Antoine Vignac ou l’Amillésime : un grand cru toujours à l’équilibre

Antoine Vignac ou l’Amillésime : un grand cru toujours à l’équilibre

Arnoa signifie « vin » en basque. On pourrait juste raconter que si Antoine a ajouté un T c’est parce qu’il avait déjà imaginé exposer les copains dans son bar à vin, mettre en valeur les gens, les choses et les causes qui lui tiennent à cœur ; parce que, dans un bar, le principe c’est le partage et qu’on parle et qu’on cause. Mais en racontant ça, simplement, on ne dirait pas tout, on manquerait l’essentiel, parce qu’à l’Artnoa on partage, on échange mais avec engagement, passionnément.

Le projet d’Antoine a 25 ans c’était ça déjà. Depuis, tout n’est qu’histoire de suite dans les idées, de poursuite d’un rêve, d’un but, d’être cap’ tout en gardant le cap.

C’est ce qui arrive souvent avec les gens bien ancrés, solides sur leurs fondations et leurs valeurs : ils savent d’où ils viennent et où ils vont.

Antoine Vignac est un Jack Kerouac avec la sensibilité de Cognetti, la malice de d’Ormesson et le cœur de Mère Thérésa. Oui ! Tout ça à la fois. Et tout à chacun qui a croisé son chemin vous le confirmera. Il est de ces gens qui font l’unanimité, que tout le monde aime car personne ne déteste l’Authenticité et la Simplicité.

Au cours de son portrait, il nous a beaucoup parlé de Henri Jayer, cet homme du terroir qui disait notamment :

« La grandeur c’est l’équilibre et l’équilibre c’est la base, c’est ce qui fait qu’un vin est grand« .

On peut donc dire qu’Antoine est un grand cru. Toujours juste, toujours ponctuel, droit mais avec cette pointe de folie qui rend la vie plus jolie, Antoine nous donnerait presque envie d’inventer un mot : l’Amillésime.

Mais, tout comme l’océan qu’il aime tant, Antoine est un paradoxal, un tempétueux mesuré. Il aime le noir et le blanc, le rouge surtout, le vert et le bleu. Il aime la solitude et le sauvage mais aussi la convivialité et le partage. Il est à l’équilibre de ceux qui ont compris que les paradoxes sont des éternuements de l’esprit, que les certitudes ne servent à rien dans la vie car finalement « La vie, c’est la route » et que si tout change et que rien ne dure, il faut simplement s’adapter, faire avec et … surfer !

Il est de ceux qui ont les yeux grands ouverts, le cœur qui bat très fort et qui accueillent en tendant la main avec générosité, curiosité et (vraie) présence … Rencontrer Antoine c’est rencontrer la sobriété de l’ivresse et tout ce que l’on peut vous dire de ces moments partagés c’est que, dans le Petit Larousse illustré, à l’expression « l’Art de recevoir », on y retrouve son portrait.

Forme Libre

Antoine ou L’Amillésime. 

« Si tu étais un Pays…Tu serais…

C’est une question difficile, j’aime beaucoup la France et son art de vivre … enfin j’aime le Pays Basque. Mon pays. Toutefois, si je devais être un pays je crois que je serais un pays nordique. Mon premier coup de foudre de voyageur a été la Finlande … ce qui est étonnant parce que ce n’est pas un pays de producteurs. Mais quelque chose m’a frappé, touché là-bas : le respect des gens, la beauté de la nature, la fierté de ce peuple : ils ne se sont jamais perdus malgré les invasions, les mises sous tutelle, ils sont restés eux, vrais, droits dans leur identité de Finlandais. C’est quelque chose qui me parle et me touche beaucoup … c’est grand et c’est beau comme leurs grandes étendues. Tu sais qu’il y a 50 000 lacs en Finlande ? De quoi prendre une belle barque et aller pêcher ! C’est cette quiétude là qui m’a plu là-bas.

« Si tu étais une Couleur… Tu serais…

Le bleu de l’océan … tumultueux et calme à la fois.
L’eau est mon élément bien que je sois un terrien qui aime le vert foncé, celui que tu vois sur les murs de l’Artnoa.

Mise en place de la nouvelle expo de l’Artnoa par Franck Cazenave et César Ancelle Hansen ; Ici une représentation japonisante du Tamaris par Lucia Wainberg. 

« Si tu étais une robe… Tu serais…

Le Rouge. La douceur chaude, le vin que l’on partage. Il est à la fois chaud et froid. C’est une couleur qui me plait, qui m’évoque la passion, l’engagement et l’intensité.
J’aime beaucoup la pureté du blanc mais le blanc ne tolère pas l’imperfection. Il doit être droit. Et dans la vie, rien n’est jamais vraiment parfait, non ? Et c’est ce qu’on aime !
Le blanc reflète la lumière, un truc un peu sacré … mais c’est dans le rouge et le noir que l’on trouve le plus de profondeur, d’authenticité et de vérité.

« Si tu étais un Cépage… Tu serais…

Un cépage qui enivre… qui donne autant de souvenirs qu’il enivre.
Un cépage qui porte une histoire… Le pinot noir !
Il y a une prouesse dans sa vinification liée à la climatologie de son terroir. Toutefois, malgré cette dureté du chai il y a une fraicheur, une gourmandise en bouche qui ne déçoit jamais. Le pinot noir c’est le respect de l’équilibre pour moi.

« Si tu étais un Mot… Tu serais…

Connard !

C’est un mot aussi affectif que vulgaire pour moi et il me fait penser à Cheche, un très bon ami parti beaucoup trop tôt… C’était son mot préféré.

« Si tu étais un Artiste… Tu serais…

Je vais encore te faire le coup du contraste ! Comme avec les pays scandinaves et les couleurs !

Je serais un Paolo Cognetti
qui chante du System of a Down
et j’organiserais des concerts avec des chèvres
en pleine nature !

Cognetti, le garçon sauvage pour sa sagesse et son amour de la montagne et de la nature. J’aime sa lecture du sauvage. Enfin son écriture du sauvage. En disant cela, je pense à mon ami Romain Quesada. C’est lui qui m’a offert mon premier Cognetti. Nous partageons, entre toutes autres choses, cette passion pour le brut, le naturel, la nature. Son livre – « Itsas Mendi, ou la nécessité du sauvage » – est une pépite. 

Quant à System of a down, j’aime le fait qu’il est difficile voir impossible de les classifier. C’est un groupe californien originaire d’Arménie. Leur musique a une diversité d’influences assez dingue. Ils ont expérimenté des mélanges, des mix de riffs de guitare, de chants mélodieux, des structures sonores inhabituelles. C’est très progressiste. Et engagé aussi : les paroles sont souvent dadaïstes et indirectes. Elles fustigent la guerre, la société de consommation et la mondialisation. Sans parler d’engagement politique, il y a une forme d’humanisme dans cette musique qui me parle.

« Si tu étais un peintre… Tu serais…

Je serais un pinceau qui travaille la couleur et la forme comme celui de Matisse ou de Miro.

« Si tu étais un acteur… Tu serais…

Bourvil. Définitivement pour la sensibilité de son rire.

« Si tu étais un aliment… Tu serais…

Un légume racine. Un radis noir, un rutabaga, quelque chose de racinaire, qui vient de la terre. Un légume de la famille des navets.

Si tu m’avais demandé un fruit, je t’aurais dit une pêche plate !

« Si tu étais un animal… Tu serais…

Surtout pas un chat !

Je ne serais pas un animal terrestre, quitte à être un animal autant découvrir un univers qui m’est inconnu, explorer l’immensité de l’océan ou voler avec la liberté d’un oiseau. Allez pour la liberté je choisis le bartavelle … et aussi pour la Gloire de mon père, une référence à Pagnol !

« Si tu étais une plante… Tu serais…

Le jonc.
Le jonc de mer. Est-ce que tu sais que le jonc est un super indicateur de la qualité de l’eau ? Si tu en vois c’est que l’eau est propre. Du coup j’adore en voir, on fait n’importe quoi avec les océans, ça a tendance à me rendre fou. Du coup, le jonc de mer me rassure.

Oh tiens, je dis rassurer et je pense à ma grand-mère … sa fleur préférée était la belle de nuit.

« Si tu étais une partie du corps humain… Tu serais…

Je ne peux pas te répondre sans être vulgaire ou que tu ajoutes un hashtag me too à ton article !

Disons élégamment que je serais une partie charnelle…

« Si tu étais une pièce de la maison… Tu serais…

La cuisine ou la salle de bain. Une pièce d’eau. Bon autant te dire qu’il y en a une où je passe plus de temps que l’autre… et je ne parle pas de la salle de bain !

© Thomas Lodin.

« Si tu étais un sport… Tu serais ?

Le surf ou le snowboard, dans la vie faut qu’ça glisse !
Mais le surf quand même … si j’aime autant mon métier, si j’ai ce sentiment à la fois de chance et de bonheur au cœur c’est parce que je peux à tout moment et quand je veux enfiler ma combi, prendre ma planche et descendre à la Côte des basques prendre des vagues ! Enfin je devrais dire quand les conditions le veulent. Le positionnement de l’Artnoa est magique pour ça et j’ai aussi une super équipe qui tourne et en qui j’ai toute confiance qui me permet d’avoir ce luxe là.

Mais je dois préciser que le surf n’est pas qu’un sport, c’est un mode de vie, un art de vivre, une manière de penser, d’apprécier la vie, les choses et les éléments. C’est un sport ingrat : tu peux avoir la sensation de voler sur l’eau un jour et prendre un bouillon le lendemain. Le surf apprend l’humilité, le lâcher prise et permet de réaliser que rien n’est acquis ; que c’est là, tout de suite maintenant que tout se passe et qu’il faut apprécier le moment. C’est grâce à mon ami Clovis Donizetti et à la beauté de son surf que j’ai compris la philosophie de cette discipline.

« Si tu étais un sportif… Tu serais ?

C’est une question difficile, j’ai tellement d’admiration pour les sportifs de haut niveau. Leur abnégation et leur discipline.
Je pense que je serais un surfeur mais un Ancien, de ceux des années 50/60 qui ont tout créé : la magie du sport, le lifestyle, les codes et les règles … je serais Phil Edwards.

Ou un snowboarder des années 90/2000, Peter Line ou JP Walker qui ont tout explosé en free style ! La grande classe. Ou Mathieu Crepel, mon grand copain, seul français à avoir été champion du monde du circuit pro.

Et si tu devais passer 24h avec quelqu’un ?

 

Henri Jayer pour lui parler de sa vie, sa vigne, son vin. Il a contribué à l’évolution du vin tel qu’on le conçoit aujourd’hui : Propre et Grand. D’ailleurs il disait qu’un grand vin est grand vin, qu’il soit jeune ou vieux, il est bon tout le temps, dès l’origine et jusqu’à la fin. Il naît grand.

Henri Jayer était un précurseur et un avant-gardiste : il a défendu avant tout le monde le labour en s’opposant à l’utilisation intensive de produits chimiques. Il ne filtrait rien, recourait à l’éraflage mais, en fait, il n’avait aucun filtre dès lors qu’il s’agissait de s’engager pour la promotion et le développement des techniques de vinification. 

Pour la viticulture Bourguignonne, c’est un personnage légendaire. Pour la viticulture en général d’ailleurs. Il a influencé de nombreux vignerons notamment sur l’importance du travail dans les vignes, sur le respect de la terre. En bref, il est de ceux qui considéraient qu’un grand vin est conçu dans le vignoble ; pas dans la cave.
Aujourd’hui, ses vins se vendent à prix d’or comme son Richebourg 1978 ou son Vosne 1er cru Cros Parantoux. Il en est a l’origine d’ailleurs alors même que le Vosne Romanée est réputé très difficile à cultiver. Et je ne te parle pas de Echézeaux et Clos de Vougeot, des Brûlées et des Nuits Saint Georges Les Murgers. De l’art dans le respect et les règles de l’art. Tout ce que j’aime.

Pour clôturer ce portrait

Forme Libre prend la liberté de s’interroger…

Si Antoine était unE CITATION, Il serait…

« La BONNE HUMEUR A QUELQUE CHOSE DE GENEREUX : ELLE DONNE PLUTOT QU’elle ne REçOIT. »

Alain

Une petite surprise pour Antoine en message d’amis : 

Marie-Astrid sommelière à l’Artnoa nous avait suggéré avec la validation de Jenny : 

 » La modeste et douce bienveillance est une vertu qui donne plus d’amis que la richesse et plus de crédit que le pouvoir « 

Quant à Romain Quesada, il proposait celle-ci : 

« Savoir partager son temps c’est savoir jouir de la vie » en hommage à ta curiosité et ton sens de la ponctualité (Rire)

Mais finalement celle qui te représente est peut-être celle que tu dis souvent : 

« Ce que je préfère dans le sport, c’est l’apéro !  » 

Retrouver Antoine à l’Artnoa,
Cave et Bar à vin au cœur de Biarritz
56 Rue Gambetta 64200 Biarritz
Du mardi au samedi 10-13h 16-23h 

Et si Antoine n’est pas là, demandez Marie vous pourrez lui parler de Forme Libre, elle est une de nos plus fidèle lectrice et amie. Et si Marie n’est pas là, y’a Damien qui sait lire, lui aussi et puis il y a Amaïa et Eloïse.
Une équipe de passionnés.

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Crédits Photos :

© Thomas Lodin 

Un immense Merci à Thomas Lodin pour ces sublimes images offertes de surf et d’Antoine qui viennent illustrer cet article. Le talent de Thomas se retrouve ici : thomaslodin.com et sur instagram @thomaslodin

© Antoine Vignac & L’artnoa. Merci à Jenny Baricault pour son choix d’images.  

© Romain Quesada. Pour ceux qui auraient été piqués dans leur curiosité et qui souhaiteraient lire cette merveille d’œuvre qu’est Itsas Mendi : De la nécessité du sauvage, le site de Romain Quesada est par ici : Romain Quesada

 

Faites-lui sa fête !

Faites-lui sa fête !

Faites-lui sa fête !

Je parle de votre mère, votre mammas, mamà, mamma, walidati, oumma, mamoushka, mummy chérie.

Oui parce qu’aujourd’hui c’est sa fête : La fête des mères.

« C’est tous les jours sa fête » me direz-vous et vous auriez raison sans croire si bien dire.

Être mère c’est bosser à temps plein.
C’est dormir un œil ouvert, c’est être de garde comme un chien.
De permanence en toutes circonstances.
Paraît qu’elles ont un 6ème sens (Je n’’y croyais pas jusqu’à ce que ma mère m’appelle tout pile au bon moment la dernière fois).
Être mère c’est être ponctuelle. C’est tomber à pic (je n’ai pas dit harpic alors tu me feras le plaisir de ranger ta chambre. merci) et c’est avoir un pic à glace entre les dents pour protéger sa marmaille des chamailles.

Être mère c’est faire des petites nuits, c’est courir au moindre bruit, toute sa vie. C’est crever de fatigue. Aussi.

Être mère c’est souvent s’oublier, sacrifier sa jeunesse, sa beauté (enfin c’est ce qu’elles croient). C’est manquer de temps pour tout faire alors même que ça fait ce ça peut, une mère, et que ça fait de son mieux.

En faisant tout à la fois.

En tout cas, la mienne est comme ça.

Elle, elle vous dira qu’elle n’a pas tout réussi, que le résultat n’est pas parfait, qu’elle s’est parfois trompée, qu’elle ne m’a pas donné assez d’assurance et de confiance mais j’ai vieilli et je sais aujourd’hui que seule dans son lit, autrefois, à la tombée de la nuit elle faisait des choix et des to do (tout doux) list ; qu’elle tranchait, bataillait, arbitrait. Ses enfants, sa bataille.

Ma mère est un parfait mélange de force et de douceur, d’authenticité et de générosité, de peurs et d’audace. Je l’ai vue toute ma vie réparer ce qui devait l’être à la maison à coup de marteau tout en ayant une manucure impeccable. Ma mère fabriquait des objets en bois à la scie sauteuse sur lesquels elle écrivait des pensées positives et délicates.
Elle dit que c’est pour que les gens se sentent bien accueillis. Ma mère a toujours laissé la porte ouverte, son cœur aussi. Elle a le sens du don et de la dévotion. Elle se sert de sa tête mais fait tous avec les tripes. Ça lui a valu pas mal d’emmerdes… sûrement pour ça que dans la transmission elle a pris bien garde à me rappeler que le plus dur dans la vie ce n’est pas de donner … mais de ne pas tout donner.

Et pourtant elle m’a tout donné, tout transmis. La vie d’abord, tout le reste après : 
La liberté en ADN, l’indépendance en fer de lance, l’optimisme et le positivisme en guise d’énergisant.
Elle m’a appris à courber l’échine tout en gardant le dos droit, à serrer la mâchoire en tendant la main, à pleurer en souriant et à aller de l’avant, à être fière sans avoir d’ego et que si un air hautain ne sert à rien, prendre de la hauteur est souvent la clef du bonheur.
Elle m’a aussi appris qu’on n’avait jamais assez d’abdos, qu’il faut être gainée pour encaisser et que savoir se serrer la ceinture est la clef du succès ; elle m’a expliqué qu’on peut être culottée et effrontée sans enlever sa culotte et que mon intégrité n’avait pas de prix. Aucun. Jamais. Elle m’a appris à me méfier mais à faire confiance à la vie.
Elle m’a appris que ma chance c’était ma naissance. Que rien ne serait jamais facile mais qu’il y aurait des moments jolis et que chaque victoire ne serait que la mienne et que moi seule ne devait en connaître le prix. 
Elle m’a mis un frère dans les pattes aussi. Un pilier un allier, un mur porteur qu’on a envie de dégommer parfois pour aérer la pièce mais qui rassure lors des coups durs. Une fondation de plus. Elle m’a donné de l’amour sans trop m’expliquer ce que c’était, faut dire qu’elle a tout appris seule à ce sujet ma madré.

Et elle continue de m’apprendre. Elle me dit qu’il faut que je sois douce et qu’être indépendante ne veut pas dire être sauvage. Elle est encore présente et patiente peu importe mon âge.

D’ailleurs, elle vient de se réveiller. Je l’entends demander au soleil s’il va faire la gueule longtemps. Je vais aller lui faire un café.

Maman,
Tu es ma reine de cœur, de pique, de carreau et mon trèfle à 4 feuilles. Arrête de t’auto-flageller, de te faire des reproches, de te dire que tu ne m’as pas assez dit que tu me trouvais jolie et trop dit qu’il fallait remplacer les « pas de chance » par l’intelligence. Maman, tu avais raison. Je n’ai pas encore tout compris de tout ce que tu m’as dit mais chaque jour, les leçons, les clefs, les pièces du puzzle s’assemblent et sache que je suis fière quand les gens disent qu’on se ressemble.

Maman,
Merci de m’avoir fait jouer avec les mots depuis petite et de m’avoir autoriser à plus écrire que parler … c’est tellement plus simple pour moi de coucher les sentiments plutôt que de les exprimer.

Je t’aime tu sais.

PS: J’avais commencé à te faire un collier de pâtes mais faudrait voir à pas me prendre pour une nouille : tu les as tous jetés, au moins cet article, il va rester. 

PS 2 : Bonne fête à toutes les mamans. 

L’art de recevoir

L’art de recevoir

Et c’est reparti pour la bamboche.

C’est reparti pour les cinoches.

C’est reparti pour la culture, le théâtre et les musées ; les réceptions, les expositions et les invitations !

Les rideaux sont levés, les portes sont ouvertes, c’est la fête ! Présentement, je suis assise en terrasse, j’ai commandé un cappuccino au Café du commerce et on me l’a servi dans une tasse. C’te classe.

J’ai fait ma photo d’instagrammeuse un brin pétasse comme diraient les rageux (quoi on dit des haters ?) La vérité : je suis à deux doigts de pleurer. Mais non ! Non, je ne vais pas pleurer parce que tout autour, partout, je ne vois que des sourires et des gens heureux ! La vie est belle. Elle reprend son cours … l’Art de vivre à la française reprend ses droits … Ici et là, je croise mes restaurateurs préférés : de l’Artnoa à la Chistera, du « Rendez-vous des halles » au « Bar du marché », au « Classique », à « Chéri Bibi », à « Etxola », ou à « Olatua » la rengaine est la même :

« Nous sommes ravis de vous retrouver, vous nous avez manqué ».

Tout un art de recevoir !

J’ouvre le journal

Café-terrasse-journal-ticket-à-gratter :
mon classico retrouvé

Gros titre : 

 

Crise migratoire à la Ceuta !

Tout un art de recevoir…

Sarcastique vous dites ? !
Nope, je ne fume pas de clope donc être cynique n’aurait aucune allure et je pourrai pas me voir en peinture. En revanche, lorsqu’on jette en pâture 8 000 êtres humains dont environ 2 700 mineurs, j’ai tendance à avoir des hauts le cœur et à m’interroger.

Si vous vous dites que cet article est en train de partir en banane alors que vous pensiez que je vous parlerai chocolatine et crab-roll, rappelez-vous – petit 1 – que ma tête est un vrai panier de crabes et puis – petit 2 – soyez heureux, je vous sers sur un plateau un bon sujet à aborder pour terrasser vos partenaires de soirée sans parler du COVID (pas de négociation Michel, le sujet est chiant et dépassé désormais et on ne peut pas parler de cul tout le temps ! )

Donc … reprenons. L’art de recevoir. Donc.

Ce savoir-faire. Ce truc bien acquis ; très français. Dont on se gausse avec raison et fierté.
Mais ne serait-ce pas aussi un savoir-être qui se voudrait un peu universel mais qu’on aurait laissé à quai ? (vous l’avez ?)

Un concept qu’on nous aurait mal expliqué ?

L’art de recevoir mais l’art de recevoir quoi ? Qui ? Elle parle de quoi cette expression finalement bon-sang-de-bonsoir ?

L’art de recevoir :
– Les gens,
– L’amitié,
– L’amour,
– Les claques (ça va ensemble non ?),
– Les compliments,
– Les migrants …

J’ai été élevée selon la politique de la porte ouverte : chez moi on fait dans la générosité, la bonté vivante, bien pensante. On part du principe que quand il y en pour un, il y en a pour deux pour peu qu’on fasse de la place. Un peu. Je vous reparlerai de ma mère, ce sera sa fête bientôt. Mais du coup, la (bonne) éducation que j’ai reçue c’est que recevoir est un Art … qui s’apprend, s’entretient, s’apprécie …

Bon que ce soit clair je préfère recevoir les gens et l’amitié que des claques dans la face (même si je sais encaisser).  Les compliments c’est encore un peu compliqué : c’est comme les fleurs, on adore en recevoir mais on n’a jamais le bon vase pour les mettre. L’amour je ne suis pas sûre de toujours m’en apercevoir à temps (et souvent ça marche de pair avec une paire de claques dans la face donc bon pas chaude-chaude-le chat échaudée qui craint l’eau froide). Et les migrants … que ce soit clair, c’est ma colère.

Si parler des migrants c’est être chiant, je plaide coupable au nom d’un engagement qu’on ne m’enlèvera jamais parce que c’est ça l’humanité même si ça ne fait pas l’unanimité. Au Maroc, la pauvreté a flambé 7 fois il parait alors voir Luna qui embrasse et enlace un exilé parvenu à atteindre l’autre côté m’a bouleversée parce que, oui, avec empathie, je me mets à sa place et je me dis que nous sommes tous des exilé-es qui allons chercher un petit (ou grand) quelque chose qui manque et qui avons besoin parfois d’un câlin, de tendresse pour être rassuré-e après une traversée.

Si écrire tout ça c’est être bobo, gaucho, sentimentale, banale c’est faire dans le réducteur du débat parce que c’est plus compliqué que ça, j’assume faire en ce vendredi dans le texte vomi qui sort du cœur.

Souvent, on oppose donner et recevoir. Comme s’il s’agissait de gestes antinomiques. Contradictoires. Comme s’il y avait toujours deux camps : ceux qui offrent et ceux qui prennent …

Pourtant, quand je vois le sourire des restaurateurs et serveurs, j’ai l’impression qu’il y a dans « le joie-de-recevoir » un truc qui tient plus du plaisir d’offrir avec le sourire que de l’opposition de deux camps. Alors quoi ? Finalement ?

L’art de recevoir ce serait la capacité de donner mais aussi de dire OUI et d’accepter une main tendue ou perdue, un compliment ou un reproche ; que quelqu’un s’approche, s’accroche ? Ce serait savoir dresser une table et se mettre à table ? Ce serait avoir le cœur ouvert dans le même temps que les bras et les yeux ?

Moi si tu me poses la question je te réponds que c’est dire « Faites comme chez vous mais n’oubliez pas que vous êtes chez moi malgré tout « .

Cela fonctionne pour tout : Il faut savoir poser ses limites mais en principe elles n’ont pas besoin d’être écrites, dites, elles sont implicites, tiennent du respect du tout à chacun. Encore une fois question d’éducation.

Le problème avec la politique de la porte ouverte c’est que tu peux laisser à penser / croire que c’est un saloon où tout cowboy peut venir décrasser ses santiags sur ton tapis et vider ses cartouches chez toi. Alors politique de la porte ouverte, on dit oui mais au juste milieu : ni trop carpette ni trop farouche. 

T’as compris l’idée ? 

L'Amie

Merci l’Amie. Décidément, je l’aime ce café.

Je suppose que vous avez également compris l’idée Ami-es lectrices et lecteurs ? 

Pour boucler cet article convenablement, il me vient une phrase d’un artisan rencontré à Marrakech il y a deux ans. Je me baladais dans les Souks de la Médina les babouches assorties à djellaba en quête d’un miroir et je suis tombée sur Mahjoub qui pleurait. Il venait d’apprendre la perte d’un ami. Allez savoir pourquoi, je me suis assise avec lui. Nous avons pris le thé, papoté de la vie, de la mort, du temps qui passe et Mahjoub m’a dit une phrase lorsque je suis partie :

« Tu sais Mélanie, il faut donner pour recevoir dans la vie. »

Je vous laisse réfléchir la dessus, on vient de m’apporter ma tartine : Beurre demi-sel sans confiture.

© Source photos: 

Mel Lenormand

Tetsuya Akama sur @MINT_Magazine

sur @RealismMagazine : Photos de Eliza Etaporodina ; George Tyebcho ; Prince Jyesi ; Sebastian Magnani ; 

 

Détendons-nous le Freud

Détendons-nous le Freud

On est d’accord, il est des discussions pénibles.
Celles sur le covid, le masque et les vaccins. Celles sur la météo et celles sur les comportements humains.
Non celles-là en vrai je les adore. C’est mon métier et ma passion, ma bataille … pour pas qu’elle s’en aille (je parle de ta femme. LOL).

Mais alors, ce que cela peut m’agacer d’entendre à tout va de la psychologie de comptoir qui tend à tourner les comportements et attitudes d’abruti/es en maladies chroniques.

Alors, ok. Je veux bien qu’on ne puisse plus entrer dans une librairie sans se prendre un livre de Bourbeau en proue de rayon ni même prendre un thé sans avaler un mantra tibétain de bon ton ; je veux bien aussi qu’on soit tous devenus un peu psy (chologue ou chopathe c’est selon) depuis un an mais allons allons faudrait voir à ne pas confondre connerie et pathologie ou astrologie.

Toutes les femmes ne sont pas hystériques et tous les hommes ne sont pas pervers narcissiques (en revanche ils semblent avoir tous un problème de bipolarité naissante – ça vaaaa je déconne !). Et ce n’est pas parce qu’il ou elle est lion, balance ou gémeau que c’est NORMAL qu’il ou elle confonde séduction avec collection !

Si je suis une vraie romantique, je suis aussi – toujours d’après Lise Bourbeau – une rigide (j’ai pas dit frigide ! C’est pas DU TOUT le même concept) c’est à dire une blessée de l’injustice qui ne supporte pas de laisser des conneries dites sans y mettre un peu de vérité scientifique (cf. p. 167 à 197 de Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même. Lise Bourbeau aux éditions Pocket).

Donc, l’intello reprend le fil du récit avec quelques définitions ici, histoire de remettre l’église au milieu du village des bavardages :

– Pervers/e narcissique : On en parle de plus en plus et c’est tant mieux. Pourtant on a souvent tendance à qualifier de pervers narcissique le patron envahissant, l’ami un peu tyran, la mère autoritaire. Alors à toute fin utile on va dresser le portrait d’un vrai manipulateur / une vraie manipulatrice histoire de savoir les repérer. Si ça vous parle, un seul conseil : FUYEZ !
Le/la pervers/e narcissique est un séducteur, une séductrice hors-pair : Il/elle sait vous séduire, vous dire ce qui vous plaît et ce que vous voulez entendre. Dans une relation amoureuse, il est l’homme idéal, le prince charmant attentionné et vous comble… (ou la femme idéale – vous aurez compris que je ne fais pas de discrimination genrée : oui les femmes aussi peuvent être perverses) jusqu’à ce que le masque tombe. Pour faire simple c’est Vincent Cassel dans mon Roi. Il a un double visage, il vous séduit et il vous rend la vie infernale au point où vous en venez même à vous demander si vous n’êtes pas fou/folle, dépressif/ve ou paranoïaque. 

Evidemment, le pervers narcissique est violent, intimidant, humiliant. Un chic type en somme qui n’aura de cesse de vous rabaisser souvent avec finesse, de vous isoler aussi histoire de s’assurer que vous aurez continuellement besoin de lui ou d’elle. Le ou la pervers/e ment tout le temps, pour se faire valoir, être flatté/e, admiré/e, aimé/e car c’est cela qu’ils/elles cherchent avant tout. Ils/Elles s’attribuent parfois même les qualités et succès de leur « cible » tant la soif de reconnaissance est grande. En fait, le ou la pervers/e n’a pas d’empathie, il n’aime que lui, elle n’aime qu’elle. Il/elle ne ressent ni chaud ni froid en voyant sa victime souffrir et se détruire. Au contraire, il ou elle pourrait même en venir à ressentir une certaine jouissance à la voir dans la détresse car cela lui permet de se positionner aux yeux de tous comme le sauveur. Bref d’alimenter son égo, son autosatisfaction. En parlant de satisfaction, parlons des déviances sexuelles du pervers : le ou la perverse aime le sexe, souvent il est doué, à l’aise, sait s’y prendre, y met de l’entrain, de la vigueur mais parfois ce qu’il appelle « mettre du piment » correspond à une déviance, une forme de violence. 
D’ailleurs la violence est omniprésente dans son comportement. Sous forme active ou passive. Dans sa tendance à vouloir tout contrôler, tout posséder (le pervers/e est un maniaque de l’argent), dans sa paranoïa, son obsession à être aimé, sa façon de dire pardon (Non, il ne demande pas réellement pardon. C’est encore un outil de manipulation), sa façon de vous empêcher de le quitter… C’est une pathologie. Une maladie. Face à cela vous n’avez qu’une option : PARTIR.
Et là, trêve de vanne et de blague : je ne plaisante pas. C’est grave et ça fait souffrir. Si un jour vous y êtes confrontés parlez, faites-vous aider, accompagner. Appelez-moi, je suis là pour ça.

– Hystérie : Le voilà le bon vieux Freud. Celui-là même qui a établi l’origine sexuelle des conflits et les rôles de la résolution défectueuse du complexe d’Œdipe dans nos relations. Un truc bien perché, souvent dépassé, mais encore bien présent dans la psychiatrie française classique qui revient à dire que tout est de la faute de vos parents (ça va les freudiens j’écrème le sujet ici). Donc, l’hystérie. L’hystérie est une névrose très fréquente aussi bien chez l’homme que chez la femme (et oui !), caractérisée par une demande affective très importante, une vie imaginaire riche, des sentiments exprimés de manière exagérée, et des signes somatiques fréquents comme des attaques de panique ou des troubles obsessionnels compulsifs (autrement dit les TOC). L’hystérie est une maladie à manifestations variées. Les conflits psychiques inconscients s’expriment symboliquement en des symptômes corporels et/ou psychiques, paroxystiques ou durables. Dans la névrose hystérique, l’angoisse refusée est détournée, à l’insu du sujet, sur la voie somatique. Elle se matérialise, s’exprime dans des troubles fonctionnels qui peuvent à la longue devenir organiques. Attention, l’hystérie n’est pas de la simulation. Le simulateur veut tromper alors que l’hystérique se trompe lui-même en même temps qu’il trompe l’entourage. L’hystérique est une victime et fait des dégâts autour mais avant tout il ou elle est malade. Et NON, une bonne fois pour toute, si ta femme a jeté ton portable par la fenêtre ce n’est pas parce qu’elle est hystérique, c’est parce qu’elle a grillé que t’avais actualisé ton profil sur Tinder ! Gros malin. 

– Bipolaire : Il y a ceux qui changent d’avis comme de chemise, les balances, les gémeaux, les indécis, celles et ceux qui par leur inconstance jouent de votre patience. Et puis, il y a les bipolaires. Ils sont entre 1 et 2,5% de la population, femmes et hommes à part égale, soit entre 650 000 et 1 650 000 personnes en France (source : Fondation Fondamentale dédiée aux maladies mentales). Vous me direz que ça fait beaucoup et qu’il est fort possible que vous en croisiez au cours d’une vie. Vrai. Mais là encore, ici, il s’agit d’une maladie et pas juste l’expression d’une posture de mec torturé qui ne sait pas vraiment où il veut aller. Le trouble bipolaire est une maladie psychique chronique responsable de dérèglements de l’humeur. C’est une maladie au long cours qui peut prendre diverses formes. Dans la plus typique, elle alterne des périodes d’exaltation de l’humeur (épisode maniaque) et de fléchissement de l’humeur (épisode dépressif). Ils apparaissent majoritairement entre 15 et 25 ans et persistent toute la vie. La bonne nouvelle est que ça se soigne … pour autant qu’on l’accepte.

Je pourrais continuer avec la définition de la schizophrénie, de la paranoïa toussa toussa mais … point trop n’en faut et puis … TOUT ça pour dire que …

SIMPLICITÉ BIEN ORDONNÉE COMMENCE PAR SOI MÊME.

Tout n’est pas toujours obligé d’être compliqué et il n’est pas nécessaire de toujours tout analyser (à toi l’Ami qui te dit que j’ai belle gueule à écrire ceci, sache que je ne me suis jamais considérée comme un exemple. CHUT.)

Parfois les choses sont ce qu’elles semblent être. Exemple : Il ou elle se comporte « comme si » il ou elle s’en foutait : il ou elle s’en fout. Cassez-vous. Vous méritez de l’attention et de la considération. Vous ne méritez pas d’être le ou la numéro 2 ou d’être gardé/e sous le coude. Ne perdez pas votre temps à vous obstiner à trouver une explication ou alors choisissez le chemin de la communication, prenez votre courage à deux mains et poser la question. Directement. FAITES SIMPLE, vous gagnerez du temps et accessoirement des neurones.

Je suis un peu directive là, non ? Ca n’est pas dans nos habitudes chez Forme Libre … Du coup ça mérite une explication : 

Le cerveau est ainsi fait qu’il ne supporte pas le vide, il a besoin de comprendre. Alors il va tourner en boucle jusqu’à être éclairé, jusqu’à trouver la justification… mais souvent il s’agit de celle qui lui sied lorsqu’il papote avec lui-même. Un truc d’égo. Une histoire de projection et de papier calque : on ne peut analyser que sur base de ce que l’on connait. Et … l’Autre n’est pas un autre soi. Mais bien un autre, une autre machinerie de psychologie, de comportements et de postures qui réclame une autre lecture que la vôtre. Et ici je ne parle pas de celle de vos ami/es mais de la sienne, à l’Autre (vous suivez ?). Même si ça fait mal à la fierté que de devoir parler, vider son sac pour avancer. A deux (sans la popote des potes qui papotent. Souvent trop.)

« Les conseilleurs ne sont pas les payeurs »

Vérité populaire.

A ce sujet, si ça peut vous aider, je me dis toujours que dans la vie on a toujours un peu de ventre et d’égo à perdre. Du coup, perso, je fais des abdos (LOL. CHUT l’Ami on a dit.)

Les choses qui valent le coup prennent du temps, des histoires, des chapitres, des livres. Elles demandent de l’engagement.

Alors, Détendons-nous le Freud et optons pour la simplicité : Il vaut toujours mieux communiquer plutôt que d’analyser.

Tomber amoureux c’est tomber. C’est se casser la gueule, prendre les pieds dans le tapis, glisser, être envoyer dans les cordes, rougir, trembler, frémir, vaciller, c’est sortir du bois, de ses gonds parfois, c’est être hors de soi, du temps, de tout, des gens et n’écouter que cette petite voix en nous qui nous dit d’essayer.

Entre faire simple et faire compliqué, il n’y a alors qu’un pas. Un petit pas. Lorsque l’on est face à une montagne, on peut décider de l’observer, grande, majestueuse, flippante, impressionnante, impossible à escalader ou bien on peut décider de faire un pas vers elle, puis un autre et encore un, petit à petit. Au loin la montagne à l’air d’une montagne. Au fil du voyage, elle ne cesse de changer d’aspect. On ne la reconnait plus, c’est tout une fantasmagorie qui la remplace. Elle se dessine. Apparait. Les choses se précisent. A la fin du voyage c’est toujours la montagne mais rien à voir avec ce que l’on s’était imaginé au début.

 J’aimerais vous dire qu’une histoire d’amour commence toujours par deux regards qui se croisent, un coucher de soleil, des choses simples et naturelles, des balades en scooter et des cœurs qui font bloom. J’aimerais. Vraiment. Mais ce que j’observe c’est qu’il n’y a pas de règle, qu’une histoire ne fait pas l’autre : que certaines partent comme en 40, d’autres comme des diesels ou nécessitent quelques réglages en phase d’amorçage. De ce que j’entends dans mon métier, une histoire ça s’encanaille, ça se travaille à coup de chamaille et ça se construit petit à petit au fil de la vie. Chaque jour je rencontre des gens qui, pour continuer à s’aimer, décident de se réinventer et, je n’aurais jamais pensé écrire sérieusement ça mais pour vous en décrire la matière, je n’ai pas mieux qu’un texte de Jenifer qui me vient en air « Donne-moi le temps ». Soundtrack : « Tant de gens se cherchent, se désirent, se suivent et se perdent, donnons-nous la peine de se découvrir, se connaître… » Sinon j’en ai une de Sagan aussi, mais c’était plus pompeux et moins marrant.

Oui, parce que, pour le coup, les relations c’est mon métier et les histoires ma passion. J’aime ça. Autant que la mer et comme le disait Marguerite (Duras) S’il n’y avait ni la mer, ni l’amour, personne n’écrirait des livres.

Du coup, j’ai décidé de lier les deux en écrivant une chronique que je ne promets pas d’être toujours intelligente ou très chic… une expression libre sur les relations… des billets échangés sur la vie l’amour la famille et l’amitié que m’inspire mon métier. Je les relaierai ici, sur forme libre mais aussi et surtout sur le compte de l’Agence (Agence Echanges) parce que faudrait voir à pas tout mélanger … Quoi que … la forme est libre après tout. Et le trouple est à la mode. Il parait.

Mes ami/es m’appellent Carrie (pour Bradshaw) Pour le coup je suis pas toujours à l’aise avec la ref mais… ils m’ont lancé le challenge de cette chronique. Sûrement parce qu’ils en ont marre de m’entendre et qu’ils préfèrent avoir le choix de me lire. Ou pas. Show must go on du coup. On va essayer de détricoter les relations ; un peu. Histoire de se marrer ; beaucoup. Histoire d’en parler sans (trop) analyser.

Autrement dit & pour conclure cet article : Faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais !

Vous l’aurez compris, c’était la première chronique 😉

Camille Enrico : le bijou sur mesure haute couture

Camille Enrico : le bijou sur mesure haute couture

Camille Enrico : Le bijou sur mesure haute couture 

Si Camille était un pouvoir magique ce serait la téléportation … ou peut-être bien que ce serait la transformation. L’art de transformer, de transposer, de donner vie aux idées, de créer.

Pousser la porte de la boutique du marché Saint Honoré revient à voyager ! Toutes ces couleurs de fils et de broderies, toute cette dorure nous donnerait presque l’impression d’entendre les tambours de la place Jemaa el Fna et de sentir les épices des mélanges tandoorie de Bombay et de Sumatra.

Si l’univers de Camille Enrico est coloré c’est parce qu’il trouve sa source sous les cocotiers, au détour des dunes du Sahara, ici et là, par delà les mers et les océans, dans l’eau de coco. Sous le soleil exactement.

C’est là qu’elle nous transporte.

Toutefois, nous le savons en matière de voyage qu’importe la destination, c’est le chemin qui compte car c’est, sur la route, que les idées défilent, que l’inspiration vient et que de fils en aiguilles on le trouve, son chemin.

Camille est styliste, de formation, une enfant de la fabrik’, comme on dit, masterisée en développement de business textile. Et parce que Camille est de celles et ceux qui aiment faire, en alternance elle travaille aux achats au sein du bureau style de Tara Jarmon. Mais si elle adore ce qu’elle fait, elle aime moins le cadre et les carcans. Tout ce qui se place autour… de la liberté… Justement.

Alors, en 2012 après 6 ans, Camille a déployé ses ailes et est allée chercher ailleurs l’inspiration qui allait nourrir et assouvir sa passion pour la création.

Sur les marchés aux tissus, face aux étoles son projet prend forme et se tisse … il faut dire que depuis l’enfance la créatrice voyageuse est passionnée de broderies. Depuis toujours. De bijoux aussi. De métal, d’orfèvrerie, de pierres, de perles et de cailloux.

Qu’elle sème jusqu’en 2013, date de la première présentation de collection.

Camille brode des bijoux, martelés, dorés, aux formes graphiques et florales. Une réinterprétation chic des formes symboliques ethniques qui retrouvent toutes leurs lettres de noblesse à être ornées et parées de fils et de perles au choix et au goût de la personne qui le portera.

Le travail d’imagination se passe en 2 dimensions, métal à plat. Ensuite, les étapes sont multiples mais chez Camille Enrico on ne badine ni avec la qualité ni avec l’exigence du travail bien fait. C’est pourquoi, les métaux sont confiés aux meilleurs : les découpes, pliages, gravures sont réalisés en Italie ou en France en fonction de l’expertise nécessaire. Un partage de connaissances et de savoir-faire avant l’étape de l’assemblage qui officialise le mariage entre le métal et le textile. Là c’est l’Atelier Camille Enrico qui remet la main à la pâte : La broderie vient entourer le métal au travers d’un savoir-faire propre à la marque.

Un service unique, développé au fil des années au service des femmes …

 

Camille Enrico c’est un bijou sur mesure empli de culture … un bijou que l’on porte, après l’avoir choisi et que l’on peut faire évoluer au fil des couleurs de la vie. Un bijou comme une amulette, un porte bonheur, une ancre, une tafust, une main de fatma qui mettent en valeur le travail des petites mains, des artisans, des créatifs et des créateurs. Un bijou qui parle au coeur.

 

Souvent lorsqu’un ami (ou mamie) voyage et nous ramène un cadeau, on se retrouve avec une paire de babouche trop petite qui sent la chèvre ou la vache ou le produit chimique on ne sait pas trop. Camille, elle, nous ramène l’inspiration et crée des bijoux que l’on a envie de porter hiver comme été car sur une peau bronzée les perles brillent et reflètent la bonne humeur et l’eau iodée et l’hiver il suffit de les regarder pour que reviennent les souvenirs et que l’on ait le sourire.

 

Les bijoux brodés se trouvent et se retrouvent par ici :

CAMILLE ENRICO

Crédit Photos : Camille Enrico & Mel Lenormand.