Femmes

Femmes

Femme sauvage
Femme objet
Femme enfant
Femme de tête
Femme de pouvoir
Fille facile
Femme libérée
Femme forte
Femme de poigne
Femme moderne
Femme au foyer
Femme indépendante
Fille à histoires
Femme à kekettes
Femme de couleur
Femme originale
Femme originelle
Femme mûre
Fille fragile
Femme docile
Femme romantique
Fille de joie

Mère, Sœur, Meuf, Nana, Miss, Zoulette, MILF, Cougar, Pouf, Tchoin, Michto,

Que d’étiquettes !
Que de boîtes dans lesquelles « On » cherche à nous mettre … Sauf que, sauf votre respect, vous m’excuserez du peu, mais il s’agit là d’une organisation, d’une définition bien simplette …

Sur la féminité, nous pourrions en effet dire bien des choses en sommes ; en déclinant le nom, le verbe et le concept… sans se tirer les vers du nez (pour ceux qui n’auraient pas la réf : Cyrano de Bergerac … Je peux ajouter « Femme de lettres » à la liste. Du coup. CQFD)

Crédits Photo : « Déchainée » par Natacha Mojaïsky

Blagues et réf de comptoir à part, si je me suis souvent demandée quel genre d’être humain je voulais être, JAMAIS je ne m’étais (trop) interrogée sur ma féminité. Je l’ai vécue assez spontanément, naturellement, sans me demander dans quelle case j’allais être rangée. Mais ça c’était avant … avant cet été.

Est-ce en raison d’une question posée par Cécilia au Café sur la sur-sexualisation des nanas ? De toutes ces discussions entretenues à la PP (La place Publique) avec Némo ? A cause ou grâce à cette phrase de Véro qui disait que « Vieillir revenait à devenir transparente » ? Du fait que j’ai vu, tout l’été, les corps se dénuder, de plus en plus tôt, sans retenue ? Je ne saurais le dire mais toujours est-il qu’à l’aube de mes 33 ans, j’ai mené mon enquête et il semblerait donc, qu’à l’âge du Christ, je me vois clouée sous la légende : « Bonne pote rigolote, rate de bibliothèque, sauvage à lunettes »

Sûre que je préfère 1000 fois qu’on dise de moi que je suis drôle et sympa plutôt que belle et sexuelle ; d’une part parce que c’est vrai et, d’autre part, parce que la séduction n’est pas mon dada. Rien à faire je ne suis pas à l’aise avec ça… Pourquoi ? Et bien parce que je suis de la génération biberonnée à la Marguerite Duras. Celles à qui on a dit de ne compter que sur elles et de ne jamais attendre ou faire la queue (J’assume totalement cette vanne en métaphore) ; Mais finalement l’un est-il forcément décorrélé de l’autre ?

N’aurions-nous pas le droit d’être tout à la fois :
forte et vulnérable ;
sensible et solide ;
peureuse et affectueuse ;
moitié lame, moitié soie ;
ingénue et ingénieure,
indépendante et aimante ?

Ne pourrions-nous pas être élégante sans être bourgeoise, aimer le cul sans être pute, apprécier le beau sans être une michto, publier story et réels sans être superficielles, faire des compromis sans se compromettre, la cuisine sans être rangée dans la case soumise ?

Je hais les cases, les boîtes – symbole d’une organisation en rayons de bibliothèque ; elles ne représentent rien d’autre que les projections de celles et ceux qui nous étiquettent … Ah oui parce que quand je disais « On » au début de cet article je ne parlais pas que de la gente masculine mais bel et bien aussi de mes consœurs adorées qui, souvent, mettent bien sous le tapis le concept de sororité en y allant de leurs petits jugements au quotidien sur truc, machine et machin !

Je ne jette la pierre à personne, c’est bien humain, mais je crois que les choses tourneront mieux le jour où chacun-e rangera son petit marteau de Juge d’intentions en n’instruisant plus à charge la longueur de la jupe, le nombre de pines et la cellulite apparente de la copine.

Je veux bien que l’on vit dans un monde d’observation ; via les réseaux, chacun peut se prendre pour Colombo mais il serait temps que les Jean Michel Larqué de la morale se détendent un peu : si on peut rire avec les gens, dès lors que l’on rit d’eux en y ajoutant du jugement et de la médisance on se transforme en un KGB un brin Hezbollah et, franchement, ça, on n’en veut pas … !

Évidemment qu’il m’arrive aussi d’avoir un mot ou une pensée de trop, de poser mon avis là où on ne me l’a pas demandé mais, en toute honnêteté, le soir dans mon lit je n’en suis pas fière et je supplie l’univers et mon karma de m’excuser ça ! Parce qu’en était tout à fait honnête avec ma petite personne imparfaite, il s’agit là souvent d’une forme de mesquinerie et de jalousie : j’en chie à la loge pour avoir la fesse galbée alors plutôt que de mettre mes baskets et courir 10 km (ou de poser ma fourchette), je dis que la nenette qui rentre dans un Levis taille 23 elle doit pas foutre grand chose de ses journées pour n’avoir que son cul à sculpter. Shame on me. Que ta parole soit impeccable on a dit !

Il serait temps d’être un peu sympas les unes avec les autres, de s’envoyer des fleurs plutôt que des tirs, de se réjouir plutôt que de se jalouser et de féliciter, avec des carnets roses, toute celles qui osent s’accomplir, se réaliser … et peut importe comment ceci est fait !

 

Pourvu que ce soit fait!

J’ai cette chance d’être entourée tout autour de femmes d’exception, de talent et d’amour ; de partager leur quotidien et, souvent, d’échanger avec elles dans une intimité fidèle ou nouvellement créée. Ces discussions tenues à l’abri de confidences où elles règnent en reines sont le lieu de partage de nos émotions, de nos doutes, de nos incertitudes et de nos peines mais aussi de nos projets, de nos passions et de nos actions. Elles sont TOUTES une source d’inspiration. Elles sont BELLES et m’aident chaque jour à être une meilleure être humaine.

Ce texte sur la féminité je l’ai écrit pour elles et pour leur dire ceci :

« J’aimerais que vous puissiez vous voir avec mes yeux, non pas parce qu’il vous manque quoi que ce soit mais parce que vous verriez tout ce que vous êtes déjà de douceur, de force, d’endurance, d’élégance, de potentiel (réalisé ou à explorer), d’engagement et de volonté. À quel point vous êtes complètes dans votre féminité : celle que vous avez inventée, qui vous ressemble et vous permet d’être vous, pleinement en refusant d’être autre chose. »

Libres assurément.

Crédits Photo : Natacha Mojaïsky

Évidemment, je ne peux clôturer ce billet sans un mot pour la gente masculine : 

Crédits Photo : Némo Rhunensky

Mes Chers Confrères,
Merci de nous regarder toute entière, de ne pas vous effrayer de nos complexités et de nos paradoxes. Merci de ne pas avoir peur de nos cœurs durs et fragiles à la fois. Merci de les respecter et d’en faire de même avec tous nos autres membres et organes. Merci d’être des guerriers au regard tendre et aux épaules solides à nos côtés. Par pitié, n’ayez pas peur de notre liberté, vous en êtes à la hauteur. Tous (ou presque). Sachez qu’elle ne vous exclue pas et que, au contraire, elle vous encourage à être vous également et à assumer cette part de féminité en vôtre dedans qui font de vous des gentlemen sans armure mais en costume … Yves Saint Laurent (ndlr : l’inventeur du féminin-masculin).

La féminité n’est pas (que) une affaire de femmes, c’est une question de regard.
De Liberté & d’Amour

au sens large du terme, sans égard.

Belle journée.
Femmes & Hommes Je vous aime.

Mel

Crédits Photo : « Au nom de la Rose » par Natacha Mojaïsky

Merci à Natacha Mojaïsky pour l’illustration magique & poétique de la féminité de cet article & Merci à Némo Rhunensky pour son illustration sensible & sensuelle du masculin féminin. 

Chacune de ces deux artistes incarnent une féminité qui m’inspire au quotidien. Leur expression de la douceur, de la sensualité ; le regard et l’oeil qu’elles portent sur le monde m’emportent et colorent ma propre expression de ce que peut signifier être une femme d’aujourd’hui. Les avoir sur ma route est un cadeau, dans Forme Libre, un honneur. 

 ———

Merci aussi à Laura, Mel, Loriane, Eliya, Cécilia, Véronique, Nath, Gin, Alexandra pour nos échanges et discussions de femmes qui ont nourri mon inspiration ici ; Merci à Charles, PA, Noé, Paul, Jerem, Simon, Arnaud pour leur vision et partage sur ce sujet. 

Merci à tout-e-s les Humain-e-s de ma Vie. 

 

 

Jenny, Sun Rise Digital, les Rayons positifs

Jenny, Sun Rise Digital, les Rayons positifs

Jenny, sun rise digital, Les rayons positifs 

« Avant d’être malade l’entreprenariat me faisait peur. Avant ça, je me lovais dans le confort, dans ce qui me rassurait. J’avais besoin d’être rassurée car, depuis toute petite, je suis envahie par le doute. A l’école, même lever le doigt pour donner la réponse me questionnait : ai-je vraiment la bonne réponse ? Je dois surement me tromper ! Peut-être que … j’ai énormément douté toute ma vie, je sentais que j’avais des capacités mais je doutais sans cesse. Le doute est ce que j’ai à régler dans cette vie.« 

Jenny Baricault

Et pourtant, lorsqu’à 33 ans Jenny sent « quelque chose de très dur » au dessus de son sein droit, elle ne doute pas. D’abord, elle part en Indonésie. Le voyage c’est sa vie. Et puis, il aura fallu une bonne grosse grippe (comme quoi parfois la grippe a du bon) pour que Jenny aille montrer son sein à un médecin.

« La grosseur est mobile, ce n’est pas forcément tumoral »

Le médecin ne semble pas avoir trop de doute non plus. Il faut dire que Jenny est jeune, il n’y a pas d’antécédent de cancer du sein dans sa famille, alors on ne va pas s’en faire des cheveux blancs de ce quelque chose très dur apparu du jour au lendemain,… Kyste, fibrome, tumeur bénigne… une succession de termes connus mais pas communs sont récités. « On va faire d’autres examens pour vérifier » Quand même. Malin le médecin.

Maline la tumeur également.

« À l’écho quelque chose n’a pas plu au médecin. Il a mis en stand by les autres patients et m’a fait enchaîner une mammographie ainsi qu’une biopsie le lendemain. Le radiologue se voulait rassurant, mais il fallait quand même procéder à des vérifications« 

Jenny Baricault

Il faut savoir que, lorsque l’on est jeune, il faut privilégier les échographies du sein plutôt que les mammographies car nos seins sont plus durs.
Il faut savoir que, lorsque l’on est jeune, on peut être touchée, frappée, par le cancer du sein et que, même si on ne reçoit pas un papier de la sécu nous demandant d’aller poser notre mamelon sur une machine froide et dure, il n’y a pas d’âge pour le dépistage et, qu’en ce domaine, nous pouvons nous sauver nous-même en pratiquant ce que nous appelons l’autopalpation.

Photo issue de la campagne de sensibilisation : Keep a breast Europe. https://www.keepabreasteurope.com

« Les résultats ont été envoyés à Paris et par une suite de coïncidences et par manque de chance, j’ai du attendre 15 jours. C’était long cette attente et dans le même temps je ne me projetais pas sur la maladie, je ne doutais pas… et puis… j’ai fini par recevoir un appel du radiologue qui m’annonce le résultat, qui me sonne. Ils sont mauvais contre toute attente. Je ne me souviens pas de ce qu’il m’a dit, j’ai uniquement le souvenir d’une sensation: celle d’une petite larme, tiède, pas franche qui coule sur ma joue. Et puis Laurent qui ne va pas au travail. Qui m’accompagne. Qui est avec moi dans la salle d’attente à faire comme moi : chercher sur internet de nos téléphones réciproques ce que signifie les termes barbares apparaissant sur le papier de résultat de la biopsie que l’on m’a remis en arrivant. A ce moment là, mes certitudes tombent : je suis jeune, ça ne peut pas être grave. Je lis : Grade 3, gravité max. ok, donc c’est grave.« 

Jenny Baricault

C’est un cancer. Le radiologue pose le mot. Puis il enchaine avec d’autres comme « chimiothérapie ». Coup de tonnerre. Jenny passe au « service nucléaire ». Avec un nom pareil ça ne peut que être sérieux. Par la suite, des médecins lui expliquent le « plan d’attaque », ils ont une stratégie, ça va être intensif, invasif, il va y avoir beaucoup d’examens, d’interventions, des opérations. On va lui clipper la tumeur à l’intérieur du sein pour avoir un point de repère, on va enlever les ganglions sentinelles, poser une « port-a-cath » c’est-à-dire « une chambre implantable pour faire passer la chimio » … heureusement qu’ils précisent, c’est vrai que c’est plus claire une chambre implantable … et puis « on va faire un pari pour sauver votre poitrine » :
La tumeur de Jenny est « grosse », de fait, pour la retirer, il faudrait procéder à une ablation du sein. Mais la chimio peut faire réduire cette « grosseur », il faudra suivre un protocole lourd parce que Jenny est jeune et que, donc, ses cellules se reproduisent vite. Les saines comme les cancéreuses. Fort heureusement, son cancer est très agressif mais pas métastasé. Le crabe a élu domicile uniquement dans le sein sans avoir eu des envies d’ailleurs. Il a été pris à temps, cela améliore considérablement le pronostic, à la bonne heure ! Il faut taper dans la fourmilière avec un traitement de titan et de fer. La chimio pendant 6 mois, puis les rayons et les piqures d’Horceptim pendant 1 an.
Il faut bien tout ça pour gagner ce combat, pour atteindre la rémission. C’est sa Mission !

« Je n’aime pas le mot combat. Le cancer c’est mon corps. Mon corps qui me dit quelque chose. J’ai essayé de comprendre. Malgré tout le champ lexical très conquérant autour de moi, je n’ai pas eu envie d’entrer en guerre avec moi-même. Je ne voyais pas de logique dans tout ça. Les médecins avaient une stratégie, moi j’ai opté pour la thérapie. » 

Jenny Baricault

Ce que Jenny fait aujourd’hui, maintenant qu’elle est guérie c’est de partager son histoire. TOUTE l’histoire. L’annonce, son vocabulaire, l’agenda, les cheveux que l’on perd et aussi … la force que l’on gagne à accompagner son corps, à ne pas lutter contre lui mais à lui parler, à ne pas le prendre de front mais à affronter, avec lui, la vérité en face, celle de la maladie mais aussi celle du mal qui dit. Jenny raconte sa plongée dans le cancer mais aussi dans celle qu’elle a faite dans son fort intérieur.

De la palpation à l’introspection à la rémission !

« Dès le début j’ai eu ce besoin de comprendre. C’est donc naturellement que j’ai rencontré dès le lendemain de l’annonce celle qui allait m’accompagner en parallèle de mes traitements. Une naturopathe spécialiste en thérapie systémique transgénérationnelle. J’ai pris ce signe au pied de la lettre et j’ai entamé un dialogue avec moi-même. J’ai forcément rapidement fait le lien entre la maladie et le décès de mon Papa un an auparavant. Mon corps a subi un réel traumatisme, physiquement et mentalement. Des souffrances atroces à l’intérieur de mes chairs. Indescriptible. Or, de façon imperceptible, lorsque notre corps fait face à un choc émotionnel il se concentre sur celui-ci et nos défenses immunitaires diminuent. J’ai réalisé que nos états présents sont la somme de nos états passés et que le psychique influence le physique, ceci dans les deux sens : le négatif et le positif. C’est, je crois, ce qui m’a sauvée. Sans aucun doute. Le mental.« 

Jenny Baricault

Chèr-e lectrice et lecteur, n’avons-nous pas tous déjà entendu qu’en matière de maladie grave il y a « une grande part qui se passe dans la tête » ? Comme si cela était évident, une vérité générale de l’avis général. Et pourtant … lorsque l’on entre dans un hôpital on ne nous parle que bien trop souvent de protocoles et de traitements. Malgré tout, il existe précisément une approche de la médecine – Nous avons bien dit médecine pour les plus rationnels, cyniques et terre à terre d’entre vous qui penseraient qu’on va vous dire qu’embrasser un arbre peut réduire une grosseur tumorale – qui considère la maladie dans une optique dite bio-psychosociale.

Pour faire simple, ce travail intégratif consiste à affirmer qu’une approche historique est particulièrement utile en médecine car il importe de resituer la maladie dans l’histoire de vie du patient (la naissance, l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte), histoire au décours de laquelle la maladie a surgi et s’est éventuellement stabilisée de sorte à pouvoir adapter la pratique médicale au patient et l’optimiser. Autrement dit, une approche systémique où tout est considéré y compris la personne dans son individualité.

Parce qu’un choc émotionnel a des conséquences. Parce que, dans ce cas, toute notre concentration est portée à la gestion de nos émotions. C’est alors que ce qui n’aurait pas passé la porte, trouve à entrer, parce que les défenses immunitaires sont diminuées, que notre corps est ailleurs, à panser notre petit cœur.

« L’histoire est en effet l’élément où s’opère l’intégration des dimensions biologiques, psychologiques et sociales de l’existence. Et cela non seulement parce que le fonctionnement biologique, la vie psychique et l’existence sociale ont en commun d’être essentiellement en devenir, mais aussi parce que ces trois aspects du devenir, loin d’être indépendants, sont étroitement liés les uns aux autres, formant précisément, dans leurs interactions, le cours concret et à chaque fois singulier d’une histoire de vie. En tant que membre d’un système familial, toute personne est partie prenante d’une vie de famille au sein de laquelle elle pense, ressent et agit sans être pleinement consciente ni avoir la maîtrise des règles, des a priori et des finalités, de nature familiale, qui la guident. Elle vit et éprouve dans son corps les échanges, les événements et les souffrances des autres membres du groupe familial. Il y a pourtant une tendance à oublier l’histoire ou à suspendre le temps par la préoccupation du moment présent.« 

Marco Vannotti

est psychiatre et psychothérapeute d'orientation systémique. Il travaille à la Policlinique Médicale Universitaire et au Département de Psychiatrie - CHUV de Lausanne. Il est co-fondateur du Centre de Recherches Familiales et Systémiques (Cerfasy) à Neuchâtel.

Replacer le mal actuel dans l’histoire de vie du patient implique de le considérer dans une perspective qui cherche à appréhender les dimensions contrastées de l’existence comme un processus, dont chaque étape, suivant une dynamique qui lui est propre, participe d’une seule et même histoire de vie. Lorsqu’on restitue la maladie dans l’histoire de vie des patients, on découvre en l’occurrence une série d’événements qui peuvent rendre compte des réactions actuelles du malade, de ses vulnérabilités et surtout de ses ressources.

Refaire l’histoire, reprendre le cours de sa vie alors même que tout semble s’arrêter. Cela peut sembler contradictoire d’autant que lorsque l’on tombe malade la première réaction tout autour de nous et de nous focaliser sur l’avenir, sur la vie envers et contre tout. Et pourtant, loin d’être une perte de temps, la narration, la prise en considération de la capacité du patient de se raconter, d’expliquer et d’analyser ce qu’il vit, pense et ressent ; de raconter sa vie, ses réussites et ses échecs, ses regrets et ses réalisations permet aux soignants de participer de manière pleine à l’expérience des malades dans leur contexte de vie et, par ce biais, de mieux les comprendre dans leur singularité.

Selon Ricoeur, c’est en raison du caractère évasif de la vie que l’homme a besoin de la narration pour l’organiser dans l’après-coup.*

La réalité ne peut être connue et décrite sur un mode objectif. Dans la narration aussi, la description ne peut se soustraire à une attribution de sens et à la subjectivité du narrateur. L’individu attribue aux événements, dont la maladie, un sens qui apparaît à l’intérieur d’un réseau sémantique qu’il importe alors de décoder. En résumé, les patients, comme tout être humain, ont une tendance générale à construire des histoires, c’est-à-dire à mettre sous une forme narrative la compréhension qu’ils ont de leur propre expérience, ce qui permet de la partager avec d’autres, en particulier avec les médecins. Enfin ce devrait être avec les médecins mais s’agissant de ce dialogue là, il y a encore du chemin à faire car tous ne sont pas ouverts.

C’est ce que raconte Jenny :

« Je me suis auto-accompagnée dans la maladie. Ce qui m’a permis de la vivre positivement. J’ai parlé à mon corps, je me suis excusée de l’avoir négligé, je me suis excusée de l’avoir parfois brutalisé aussi. J’ai compati avec moi-même. J’ai refait le chemin à l’envers pour mieux aller de l’avant. J’ai revécu la perte de mon père, la souffrance de mes cellules. Mais refaire l’histoire m’a aussi permis de réaliser que, souvent, je n’avais pas été douce avec mon corps. Jeune, en bonne santé, positive, optimiste et forte. Mais tout laisse des traces. C’est ainsi, ce n’est pas grave, il faut l’accepter et avancer sans se le cacher. C’est de l’honnêteté vis-à-vis de soi qui permet d’avancer. Alors, oui c’est vrai que personnellement j’ai ressenti le besoin d’aller plus loin dans cette expérience en faisant des séances de chamanisme, et autres. J’ai effectué ce que j’appelle un voyage à l’intérieur de mes cellules. Mais sans tomber dans un ésotérisme qui ne parlerait pas à tout le monde ce n’est ni plus ni moins qu’une forme poussée d’introspection. Par la visualisation tu te portes à la rencontre de tes cellules malades et par la visualisation tu soignes tout ça.« 

Jenny Baricault

La visualisation ou la pensée positive. La loi de l’attraction qui se résume à dire : 
« Méfiez vous de ce que vous voulez car vous aller l’obtenir ».

« Par exemple, je me suis auto-accompagnée dans la chimiothérapie. Au lieu de voir la chimio comme quelque chose qui allait me détruire, je visualisais le liquide qui allait me soigner. La chimio est une bombe nucléaire lancée à l’intérieur de ton corps. Tu deviens l’ombre de toi-même : déjà parce que tu perds tes cheveux, tes cils, tes sourcils, ensuite parce que tu as le système immunitaire à plat. On te dit que c’est « invasif » mais invasif en fait ça veut dire que tu es clouée au lit, au sol, que t’es stone, que t’as faim mais que le simple fait de manger un truc te donne la nausée. C’est invasif aussi dans ta vie : les séances drivent ton emploi du temps. En revanche ça n’a jamais drivé ma vie parce que j’ai décidé qu’il ne devait pas en être ainsi et que j’ai été accompagnée par mon entourage sur un nuage de bienveillance, j’ai pu partager avec eux, rire de la maladie, dédramatiser. Laurent, ma maman, Idoia, ma famille, mon entourage biarrot m’ont permis de rester en vie. En vraie vie, tout le temps. Malgré la souffrance immense qui pouvait être ressentie par les proches. Pour ma maman notamment. C’est d’ailleurs ce qui m’a semblé le plus dur dans ce parcours: lire la douleur dans les yeux de ceux que j’aime le plus.« 

Jenny Baricault

Etre en vie. Rester là. Rester soi. Malgré, envers et contre tout. Faire face sans perdre la tête et la face. C’est ça la leçon de Jenny et c’est ce qu’elle partage aujourd’hui. Comme un devoir, une mission qu’elle s’est donnée de prouver par la démonstration et l’expérience que le mot cancer n’est pas nécessairement une fin mais peut-être le début de quelque chose, d’un voyage, que l’on peut vivre la maladie positivement.

« Je ne dis pas merci au cancer mais j’ai appris, il m’a réveillée, j’ai grandi. Tout ce qui me faisait peur auparavant ne me fait plus peur maintenant. Entreprendre et oser par exemple. Après tout ce que j’ai traversé, la liberté m’est apparue comme quelque chose d’évident. Je me suis découvert un courage que je ne soupçonnais pas. J’ai pris un autre tournant. Pas radical parce qu’en optant pour le digital, je me suis en fait réconciliée avec mes premières amours : l’écriture, le partage, … j’avais des blogs plus jeune sur le vin  » Tribulation tanique » et les voyages « Vas, Vis, Voyage » , je publiais. Lorsque j’ai commencé à travailler à l’Artnoa (ndrl: Jenny est sommelière de formation) je m’étais intéressée à la communication sur les réseaux sociaux. Grâce à Antoine (Vignac, l’hôte en chef de l’Artnoa qui a le cœur aussi bien assemblé que le cépage qu’il partage dans ses cuvées) j’ai pu me former et devenir community manager. » 

Jenny Baricault

Community manager un terme anglais pour dire que Jenny entretient la communication avec et entre une communauté de personnes qui sont interessées par un même sujet. Elle crée du lien tout en proposant un accompagnement aux gens qui souhaitent se lancer sur les réseaux sociaux et le faire avec brio. Elle s’appelle Sun rise digital … ou de l’art de rayonner et de partager.

« Je ne fais pas partie d’association mais je veux me sentir utile. Communiquer des messages. Pourquoi pas amener des prises de conscience, aux plus jeunes notamment. Je veux aussi guider : J’ai trop dû chercher sur internet des témoignages de femmes, j’ai trop ressenti le sarcasme des médecins lorsque je leur demandais si mettre en place un régime alimentaire spécifique pouvait m’aider, je me suis trop posée de questions sans avoir de réponse pour aujourd’hui ne pas être une oreille attentive. Alors lorsqu’une femme apprend sa maladie, elle peut se sentir libre de m’appeler, je l’écouterai et je lui parlerai de ce que j’ai vécu et surtout de comment je l’ai vécu. C’est de mon devoir de le faire. Par exemple, j’ai continué de nager pendant la maladie … alors même qu’on pourrait croire qu’en raison des bactéries à la piscine ce n’est pas forcément une bonne idée ! Aussi : je ne savais pas si je pouvais me passer un coup de rasoir sur la tête. Nulle part je n’ai trouvé la réponse. Nulle part. Je ne savais pas si cela impacterait la repousse. Au final, Laurent m’a rasé la tête et j’ai eu une superbe repousse. C’est que ça ne doit pas trop impacter. « 

Jenny Baricault

En parlant d’amour… et d’impact. Si l’amour est impacté par la maladie,
l’amour l’impacte aussi.

Bien-sûr, il y a les conséquences des traitements sur la sexualité : on se trouve ménopausée, le corps souffre de sécheresse, les rapports sont donc plus compliqués et demandent de la délicatesse. La libido diminue mais c’est la chimio qui fait ses effets, ce n’est pas la féminité qui s’en est allée.
Il faut donc le vivre autant que faire se peut en s’acceptant, se tolérant, en se disant que ça va revenir …

… que tout finit par refleurir.

« J’ai eu la chance d’avoir quelqu’un à mes côtés dont le regard n’a jamais changé. Je me sentais belle dans ses yeux. Forte et belle. Femme et belle. Ca m’a accompagnée dans la maladie mais surtout dans la vie. Laurent participe à mon épanouissement. Il est mon amour, mon meilleur ami, mon partenaire dans tout, pour tout. » 

Jenny Baricault

 

L’amour.

Nous aurions aimé arrêter cet article ici, sur ces mots d’amour qui touchent en plein cœur et sont autant de mots qui portent à croire que tout est possible. Mais Jenny ne s’arrête jamais dès lors qu’il s’agit d’aimer, de rayonner, de partager. Encore & Encore. Et il y a un message qu’elle tient particulièrement à communiquer :

TOUCHEZ-VOUS !
AUTO-PALPEZ VOUS ! ***

 

C’est lorsque l’on est jeune que le cancer du sein est grave.
C’est lorsqu’il est détecté à temps qu’il se soigne.

Le cancer du sein repéré pendant la détection précoce permet un taux de survie à 5 ans de 98%.
Alors prenez le temps de vous passer de la pommade, de la crème, c’est peut-être ce geste qui vous sauvera la vie. Et si vous sentez « quelque chose de dur » , « de gros » , « une boule » si votre corps semble vous dire qu’il y a quelque chose, pas le temps d’avoir les boules : écoutez-le et n’oubliez-pas qu’il est votre meilleur ami : c’est lui qui vous accompagne partout dans la vie. Et surtout surtout n’oubliez jamais pour tout que :

« Tu ne sais à quel point tu es fort jusqu’au moment où être fort devient ta seule option »

Références : Extrait du Espace d’échanges du site IDRES sur la systémique : http://www.systemique.be/spip Marco Vannotti :  » Approche systémique et relationnelle de la médecine  » | Ricoeur P. (1983, 1984, 1985) : Temps et récit I,II, III. Paris, Seuil.

Pour plus d’information sur l’autopalpation, nous vous invitons à découvrir et télécharger l’application de :

KEEP A BREAST

Instagram : KAB

Pour retrouver les rayons positifs de Jenny :

SUNRISE DIGITAL

Instagram : Sun_rise_digital

Post Partum : Nom Féminin variable.

Post Partum : Nom Féminin variable.

POST PARTUM : Nom Féminin Variable.

Post Partum … un mot étrange… Recherche Google… « Nom masculin invariable« … Premier relent sarcastique… « Période qui succède à l’accouchement et durant laquelle l’organisme maternel, modifié par la grossesse et l’accouchement, subit des changements destinés à le ramener à l’état normal » … rarement j’ai eu autant envie de jeter par la fenêtre mon ordi.

Une définition comme une formule mathématique … ou de l’art de traiter les sentiments de façon systémique.

Ne serait-il pas temps de libérer la formulation et de laisser libre cours à l’expression ?

« Mel je crois que je suis prête à parler. Je crois que ça me ferait du bien et puis … si mon histoire peut raisonner en quelques mamans en désarroi ; et bien j’aurais le sentiment d’être utile. Je crois que j’ai envie de dire ce que j’aurais eu envie qu’on me dise« 

Julia Maufay

Et là, le bout du tunnel. Même si 11 mois après sa naissance en tant que maman, Julia ne sait pas quel est son état sans son traitement, elle va mieux. Bien mieux. Après avoir tournoyé sans repère au rythme du blues du baby. Elle est solide et forte et parvient même à se faire confiance dans ses reflexes et instincts. La culpabilité s’estompe pour laisser place au naturel. Elle a fait son chemin. Le sien.

Julia & Charlie

Julia & Charlie.

« Etre parent demande de faire son chemin. Il y a quelque chose en nous qui doit être parcouru. Une réinvention qu’il faut aller chercher … et rechercher constamment. Tout est mouvant en permanence et demande de trouver de nouvelles réponses, de nouveaux modes. Les enfants t’obligent à te repenser pour leur permettre de se créer eux ! Donc oui, tu te réinventes avec eux. » 

Nina

Etre parent est donc une aventure façon les mystérieuses Cité d’Or. On parcoure le monde, le sien, intérieur et extérieur, en quette des réponses qui sont autant de découvertes nous menant vers d’autres portes.

« – Ne t’inquiètes pas Julia, avec mes sœurs on a appelé ça le tunnel des 3 ans ! » a dit Faustine,

 » – Mais je ne veux pas que ça dure 3 ans ! » a répondu Julia.

Nous avons ri ! Ensemble.

Et il semble que ça ait fait du bien pendant 1 heure de partager autour d’un sujet trop souvent caché, de cesser un temps les faux semblants et de lever le voile sur ce qu’est la maternité lorsqu’elle nait dans le même temps que bébé. 

 

Donner naissance et se faire renaissance.

Se faire fureur aussi,

des frayeurs parfois

et se sentir souvent démunies et en désarroi.

« Je me suis sentie seule. Jetée dans le grand bain sans savoir nager. Pendant 9 mois, on te prépare à accoucher. La réalité, enfin la mienne, c’est qu’au moment de l’accouchement tu oublies tout : tu te retrouves dans ton état animal premier et tu expulses comme tu peux ton bébé. C’est violent un accouchement, traumatisant pour le corps et, parfois, pour l’esprit. Jamais tu n’es placée dans une telle position dans la vie. Il y a vraiment quelque chose d’animal dans ce moment, dans tout ce que l’état naturel peut avoir de brut et de beau à la fois parce que, en souffrant, tu donnes la vie … »

Julia Maufay

De l’instinct de survie au service de la vie et puis… après les premiers cris, le premier peau à peau, la découverte d’un visage, des petits pieds, des mains toutes juste formées, après le domptage des couches, des linges (qui ne concernent pas que Bébé) il y a le début du voyage. Le retour à la maison … la vie à trois (ou à quatre, cinq, six) et pour certaines, le début de ce sentiment d’abandon.

Marine & Pablo

Marine & Pablo

« … J’ai eu le sentiment de me noyer. Rien que le retour à la maison : c’était pendant les grèves, 4 heures de voiture, bloqués dans les embouteillages et je ne savais pas quoi faire avec ma fille. Est-ce que je devais la prendre ? La nourrir ? La laisser ? Aucune idée. Beaucoup te disent que tu deviens mère ou père dès lors qu’on te pose ton enfant dans les bras. Et bien la magie n’a pas opéré avec JB et moi. Nous on s’est beaucoup regardés, beaucoup questionnés, beaucoup dit qu’on avait fait une connerie … qu’on n’était pas prêts, de mauvais parents. Enfin moi j’ai pensé que j’étais une mauvaise mère. D’autant que je peux le dire en assumant désormais : je n’ai pas de suite aimer Charlie. Je l’ai rencontrée et petit à petit je l’ai aimée. Elle est aujourd’hui la prunelle de mes yeux, elle est parfaite, mais j’ai appris à l’aimer. Je sais que ce n’est pas le discours normal mais c’est comme ça que ça c’est passé pour moi.« 

Julia Maufay

Le discours normal… de celui qui fait culpabiliser, de celui qui angoisse et en rajoute une couche aux couches ! Comme si ce n’était pas déjà assez difficile de voir son sommeil réduit à peau de chagrin, de voir ses journées rythmées par le biberon ou le sein et le bain, de se voir transformée en une figure mythologique cernée entre le panda et le raton laveur … et d’avoir même difficulté à se laver soi … parce qu’une heure c’est une heure et, qu’entre se laver les cheveux pour avoir le poil soyeux et dormir, il faut faire un choix.

Alors, ici, on va se le dire une bonne fois pour toute : La normalité n’existe pas.

D’une part, allaiter ou ne pas allaiter – That is THE question ! – ne fait pas de vous une bonne ou une mauvaise mère. 

C’est un choix personnel, individuel et conjoint à la fois – parce qu’il inclut le papa – et qu’il faut se considérer aussi dans ce que nous sommes de corps et d’esprit et dans ce que notre humanité et notre santé nous offrent de ressources, de limites et d’envie.

Allaiter ne coule pas de source.

Marine & Pablo

Marine & Pablo

Au même titre qu’aimer son enfant incommensurablement, se vivre et se ressentir maman dans sa chair, avoir la notion de la dévotion, s’abandonner et tout donner n’est pas une obligation ou un super pouvoir inné.

Être parents ça s’apprend ; parfois un peu branli-branlants.

Les normaliens ne sont rien d’autres que des gens qui n’ont pas compris que, lorsque ce que l’on a à dire n’est pas mieux que le silence, il vaut mieux le garder ; En bref : s e – l a – f e r m e r.

Julia, JB & presque Charlie

D’autre part, ce n’est pas une expression ultime d’égocentrisme narcissique que de dire qu’il n’est pas évident de voir sa féminité diminuée en proportion inverse de sa maternité augmentée. C’est une réalité et un tant soit peu de sororité sur le sujet ne nous ferait pas de mal. Quand Elise Chalmin poste une photo d’elle au naturel assumant toute les vérités sur sa nouvelle vie de maman on applaudit des deux mains. En revanche, ça nous amuse moins de lire en commentaire certaines remarques qui sont, non seulement déplacées, mais mériteraient une bonne fessée !

Les seins qui tombent, les vergetures,
la peau du ventre distendue,
merci petit-jésus, c’est la nature !

Et que certaines décident de gérer cela à coup de cuillères dans le pot de confiture ou en faisant du yoga post-partum ne se juge pas. Sur ce sujet, nous ne sommes pas toutes nées libres et égales en droit: Chaque corps et unique et réagit comme il se doit.

Cela nous amène à un autre débat : congés maternité ou pas ? Un débat qui n’existe d’ailleurs pas lorsqu’on est indépendante et entrepreuneure ! S’ajoutent alors les réalités économiques, la difficulté que cela peut représenter d’être éloignée un temps, par la force des choses, de son premier bébé : son entreprise et la culpabilité qui va avec de devoir, un temps, lâcher prise.

Pour résumer, chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il a et ce qu’il est. Et c’est déjà parfait même si cela ne ressemble pas à ce qu’on vous a dit ou ce que vous imaginiez.

Dans la vie tout se conjugue souvent à l’imparfait. C’est ce qui la rend jolie. C’est dans l’imperfection que l’on rencontre l’authenticité, la vie, la vraie.

« Merci de dire tout haut et sans retenue ce qu’est la vraie vie ! Et pas cet agaçant « Tout est parfait ! Mon bébé est parfait, ma vie est parfaite », on a le droit de flancher ! Sur ce je vais me coucher avant que Bébé ne se réveille d’ici 2/3h pour son biberon nocturne … crevée mais le cœur plus léger grâce à vous car je me sens moins seule. » 

A_Falket

Votre humble serviteur Forme Libre n’est pas maman. Il est donc difficile d’aligner des lignes sur un sujet qui ressort à peu près autant de l’inconnu que de faire l’ascension de l’Himalaya avec ou sans sherpa. Toutefois, j’ai été la témoin privilégiée au cours d’une semaine de vos échanges et partages. J’ai reçu vos confidences et témoignages sur vos histoires et voyages et je dois vous dire : 

Merci pour ça. Je suis touchée d’avoir pu vous lire et vous écouter. Merci de votre confiance.

C’est pourquoi au sein de ce billet du dimanche c’est à vous que j’ai envie de donner la parole en retranscrivant ici vos écrits. J’ai envie de faire de cet article un endroit où vous pouvez vous faire entendre, un lieu où vous retrouverez, quand vous le voudrez, les mots et pensées échangés.

Parce que NON vous n’êtes pas seules. Ce que vous ressentez, éprouvez n’est ni plus ni moins que la preuve de votre humanité. Vous êtes des héroïnes. Vous êtes fortes, courageuses et belles aussi. Et si, parfois, vous avez le sentiment d’être prises au dépourvu quand l’heure de la tétée est encore venue, faites-vous confiance, ça va aller, c’est une passe qui passera, ça ira… Tout ira bien…

Et aussi, n’oubliez pas, qu’il y a ici et là des mains tendues, des épaules attentives, que ce sentiment de servitude à votre bébé ne vous astreint pas à la solitude. Vous continuez d’exister. Alors à la sortie de la maternité, en sortant la poussette, à la fameuse « heure des mamans » (hum! J’ai avalé de travers) à la crèche ou à l’école, ne faites pas semblant. Le diktat du ‘Souris et tais toi !’ ne devrait pas exister d’autant qu’il y a sûrement dans le lot une maman qui serait ravie de craquer autour d’un thé ou d’un cosmo !

Et d’ailleurs, il n’y a pas que les mamans qui peuvent être là pour ça, il y a aussi les papas, les amis et les parents. Il y a moi aussi. Et, je m’excuse par avance ou après coup, si, parfois, j’ai pu ou pourrais être maladroite avec mes amies mamans. Je vous en fait la promesse, je serai toujours là pour vous. Même si c’est pour passer une nuit au chevet de bébé pour vous permettre de dormir et de retrouver le sourire.

Julia la courageuse, Julia la généreuse, tu as ouvert la porte en grand sur ton histoire et je ne m’attendais pas à en recevoir … tant d’autres … Tu peux être fière de toi et je crois que si Charlie a, pour la première fois, frappé dans ses mains jointes jeudi matin c’était pour t’applaudir et te dire qu’elle est fière de toi. Tu es une super Créa-Mamma !

Vous l’êtes toutes … la preuve en est là :

Je n’ai jamais été très branchée maternité, je ne m’étais jamais imaginée mère et j’ai même soutenu pendant longtemps n’avoir pas d’envie d’enfants, jamais. Mon conjoint, en revanche s’imaginait bien fonder notre famille, lui. Son envie associée au tic-tac débile de l’horloge biologique a fait évoluer mes envies.
On se lance donc dans l’aventure, persuadés que ça prendrait du temps, et au final je tombe enceinte immédiatement. Dans un petit dénis, je mets un mois avant d’oser faire un test, et quand je me décide enfin je le planque sous du papier toilettes dans un coin des WC, mais j’ai bien vu les deux barres s’afficher instantanément. C’est Jerem qui va le récupérer et qui revient en me disant « Bon bah voila ». Pas d’explosion de joie dans nos coeurs comme on voit dans les films.
« Bon bah voila » quoi? Tous nos acquis viennent de voler en éclat, notre vie prend une allure complément folle en 3 minutes, viens on part au boulot et la vie continue plus fort et plus puissamment. Tranquille.
Vas-y digère l’info.
Forcé d’arrêter ce qui me plait le plus dans la vie : boire des coups, fumer des clopes et manger du saucisson, je suis un peu aigrie pendant 3 mois, le temps de prendre le pli et de me créer de nouvelles habitudes.
La grossesse suit son cours, sans encombres. Je reste longtemps persuadée d’attendre un petit garçon parceque je ne veux pas mettre au monde une fille, dans mon imaginaire la vie est trop rude pour elles. Les filles c’est un peu chiant, c’est du rose et de la paillette, ça déteste sa mère à l’adolescence, ça fait des complexes et ça se fait insulter (dans le moins pire des cas) dans la rue pour avoir porté une jupe jugée trop courte.
On nous annonce au 5éme mois que nous attendons une fille et j’arrive encore moins à envisager l’après-grossesse.
Je passe 9 mois avec l’impression de m’observer d’au dessus, de regarder ma métamorphose d’un œil extérieur, je me sur-documente pour tenter de maîtriser la situation, je m’entraîne a l’accouchement comme on se prépare a un marathon, je veux être prête a faire face a toutes éventualités.
Puis le 10 Juillet 2020, le travaille est lancé et j’ai toujours cette même sensation : me regarder d’en haut faire quelque chose de complètement fou, d’inattendu, sauter a l’élastique sans élastique.
Louise nait comme je vis : en prenant son temps, sans faire un bruit et les yeux grands ouverts, très consciente de l’importance des moments.
Je n’ai pas le coup de foudre, je me sens simplement satisfaite d’avoir fait le job. Done. On peut passer à un autre projet maintenant.
Je ne prends pas du tout la mesure de la chose : ce bébé est à moi, je vais rentrer avec à la maison, je vais devoir le maintenir en vie et l’éduquer pour en faire une bonne personne.
Très entourée pendant 20 jours, je joue un peu à la poupée quand elle n’est pas dans les bras d’une mamie, d’une amie, de son père. Et je prends une grande claque quand Jerem retourne bosser, je n’ai jamais passé une journée entière seule avec ma fille, je ne la connais pas, elle ne me connait pas, elle hurle, je pleure, je compte les heures avant qu’on ne me libère de ce quotidien que je juge affreux, je ne comprends pas pourquoi on s’est infligés ça, notre vie était très équilibrée avant et j’avais le temps de prendre des douches, c’était top.
Je prends conscience que le post partum ce n’est pas juste physique, il y a un aspect psychique qu’on ne peut pas maîtriser et qui peut nous faire sombrer dans une sorte de bipolarité : j’ai été ultra heureuse et j’ai eu envie de me jeter par la fenêtre en même temps.
Je suis devenue mère sans transition, il n’y a pas d’étape entre le moment ou on est enceinte et le moment ou on est maman. C’est abrupte, incisif, je ne pense pas qu’à une autre occasion nous vivions ce genre de séisme dans une existence.
C’est doux et dur à la fois.
Ça fait quasiment 5 mois que Louise partage nos vies, Ça a été compliqué à gérer (la Situation, Elle, Moi, Nous) les 2 premiers mois.
Depuis, on a fait connaissance et on dirait qu’elle a toujours été à mes côtés.
J’avais une peur bleue de perdre mon identité en devenant mère, de me laisser envahir par ce rôle et de perdre mon fun, mon physique et ma sexualité.
Au final elle a renforcé tout ce que j’étais et a balayé tout ce qui m’effrayait dans la vie.
Cette enfant me donne envie d’en faire 1000 autres comme elle, elle me confonte et me révèle.
Et ca c’est quand meme un super pouvoir de meuf a paillettes.

Clémence

Merci encore pour ce live ! Je me retrouve tellement en Julia mais moi étonnament c’est pour mon 2ème bébé … pour le premier tout c’était très bien passé et j’avais tout géré mais, là, avec le 2ème gros coup de mou. bref, merci de libérer la parole des femmes et de sortir du très agaçant ‘tout est parfait’

Audrey

« Être maman est fatiguant »

Annabelle

Etre maman c’est multicolore ! Comme une tenue d’Arlequin. Et figure toi que je ne m’étais jamais posé la question tellement c’était évident. Fou. 
Mais c’est fou à quel point nous ne sommes pas préparés à être parents de bébés… et être parents de bébé est tellement différent  de parent d’enfants. Je ne m’en étais pas rendu compte aavant. 

Faustine

« Y’a rien de cool, un bébé ça a trois fonctions : Vocale, Bucale & Anale ! Qu’on ne vienne pas me dire que c’est génial ! »

Céline

Alors l’allaitement pour moi c’était une évidence, j’ai commencé à lire des livres sur ce sujet j’avais 22 ans et j’ai eu Pablo à 27 ans.
Pour moi c’est un cadeau de la vie, je trouve ça fascinant, la capacité que le corps a à produire ce qu’il y a de meilleurs pour nourrir ( et pas que) un nouveau née , bambin ou enfant.
Quand je suis tombée enceinte j’ai tout mis en place pour mettre toutes les chances de mon côté pour que mon allaitement fonctionne car ça a beau être un don de la nature et naturelle c’est parfois un parcours du combattant à mettre en place. Au delà de nourrir mon fils je voulais être maternante, je sais après plusieurs lectures et expérience que les premières années de vie sont déterminante dans le futur, et la personne que sera mon fils plus tard.
Laisser son enfant pleurer dans son lit pour jusqu’au ce qu’il finisse par s’endormir , le caler dans un coussin pour que son biberon tienne tout seul et faire autre chose pendant ce temps là,
Le mettre dans sa chambre en rentrant de la maternité tout ça je considère ça comme des torture pour le nouveau né.
L’allaitement pour moi c’est un partage, une sécurité, une transmission Et tellement plus
Je pourrai t’en parler des heures car c’est aussi bénéfique pour l’enfant que pour la mère sur le sujet du post partum.
Socialement je le vis très bien je suis assez renseignée sur le sujet pour pouvoir discuter et argumenter lorsqu’on essaie de me faire comprendre qu’allaiter mon fils a 17 mois ça sert plus à rien

Et j’ai jamais été gêné de dégainer mon arme magique n’importe où n’importe quand ! 

Marine

 Merci

 

VOUS ÊTES FORMIDABLES MESDAMES.

 

Si d’autres souhaitent témoigner j’ajouterai, bien sûr au fur et à mesure, vos messages. Cette page c’est votre expression libre très chères.  

 

© Source photos: 
– Julia Maufay 
– Marine 
– Milk Magazine 
– Ondine Saglio
– La maison rose

Laura Isaaz & Maag ou la féminité pas formaatée

Laura Isaaz & Maag ou la féminité pas formaatée

Parfois on rencontre des gens qui nous donnent de nos nouvelles.

 C’est là tout le talent de Laura Isaaz : nous donner rendez-vous chaque semaine (le mercredi pour être précis) pour nous parler de nous.

Un nous collectif, humain, pas trop genré bien que majoritairement féminin mais qui peut parler à tout un chacun pour un peu que tu ne sois pas fermé.

Lorsque Maag parle de célibat on se dit  » Oh mais MERCI  »
Lorsque Maag parle de ses parents on se dit avec émotion  » Tellement …  »
Et quand Maag parle de sororité on se dit … qu’il n’y a que Laura pour l’incarner.

Parce qu’entre Maag et Laura, il n’y a point de différence, tout n’est que sincérité et authenticité bien rédigées.

« Il n’y a pas de différence entre Laura Isaaz et Maag. Tout ce que je dis dans Maag c’est tout ce que j’ai envie de dire, de véhiculer, de partager. Ce que j’aime sur Maag c’est la liberté que j’ai : je peux parler de tout ! Je n’ai aucun problème à parler de moi, même si je reste pudique. Mais je ne fais aucun effort pour ça, je ne le travaille pas, c’est mon tempérament. Toutefois, parfois je parle des autres, je me nourris aussi et surtout des gens qui m’entourent. »

Laura Isaaz

La plume de Laura est libre et ce qui la rend unique en son genre c’est que le « je » qu’elle utilise retentit en nous comme des lignes universelles. Laura réussit la prouesse rédactionnelle de parler d’elle sans jamais tomber dans une forme d’égocentrisme narcissique ce qui est assez rare pour être signalé – preuve en est du nombre de livres, de publications et de billets à base de « mon confinement et moi » sortis ces derniers mois, un brin gênant parfois.

Ses mots tombent alors comme des notes sur une partition jouée au piano; tantôt jazzy tantôt blues , Laura revisite les lettres classiques avec swing sans jamais tomber dans le spleen. Les idées s’emmêlent dans un pêle-mêle qui suscite des réflexions à la pelle.

« J’ai créé maag parce que j’avais des choses à dire, à écrire surtout. Lorsque tu travailles pour un magazine tu dois respecter une charte, une ligne éditoriale précise, tu n’es pas toujours libre dans le ton et … bref … je voulais écrire comme je voulais. (ndrl: Laura a été journaliste au ELLE pendant près de 6 ans)
Donc j’ai lancé un rendez-vous aux gens pour parler avec eux. Après ils adhèrent ou pas mais finalement on échange. Je l’ai fait pour cette raison et, ce qui est cool, c’est que les retours sont plutôt bons. C’est encourageant, forcément.
J’ai des échanges forts, je parle de choses intimes avec certaines personnes qui m’écrivent. Cela me touche que les gens se livrent et se délivrent ainsi. Après l’article que j’ai écrit sur les parents, j’ai reçu des messages bouleversants. Un notamment … qui m’a émue aux larmes !  »

Laura Isaaz

Loin de l’image de la journaliste rédactrice qui balance des billets d’humeur cachée derrière son ordinateur, Laura se livre au travers de ses lignes mais se rend aussi disponible pour échanger, papoter et discuter un petit temps avec les gens. En ce sens, son écriture n’a pas vœux à s’étaler comme de la confiture mais plutôt à faire tomber les murs et les armures vers un dialogue vrai, profond, sans superficialité.

« Dans mes relations je suis très entière. J’aime sincèrement mes amis, mes proches.

Mais, comme je t’ai dit, je suis très pudique.

Plus penchée sur les actes que sur les paroles, je ne fais que très peu de démonstrations verbales. Du coup j’écris plus que je ne parle et je pense être présente.

Il n’y a qu’à ma fille que je dis je t’aime 16 fois par jour ! »

Laura Isaaz

Ecrire pour laisser sortir les choses,
les mots et les émotions et créer des ponts avec les autres.

Comme beaucoup de timides qui se soignent, de réservés qui tentent de faire dans la sociabilité et le partage.

Laura Isaaz est un peu la Emma Bovary version lettre moderne, ou plutôt Colette en fait ! 

 

Non pas que Laura fasse dans le mime, mais la journaliste auteure, nous fait penser à Colette dans tout ce qu’elle était de multi-facettes.

Une personnalité riche aux mille visages que Laura partage aussi, toujours avec à-propos, sur les réseaux sociaux.

Au-delà des mots, l’interaction se fait sur Instagram en images bien choisies. Mais là encore, Laura fait dans la subtilité en ne tombant jamais dans la tentation de l’excès.

Pourtant, Laura a le plumage à la hauteur de son ramage et pourrait se laisser prendre à la flagornerie de la flatterie et se raconter toute la journée en story.

Mais ce serait là mal connaitre la brebis basque pas égarée pour deux sous qui a fait de la spontanéité et de l’équilibre en tout sa marque de fabrique.

« J’y prends du plaisir mais jamais je ne dirais tout de ma vie, j’essaie de garder une certaine distance. En suivant mon compte, tu ne sais pas du soir au matin ce que je fais, mange, bois et où je suis ni avec qui. Je partage spontanément en fait sans me poser trop de questions. Et du coup je n’ai rien de négatif à en dire. De toute façon aujourd’hui, on peut dire ce qu’on veut mais on est forcément influencés … parfois j’aimerais déconnecter mais un volet de mon travail m’en empêche. Ma fille me parle de Tik tok et de toutes ces merdes-là … forcément ça m’interroge mais je me dis que mes parents se sont dit la même chose avec facebook. Une fois que tu décides d’être sur les réseaux sociaux, sur Instagram, d’écrire sur internet, il faut assumer le risque et prendre les bons et les mauvais côtés. Quand tu en as conscience, tu arrives à gérer et à te détacher sans prendre tout ça trop au sérieux. »

Laura Isaaz

Ne pas se prendre au sérieux et garder de la distance tout en créant une proximité avec son audience qui lui permet, in fine, d’exprimer et de véhiculer ses idées.

Parce qu’il faut dire que Laura-la-basque a les opinions bien pelotées et pimentées notamment sur la féminité … mais pas que.

D’ailleurs la féminité parlons-en, avec elle elle est libre, individuelle et sans jugement, elle se nourrit des individualités et des chacunes.

« Ma vision de la féminité ?
– Selon moi, une femme est féminine dès lors qu’elle se sent bien dans sa peau, dans ses choix, qu’elle est libre et qu’elle ne tolère aucune censure dans ce qu’elle est ou dans ce qu’elle rêve de devenir.
J’exclue toute implication des artifices dans la notion de féminité.
Ça ne réside pas dans l’attitude ou dans ce que l’on porte comme chaussures,
c’est un truc d’âme. »

Laura Isaaz

Sans commentaire, c’est à 100% qu’on adhère à son regard bienveillant, à ses colères souvent et à ses engagements.

Car si Laura ne fait pas dans la leçon de moral intello narcissique, elle s’engage en incarnant une féminité moderne, affranchie, épanouie, indépendante et en pratiquant la sororité dans tout ce qu’elle dit et fait.

L’un des ennemis du féminisme est la femme elle-même. Parlons vrai et franc-jeu un peu, la jalousie nous étouffe et on se pouffe et se gausse de critiques et de coups de trique les unes sur les autres à longueur de planche mixte en terrasse entre copines fan de « connasse » . L’encouragement systématique et les applaudissements automatiques ne sont pas des modes de fonctionnement de la machine féminine depuis la nuit des temps. La faute à quoi ? Je ne sais pas mais il suffit de parler avec deux trois mâles pour se rendre compte que les prises de bec et le bitching sont quand même plus un truc de gonzesses que de mecs.

La tendance s’inverse cependant, pour notre plus grand bonheur, et désormais les femmes semblent vouloir faire dans le solidaire et cesser de se percevoir comme des adversaires.

En compétition de quoi d’ailleurs ?

• À la chasse à l’Homme ? Pour quoi faire ? Si finalement le rôle d’une femme n’est plus forcément d’être une épouse dévouée la compétition ici n’a plus de raison d’être ou alors elle se multiplie sur autant de terrains qu’il y a de forme d’épanouissement à vivre nos relations et nos amours à notre façon. A se demander du coup si on n’est pas plutôt sur un sport co qui demande beaucoup d’entraînements et d’avoir des sparring partners avec qui partager nos galères.

• À la chasse aux œufs ? les langues s’étant déliées sur la maternité, la fertilité, l’infertilité et sur l’envie surtout d’être mère sans tabou, il y a débat mais plus d’ébats entre nous.

• A la chasse aux trésors ? Il semble que sur ce sujet, nous soyons plus en compét avec nos homologues à braguette puisque depuis le 4 novembre 16h16 nous bossons pour des copec’ du fait de l’écart salarial homme-femme. Sans parler du plafond de verre, de notre manque d’ambition … enfin voilà quoi, il semble qu’ici nous aurions plus d’intérêt à l’union pour faire la promotion de nos droits … à la promotion. Voilà.

L’union fait la force … les mecs l’ont compris depuis bien longtemps et il semble que les femmes en prennent le chemin. En tout cas, avec Maag et Laura c’est certain. Pour tout vous dire ici, Chez Forme Libre, nous avons contacté Laura suite à un article écrit sur le célibat. Sans grande conviction. Toute petite que nous sommes d’attirer un temps soit peu son intention. Le beau préjugé … et la belle surprise dans la foulée quand Laura nous a répondu « oui » sans sourciller et avec un enthousiasme sans sarcasme.

Laura encourage, soutient, fait de la sororité une réalité au quotidien
en incarnant une fémininité affranchie,
libérée sous toutes ses formes.

Elle est une femme, une mère, une fille, une amoureuse.

« Je suis bien seule. Je crois que je suis une romantique dans le fond, une sentimentale en tout cas. Je ne suis pas pressée de trouver quelqu’un, je suis amoureuse de moi depuis peu alors j’en profite. J’ai envie d’un truc simple et léger mais pas chiant, surtout pas chiant. »

Laura Isaaz

Et une sœur aussi. La sœur d’Alice, avec laquelle elle partage des projets à venir :

« J’ai un projet d’écriture en cours avec ma sœur Alice.
C’est un truc qui nous a encore rapprochées. Je ne pensais pas que c’était possible mais OUI.
On a la même vision de la vie et de l’humain… et on est très famille.
Faut dire qu’on est bien tombées :
Nous avons des parents tendres, sensibles, très dans l’AMOUR, le vrai … celui qui te porte. »

Laura Isaaz

Tout ce qu’on souhaite chez Forme Libre c’est que cet amour bienveillant là porte ces deux plumes libres loin très loin et pour longtemps parce qu’au-delà d’avoir le sentiment chaque mercredi d’avoir rendez-vous avec quelqu’un qui a suffisamment de générosité pour se livrer en toute humanité, nous partageons aussi ses colères et ses engagements notamment sur le droit à l’expression des mamans sur leurs états d’âmes et sur les violences faites aux femmes.

Ce sera le sujet de l’expression libre de Laura. Bien que de toute façon, sur ce sujet-là,
il n’y ait pas de débat.

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Crédit Photos : Laura Isaaz.