve en est que nous avons été éduqués selon le bon vieux :

« Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas
qu’on te fasse »

Alors même qu’il serait plus judicieux d’enseigner:

« Ne fait pas aux autres ce qu’ils ou elles ne
veulent pas que tu leur fasses »

Parce que l’autre n’est pas un autre moi mais bien une autre personne, un individu à part entière, qui n’a pas forcément les mêmes envies, désirs, révulsions ou craintes que moi.

Du coup, peut-être que lui souhaiterait que je lui fasse un truc que, moi, je n’aimerais pas du tout qu’on me fasse…
Mais que grand bien lui en fasse !

Chacun fait ce qu’il veut, pour peu que ça le
rende heureux.

Les temps qui courent sont électriques, l’agressivité est partout est ça nous rend sick et fou. C’est là que le modèle SIC de Jean-Louis Lascoux a au moins l’intérêt de nous présenter une porte de sortie … ou d’entrée:
L’ingéniérie relationnelle nous permet de mieux nous comprendre pour mieux vivre avec soi avant tout, puis avec les autres après coup… parce qu’à la fin il n’y a qu’en étant partie d’un tout qu’on progresse et qu’on se développe, qu’on trouve et donne un sens aux choses et que l’on ose !

C’est pour cela que chez Forme Libre nous voulons vous remercier d’être là, à la fin de cet article, d’avoir tout-lu-jusqu’en-bas !

Et pour vous dire MERCI correctement, nous vous quittons avec une citation de bon ton que vous pourrez caler au cours d’un diner masqué:

« La bonne humeur a quelque chose de généreux :

elle donne plutôt qu’elle ne reçoit. »

Alain

Retrouvez Jean-Louis Lascoux sur sa page: https://www.lascoux.com/

& pour aller plus loin s’agissant de la Médiation: https://www.officieldelamediation.fr/

Jean-Louis Lascoux & La médiation professionnelle

Jean-Louis Lascoux & La médiation professionnelle

Qui n’a jamais rêvé inverser les rôles ?

Passer de l’autre coté du bureau, de jeune padawan à Maitre Yoda l’espace d’un instant, d’une parenthèse, d’un moment?

Qui n’a jamais rêvé devenir celui qui pose les questions au professeur ?

Vieux rêve de gosse qui se réalise du coup avec le tirage de portrait de Jean-Louis Lascoux.

Un honneur.

Et autant vous dire qu’avec le Professeur Lascoux inutile de chercher à jouer la plante verte en vous mettant près du radiateur et de la fenêtre. Il est de ceux qui impliquent, engagent, s’engagent aussi… de ceux qui commentent, réfléchissent, pensent … en théorie et en pratique … à l’actualité, à la société et au temps présent. A comment contribuer et surtout comment continuer à faire progresser l’Humanité. Il est de ceux qui refusent les cages, qui bougent les codes, détricotent les adages et tentent de recréer du lien entre les antipodes.

Il a crée la profession de Médiateur Professionnel et il veut organiser un banquet avec Socrate, Platon, Descartes, Montaigne et Jacquard. Pas con pour le coup l’idée du diner… On s’abstiendra juste d’abuser du pinard histoire de garder les idées claires et de prendre des notes… à coup de crayon avec une gomme dessus parce que le Professeur-fan-de-Jacques-le-Fataliste a dit

« Il faut corriger. Il ne faut jamais écrire sans corriger »

Corriger, encore et toujours. Progresser … parce qu’il en va de la survie de l’Humanité.

Contribuer, apporter quelque chose sans jamais se contenter de saupoudrer. Apporter un vrai truc en plus. Etre utile à un tout plus grand que soi, plus grand que tout, laisser sa patte, sa touche, sa contribution à l’Histoire comme les grands noms du Panthéon.

Bref faire sa part.

L’utilité est quelque chose de sacré chez Jean-Louis. Il s’y consacre. *
Pas pour la gloire ou le sacre de se dire qu’il a crée une profession utile à la société;
Non Non … pour promouvoir l’entente social.

Pas le contrat, L’ENTENTE… parce que nous sommes libres… dans l’Absolu, dans le salut et que nous pouvons nous affranchir des codes, des cages, des écrits, des signatures, du marbre aussi …

Graver « Liberté » dans la roche ne nous l’a pas rendue plus proche.

Alors Jean-Louis a pensé: Et si nous réfléchissions à nos manières de communiquer, de fonctionner, de nous exprimer, de ressentir … si nous nous arrêtions un instant sur nos émotions et leurs conséquences sur nos modes de communication. Si nous apprenions à nous observer? Non pas pour mieux maitriser l’autre et le manipuler mais pour le considérer … en tant qu’autre justement …
Et si nous reconnaissions que nous sommes libres et que l’autre aussi.

Ce que nous dit le Professeur c’est de Prendre conscience pour lâcher prise et s’affranchir des emprises.

Bref, avec Jean-Louis Lascoux, Forme Libre vous propose de faire moins dans la scène de ménage et plus dans le remue méninges !

Forme Libre

Jean-Louis Lascoux ou le (ré)formateur

Jean-Louis Lascoux ou le (ré)formateur

Jean-Louis Lascoux est de ceux qui impliquent, engagent, s’engagent aussi… de ceux qui commentent, réfléchissent, pensent … en théorie et en pratique … à l’actualité, à la société et au temps présent. A comment contribuer et surtout comment continuer à faire progresser l’Humanité. Il est de ceux qui refusent les cages, qui bougent les codes, détricotent les adages et tentent de recréer du lien entre les antipodes.

Il a crée la profession de Médiateur Professionnel et il veut organiser un banquet avec Socrate, Platon, Descartes, Montaigne et Jacquard. Pas con pour le coup l’idée du diner… On s’abstiendra juste d’abuser du pinard histoire de garder les idées claires et de prendre des notes… à coup de crayon avec une gomme dessus parce que le Professeur-fan-de-Jacques-le-Fataliste a dit:

« Il faut corriger. Il ne faut jamais écrire sans corriger »

Corriger, encore et toujours. Progresser … parce qu’il en va de la survie de l’Humanité.

Contribuer, apporter quelque chose sans jamais se contenter de saupoudrer. Apporter un vrai truc en plus. Etre utile à un tout plus grand que soi, plus grand que tout, laisser sa patte, sa touche, sa contribution à l’Histoire comme les grands noms du Panthéon. Bref faire sa part.

Forme Libre

Jean-Louis Lascoux,

Le professeur flingueur.

« Si tu étais un Mot…Tu serais…

Il n’y a aucun doute là-dessus, c’est une évidence…
C’est un mot entier, clair sans ambiguïté. Il ne se demande pas, il se prend. Le demander serait absurde d’ailleurs. Un véritable contre-sens. C’est un mot aérien, sans racine, ce n’est pas un mot qui s’accroche, c’est un mot qui se respire.

Ce mot c’est le mot Liberté.
Ce mot inconditionnel, entier… qui n’a pas de condition, pas de limite, pas d’attache, pas de cadre, qui n’est qu’un état de fait, naturel, universel.

Je crois que si j’étais né dans un pays de merde, et par pays de merde, j’entends un pays de dictature, j’aurais été là où j’aurais pu être libre.
On ne choisit pas de vivre, alors vivons libres.
Cela fait écho à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen « Tous les Hommes naissent libres et égaux… » C’est bien gentil de l’écrire et de le dire mais … est-ce que les gens savent être libres ? La liberté est quelque chose qui se prend mais encore faut-il savoir le faire ! La liberté est quelque chose qui s’apprend, mais qui ne qu’impose pas. Elle s’acquiert.

La liberté c’est savoir décider.
Souvent j’entends que c’est pouvoir décider mais non, c’est savoir décider. La notion de possibilité renvoie à la question de l’autorisation. Or on ne demande pas la Liberté. Dès lors qu’on la demande, on n’est plus libre. Si je ne sais pas décider, alors je ne suis pas libre. Evidemment dans les pays de merde dont je parlais, on se garde bien d’apprendre la Liberté, cela passe par un contrôle absolu de l’instruction et de l’éducation, car si je réfléchis, je me libère et je trouve mes propres motivations, je fais mes propres choix : partir, rester, obéir ou me révolter…

Bakounine a beaucoup réfléchi au concept de Liberté et au sens de l’interdit.
Il disait « La liberté des autres étend la mienne à l’infini » ; en disant cela il contredit purement et simplement l’adage qui veut que ma Liberté s’arrête là où commence celle des autres.
En réalité tel n’est pas le cas, elle ne s’arrête pas à celle d’autrui, elle s’étend au travers de celle d’autrui car si l’autre n’est pas libre, alors il m’impose ses limitations, ses barreaux. Personne n’est légitime à me dire comment je dois vivre…

Je suis très sensible à cela, ça a participé à me construire et à construire également mes travaux et mes recherches notamment quant à la motivation, la relation aux autres, à la conflictualité autant qu’à la qualité relationnelle. Je n’ai jamais nié mon appétit de Liberté… C’est fondateur de la pensée et de l’action ; c’est une priorité dans une Société. La Liberté en Société doit être promue, enseignée. Nous progressons, malgré des conservatismes, nous progressons vers cet enseignement.

.

 

« Si tu étais une PLANTE…Tu serais…

Une plante ?! Mais jamais ! JA-MAIS : une plante ça veut dire des racines, des accroches, ça s’arrose.
Je ne serais pas une plante.
Quoi que … … j’aime bien les plantes aromatiques, mais ne compte pas sur moi pour en choisir une ! J’aime bien l’idée de la plante aromatique, parce qu’elle apporte quelque chose, elle ajoute ce petit-truc-en-plus qui se déguste, ce on-ne-sait-quoi qui se partage au cours du repas, qui se commente et alimente à la fois les convives et la discussion.
Ca pimente, assaisonne, donne du relief et du ton.

« Si tu étais un PAYS…Tu serais…

Sans frontière.
C’est une thématique à laquelle j’ai beaucoup trop réfléchi pour te donner un nom. Parce que c’est de ça dont il s’agit : le nom d’un pays ! Les pays sont des inventions de scélérats sur le droit d’aller et venir sur la planète. Lorsque l’on regarde l’Histoire, il y a une appropriation de la terre. Cette idée d’appropriation m’est insupportable. C’est une mafia, dans le sens d’une organisation de femmes et d’hommes – souvent des hommes d’ailleurs – qui ont décidé qu’un morceau de terre faisait un chez soi, enfin surtout un chez eux. Ensuite, ils ont construit des routes, parce que soi-disant c’était pratique pour tout le monde… mais en réalité, c’était surtout pratique pour eux : pour favoriser l’enrichissement de ceux qui s’imposaient. Cela dit, ça peut en effet être pratique pour tout le monde. Puis ils ont fait de gros bâtiments, des constructions, bien grosses, bien assises sur leurs fondations histoire que l’on reconnaisse leur puissance ici et là et puis surtout, surtout, ils ont découpé des cartes, tracé des lignes… qui sont devenues autant de murs entre les personnes.

Ces murs ont ainsi défini cette notion absolument délirante du « eux » et du « nous » comme si « nous » était différent, « nous » c’est pas pareil que « eux » …

Cela me fait penser à une anecdote… J’étais en Côte d’Ivoire pour présenter le métier de médiateur. Avant mon intervention, le conférencier dit devant une Assemblée réunie pour parler résolution de conflits et entente sociale  « Quand je pense que c’est un blanc qui va nous donner les clefs pour nous entendre…. Moi qui pensais que, nous, les Africains (nous les africains tu vois l’accentuation et la revendication?) avions une culture, une nature, une plus grande propension au vivre ensemble que les occidentaux …  » Lorsque la parole m’a finalement été donnée, j’ai dit  « J’avais oublié que j’étais blanc, je vous remercie de me l’avoir rappelé, mais d’ailleurs je vais le réoublier de suite » et c’était vrai.
Je n’ai jamais compris qu’on puisse tenir des propos sur la couleur, sur le sexe, sur les goûts… Et lorsque je dis « jamais », cela remonte à loin. Déjà gamin je ne supportais pas les Western : les Indiens étaient toujours les méchants, je ne pouvais pas voir en peinture ou, en l’occurrence, en film, les cow-boy. Ces espèces de brutes épaisses qui avaient la prétention de dominer …
« J’oublie » que je suis blanc, d’ailleurs peut-être que je suis jaune, je n’ai absolument aucune représentation de quelque chose d’enfermant. J’ai du mal à adhérer avec les postures de domination. Quelles qu’elles soient d’ailleurs.

Je me vis comme terrien, plus que je ne me vis et ne me définis comme « Français » ou « Européen » ou « Occidental », je suis un terrien. Un Terrien libre et libéré.

Tu vois, c’est dans le même ordre d’idées que je ne suis pas convaincu par le modèle capitaliste, mais je suis ravi que nous ayons fait tomber les frontières en Europe. Rien que d’évoquer ce fait d’Histoire, je me souviens du sentiment éprouvé… qu’est ce que j’étais content lorsque l’on a arrêté d’être systématiquement confrontés aux douanes … parce que tu vois j’ai connu les embouteillages et les postes contrôles aux frontières… ce truc absurde de marquage de territoire. Je me souviens de ce sentiment de joie en moi ! Qu’est-ce que j’étais content !.

« Si tu étais un ANIMAL… Tu serais…

Quelle drôle d’idée !!! Et bien écoute je serais sûrement un drôle d’animal. Une espèce de truc paradoxal et dual entre l’ours et l’aigle. Les deux sont solitaires, sauvages mais l’un est aérien lorsque l’autre est un terrien.

L’aigle pour l’aérien, parce qu’il plane… pas pour le côté rapace à l’affut mais pour l’aisance.
L’ours pour sa démarche de ballade, j’aime comme l’ours se dandine lourdement ! Et j’aime bien avoir un repaire.

Il y a de la puissance chez ces deux animaux, cela me va bien comme image : j’aime la puissance aérienne de la production de notre cerveau, ce que nous appelons l’esprit, au sens de la conscience, de l’usage de la raison.
Quand on y réfléchit, il y a une puissance, une véritable intensité à s’approprier une pensée pour se la rendre légère, réfléchir, anticiper. C’est ce que m’inspire cet animal totem étrange que nous venons de créer ensemble : l’ours s’approprie les choses avec vigueur et l’aigle apporte de la volatilité à cette lourdeur, de la légèreté.

Je suis très attaché à la légèreté, j’aime rendre légères les choses graves. Je crois que c’est essentiel. L’ours est lourd, grave et je peux être lourd mais je sais aussi être léger. Lorsque je dis que je peux être lourd ce n’est pas au sens de la capacité, c’est une tendance, une inclinaison… je crois qu’il y a de la lourdeur en moi et j’aimerai être naturellement plus léger parfois… mais la légèreté est comme la Liberté : ça s’apprend !

Voilà j’aimerai être au fur et à mesure moins ours lourd et plus aigle aérien et aisé, l’ours qui se dandine !.

« Si tu étais un OBJET… Tu serais…

Un crayon avec une gomme dessus pour pouvoir effacer.

Il faut corriger. Il ne faut jamais écrire sans corriger.

« Si tu étais un ALIMENT… Tu serais…

Du chocolat ! Ah mais non attends… Tu ne me demandes pas ce que j’aime mais ce que je serais…

Du coup, j’hésite entre le plat cuisiné et le plat brut, pas cuisiné… Mais je crois que je serais un plat avec du piment ! Un plat relevé… comme un plat chinois, comme ton portrait !

« Si tu étais une PIECE DE LA MAISON… Tu serais…

Je me suis fait construire un bureau de jardin. C’est un petit chalet pour pouvoir être seul et travailler. C’est un lieu où je suis bien, où je me sens bien. Je l’ai fait installer en véritable studio de tournage pour répondre à l’époque et aux circonstances. Mon fils m’y a aidé et je suis paré pour toute visioconférence ! C’est un bureau à ma manière de voir les choses. Il est très dégagé … je veux dire que j’y ai peu d’objets. Il y a peu de livres … un peu quand même … notamment les miens histoire de faire de la pub ! Mais j’ai donné mes livres.

Ca a été un déchirement. Il fallait que je me sépare de ces lectures, que je m’en émancipe pour pouvoir travailler à ma manière, élaborer mon propre modèle de penser hors de ces références. J’ai constaté à un moment que je passais beaucoup de temps à retourner dans mes livres, les rouvrir, à replonger dans les mots et les pensées des auteurs pour pouvoir ressortir une citation, une réflexion de façon précise… mais ce n’est pas cela bien travailler ! J’ai pris la décision d’arrêter de puiser dans les livres, je reconstruis. D’une part cela travaille la mémoire et en plus cela permet d’être plus dans l’appropriation pour une meilleure restitution actualisée. J’œuvre à ma contribution sociétale. Cela donne du sens à ma vie. J’aime jouer de la rationalité dans ce que je fais.

Parfois je revois certains de mes livres, souvent même, car je les ai donnés à un restaurateur qui voulait des livres pour la décoration de son restaurant. Il les a posés là, à disposition des gens. J’aime bien cette idée de disponibilité.

De mon côté, je dois vraiment être vigilant parce que je constate que ma bibliothèque a une fâcheuse tendance à se reconstruire. Mais je fais attention à ne pas me laisser envahir. Un livre est fait pour être lu et être transmis.

Je serais donc mon bureau en ce sens de lieu de création et d’invention de l’esprit.

« Si tu étais un Pêché Capital… Tu serais…

Il faudrait déjà que je sache ce que c’est ! Allez si tu me demandes de répondre instinctivement et par réflexe …

La gourmandise !

La gourmandise sous tous ses aspects … Tu m’as compris ? La vie est une gourmandise qui ne représente pas ses heures.

« Si tu étais une personnalité, un artiste… Tu serais…

Tu veux dire si j’étais quelqu’un d’autre que moi ?

Je n’aspire pas à être quelqu’un d’autre que moi. C’est déjà suffisamment difficile. Je n’ai aucune nostalgie du temps pour pouvoir, vouloir être quelqu’un d’autre. J’ai aimé Socrate, Louise Labé, Pythagore, La Boétie, Montaigne… Il y a des mecs qui ont sacrément bien pensé … vachement bien même … ce qui est sûr c’est que je serai un penseur de l’Histoire dans l’Histoire; quelqu’un qui …

Tiens DIDEROT !

Ca ne manque ni de toupet ni de prétention, mais puisque rien ne m’en empêche dans l’exercice, j’adopte Denis Diderot. Lorsque j’ai écrit le « Dictionnaire Encyclopédique de la Médiation » j’ai fortement pensé à Diderot tant pour le titre qui fait bien-sûr écho à son Encyclopédie que concernant la méthode empirique à laquelle j’ai été attaché toute ma vie au cours de mes travaux de recherche.

Récemment, je me faisais d’ailleurs la remarque que j’ai écrit le « Dictionnaire encyclopédique de la médiation » en pensant à l’œuvre de Diderot, « Et tu deviendras médiateur… et peut-être philosophe » en pensant aussi à « Jacques Le Fataliste ». Ce que j’écris ne me vaut pas d’inquiétude, juste des jalousies sur le terrain de la médiation. Rien d’intéressant. Diderot, ça lui a valu la prison ! L’Encyclopédie a été détruite par l’Eglise !!!

Donc quand on y regarde de plus près, ou plutôt lorsque nous prenons la peine de prendre un peu de recul justement, nous pouvons nous réjouir de notre temps : « Ca va bien quand même ! » Nous vivons une époque troublée et troublante mais dans une situation et une condition qui nous permet non seulement de penser, mais aussi d’écrire et de publier les fruits de cette pensée. C’est la gouvernance qui a du mal à évoluer. Leur formation est dépassée…

C’est ça le truc avec la liberté vois-tu, c’est pour ça que les penseurs sont aussi importants. Rien n’est jamais acquis, tout peut se renverser en un instant. L’idée m’est insupportable de pouvoir me retrouver dans la même condition que Diderot à cause d’un salaud. Je partage tellement sa pensée sur la liberté et sur l’instruction…Il s’est battu pour défendre ses idées et je crois que j’ai ça en commun aussi avec lui.

Quand tu lis Jacques le Fataliste c’est quand même extraordinaire ! C’est encore si moderne ! Son discours, sa pensée font encore écho à l’époque, il n’y a rien de désuet dans ce qu’il dénonçait déjà … c’est fou de se le dire … comme quoi ! On avance mais on progresse lentement. Les progrès technologiques sont là, mais l’intelligence peine à suivre parce que la gouvernance est conservatrice, sclérosée, bridée.

L’appétit du pouvoir est rassasié avec des formations obsolètes … ça ne peut donc que tanguer.

Pour clôturer ce portrait

Forme Libre a demandé à Jean-Louis

avec qui il passerait 24h

si le champ des possibles lui était ouvert

24 heures avec… ALBERT JACQUARd

Cet Homme était très puissant intellectuellement. Tourné vers l’idée de faire progresser la société, il a énormément écrit, commenté, réfléchi… Une grande puissance intellectuelle avec laquelle j’aurais bien aimé échanger sur tous les sujets autour d’une bonne tablée. Mais à cette table hors du temps, j’apprécierai aussi qu’il y ait Vauban – un personnage troublant – Pythagore, Platon et son allégorie de la caverne et bien-sûr Diderot et son personnage de Jacques le Fataliste. Descartes aussi, avec son amour inaccessible. En fait, j’aimerais un banquet avec tous ces cerveaux-là, ces magiciens de l’esprit et je leur demanderais

« Raconte-moi un truc ; Fais-moi Rêver, Décolle-moi les neurones ! »

Tu sais je passe du temps avec eux. J’ai lu Descartes à haute voix. J’ai papoté avec eux dans mon bureau en leur disant « et toi mon vieux t’en penses quoi de ça » … et on échange …

S’agissant d’autres, j’ai plutôt tendance à mettre leurs livres dans les wc ! Ca m’aide … mais je ne te dirais pas lesquels … par peur que tu prennes des notes et que ça donne l’idée à certains de les lire ! Il ne manquerait plus que ça !…

Pour clôturer ce portrait

Forme Libre prend la liberté de s’interroger…

Si jean-LOUIS était unE CITATION, IL serait…

« La Liberté s’étend au travers de celle des autres. »

Mikhaïl Bakounine.